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Cosmobacchus tome 1 sur 3
EAN : 9791090093225
88 pages
Eidola Éditions (02/02/2018)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Un caviste et un auteur de bandes dessinées nous embarquent dans un road trip à la découverte des domaines viticoles, et nous font partager leurs découvertes stupéfiantes.

La biodynamie est à la mode dans la viticulture et certains vignerons se révèlent de fervents adeptes de la pensée « steinerienne », l'anthroposophie, aux pratiques ritualisées, parfois étranges et inattendues, souvent occultes.

Mais nos deux compères abasourdis par l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai découvert la biodynamie quand je rangeais les bouteilles de pinard dans le magasin bio. Deux années où j'ai trouvé ça pas trop chiant de bosser. Après la fermeture des portes, le patron nous payait toujours une bière pour qu'on range le magasin dans la bonne humeur et on faisait souvent des dégustations de vin et de fromage le samedi, ce qui donnait l'occasion de tailler la bavette avec les clients. La beu s'épanouissait sur le terrain vague derrière l'entrepôt et je parlais de Louis-Ferdinand Céline avec mon boss pendant qu'on vidait les cartons dans les poubelles. Ensuite, le patron a été remplacé par une cheffe diplômée d'école de commerce. Elle a mis des caméras dans la salle de pause, si bien qu'on ne pouvait plus piquer des trucs pour les mettre dans nos sacs quand on avait besoin d'un petit produit en dépannage. Ceux qui aimaient bien ranger les rayons ont été contraints de faire de la caisse, et ceux qui aimaient faire de la caisse ont dû ranger les rayons. On faisait exprès de faire n'importe quoi pour revendiquer nos domaines de prédilection mais ça ne servait à rien. C'est devenu chiant. Alors je suis partie et depuis, je n'ai retrouvé que des boulots emmerdants.


Rudolf Steiner, je l'ai goûté avant de connaître le vin biodynamique. Ça a presque le même goût : bizarre et râpeux mais pas dérangeant. En quelque sorte, ça réveille dans les chaumières.


Je suis donc un peu perplexe de rencontrer un caviste et un auteur de bande dessinées qui décident de consacrer le premier volume de leur Cosmobacchus aux vins biodynamiques sans jamais avoir entendu parler de Steiner. Les mecs ils tombent des nues quand ils découvrent que la biodynamie fait partie d'un système qui n'est pas celui du capitalisme (capitalisme = « eh les mecs, on va trouver un nouveau truc basé sur des études scientifiques bidons pour écouler nos stocks ! »). C'est un peu comme mon instituteur de CE2 qui consacrait des journées entières au tour du monde de voile juste parce que la maman d'Anaïs, dont il était amoureux, lui en avait parlé. On sent un cruel manque de professionnalisme causé par des intentions qui ne sont qu'à moitié saines (l'amour, c'est sain ; faire croire qu'on agit pour la beauté de l'art alors que ce n'est pas vrai, ça l'est moins). La première mention de l'anthroposophie dans cet ouvrage est à pleurer de honte : « En fait la biodynamie, c'est une partie d'un grand machin ésotérique international inventé par ce Steiner… Il appelle ça anthropo… anthroposophie ! « La science de l'esprit ». » Putain, je vais aller regarder Netflix tiens.


Je ne reproche pas aux quidams de ne pas connaître Rudolf Steiner. Après tout, on a le droit de préférer traîner devant Gaston Lagaffe. Mais s'attaquer au sujet dans une bande dessinée de 80 pages en partant sur un préjugé de merde (anthroposophie = secte = nazisme), ça me donne des sueurs froides. Voilà à quoi on aboutit après des décennies passées à regarder le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut.


On peut se demander, à chemin entre la stupéfaction et le dégoût, si le propos de cette bande dessinée ne serait pas à prendre au second degré. Je me suis posée la question, c'est vrai. Mais il n'y a qu'à voir l'excitation presque sexuelle du dessinateur qui imagine déjà que l'anthroposophie aurait quelque chose à voir avec le dogme aryen et le nazisme pour comprendre que le goût du scoop et l'ironie s'assortissent mal : « C'est quoi encore ce délire avec la race aryenne ? […] Steiner est mort en 25… il aurait pu tremper dans ces histoires-là ? […] Si c'est avéré, c'est énorme ! » Trouver ça cool juste parce que ça ferait du potin, c'est presque de mauvais goût. Si c'est du second degré, il est raté, et je n'ai pas à m'en excuser. Que l'anthroposophie ne soit pas plus pure que tout le reste, je le conçois, mais accabler la biodynamie de reproches lucifériens suscités par l'ignorance, le fantasme et le goût pour la théorie du complot sans jamais accuser l'agriculture victime du système capitaliste, c'est très léger. Contrairement à ce que cherchent à prouver les auteurs, la biodynamie ne regroupe pas les membres d'une secte aryenne et nazie rêvant d'eugénisme moderne mais des agriculteurs, des vignerons et des éleveurs qui, excédés par la politique agricole industrielle moderne, ont décidé de revenir à des pratiques qui n'oublient pas que la terre a une âme, et que les intentions sont performatrices.


