AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 1245 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« le fils » c'est l'histoire de la famille McCullough des années 1836 à nos jours dans l'Ouest Américain. Cette saga, portée par trois personnages et quatre générations, balaye l'histoire des états unis : luttes avec les indiens pour la conquête de territoires, naissance du tout puissant Texas portée par les pionniers, guerre de Sécession, début des exploitations pétrolières, guerres mondiales … c'est riche, passionnant et tellement instructif (c'est très documenté sans jamais être ennuyeux).

Eli ou le colonel. Eli est enlevé par les Comanches alors que sa famille est décimée, il a onze ans et passera trois ans avec les indiens, trois années d'initiation à la chasse, à la guerre ou à la découverte de la nature qui marqueront sa vie à jamais. Revenu parmi les siens, il s'illustrera dans la guerre de Sécession et deviendra « le colonel ».

Peter, « le fils » grandit avec l'évolution du Texas : l'invasion des colons mexicains, les exploitations de pétrole. Peter vivra déchiré entre un père à qui il doit tout (un ranch grandiose, des derricks) et une empathie pour des mexicains contre lesquels sa famille est en guerre.

Jeannie : la petite fille de Peter (arrière petite fille d'Eli) qui est la seule héroïne du roman. Une femme forte et volontaire qui a grandit au ranch, à l'ombre de ses trois frères. C'est elle qui fera grandir l'exploitation familiale pour construire un empire à une époque où les femmes n'ont pourtant pas voix au chapitre.

La narration est basée successivement sur ces trois personnages, et autant vous dire que l'arbre généalogique fourni en début du livre n'est pas inutile (les dates n'y figurent pas afin de ne rien dévoiler de la vie des différents membres de la famille).

Aborder cette grande fresque de l'Amérique peut sembler un peu ardue au départ et les bonds dans le temps sont déroutants mais peu à peu, toutes les pièces du puzzle s'assemblent, les personnages s'étoffent et les dernières pièces à assembler sont le point d'orgue à une magnifique saga profondément romanesque.

Tous les personnages sont construits au travers d'un héritage familial puissant dans un environnement violent mais Philipp Meyer ne les juge jamais. Point de caricature, ils sont traités tout en subtilité avec leurs failles et leurs forces. Philipp Meyer se penche à la fois sur le sens de l'histoire au travers des hommes qui ont contribué à cette histoire et sur la face cachée du rêve américain.

C'est un livre intelligent et brillant ! La construction est bluffante et je crois que c'est la première fois que je ressens l'envie de relire un livre tant c'est bouillonnant ; je suis sûre d'être passé à côté d'une multitude de détails qui au final n'en sont pas. Je m'interroge encore sur le saut d'une génération entre Peter et Jeannie, les aller-retour dans le temps livrent des explications au futur qui se trouvent dans le passé ou vice-versa … c'est tellement passionnant que je ne voudrais rien laisser passer et je suis persuadée qu'une seconde lecture apporterait un éclairage différent. Certains y verront là un défaut au livre, mais loin de moi cette idée.
Lien : http://www.instantanesfutile..
Commenter  J’apprécie          200

