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EAN : 9782742420537
368 pages
Gallimard (04/10/2007)
4.46/5   67 notes
Résumé :
Six ans de voyage sur les cinq continents à la rencontre des femmes du monde entier... Titouan Lamazou a réalisé de magnifiques portraits qui témoignent à la fois des préoccupations communes à l'humanité et à l'infinie diversité dans laquelle celle-ci les exprime... au féminin. De la ministre à la paysanne, de la prostituée à la cinéaste, des femmes d'aujourd'hui aux destinées poignantes ou remarquables : un témoignage artistique inédit et passionnant à transmettre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre, c'est du très lourd : 2,2 kg de beauté, d'humanité, de cultures et modes de vie divers, de superbes photos et de portraits magnifiques de vie…

Cinquante-quatre femmes de toutes origines, de tous les continents, de tous âges, de toutes conditions, rencontrées par hasard ou recommandées par quelqu'un à l'auteur-voyageur. Pour chacune : des photos illustrant ses conditions de vie, un ou plusieurs portraits à la gouache, sa perception de sa vie et de la vie en une ou deux pages, les circonstances détaillées de la rencontre avec l'auteur et quelques éléments sur le pays et/ou la région quelquefois sous forme de pages manuscrites des carnets de voyages de l'auteur (sympa…)

Il y a :
- les réalistes : « Il y a trois sortes d'hommes : ceux qui veillent sur leur famille, ceux qui tuent et ceux qui ne foutent rien (Muhbo, réfugiée depuis 1977 dans un camp HCR en Ethiopie après avoir fui la guerre en Ogaden)
- les optimistes : « J'ai toujours été allergique au malheur » (Janine, polynésienne)
- les résignées : « C'est tellement dur de vivre ici. Est-ce humain de vivre de cette façon ? Les gens riches ne nous regardent pas comme des êtres humains, pour la plupart. Plus personne ne se soucie des pauvres aujourd'hui » (Kabary, gipsy = vit sur un bateau de pêche avec toute sa famille au Bengladesh)
- celles qui espèrent : « J'espère qu'un jour je pourrai sortir seule de la maison et que je pourrai filmer librement sans avoir peur tout le temps » (Shakiba, camerawoman afghane à Kaboul)
- les dures-à-cuire : « C'est un travail vraiment très dur ! Mais, au moins, avec les hommes, une fois la dispute passée on n'en parle plus. le boulot reprend ses droits. Avec les femmes, la rancune peut durer des mois, des années… » (Siti, docker à Jakarta)
- les altruistes : « Mes potes meurent jeunes. J'aide mes petits à comprendre qu'il n'y a pas de fatalité. Si ça continue comme ça, comme actuellement, tu verras ce qu'il adviendra du Brésil » (Tiana, brésilienne enseignant la capoeira aux enfants d'une favela de Rio)
- celles qui s'interrogent : « En ce moment je me remets sérieusement en question. C'est vrai qu'il y a une vraie mentalité de machos ici ! C'est vrai aussi que le mecs dans l'ensemble évoluent plutôt bien, mais quand on part en ‘'opex'', ils n'aiment pas avoir des nanas avec eux. Ça les dévalorise… » (Déborah, bretonne, caporal dans l'armée française ayant participé aux campagnes du Kosovo et du Tchad)
- etc…

Quinze ans plus tard, on est très loin des souhaits de Shakiba l'afghane, les prédictions de Tiana la brésilienne se vérifient, le sort des roms relaté par Cristina la roumaine a empiré, etc…etc…
Le sort des femmes est loin de s'être amélioré et leurs droits ont tendance à régresser dans un nombre grandissant de pays.

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Livre d'art, livre de louanges à la femme, aux femmes du monde. Paroles de femmes profondes, émouvantes et poignantes, illustrés par des coups de crayons et pinceaux sublimes... Merci Titouan pour ce beau voyage ! C'est magique et c'est pour moi une source d'inspiration ... mais oh que je suis loin de cette parfaite maîtrise.
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Ce livre inspire le respect et la dignité de la femme. Titouan Lamazou a su par cette galerie de portraits de femmes autour du monde, faire jaillir de ces femmes leur naturel et leur persévérance. Il est parfois difficile de faire transparaître les sentiments et le parcours de vie des gens par le dessin, cependant Lamazou a réussi cet amalgame. On sent toute la chaleur et l'humanité qui se dégage de cet homme à travers ses fresques de la gente féminine. Il fait l'éloge de ces femmes qui malgré l'adversité continuent de croire en leurs destinées sans se voiler le triste quotidien.
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Partez à la rencontre de Tiané, cendrillon des poubelles à Rio, Shabika, camerawoman à Kaboul, Siti, docker à Jakarta, Helena, assistante sociale, bodybuildeuse et strip-teaseuse à Los Angeles...
De six ans de voyages dans le monde entier, Titouan Lamazou a rapporté plus de deux cents portraits de femmes de toutes conditions.
Croquis, aquarelles, gouache, photographies et confidences nous font entrer dans leur intimité.
Le regard de l'artiste dévoile de façon très authentique et touchante leurs personnalités, leurs souffrances et leurs joies.
Elles sont toutes très dignes et magnifiques, nous font rêver et réfléchir sur le monde d'aujourd'hui.
Un grand moment d'émotion et d'évasion, un très grand coup de coeur pour ce livre à feuilleter, savourer, lire, admirer... sans modération.
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L'auteur nous entraîne dans un univers exclusivement féminin et nous livre des témoignages percutants sur ces femmes d'aujourd'hui à l'infinie diversité et aux destins remarquables.
Une réflexion profonde sur l'humanité à transmettre aux générations futures et à ajouter au dossier de la défense du droit des femmes.
Un document émouvant aux illustrations expressives qui intensifient l'hommage rendu à ces femmes exceptionnelles.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
[Début des années 2000 : propos de Kobra, afghane hazara]

