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EAN : 9782072844119
208 pages
Gallimard (14/03/2019)
3.95/5   30 notes
Résumé :
Après une année passée sous le soleil gris de Paris à rédiger des devoirs sans fin, Émile atterrit en Corse avec des amis. Le paysage splendide de Calvi illumine son été, ainsi qu’Andréa, une jeune Corse rencontrée au pied de la citadelle. Par orgueil, Émile refuse de tomber amoureux, quitte à en éprouver de terribles regrets. L’énigme d’Andréa ne cessera jamais de le hanter, au point de bouleverser son existence.

Ce sont là les débuts d’Émile dans la... >Voir plus
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Je ne suis jamais allé en Corse. Et pourtant j'en reviens. Grâce à Eric Metzger.

Son héros, Emile foule le sol de Calvi pour un bel été de vacances après une année d'études épuisante. Il compte s'offrir un repos bien mérité, entre potes.

Vu de l'extérieur, Emile se veut hautain, il se donne un genre. Se crée un personnage. A l'intérieur, il est tout autre. Mais il ne veut pas le montrer. Ne veut pas se montrer. Pâle copie de lui-même aux traits mal dégrossis par une culture apprise dans les livres. Lorsque Julien Sorel pose ses valises en Corse … Lorsqu'un héros de roman devient un modèle encombrant…

Il y a dans ce livre ce personnage fier comme une île, fier comme la Corse.
Il y a ensuite ces étés qu'Emile va passer là bas, sur l'île de toutes les beautés. Il va connaître Andréa. le chat et la souris … Compte à rebours d'un non grand amour. Décompte d'orgueils mal placés, de ratés en non dits. Et si cette citadelle n'était que l'image de cet amour imprenable ?

Eric Metzger signe là un drôle de roman d'apprentissage. de désapprentissage de l'amour qui se devrait de n'être que romanesque. du non apprentissage du don de soi. J'ai aimé cette plume complexe et si claire à la fois. Une façon si sincère d'écrire la nuance des êtres. En les rendant réels. Parfois attendrissants, souvent agaçants mais tellement vivants. Il y a de la flamboyance dans l'obstination de rater le coche. de se trahir un peu …

J'ai aimé apprendre que les violons voyagent toujours côté hublot. J'ai aimé me dire que ce qui ne se passe pas à Calvi reste à Calvi malgré tout … J'ai aimé m'agacer souvent de cette constance dans la fierté mal placée …

Un jour, peut-être, je reviendrai en Corse et au pied de cette citadelle, je me souviendrai sûrement un brin ému de ce roman.

Comme on retrouve un vieil ami. A qui on n'a pas encore tout dit.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Je suis fascinée par la capacité d'un auteur à approfondir son talent romanesque de livre en livre. C'est le cas d'Éric Metzger, qui y va crescendo : chaque nouveau roman bénéficie d'un nouveau degré dans l'aboutissement et la qualité. de la sensibilité et des émotions contrastées, il en suscite depuis le début, c'est ce qui l'a d'ailleurs rendu profondément attachant, il constitue petit à petit une oeuvre globale. Et ce quatrième roman a le souffle incandescent des grands classiques qu'il affectionne : un cadre idyllique, des portraits parfaitement maîtrisés, une construction travaillée.

Dans ce roman, tout se passe en été. Cinq parties pour cinq étés et un unique but : rejouer la découverte de l'amour.
Le premier été, Emile découvre le « théâtre de Verdure » : un festival de Calvi qui attire dès juin les Parisiens et autres fêtards (le fameux « Calvi on the Rocks »). À l'époque, Emile est encore étudiant et cette semaine lui coûte très cher, chaque soir il arpente l'île de beauté à dos de scooter, accompagné d'amis friqués et de sublimes créatures.
La rencontre d'Andréa, jeune femme corse belle et insolente, va changer sa vie. Au départ, il pense la haïr, car son orgueil confond son désir. Plus tard, et pendant chaque été, il lui attribuera un nouveau rôle : ennemie, amie, confidente, absente. Chaque année il sera attiré inexorablement vers Calvi, là où tout a commencé, l'espoir en lui, la souffrance qui l'accompagne, et l'idée hautement romanesque et tragique qu'il se fait de l'amour.

Car Emile ne voyage jamais sans son double littéraire, Julien Sorel, héros du Rouge et le Noir de Stendhal. Il l'accompagne pendant tout le roman, il est un modèle et un contre-modèle, tour à tour source d'inspiration et exutoire pratique de ses contradictions. Emile-Julien lutte contre ses démons intérieurs, ses désirs et ses failles. Il préfère être désaimé plutôt que refusé. Et la belle Andréa ne lui facilite guère la tâche. Ils sont deux tempêtes caractérielles engluées dans leur fierté inutile.

