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EAN : 9782823619072
208 pages
Editions de l'Olivier (04/03/2022)
3.92/5   48 notes
Résumé :
Le héros de cette histoire est un solitaire. Qui fuit les prises de décision et les responsabilités. Aussi se trouve-t-il bien embarrassé de se voir confier la charge d'un poisson combattant. Baptisé Cookie dans un moment de panique, le poisson bouleverse les habitudes de cet homme. Dans une tentative désespérée pour créer un lien avec cet animal qui tourne en rond dans son aquarium carré, il commence à lui lire un poème de Baudelaire. Soudain, le poisson se fige, a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Derrière ce titre énigmatique, convoquant des figures mythiques de monstres légendaires, en raison des écailles et du nom de l'un des cinq fleuves des enfers, se cache un être beaucoup plus prosaïque. Lors d'une visite dans une animalerie, le narrateur s'est laissé convaincre d'acquérir un combattant, ce poisson condamné à la solitude en raison de son agressivité envers ses congénères. La cohabitation avec ce compagnon silencieux se fait sans remous, pour finalement se transformer en une relation particulière. En effet, le combattant semble apprécier la lecture à voix haute !

Le discours tenu par ce narrateur est étrange, et c'est peu à peu que l'on découvrira ce qui se cache derrière les maniaqueries et l'évitement de ses pairs. Solitaire comme un combattant, l'agressivité en moins, et contraint à une organisation méticuleuse de son quotidien, un cadre rassurant pour masquer ce qui ne peut être dit. Jamais d'ailleurs il n'évoque les maux du passé, ce sont les bribes de conversation rapportées qui construisent le décor que cet homme veut ignorer. On comprend aussi que Léthé n'est pas ici le fleuve mais la déesse de l'oubli.

Et c'est très drôle ! L'argumentation utilisée par le narrateur pour donner un sens à ce qu'il vit ne manque pas d'audace. Ce qu'il nous rapporte de ses échanges avec son psy qu'il pense rouler dans la farine en lui racontant deux ou trois fables familiales autour d'histoires de papa et de maman, tout cela prête à sourire, même si l'on ressent l'angoisse sous jacente.

Ce roman est aussi un hymne à la littérature : plus de quarante auteurs, de Baudelaire à Dante, en passant par Zola et Proust sont évoqués à travers un florilège de citations et de passages, ceux qui sont lus au poisson attentif. Un belle revisite des classiques !

L'humour s'insinue jusque dans la dernière page, qui, à défaut de playlist, nous décline la liste des crus dégustés en cours d'écriture.

Un roman à la fois léger et profond, qui utilise la dérision pour parler de la solitude et de la détresse qui découle des accidents de la vie.

208 pages L'olivier 4 mars 2022
Sélection POL 2022
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le narrateur, un homme indécis, solitaire et dépressif, est poussé par une vendeuse, dans une animalerie, à acquérir un petit poisson appelé combattant, qu'il installe chez lui dans un aquarium approprié. Après l'avoir appelé Cookie, il se rend compte que le combattant est curieusement très sensible à la lecture à haute voix des textes littéraires (« J'ai un poisson chez moi, il adore qu'on lui lise de la poésie ! »). ● Je comprends les éloges que j'ai lus dans certaines critiques, mais je dois dire que je suis resté extérieur à ce récit, qui est avant tout un carnet de citations. Si belles soient-elles, elles réduisent d'autant le travail propre du romancier. ● L'histoire est très ténue, associant tristesse et humour loufoque d'une façon qui n'a rien d'originale et que j'ai lue ailleurs bien mieux mise en oeuvre. ● On comprend bien que le nom de la race du poisson, « combattant », est le contraire de l'attitude du narrateur face à la vie, mais l'argument du récit, étrangement divisé en « actes », est vraiment très mince. ● le titre, magnifique, ouvre donc un horizon d'attente que le texte ne comble pas.
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Il y a les livres qu'on lit, qu'on survole, qu'on referme, ceux qu'on apprécie et ceux dans lesquels on aime se re(re)plonger. On les aime ou pas, sans vraiment s'interroger.