Cette saga familiale se déroule au Texas de 1850 à nos jours.
L'arbre généalogique en début d'ouvrage est le bienvenu.
En effet, la narration n'est pas chronologique et au départ j'ai été un peu perdue dans les générations.
Quoi qu'il en soit, ce roman est passionnant. Il aborde la conquête des territoires indiens sous l'angle du génocide, les relations ambiguës avec les Mexicains, évoque avec ironie la guerre de Sécession, développe les premiers essais peu concluants de forage de pétrole.
L'Histoire du Texas sur cette époque donnée est racontée à travers la dynastie de la famille McCullough dont le patriarche donnera la tonalité de l'expansion des territoires et des comptes en banque et dont la dernière génération se désintéressera, considérant que cette époque de cow-boys appartient à un passé presque imaginaire. Et au milieu, Peter, le fils, sera le seul à laisser s'exprimer ses sentiments et considérera toujours l'humain avant les billets de banque.
J'ai été littéralement transportée. du dépeçage des bisons à l'évolution du cours du pétrole, en passant par des réflexions profondes sur un sujet qui ne l'est pas (l'argent ne fait pas le bonheur), j'ai le sentiment d'avoir lu un roman puissant qui remet en cause le rôle de chacun dans la lutte pour les territoires américains, bien loin des méchants indiens et des gentils cowboys dont toutes filles tombent amoureuses (La propagande des westerns à la John Wayne apparaît dans tout son ridicule). À l'ère de Trump, ce roman vient avec pertinence remettre en cause la légitimité du peuple américain sur ces terres conquises par la violence et l'injustice.
L'actualité politique de ce pays est propice à la lecture de ces presque 800 pages.
Commenter  J’apprécie          190
Ce livre est donné comme une « vaste fresque de l’ Amérique de 1850 à nos jours », la dynastie choisie par l’ auteur vit dans le sud des Etats Unis, notamment au TEXAS, bien évidemment on suit les générations dans chaque époque, c’est à dire, l’extermination des Indiens, l’esclavage, la guerre de sécession, la lutte contre les réfugiés Mexicains, l’exploitation du pétrole……..
Mais cette vaste fresque ne fait pas l’économie d’une analyse très fine des personnalités choisies comme narratrices :
- L’arrière-grand-père kidnappé 3 ans par les Indiens qui sera le Colonel pour tous, y compris ses descendants, mais qui conservera une empreinte indélébile de son séjour dans la nature aux contacts des Indiens.
- Son fils instruit, sensible et délicat, dont il étouffera la personnalité et qu’il obligera à commettre des exactions mais qui saura gagner sa liberté sur la fin de sa vie.
- Son arrière-petite-fille, jeune femme arriviste et sans scrupule qui vivra dans son temps, au milieu du XX° siècle. Elle prendra la relève pour faire fructifier la fortune.
On ne quitte plus ce roman de 670 pages avant de connaître le dénouement de cette dynastie même si on est un peu épuisé par l’intensité des personnages et des évènements. Des moments de vie intenses durant lesquels, l’Auteur nous entraîne dans une réflexion sur la condition humaine et l’aboutissement de ses rêves.
Commenter  J’apprécie          190
1 famille, 3 personnages, 3 époques différentes et 700 pages pour dire l'histoire des Etats-Unis (particulièrement du grand Ouest et du Texas), des grandes conquêtes de l'ouest à la chute de l'empire américain dans le fracas des tours du World Trade Center.
Eli, le patriarche, enlevé puis élevé pendant 3 ans par les Comanches, incarne la force virile, une vitalité triomphante et l'action sans failles. Peter, son fils, appartient à un monde pacifié, terrien où dominent des valeurs traditionnelles et rationnelles. Sentimental, son combat est perdu d'avance ne pouvant porter la culpabilité des crimes de sa famille. Enfin, l'arrière-petite fille Jeanine sera paradoxalement celle qui fera fortune grâce au pétrole. Mais au crépuscule de sa vie, cet amas d'argent se révélera vain.
Histoire familiale autant qu'histoire nation, ce gros et beau roman nous raconte l'autre côté du mythe ripoliné porté par les westerns. Il nous dit en creux le cycle infernal des violences humaines entre les Indiens, les Mexicains et les Anglos, l'exploitation abusive de la terre au profit unique de l'homme mais aussi la tension entre l'acquis et l'inné.
Au fil des pages, on peut avoir une préférence pour l'un ou l'autre des personnages (celui d'Eli est éminemment romanesque et séduisant), il reste en pas moins vrai que ce roman tire sa force de ces approches diamétralement opposées qui, à la fin, font sens. Grande épopée existentielle marquée par les guerres et la chute.
Commenter  J’apprécie          180
Avec "Le fils", la réussite est à la mesure de l'ambition. Avant même de commencer le ton est donné : un arbre généalogique nous prévient, on est là pour raconter deux cents ans d'histoire. Dans les premiers chapitres, on pourrait craindre une lecture ardue du fait du passage d'un personnage à l'autre, sautant les générations, naviguant dans les lieux et les siècles. Mais ces craintes sont très vite balayées : le style, tout d'abord, est parfaitement fluide et les épisodes se déroulent et s'enchaînent avec bonheur. Mais c'est surtout la maîtrise de la narration qui force le respect. L'auteur, de façon très intelligente, nous aide en utilisant trois techniques d'écriture subtilement différentes avec les trois personnages principaux de la famille Mc Cullough : la narration à la première personne (pour "le colonel"), le journal intime (pour Pete, le fils du colonel) et la narration classique, à la 3ème personne (pour Jeannie, l'arrière-petite-fille du colonel). Ainsi, même si l'on arrête la lecture au milieu d'un chapitre, sa reprise est facilitée par le simple fait qu'on réintègre tout naturellement le contexte et l'époque du chapitre par l'écriture en elle-même. Et cela fonctionne jusque dans les dernières pages où, croyant pourtant connaître l'histoire de la famille, on est encore surpris par les derniers dénouements.
Au final, on est ébloui par la précision des descriptions, amusé par le nombre d'anecdotes, passionné par la finesse des psychologies et la diversité des points de vue. On en ressort grandi, en ayant tout compris de l'histoire des États-Unis : des rivalités des tribus indiennes, de la réalité des guerres avec les Comanches, les Mexicains et les Yankees, de la course à l'or noir : sans jamais beaucoup s'éloigner du Texas, on parvient néanmoins à bien sentir les soubresauts qui ont forgé l'Amérique, et notamment son industrie bovine, automobile, militaire et financière...
Commenter  J’apprécie          180
Philipp Meyer est un incroyable conteur, et nous offre là un récit époustouflant de l'Amérique du 19e au 20e siècle.. c'est violent, forcément, ce pays s'étant construit sur de multiples génocides, c'est dur, et on réalise qu'il y a 100 ans tout se réglait à coup de carabine..
Ce passé éclaircit l'actualité et le talent de l'auteur réside dans le fait de balayer L Histoire dans le récit singulier d'une famille sur plusieurs générations.
Un grand bravo, c'est prenant, riche, intéressant.
Commenter  J’apprécie          170
“Les chats ne font pas des chiens” dit-on. Oui, peut-être. Il se trouve cependant que la génétique à ses raisons que la raison ignore et que parfois si, les chats peuvent faire des chiens - ou inversement. Avec le fils, Philipp Meyer s'amuse donc à bouleverser les lois de la biologie mais aussi celles de la physique puisque nous voyons bien que, quoiqu'en dise Newton, parfois la pomme peut tomber loin de l'arbre.
Avec ça, j'ai à la fois tout dit et rien dit. Vous comprendrez mieux en lisant le livre qui va vous offrir une petite démonstration en 688 pages. Eh oui, c'est un pavé ! Mais n'ayez pas peur, il s'avale le temps d'un rien tellement c'est fluide et bien rythmé grâce à cette narration en trois parties qui correspondent chacune à l'histoire d'un des membres de la famille McCullough. Comme son nom l'indique, le livre parle d'un fils - qui est aussi un père et un grand père, il parle également d'un père qui est aussi grand-père et arrière grand-père et enfin, il parle d'une petite-fille qui est aussi une mère et une arrière-petite-fille. Et bien sûr, le fils ne ressemble pas au père, le père quant à lui à eu plusieurs pères à qui il ressemble plus ou moins, et la petite-fille est plus proche de l'arrière grand-père que de son père. Vous me suivez ? En réalité le lecteur est porté par un souffle inouï qui l'emporte d'une histoire à l'autre et d'une époque à l'autre sans qu'à aucun moment il ne se sente perdu ou embrouillé. Je vous assure ! Et c'est époustouflant. Au-delà de l'histoire de cette famille, Philipp Meyer nous offre un aperçu de l'histoire du Texas qui est comme un océan de sable et de fureur où les vagues se suivent et ne se ressemblent pas : d'abord, les espagnols chassent les indiens, les mexicains remplacent ensuite les espagnols, puis le Texas devient indépendant pour une courte période avant que les “anglos” ne chassent les mexicains (et ce qui reste d'indiens) pour rattacher la région aux Etats-unis, du côté des esclavagistes sudistes. Et aucun de ces peuples n'a de leçons à recevoir en ce qui concerne la barbarie, ils se massacrent allègrement les uns les autres pour se voler de quoi vivre : des chevaux, des bisons, des fusils dans un premier temps et au fil des ans avec le changement de mode de vie et ce qu'on appelle parfois “le progrès”, la terre du dessus n'intéresse plus personne et le pétrole devient l'or du Texas… On se sent tout petit d'un coup n'est ce pas ? Et en effet, on constate vite que d'un bout à l'autre, la vie humaine ne vaut pas tripette. Pourtant, avec ces trois personnages qui sont à la fois témoins et acteurs de tout ça, c'est bien à la vie humaine qu'on se frotte, c'est bien les hommes qui ont façonné ce mythe du grand ouest américain, ces hommes pour qui la vie est un combat perpétuel, ces hommes qui ont scellé par le sang leur place sur cette terre et le destin de leurs familles.
Alors voilà, oui, c'est ambitieux. Mais oui et trois fois oui, c'est réussi, j'en suis restée scotchée et j'ai vraiment aimé cette lecture, ces grands espaces, cette sauvagerie (pouvait-il en être autrement dans un tel environnement ?) mais aussi cette humanité qui sait toujours surgir quelque part au moment où on l'attendait plus…
Commenter  J’apprécie          170
Merveilleuse lecture dans laquelle on se coule dès le début et qu'on ne lache plus ... Si on lit, si on aime passer du temps à la lecture, c'est pour cela : qu'on nous raconte, le mieux possible, une belle histoire et que cette histoire nous en apprenne un peu plus sur les Hommes et sur leur Histoire commune; qu'elle nous enchante, nous emmène très loin.

