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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De connaître la fin tragique de l'auteur a quelque peu modifié ma lecture. Une empathie s'est créé en lisant la dédicace apposée sur la page de garde.
Livre étonnant, banal, récit d'un ouvrier travaillant sur un chantier, qui devient par de soudaines fulgurances une folie poétique qui nous entraine aux confins de l'abstraction.
Thierry Metz a su me surprendre avec cet objet littéraire non identifié (OLNI) sans pour autant m'enthousiasmer totalement.
Il sera nécessaire que je lise d'autres ouvrages pour affermir mon jugement.

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Ce livre est le témoignage d'une vie difficile subie. Thierry Metz est manoeuvre sur un chantier, c'est-à-dire que son rôle est d'effectuer tous les travaux qui ne demandent pas de qualification, ses outils quotidiens sont là pelle et la pioche et quelquefois le marteau-piqueur.
Sa soupape est la poésie.
Son texte est amer, il livre à travers ses mot la difficulté de vivre son "boulot" où il se sent invisible, indispensable, mais invisible.
Une belle lecture forte et sensible.
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J'ai lu ce livre en raison de l'hommage qui lui est rendu par Joseph Ponthus dans "À la ligne", et paradoxalement, j'ai préféré Ponthus. Pourquoi ? Je ne sais pas trop, peut-être parce l'écriture de Thierry Metz se rapproche plus d'une poésie en prose, parfois fort belle, mais souvent un peu difficile d'accès, plus difficile en tout cas pour moi que les feuillets de Joseph Ponthus. On ne peut nier toutefois qu'il y a dans ce textes quelques fulgurances qui, pour une raison ou pour une autre, nous touchent immédiatement : en quelques lignes finalement assez sobres on est bousculé par une clarté, une évidence conjuguées à une élégance exceptionnelle (voir la citation que j'en ai tirée, par exemple). le livre est très court, et comme souvent dans ce cas, je l'ai lu lentement, pour en apprécier quand je l'ai pu toute la saveur. Un livre dont je recommande la lecture, ne serait-ce que pour, comme pour moi, ce mélange de surprises et de perplexité.

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C'est le regretté Ponthus qui m'a fait découvrir ce texte; sa modestie l'honore mais c'est Point à la ligne que j'ai préféré: ici, je ne suis pas vraiment entrée dans la vie de manoeuvre, à peine les difficultés quotidiennes;certes il a tracé la voie en écrivant le soir quelques mots sur sa journée avec un peu de poésie mais il aurait fallu que je le lise avant Ponthus qui m'a beaucoup émue lors d'une rencontre.Ironie et humour m'ont manqués même si son intérêt pour les oiseaux dont les pigeons m'a touchée.
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Livre sous forme de notes et de pensées journalières . Thierry Metz s'épanche, nous donne à lire son quotidien, ses turpitudes, ses actions d'ouvrier, sa fatigue, ses "envolées" philosophiques simples et brèves .

Un jour, peut être a-t-il éprouvé trop fort cette phrase de Neruda :"je suis fatigué d'être un homme". Il a disparu. Laissant ce journal.

Lecture éprouvante car vraie, sans fioritures.

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Pour qui parle le poète ? Pour quoi ? S'il écrit son journal plutôt qu'un recueil, l'ouvrier poète, s'il se dit manoeuvre, lui qui façonne les mots : pourquoi ?
C'est en lisant Joseph Ponthus qui encense ce texte, que j'ai eu envie de le connaître. Sans doute Joseph le goûte-t-il plus que moi qui n'ai jamais connu la cadence de la chaine ou les morsures glacées et poussiéreuses du terrassement ; sans doute n'ai-je pu savourer tout le plaisir d'un repos, entendre chaque note de la mélodie du silence après le vacarme, apprécié toute la chaleur de la présence du collègue, de ses mots, quand l'horizon s'approche pour vous montrer que la fin de la peine n'est que le signal de son recommencement… sentir tout le baume d'une peau aimée sur le derme abimé de paumes laborieuses.
Pour dépasser la cruelle beauté des mots et accéder à tous les enivrements des images de Thierry Metz, il me manque l'expérience du manoeuvre. Mais ce que je crois comprendre c'est l'effort, le travail, la volonté de (re)faire oeuvre chez celui qui, justement, se présente en ouvrier non spécialisé, que l'on prive, dans son occupation quotidienne, de sens par l'ouvrage, de pouvoir de dire et de pouvoir d'agir... d'humanité en somme, pour n'être que bête de somme. le besoin de clamer dans un journal, le cri écrit du sort de celui qui trime, plutôt que de réserver aux esthètes les versets du poète, la démarche évangélisatrice de celui qui sait faire de son enfer un salut, peut-être, et nous montrer la lumière : « où sommes-nous ? Pourquoi demander ? Cette table, cette chaise ne te suffisent pas ? Voir ce qui passe, toucher ce qui demeure. Ne rien faire qu'être là, dans les coïncidences de la maison et du monde. Cet ailleurs qui tonne à l'horizon… Mais n'écoute pas ce que je dis, j'ai rempli nos verres. Et mon vin, lui, connaît la substance du domaine ».
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Les pensées d'un ouvrier au jour le jour sur un chantier.