Et puis il y a des livres à part, tel ce roman, que l'on n'explique pas, qui serrent, qui percutent, qui se dégustent. Ces livres dont chaque ligne se décortique, qui font écho, qu'on lit et relit, à voix haute, à voix basse, juste pour le plaisir de faire tinter les mots et vibrer les idées. Tout y est à sa place, par évidence : les chapitres, l'histoire, la plume, la délicatesse. le livre imprègne jusqu'au coeur, allez savoir pourquoi ! (Facile. Kitch si vous préférez – je n'ai pas trouvé mieux – peu importe puisque c'est vrai !) Il parait que la lecture est subjective et cet avis est le mien. J'ai lu avec délectation ce roman dont l'intensité masquée par l'humour m'a retournée. Eric Metzger rit, fait rire, trublion de réseaux cathodiques, mais ne vous y trompez pas, il sait écrire. Avec intelligence, finesse et une grande sensibilité.

Je vous dirais seulement qu'il est question d'un homme et de son poisson blanc auquel il lit des textes, d'une atmosphère où la solitude colle au drame, en trame ; une vie portée comme l'on porte sa misère, un pas puis l'autre, le coeur en vrille, vidé de son essence. Il est question de chagrin que l'on dépasse en apparence, des sens que l'on perd : plus de souffle, plus d'air, l'homme respire pour (sur)vivre mais ne vit plus. Il y a les cloches de l'église toute proche, les amis, le travail et la littérature rivée aux propos. le texte est juste exquis.
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Il faut dire que le hasard fait bien les choses. Après une longue absence dans mes lectures numériques, j'ai décidé de jeter un coup d'oeil à la liste des sorties récentes sur le plateforme numérique 'Lirtuel' et je suis tombée sur ce livre. le titre intriguant a attiré mon attention et je l'ai réservé et attendu patiemment mon tour pour pouvoir le découvrir.

Au moment où le lecteur fait la connaissance du narrateur, celui-ci se trouve dans une animalerie où il observe un poisson sans avoir vraiment l'intention de l'acheter. Mais sous l'influence de la vendeuse, il achète le poisson qui portera le nom de Cookie et se trouve avec la responsabilité de s'occuper de lui.
Pour un être solitaire et dépressif comme lui, c'est le bouleversement. Comment prendre soin de Cookie, alors qu'il fuit les responsabilités et ne prend pas de décisions ? Finalement un mince lien se crée entre Cookie et le narrateur, lorsque ce dernier se rend compte que le poisson réagit à la lecture à voix haute...
Et c'est un vrai plaisir de suivre partout ce narrateur étrange, lorsqu'il lit à voix haute, au travail, dans la vie en dehors de la maison où les péripéties nous font éclater de rire.
Mais on se rend compte également que ce personnage sans nom, cache pas mal de souffrances et tente d'oublier le passé, maladroitement, à sa manière...
Une lecture émouvante qui fait réfléchir sur la vie et la mort, sur la solitude, l'amour, la détresse, le deuil...
Même si les citations peuvent donner une petite idée du contenu, c'est la lecture du livre qui nous fait comprendre toute l'intensité de l'histoire.
A la fois léger et profond, ce livre est une très belle surprise.
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Être membre d'un jury littéraire a ceci de particulier – et d'intéressant – qu'il oblige à la lecture d'ouvrages vers lesquels nous ne serions pas obligatoirement allés. Il en est ainsi pour moi du dernier roman d'Éric Metzger "Les écailles de l'amer Léthé". Sans trop savoir pourquoi, je serais passée à côté et pourtant c'eût été dommage.

C'eût été dommage parce que, sans que ce soit véritablement un coup de foudre, j'ai beaucoup aimé ce récit et à plus d'un titre. J'ai aimé l'histoire de cet homme solitaire qui traîne sa peine et son indécision jusque dans les animaleries. C'est là qu'il tombe devant un aquarium dans lequel se débat, seul, un poisson combattant, un poisson aussi seul que lui. Et, sans trop savoir pourquoi, il répond "oui" à la serveuse lorsque celle-ci lui demande s'il le prend. Il repart ainsi avec un poisson dans un sachet d'eau "minérale" et un bocal carré, une amphore et une algue décoratives.
Ce drôle d'énergumène aime lire à haute voix et un jour s'aperçoit que son poisson Cookie – vous saurez pourquoi ce nom en lisant le roman – apprécie la lecture, enfin un certain type. Il aime Baudelaire, la poésie, les romans. le poisson arrête de tourner et le regarde (l'écoute ?), puis retourne à sa valse aquatique dès la fin de la lecture. Un poisson littéraire, vous imaginez ?