A travers les récits de trois membres de la famille en chapitres alternés, c'est toute l'histoire des Mc Cullough et du Texas que nous raconte P. Meyer : il y a eu Eli, dit le Colonel, qui vécut cent ans (1836 - 1936); il avait été enlevé enfant par des indiens Comanches après le massacre de sa famille et à travers lui, c'est à une vraie partie de la "Conquête de l'Ouest" que l'on assiste, dans les années 1850; récit à la première personne, ce sont des enregistrements sonores qui nous sont donnés. Il y a aussi Peter, le fils d'Eli, qui nous donne à lire son journal (années 1915 - 1917); un homme on ne peut plus différent de son père, un bon éleveur mais pas un homme d'argent ... Et enfin Jeanne Anne (dite Jeannie), arrière petite-fille d'Eli et petite-fille de Peter qui a hérité du ranch familial mais a fait plutôt fortune dans le pétrole ; elle a quatre-vingt-cinq ans au début du livre et le narrateur revient sur son histoire de fille et de femme Texane (des années 1945 à nos jours). L'alternance des chapitres permet de comprendre les vies évoquées ici, mais impossible de "résumer" ce gros bouquin extrêmement riche de personnages et d'histoires, une très belle saga familiale et territoriale ! Il y a, en particulier, des pages superbes sur les incroyables retours de situation que la vie peut imposer : le jeune Eli revenu à la "civilisation blanche" mais regrettant amèrement sa vie avec les Comanches se retrouve à combattre ses anciens amis indiens en devenant Ranger; seul moyen pour les "anciens captifs" de retrouver la vie d'avant dans les plaines, quitte à tuer d'anciens compagnons. Peter va tomber sur le tard amoureux fou d'une femme, fille d'anciens fermiers mexicains massacrés par certains hommes de sa famille et d'autres fermiers texans; et il y a les questions que se pose Jeannie sur sa vie de femme d'affaires délaissant quelque peu ses enfants pour travailler, et moins reconnue qu'un homme faisant le même métier.