Son amour, il le partage avec la deuxième héroïne du roman, la Citadelle de Calvi. Majestueuse et magnétique, elle abrite ses personnages et les observe, maternelle, au fil des ans, grandir, respirer, espérer. Elle est à la fois terre d'accueil et prison, témoin figé de la vie qui passe malgré tout, un lieu envoûtant auquel on revient toujours. le point de repère d'Emile est ce bar où il prend son café tous les matins, travaille son mémoire et donne rendez-vous à Andréa des années plus tard. C'est un lieu-clé, un point de repère du roman.

Les années et la maturité permettront-elles à Emile de s'apaiser et de conquérir la belle Andréa ? Pas si sûr… Car soumis à un sabotage permanent, l'amour insatisfait est nettement plus littéraire. Torturés, les héros d'Eric Metzger ont soif de toutes ces blondes, brunes, ces Eurydices inaccessibles qui ne cessent de disparaitre et de le tourmenter… pour mieux le pousser à la créativité. Quel piège infernal que l'écriture!

Un roman totalement abouti, une psychologie très fine des personnages, une plume parfaite et une superbe histoire d'amour impossible.
Lien : https://agathethebook.com/20..
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Emile, jeune thésard imprégné par « Le rouge et le Noir » De Stendhal - sujet de son travail, s'échappe à Calvi le temps d'un été. Insouciante jeunesse - la fête est folle au festival du Théâtre de Verdure, au pied de la Citadelle, l'alcool coule à flot, les rencontres se multiplient et l'on s'évade, rejetant un instant les turpitudes de la vie parisienne. Dans ce cadre, Emile rencontre Andréa, jeune corse belle, libre et insolente pour laquelle il éprouve de vifs sentiments, de la haine à l'amour, gêné par un irrépressible orgueil.
L'orgueil est la trame dans la peur du rejet, toute garde dehors. Les étés se succèdent. Emile revient à Calvi, l'espoir au coeur, l'envie chevillée. Il attend et grandit, se croit fort et malin, lui le vaniteux qui, tel Julien Sorel, son double littéraire, s'empêtre dans l'amour malheureux à préférer l'échec.
Outre la merveilleuse ode à Calvi, ce roman est un cheminement – un fil sur la complexité d'une relation, quand chacun se protège, griffant avant de l'être, au détriment d'un bonheur simple. L'histoire se conte juste et réelle sur l'amour tu et ses désirs, histoire intemporelle, classique ou même moderne, de l'envie aux regrets au pied de la Citadelle, fière et majestueuse, si symbolique d'une forteresse des coeurs. 
Un roman fin et sensible.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Émile passe des vacances à Calvi avec ses amis et va rencontrer Andréa, rencontre qui va bouleverser sa vie.

Comme beaucoup d'entre vous, j'ai connu Eric Metzger lors des sketchs qu'il effectuait pour l'émission de Yann Barthès. Je le découvre ici écrivain, et je dois bien admettre que ce fût une bien belle découverte.
Il s'agit ici d'une histoire d'amour sur l'île de beauté. Calvi et la citadelle sont ici des personnages à part entière du roman. Les paysages décrits sont très beaux et j'ai vraiment cru être en Corse. le roman est truffé de références littéraires et notamment du Le rouge et le noir de Stendhal. D'ailleurs, j'ai trouvé Émile un peu à l'image de Julien Sorel, se sentant défavoriser du fait de sa position, de sa condition, sociale. Quant à Andréa, elle joue à merveille le rôle de la femme belle mais qui semble inaccessible.
Ce roman vous apprend à dire aux autres que vous les aimez, vous pouvez sinon passer à côté d'une belle histoire. Vous oscillerez alors entre amertume et l'autre fantasmé, idéalisé. Entre Émile et Andréa, les rencontres sont électriques. Entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas. J'ai souvent eu envie de secouer Émile en lui assénant d'aller se déclarer à Andréa. Très orgueilleux, il va en devenir maladroit et va parfois être blessant envers Andréa. Ils s'éloignent pour mieux se retrouver ou pas, lisez ce roman pour le savoir.

Bref, je rêve de relire ce roman au pied de la citadelle de Calvi. Merci à l'auteur pour ce très beau voyage.

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J'ai une profonde affection pour le courant romantique, mon préféré parmi les autres, et de loin. Je me répète quelques peu mais cela a son importance dans ma perception du dernier roman d'Eric Metzger, La Citadelle. On y retrouve la patte de ses précédents opus, en ceci que nous suivons les pérégrinations d'un trentenaire au prénom désuet, qui se cherche. Et ça me parle. Énormément. A ceci prêt que l'intrigue aurait tout aussi bien se dérouler en Bretagne, mais je suis pas sûr que les Vieilles Charrues eussent été propices au psyché torturé et tortueux de notre héros.

Là où nous avions fait une descente aux enfers et rencontrer les pires canailles dont elles puissent être habitées dans Les Orphee, nous entrons ici dans un cercle inédit. Celui de l'enfer personnel, intrinsèque à sa personnalité. Celui qu'on ne peut fuir, qui nous condamne à une vie d'errance perdue. L'enfer des romantiques. le mal être exacerbé et romancé, qui touche au sublime.