Foutraque, drolatique, sont les adjectifs qui me viennent tout de suite à l'idée pour qualifier ce roman. Mais je pourrais aussi ajouter poétique, littéraire, émouvant. Car, je l'avoue, il est facile en le lisant, de passer du rire aux larmes. J'ai ri aux éclats à cette réflexion "Hélas, la fin de l'année (avant l'imbécile "3, 2, 1, bonne année !")…". Mais j'ai eu la gorge serrée à la réflexion d'une connaissance d'Antoine "Et votre petite fille, vous n'en parlez jamais…" et puis un peu plus loin, "Nous avions regardé des appartements…et patatras. La taule s'était froissée, les corps tassés, le noir et l'oubli imposés." Car la construction est intelligente. Elle sème au fil des pages des petits cailloux, des allusions qui permettent de comprendre la personnalité du personnage, sa dérive, ses chagrins dissimulés, ses envies de boire et sa dépression.

Je l'ai aimé aussi pour l'écriture, belle, pour la manière qu'a l'auteur de triturer les mots, d'en inventer "la situation devenait alarmangoissante…", pour l'hommage à la littérature (avec bibliographie en fin d'ouvrage), pour l'humour qu'il distille encore après la fin de l'histoire avec les références des vins bus tout au long de cette lecture. Il s'en est vraiment fallu de peu, de très peu, de quelques passages trop longs – à mon gré – plus ennuyeux – à mon regret – pour que ce récit ne figure pas au plus haut. Mais je garde de cette lecture le plaisir de l'inattendu, des mots qui dansent, des sentiments qui se cachent.

Bref, comme le narrateur, "Je n'avais jamais vu un poisson sourire. Peut-être que je suis un poisson."

