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EAN : 9782759602315
333 pages
Paris Musées (18/09/2013)
4/5   3 notes
Résumé :
Artiste européen d'une importance considérable, l'anversois Jacob Jordaens (1593-1678) n'a jamais fait l'objet d'une exposition spécifique en France. Véritable événement, cette rétrospective rassemblera plus d'une centaine de peintures, esquisses et dessins provenant des collections françaises, européennes et nord-américaines.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je suis allée cette semaine faire un tour au Petit Palais et j'ai eu le plaisir d'y découvrir l'exposition consacrée à Jacob Jordaens, peintre flamand du XVIIème siècle dont on entend, je pense, beaucoup moins parler que ses illustres contemporains Rubens et van Dyck.

Ce fut une très belle occasion de redécouvrir la richesse économique et culturelle d'Anvers à travers la peinture de ses monuments et de ses habitants les plus aisés.

Si la librairie du Petit Palais ne vaut pas celle de son voisin le Grand Palais (loin s'en faut !), on y trouve quand même le minimum syndical, à savoir le catalogue de l'exposition dans lequel on a le bonheur de retrouver les quelques centaines d'oeuvres prêtées par des musées internationaux mais aussi régionaux, ce qui témoigne de la qualité des collections remisées au fond de nos musées de province.

Une excellente qualité de reproduction qui justifie un prix élevé, conforme à ce type de publications. Des commentaires plus éclairés qu'érudits mais comme je suis à 100% pour la vulgarisation de l'art, ça me va parfaitement.
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Au Louvre, les visiteurs adorent la bonhommie souriante des toiles de Jordaens ! Je tiens dans les mains l'un de mes plus beaux catalogues d'exposition.

La France n'a pas mégoté en 2014 : elle possédait dans ses musées de nombreuses toiles du maître qui n'avait jamais connu de grande rétrospective de son oeuvre à Paris et en France. Il lui était donc facile de rendre à Jacques Jordaens la place qui lui revenait parmi les célébrités de la peinture flamande du 17e. Plus de 120 oeuvres venues du monde entier étaient donc présentes au Petit Palais à Paris.

Parmi les trois grands peintres anversois du 17e siècle, Rubens serait-il le génie, van Dyck le surdoué, mort jeune en pleine gloire, et Jordaens un homme simple, bon vivant, jouisseur volontiers vulgaire dans ses représentations de banquets de famille ? L'exposition nous permet de nous faire une opinion visuelle.
Le peintre voyagea peu. Il ne quitta que rarement Anvers et ne fit jamais le voyage en Italie que se devaient de faire la plupart des artistes de l'époque. Il étudia néanmoins la peinture italienne et Caravage.
Tout en poursuivant une activité indépendante, il fut le principal collaborateur de Rubens avec qui il réalisa de nombreux grands travaux décoratifs. Après le décès de ce dernier en 1640, il se trouva à la tête du plus grand atelier de peinture d'Anvers.

Jordaens excelle dans tous les types de peinture de cette époque : histoire, mythologie, paysage, nature morte, peinture de genre.

« La famille du peintre, 1622 » : Il s'agit du chef-d'oeuvre que le catalogue de l'exposition montre en couverture. Venant d'être désigné à 28 ans doyen de la guilde de Saint-Luc, Jordaens ne dédaigne pas de se représenter en peintre dans un grand portrait en pied de lui-même tenant un luth, au côté de sa femme Catharina, sa fille Élisabeth et une servante.

« L'Adoration des bergers, 1617 » : Converti au calvinisme, Jordaens travaille constamment, jusqu'à la fin de sa vie pour l'église. Il n'a que 23 ans lorsqu'il peint cette « Adoration des bergers » dans laquelle le traitement des personnages et des carnations sont fortement inspirés d'exemples rubéniens : dans les demi-teintes, les nuances gris bleuté du visage de la Vierge contrastent avec l'ambiance rouge orangé environnante, lui donnant vie. Superbe !

« Cinq études de vache, 1620 » : Étonnement, je reconnais les vaches qui inspirèrent Vincent van Gogh qui en peindra une interprétation personnelle l'année de sa mort en 1890 à Auvers-sur-Oise. Jordaens a croqué « sur le vif » ces vaches. Parmi les oeuvres mythologiques ou bibliques, les animaux tiennent un rôle important.

L'artiste se régale à peindre des scènes de festivités qu'il multiplie en grand nombre.
« le roi boit !1640 » : Difficile d'imaginer une fête de l'Épiphanie plus assourdissante ! Dans le cartouche du fond est marqué : « In een vry gelach ist goet gast syn », c'est-à-dire « Où la boisson est gratuite, il fait bon être invité ». Ils sont tous à moitié ivres. Lorsque le roi au centre lève son verre, la compagnie l'imite en criant « le roi boit ! ». Cette version est particulièrement triviale : une femme essuie les fesses de son enfant ; Jordaens, au premier plan, se caricature sous les traits déformés d'un convive vomissant. La galette ne semble pas encore entamée, comment seront les invités à la fin de la fête ?
https://www.wikiart.org/fr/jacob-jordaens/king-drinks-1640

« Les jeunes piaillent comme chantent les vieux, 1645 » : Ce thème, comme celui du « Roi boit », est souvent représenté dans les toiles flamandes ou hollandaises. Des jeunes et des vieux festoient en chantant. Ce genre de tableau pouvait avoir plusieurs significations, dont celle-ci s'apparentant aux vanités présentes dans de nombreuses toiles de l'époque : « La vie est transitoire et les générations se succèdent sans parvenir à tirer les enseignements de celles qui les ont précédées ».

Ma toile de coeur : « Servante avec une corbeille de fruits et un couple d'amoureux, 1630 » : La servante portant une corbeille de fruits, installée devant un miroir reflétant un couple amoureux, nous regarde avec un sourire entendu. Elle semble située dans le même espace que les deux amants. Serait-ce les deux mêmes femmes se faisant face, l'une dans la réalité, l'autre dans un monde féerique ?
https://www.wikiart.org/fr/jacob-jordaens/servant-with-a-fruit-basket-and-a-pair-of-lovers


En 1953, le Conservateur en Chef des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique écrivit : « Jordaens concrétise véritablement le sain équilibre, l'activité inlassable de la classe bourgeoise flamande de son temps. Il en gardera d'ailleurs toujours la mentalité un peu terre à terre. »

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Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
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Jacques Jordaens – Le banquet de Cléopâtre, 1653

Que n’aurait pas fait pas Cléopâtre pour conquérir un homme !

Outre la mort de Cléopâtre mordue par l’aspic, aucun épisode ne connut autant de succès que celui du festin donné par Cléopâtre afin d’éblouir le général Romain Marc Antoine. Pour conquérir cet homme réputé pour son amour du faste, la souveraine aurait sacrifié une des deux énormes perles héritées de ses ancêtres en la faisant dissoudre dans une coupe de vinaigre qu’elle but ensuite. Son geste coûta à lui seul, 10 millions de sesterces.

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