Et quoi de plus sublime qu'une histoire d'amour avortée, mal vécue par l'attente inassouvie et qui tend vers une haine tant l'être aimée est portée aux nues. Qui se passe dans un paysage changeant et isolé, à l'instar de la duplicité de son protagoniste principal, Émile. Jugez en vous même : « Après une année passée sous le soleil gris de Paris à rédiger des devoirs sans fin, Émile atterrit en Corse avec des amis. le paysage splendide de Calvi illumine son été, ainsi qu'Andréa, une jeune Corse rencontrée au pied de la citadelle. Par orgueil, Émile refuse de tomber amoureux, quitte à en éprouver de terribles regrets. L'énigme d'Andréa ne cessera jamais de le hanter, au point de bouleverser son existence. Ce sont là les débuts d'Émile dans la vie. L'histoire d'une défaite autant que d'un succès, où il est question d'espoirs, de remords et d'envie."

Nous assistons à un drame en cinq actes savamment orchestrés, dont les racines prennent source dans le caractère du héros stendhalien Julien Sorel. Dont Émile n'a de cesse de faire référence, car sujet de sa thèse, car double maléfique. On ne peut que se demander si son travail l'influence ou si sa personnalité en elle-même s'est portée sur ce choix de caractère. Malgré tout, c'est au Werther de Goethe que notre jeune ami m'a fait songé. Dans ce renoncement menant à l'agonie, qui le fait se perdre lui même. Andrea incarnant une Lotte au caractère fort et insaisissable.

J'ai aimé quitter les nuits parisiennes poisseuses pour une corse chaude et festivalière. J'ai associé l'ambiance italienne paisible du Talentueux M. Ripley à toute ma lecture, avec sa bande son en arrière fond musical. le fait du premier acte peut être. le fil d'Ariane de la condition sociale à la fois perçu comme frein et comme cheval d'orgueil certainement. Je n'ai pu que penser, dans les tourments dont son âme fait preuve, au « ver de terre amoureux d'une étoile » même s'il n'a pas le courage de Ruy Blas.

Car c'est de cela qu'il s'agit après tout. Émile est pleutre. Il a peur. Peur d'aimer, d'être aimé pour ce qu'il est et non pour ce qu'il essaie de paraître. Peur de la mise à nue de son âme, et plus Andréa s'en rapprochera, plus il la tancera et la repoussera. Cercle vicieux dont on attendrai une fin plus légère et joyeuse, mais dont on sait qu'elle sera impossible.

Je crois que quand il s'agit d'Eric Metzger je ne suis pas objective. Sa plume me parle réellement, je m'y retrouve par moment, et surtout je ne peux que constater qu'elle s'affûte à chaque nouveau roman. Avec La Citadelle, il signe un roman romantique au sens hugolien du terme, dont je ne pouvais par essence que vanter les mérites.

Belle lecture à vous !
Lien : http://lesjolismotsdeclem.co..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les tables de restaurant, par exemple, étaient toujours dressées au minimum pour deux. Venir seul, c'est obliger le serveur à débarrasser un couvert de la table, autrement dit, retirer arbitrairement la possibilité de l'autre. Même celle d'un éventuel hasard: « Pardon, mais je peux m'installer à votre table ?
— Non, il n'y a plus de couverts pour vous. »
En revanche, face à soi, une chaise vide et l'absence devient présente: on retirait toujours tout, sauf la chaise. Elle lui donnait l'impression de le narguer, comme une absence assise en face de lui. Émile avait appris à s'en accommoder sinon à la dédaigner.
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Toute sa jeunesse il avait contemplé les tranches des livres alignées comme des touches de piano dans sa bibliothèque, complétée au fil du temps par ses nouvelles lectures. Cette année il avait brusquement réalisé que l'horizon de ces livres côte à côte ressemblait à un cimetière d'immortels, rempli de stèles plus ou moins épaisses sur lesquelles on pouvait lire un nom, un prénom et surtout un titre aux airs d'épitaphe.
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Il n’avait pas l’habitude d’absorber tant de beauté et de ce choc naquit un désir violent de possession : un jour, tout cela lui appartiendrait. Toute cette magnificence, il parviendrait à la capturer, d’une manière ou d’une autre. Ne restait plus qu’à trouver comment.
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Depuis la terrasse de la villa, le théâtre émergeait tel un monstre nocturne, attirant ses proies à coups de projecteurs tentaculaires et de musique tonitruante. Une curiosité inédite s’empara du jeune homme. Pour la première fois depuis longtemps, des mois, des années peut-être, il redécouvrit les délices de l’impatience.
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Il faisait partie de cette masse d'étudiants hantant les belles bibliothèques parisiennes du matin au soir, l'haleine pourrie de café, abîmés et le corps rempli de poussière. Depuis son entrée à la Sorbonne, Émile n'avait pris ni le temps d'aimer, ni même celui de vivre, trop accaparé par ses études.
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