Lien : https://memo-emoi.fr
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Incise : l'adverbe "peut-être" est essentiel à ma vie. J'admire ce trait d'union conçu comme un petit pont entre la rive du possible et celle de l'être. Il me permet la nuance, l'incertitude, l'hésitation, et surtout de ne rien affirmer. Je suis terriblement trouillard lorsqu'il s'agit d'affirmer quoi que ce soit. Sauf pour dire que le monde est fou parce que trois raisons précises le prouvent, mais on ne va pas revenir là-dessus, le débat est clos. Fin de l'incise.
Dernière précision : les goûts de Cookie étaient exclusivement littéraires. Comme en témoigne cet après-midi où j'entrepris de lui lire à voix haute la notice d'un chauffe-eau :
Si le chauffe-eau doit rester sans fonctionner pendant plus d'une semaine (dans une habitation secondaire, par exemple,) et s'il se trouve dans un lieu soumis au gel, il est indispensable de le vidanger afin de le protéger contre la corrosion. Une fois le chauffe-eau vidangé, purger l'ensemble de la tuyauterie de votre habitation (ouvrir l'ensemble des robinets d'eau froide et d'eau chaude de l'habitation afin que tous les tuyaux soient vidés).
Ce fut un échec. Il n'y prêta aucune attention, son regard globuleux m'ignorant avec superbe. Je tentai aussi l'expérience avec un guide touristique de la ville de Rome et lui lus un descriptif de la basilique Saint-Pierre.
L'un des éléments qui attirent le plus l'oeil des visiteurs dans la basilique est indubitablement son dôme. Celui-ci a été commencé par Michel-Ange et achevé par Giacomo Della Porta et Domenico Fontana. Carlo Maderno a terminé la nef et la façade en 1614. Le dôme de la basilique Saint-Pierre a inspiré d'autres projets par la suite, tels que la cathédrale Saint-Paul de Londres et le Capitole de Washington.
Cookie disparut aussitôt dans son amphore. Je refermai le guide et poursuivis mon investigation en m'emparant des Promenade dans Rome de Stendhal :
Lorsqu'il travaillait à cette église, Michel-Ange, déjà très vieux, fut trouvé, un jour d'hiver, après la chute d'une grande quantité de neige, errant au milieu des ruines du Colisée. Il venait monter son âme au ton qu'il fallait pour pouvoir sentir les beautés et les défauts de son propre dessin de la coupole Saint-Pierre. Tel est l'empire de la beauté sublime; un théâtre donne des idées pour une église.
Et le combattant réapparut, attentif aux mots. Résultat de l'expérience : ce qui interpellait Cookie appartenait au domaine de la littérature littéralement littéraire. Ça ne me déplaisait pas parce que lire des notices de chauffe-eau a moins d'intérêt que parcourir un roman. Ce n'est pas forcément une question de style, il y a des notices de chauffe-eau qui se défendent drôlement bien et qui n'ont pas à rougir de la comparaison avec certains romans, mais en revanche, en ce qui concerne l'intrigue, ça reste un peu plat. La fin est toujours la même avec les conditions générales de garantie.
Une révélation. Grâce à Cookie, je compris la différence entre ce qui appartient au littéraire et ce qui n'en fait pas partie : la garantie. Un objet littéraire n'en propose aucune: il ne faut rien en attendre, il n'y a pas à être satisfait ou remboursé. il est là, on le lit ou pas, jusqu'au bout ou non, on l'apprécie ou on le déteste, ainsi va la vie.
Leçon valable pour ce que vous tenez entre vos mains.
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Soudain, on sonna à ma porte.
Je posai mon verre ; je n'attendais personne. Peut-être était -ce Godot ? Oh, ç'aurait été drôle ! Ou bien les souvenirs qui remontaient afin de reprendre leur place dans le placard ? Ah non, ça, non merci !
Rempli de colère et prêt à en découdre, j'avalai la fin de mon verre et virevoltai jusqu'à la porte sans même prononcer l'usuel "cékicékoi ? ". Un jeune homme, les yeux noirs sous des sourcils froncés, expira de colère : "Ca va pas, la tête ? Vous avez vu l'heure ?"
Je ne portais pas de montre, je n'avais pas la notion du temps. Le temps est une matière moite, je l'ai déjà expliqué, je me répète, pardon. Je répondis avec une sincérité alcoolisée : " Non, désolé...
- Deux heures du matin ! On n'arrive pas à dormir avec vos cris de forcené !
- Désolé. Pardon, mais vous êtes Godot ?
- Je suis le copain de votre voisine du dessous ! Faut vous faire piquer !
- Impossible, le vétérinaire m'a assuré que je n'étais pas un animal.
- Vous êtes bourré ou quoi ?
La question était mal posée. Il aurait fallu demander : " Vous êtes bourré de quoi ?" et j'aurais pu lui répondre de rouge, de blanc, de lectures, de nostalgie, de peur, de culpabilité. Je lui suggérai de reposer la question, ce qui ne lui plut pas : " Ecoutez, soit vous arrêtez, soit j'appelle les flics.
- Je suis désolé, je faisais un peu de lecture à...
- Ouais, elle m'a dit, vous faites la lecture à votre poisson ! Vous feriez surtout mieux d'aller vous coucher et de consulter un psy.
- C'est dingue, tout le monde me dit ça...
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Soyons très clair, le monde est fou. Pour vous le prouver, ces trois faits imparables :
- les guerres
- les colorants et les additifs
- les gens qui passent en moyenne par jour trois heures par jour, la tête penchée sur un écran de téléphone.
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Grâce à Cookie, je redécouvrais des textes oubliés, des textes aimés, ou encore des passages surlignés des années auparavant. Je relisais de nombreuses oeuvres, et cela me permit aussi d'en apprivoiser de nouvelles. Nous voyagions beaucoup, de phrase en phrase, comme un navire explore de minuscules archipels sans autre but que le plaisir de la découverte. Jamais Cookie ne montrait d'inclination pour une oeuvre plutôt qu'une autre, il écoutait à goût égal chacune d'entre elles, sans jamais s'accorder la moindre pause. Il me faisait penser à ces serpents qui se dressent au son d'une flûte, hypnotisés par la musicalité d'un rythme. Après tout, les pages ont la forme des partitions, les mots celle des notes, et la grammaire vaut un solfège. J'étais un musicien raté accompli.
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J'habitais en effet dans un logement assez simple : cinquante mètres carrés rectangulaires dans lesquels étaient disposés un lit, un bureau, une longue bibliothèque recouvrant un pan de mur entier et en face d'elle, une kitchenette. Je possédais peu de choses : la possession m'ennuie. Surtout, je remarque que chez les autres ( ceux qui accumulent objets et patrimoine) elle provoque la peur d'être un jour dépossédés. Pour ma part, j'aime imaginer qu'on puisse me cambrioler sans dommage et plains les malchanceux cambrioleurs pour qui la déception serait grande de découvrir un appartement si vide que le mien. Enfin, pas si vide puisque, comme je viens de révéler, il contenait une grande bibliothèque. Mais, abîmés par mon manque de soin (tache de café, de sauce tomate ou de saté, pages mouillées par la pluie ou déchirées par la maladresse), mes livres n'avaient aucune valeur à part celle dite "affective", c'est-à-dire ni quantifiable ni mercantile.
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