Je ne vénère pas Rudolf Steiner mais son oeuvre est gigantesque et ses propos, aussi délirants semblent-ils pris en dehors de leur contexte, ne sont finalement pas plus hallucinants que n'importes quels autres textes paradigmatiques. Bien sûr, lorsqu'on extrait un ouvrage de l'oeuvre et que l'on oublie de le rattacher à ses autres composants, lorsqu'on lit un texte au premier degré sans réfléchir à ses implications symboliques, on peut légitiment croire que Rudolf Steiner est un abruti qui écrivait pour se foutre de la gueule de ses lecteurs. Un peu comme BHL par exemple. Seulement que Rudolf Steiner y a passé sa vie, et il ne s'est pas arrêté une fois qu'il a eu sa photo en couverture de Gala. Ce que je reproche aux enquêteurs de cette bande dessinée, c'est la légèreté de leur approche d'investigation. Critiquer Steiner et le mouvement de l'anthroposophie, je veux bien, mais lorsque les sources m'indiquent que les seuls ouvrages consultés sont « le cours aux agriculteurs » de Steiner et la page Wikipédia de l'Anthroposophie, comment ne pas hurler à l'amateurisme ? Enfin bon, la page Wikipédia ! Comme si on n'avait pas affaire à un complot encore plus vaste que celui de l'anthroposophie !


Profondément déçue par le fond de cette enquête, je suis en revanche charmé par les planches sanguines de cette bande dessinée et par quelques illustrations des idées de Steiner qui sont profondément inspirées, en décalage complet avec le propos bête et méchant des textes. Alors, foutage de gueule ou pas ? Difficile de trancher…
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Que penser de cette BD sur le vin et la viticulture biodynamique ? Etant moi-même professionnel du vignoble, avec une approche scientifique, et confronté à ce mode de production si singulier, mon avis était a priori scellé d'avance.
J'avais beaucoup apprécié la BD Les Ignorants, qui était à ma connaissance la première oeuvre débroussaillant la viticulture biodynamique, même si je n'étais pas toujours d'accord avec les propos relatés.

Ce livre nous fait donc suivre les péripéties de 2 personnages hauts en couleur, un caviste attirés par les vins différents (lui a un avis a priori négatif sur ce mode de production même s'il apprécie des vins qui en sont issus) et un dessinateur de BD, qui lui n'y connait pas grand chose en vin mais apprécie la bouteille.
Ils vont donc aller de domaines en formations pour découvrir les différentes facettes de la biodynamie. Tout y passe : des fondements de l'approche anthroposophique et de l'approche goethéenne, à la dynamisation de la bouse de corne, en passant par les flux magnétiques, la vinification en jarre ou avec les levures qui poussent sur les murs de la cave...
L'auteur ne semble pas vraiment prendre partie pour toutes ces choses, au point qu'en refermant le livre je ne sais toujours pas si il faut le lire au second ou au troisième degré ! Ce manque de position (mais est-ce si clair ?) sera sans nul doute doute levé dans la suite.
Au niveau de l'axe de la narration, l'auteur présente Steiner, le père de la biodynamie comme une sorte de Lucifer qui influence les vignerons sans que tous ne comprennent grand chose à ce qu'il voulait dire à l'origine. Chacun en fait sa propre interprétation, et ce qu'il reste à la fin de ce livre est une impression que la biodynamie est un immense melting-pot de différents courants, dans lesquels chacun prend ce qui l'arrange au niveau technique et/ou communication pour le public. Au final le propos me semble assez confus, même si on perçoit de temps en temps des positions arrêtées.
Au niveau du dessin, on est face à des planches monochromes, avec une teinte sanguine. le dessin est suffisamment clair pour que l'on identifie bien les personnages (j'ai sans problème reconnu certains protagonistes), et on note de nombreuses planches très originales. le dessin sert bien le propos par son approche très particulière. C'est curieux, on a envie d'en apprendre plus...

Au final, je ne suis pas totalement convaincu, mais je suis curieux de voir comment va évoluer la suite.
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Plongée dans les méandres ésotériques de la biodynamie, aka "de la pensée magique dans ton cubis".

C'est sur un conseil de Richard Monvoisin, dans une vidéo de Meta de choc, que je me suis tourné vers cette bande-dessinée. Et je ne regrette pas !
Nous suivons dans cette enquête au milieu des vignes un caviste et un dessinateur de BD. Leur objectif ? Percer les rouages de la biodynamie. Mode oenologique s'il en est.

