L
S Mercier prétend avoir scénarisé à la française la pièce de Lillo intitulée "Le marchand de Londres" dont George Barnwelt est le héros. Il est vrai que notre pays qui a vu naître l'auteur du "Traité des passions de l'âme", et plus tard celui de la "Comédie humaine", aurait dû inventer la psychanalyse. Si l'écriture est alerte, le sujet s'apparente au mélo engendrant généralement les grandes eaux. Comme dans "
La mère coupable" de
Beaumarchais, nous avons affaire à un personnage démoniaque. Bégearss et Rosalie oeuvrent par intérêt et sont prêts à supprimer tous ceux qui dérangeront leur plan.
L'auteur de Jenneval encourage l'écriture d'un répertoire national, basé non pas sur les tragédies/drames antiques, mais sur l'histoire de personnages communs (roturiers) placés dans des situations extraordinaires. N'est-ce pas un peu le propos du
Théâtre Populaire ? Puisqu'il écrit à la veille de la Révolution, cette période d'incertitudes aurait dû inspirer ses contemporains, vu les excès qui la gouvernèrent. Or il n'en fut rien. le grand
Victor Hugo prend l'Espagne (
Hernani,
Ruy Blas), l'Italie (
Lucrèce Borgia), l'Angleterre (
Cromwell,
Marie Tudor) et la cour de François 1er (
Le roi s'amuse) comme cadre. Ce qui démontre que le "petit peuple des sans-dents" préfère voir les dramaturges traiter de la "pourriture noble" que de la fange dans laquelle il se débat, pour faire un bon millésime.