« Tout ce mal et cette misère ont été causés par les talibans. Mon mari travaillait dur en ce temps. Depuis qu’il est handicapé, il ne peut plus aller aux champs. Quand les talibans sont arrivés, nous avons fui dans la montagne. Lorsque nous sommes revenus, ma vie était détruite. Ils avaient tout brûlé, tout pris.
Quatre jours et quatre nuits nous avons fui sous les balles et dans le froid de la montagne. J’avais un nourrisson dans les bras à l’époque ; ses engelures ont mis des mois à guérir. Pour ne pas être tué, mon mari s’est caché dans la rivière, trop longtemps. Depuis, il est paralysé des mains et des pieds. Ma fille n’a pas survécu à la traversée du fleuve. L’eau était profonde. Un homme l’a aidée, mais elle est restée mouillée. Nous n’avions pas de vêtements secs et elle est morte de froid. Ils nous ont tiré dessus sans arrêt, jusqu’en haut du col. Ma voisine marchait avec une balle dans la jambe en portant un enfant. Ma fille est morte en martyre. Son corps a été mangé par les loups. Il n’y avait que des rochers là-haut : beaucoup de corps de femmes et d’enfants étaient abandonnés comme ça, à demi enterrés. »
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Un jour un soldat m'a demandé pourquoi j'avais douze enfants. J'ai répondu que c'est pour la Palestine, pour qu'ils construisent notre nation même s'ils en tuent beaucoup. En réalité, j'ai peur que mes enfants n'aient jamais une vraie place pour vivre. Si les conditions de vie continuent à se dégrader, ils habiteront sous des tentes et élèveront des chèvres. Ce n'est pas un avenir pour les jeunes d'aujourd'hui. Je souhaiterais qu'il y ait la paix comme jadis. On pouvait aller en Israël. Nous invitions les israéliens à nos fêtes et à nos mariages. On vivait bien ensemble. (Sodkhiya, Palestine)
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[Extrait de la préface]

Les grandes civilisations, en ce monde, possèdent au moins un point commun non concerté qui devrait les rapprocher : l’oppression de leurs femmes comme corollaire de la division de l’humanité en deux genres distincts, privilégiant le masculin au détriment du féminin. (…)
Pourtant j’ai aussi remarqué, au cours de ces voyages, un autre fait : une prise de conscience nouvelle et féminine généralisée sur tous les continents et concrétisée par l’avènement d’une multitude de mouvements associatifs voués à la défense du droit des femmes. Mais le phénomène demeure essentiellement fragile. Combien de femmes «activistes» ai-je rencontrées qui exprimaient leur crainte permanente d’un retour en arrière radical ! (…)
Les hommes finalement ne se sentent pas en mesure d’«assumer» le rôle dominant qu’ils se sont assigné. Et cela d’autant moins en ce monde devenu de consommation où la misère, qui a remplacé l’honorable pauvreté, côtoie de près un luxe plutôt décomplexé. Il m’est apparu que cette frustration masculine engendre une perte de repère, dont les femmes sont souvent les principales victimes.
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J'ai toujours été plus à l'aise pour composer avec le nature qu'avec la société des hommes. En mer, on réduit la toile lorsque le vent forcit, et non par convention. Ce n'est pas un hasard si je me suis distingué dans la navigation en solitaire : j'entrai dans les ordres maritimes comme en un couvent de liberté durant vingt ans et je n'abandonnai le métier de navigateur professionnel que lorsque le besoin de reconnaissance par le risque et la motivation de la compétition m'eurent eux-mêmes, abandonné.

Je repris mon sac de gouache, mes carnets et poursuivis ma vie itinérante mais cette fois sur un mode terrestre.
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N e me sentant pas moi-même ni de quelque part ni de quelque foi, je me suis aperçu que ce qui m’intéresse dans la vie ce ne sont pas les Etats ...Non, ce qui m’intéresse, ce sont les gens, plus généralement les êtres vivants, que je considère en tant que personnes autonomes en m'affranchissant de toutes considérations historique,ethnique et a fortiori nationale et religieuse.
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Videos de Titouan Lamazou (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Titouan Lamazou
Titouan et Zoé vous présentent leur ouvrage "Escales en Polynésie" aux éditions Au vent des îles. Entretien avec David Pigeret.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2562221/titouan-lamazou-escales-en-polynesie
Page FB Au vent des îles : https://www.facebook.com/au.vent.des.iles.editions Page Instagram Au vent des îles : https://www.instagram.com/auventdesiles/?hl=fr Site internet de Titouan Lamazou : https://www.titouanlamazou.com/ Page FB de Titouan Lamazou : https://www.facebook.com/titouanlamazou Page Instagram de Titouan Lamazou : https://www.instagram.com/titouanlamazou/?hl=fr
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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