Or, la biodynamie sort de l'esprit tortueux (torturé) de Rudolf Steiner, le créateur de l'anthroposophie. Excroissance du mouvement occultiste ayant eu le plus de succès au début du XXe siècle : la Société Théosophique, de Blavatsky et Olcott (mais surtout Blavatsky).

La biodynamie donc. Il ne s'agit pas d'une simple variation d'agriculture biologique, oh que non ! C'est une croyance appliquée professant qu'un mouvement conscientisé appliqué aux ingrédients permet de transmettre une énergie à ceux-ci, c'est la dynamisation. Je schématise, mais si le charabia vous intéresse vous l'aurez dans la BD.
Vous découvrirez aussi le pouvoir cosmique des cornes de vaches. Ou encore l'acupuncture pour champs - mais là c'est une variation, une "amélioration" locale : la cosmoculture.

Un mot sur le dessin. Je n'ai pas du tout aimé au début. Je l'ai même trouvé un peu rebutant au feuilletage. Mais ma foi, une fois plongé dedans ces sanguines font tout à fait l'affaire, qui plus est pour une bande-dessinée sur le vin !

Au final, un album qui permet de découvrir l'anthroposophie et quelques-unes de ses croyances, pour le moins... étonnantes !
Voire bien sales, mais vu la couverture du dernier tome, j'aurai l'occasion d'y revenir.

Peut-être que vous en rirez, moi ça me donne des vertiges à la raison.

Hâte de découvrir la suite de cette série !
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Plus qu'une BD, ce petit documentaire sur la biodynamie est très riche, et traite le fond d'un sujet sensible. On notera une touche d'humour tout au long du récit, qui nous permet de nous attaché aux deux personnages. Cependant, j'ai un petit bémol sur les dessins qui sont pas pour moi le style graphique que j'apprécie, et cette teinte sanguine omniprésente. Je recommande a tous cette BD forte d'enseignements, vivement la suite !
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passionnante enquête sur l'anthroposophie qui imprègne tous les domaines de la société et représente un mouvement de manipulation mentale.
On redécouvre l'origine de la biodynamie à l'origine du bio qui si elle n'est pas dangereuse sur le plan physique puisqu'elle n'utilise pas de produits, représente une aberration sur le plan intellectuel, reposant sur des concepts farfelus, dignes de légendes sans aucune réalité scientifique.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Prenez une femme… elle va rayonner quand elle est amoureuse… vous analyseriez le sang de cette femme amoureuse ou pas, vous ne verriez aucune différence scientifique… mais vous la voyez, vous, la différence ! Ce qui est très spectaculaire dans les vignes en biodynamie, c’est la brillance du feuillage. Le feuillage devient lumineux ! Les animaux, dans les élevages en biodynamie, les vaches, les chèvres, ils ont le poil brillant, lumineux… ils émettent de la lumière ! Mais qu’est-ce que vous allez mesurer la brillance d’un poil de vache, d’une feuille de vigne ? là vous êtes dans une dimension immesurable scientifiquement. Goethe disait : la couleur c’est la souffrance de la matière.
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C’est pour ça qu’ils essaient de nous interdire de boire du vin. Ils savent que s’ils arrivent à péter le symbole du Christ, on aura des générations d’abrutis qui bouffent des pizzas industrielles en regardant le foot à la télé. Mais avec le vin, il reste encore une dimension symbolique sensible, qui nous emmène dans un autre monde… le monde des plaisirs, et c’est important.
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Quand j'étais chez Laroche, on faisait des expériences et des essais...j'en avais rajouté un, l'essai sans soufre...on a eu la médaille d'or à Londres...mais quand ils ont vu les analyses...HAHAHA !
"Comment ça se fait !?" ils m'ont dit ! Moi "Ben quand on en met pas, y en a pas !" "Et depuis quand tu fais ça?"
Enfin bon ça s'est mal passé...Je me suis fait virer...
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En fait la biodynamie, c’est une partie d’un grand machin ésotérique international inventé par ce Steiner… Il appelle ça anthropo… anthroposophie ! « La science de l’esprit ».
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Ce qui faut pendant la dynamisation, c'est surtout rester présent et actif en pensée. Alors "quelque chose" passe de l'homme au liquide. Il faut que ce soit quelque chose d'agréable.
[...]
Ensuite tu pulvérises ça sur tes champs ou tes vignes... et tu obtiens "une force de fertilisation vivifiante extraordinairement concentrée".
Et tu as des tas d'autres préparations avec du quartz, des plantes à farcir dans des intestins, des vessies, des crânes, des dépouilles d'animaux...
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