Comment appeler ça ? de la poésie réaliste ?

De très courts chapitres de quatre ou cinq lignes. Qui parlent simplement du pigeon qui s'envole, du promeneur qui s'arrête devant le chantier, de la dureté de la terre, de l'arrivée d'un nouveau collègue. Mais de quelle manière !

Et de temps à autres la phrase qui claque, sortie de nulle part, qui ne signifie rien mais révèle soudain une lumière. Vous vous approchez pour mieux voir et la lumière disparaît. Il faut à nouveau s'éloigner, renoncer à comprendre l'arrangement des mots pour que la lumière revienne.

L'enchevêtrement permanent entre le réel et le rêve permet – aux personnes non familières de la poésie comme moi – de s'accrocher à ce livre. J'ai retrouvé comme un air d'Erri de Luca entre ces lignes. Avec l'histoire en moins, bien sûr, mais comme c'est court, avec des chapitres minimalistes, et des scènes bien concrètes, cela reste un très beau moment de lecture.

La poésie, c'est comme la peinture abstraite : une fausse cacophonie qui sait parler à la part cachée de notre âme.

Lien : https://marc-torres.fr
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Sur un chantier de construction et dans ses interstices laissés libres, l'écriture hautement fourchue du songe silencieux d'un ouvrier de l'extrême bas de l'échelle.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/02/15/note-de-lecture-le-journal-dun-manoeuvre-thierry-metz/

C'est Joseph Ponthus, dans son magnifique « À la ligne – Feuillets d'usine » (2019), qui rend hommage à et m'a fait découvrir ce texte étrange de Thierry Metz, publié en 1990 dans la collection L'Arpenteur de Gallimard, alors que l'auteur, entre les chantiers, aligne depuis déjà trois ans les textes hybrides et les poésies, publiées d'abord en revue, puis en recueil. Possible quintessence, en une centaine de pages aérées et pourtant d'une densité presque effrayante, d'une littérature prolétaire à la tradition toujours à éclipses, « le journal d'un manoeuvre » dégage une force silencieuse peu commune, et entretient une relation complexe et belle avec les labyrinthes de la méditation sur l'existence, ancrée dans le geste simple, quotidien, et dans l'échappée incessante qui peut bouillonner sous un crâne occupé. La lectrice ou le lecteur seront sans aucun doute saisis par la portée de cette parole discrète, et tenteront de ne pas se complaire dans le vertige du destin tragique de l'auteur, détruit par la mort de l'un de ses enfants en 1988, qui le conduit d'abord à l'alcoolisme, puis à l'internement volontaire en 1996 et au suicide en 1997. On songera sans doute, à un autre bout du spectre des presque silences hautement signifiants, au « Armen » (1967) de Jean-Pierre Abraham, et à une voie délicate d'appréhension du réel, toujours réputé simple et tout autant faussement simple. Un texte bouleversant, par ses échos intérieurs, sa scansion intime et son mélange unique de dureté et de douceur, avant tout.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Thierry Metz décrit le labeur quotidien de ses journée de manoeuvre. Affecté à la construction d'un immeuble de luxe, il peine à la pioche, guettant les oiseaux et les dimanches.
Une ode au travail physique, empreinte de poésie.
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