Un livre passionnant, intelligent, magnifique !
Commenter  J’apprécie          160
Dans ce gros roman, Philipp Meyer explore et décrypte subtilement cent cinquante ans de l'histoire chaotique du Texas par le biais d'une saga familiale époustouflante. Aux tumultes de l'Histoire répondent en miroir les soubresauts de la famille McCullough dont on suit l'enracinement progressif dans un territoire qu'elle fait sien au prix du sang. Les générations successives sont parcourues des mêmes ondes de violence qui, comme un héritage maudit, se propagent du milieu du XIXème siècle jusqu'à nos jours.
Les voix d'Eli, le patriarche-fondateur, et de Peter, son fils à la fois victime et insoumis, tissent deux temps narratifs auxquels viennent se joindre les souvenirs désorganisés de Jeannie, l'arrière-petite-fille. Ces trames forment une chorégraphie magistralement conduite où les lignes temporelles et les points de vue semblent s'étirer, s'éloigner, traçant de subtiles arabesques sur le tissu du temps, pour se rejoindre en un somptueux dénouement.

L'architecture du roman et les indices disséminés au creux du texte suscitent plusieurs strates de lecture. Ainsi les personnages pourraient être ceux d'une tragédie antique, soumis à la fatalité inexorable de la brutalité originelle. Mais c'est aussi une insondable mise en abyme du cinéma américain, de ses codes et du regard qu'il porte sur l'histoire du pays.

J'ai été emportée dans une chevauchée fantastique au coeur de ces histoires imbriquées où les flottements entre Bien et Mal laissent entrevoir la complexité de l'âme humaine confrontée à des aspirations contradictoires. Avec une extraordinaire virtuosité, Philipp Meyer emmène le lecteur sur des pistes interprétatives d'une richesse foisonnante.
Commenter  J’apprécie          151
Ha !! ils sont forts ces Américains, ils savent nous captiver pendant 670 pages, ils savent ce qui nous plait, de grandes fresques qui racontent la vie de leur pays de 1850 à nos jours.
Mr Meyer vous êtes un conteur merveilleux grâce à vous j'ai rencontré la famille des McCullough, j'ai vécu avec ces trois générations, avec Eli enlevé dans son jeune âge par les Comanches, le bâtisseur de cette dynastie. Puis Peter son fils, plus sensible, trop sensible pour cette famille, qui sera bouleversé par les massacres à l'encontre des Mexicains. Et Jeanne-Anne, petite fille de Peter, dans la lignée d'Eli, qui veut continuer son oeuvre grâce au pétrole.
Trois voix qui racontent le rêve américain, des époques dures, brutales, sans concession, on doit avancer, faire fructifier le domaine sans sentiment, en écartant les indésirables. Une merveille.
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (2727) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1826 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}