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3,6

sur 92 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La mémoire des couleurs, c'est d'abord une couverture singulière qui interpelle et interroge. Une silhouette indistincte, dont on ne perçoit vraiment que la couleur mauve, semble errer dans un paysage de forêt baigné d'une lumière étrange, dont les ramures des arbres, d'une curieuse couleur cuivre incandescente évoquent l'enchevêtrement des neurones, à moins que ce ne soit celui des réseaux informatiques ? Un tableau qui condense avec beaucoup de justesse ce qui nous attend dans le dernier roman de Stéphane Michaka, en lice pour le prestigieux prix Vendredi qui sera révélé dans quelques jours…

Un épais mystère s'installe dès les premiers mots du roman. Mauve, une quinzaine d'années reprend connaissance dans une brocante parisienne, sans aucun souvenir : qui est-il ? Que fait-il là ? Pourquoi est-il si différent ? Déboussolé, il s'efforce de déchiffrer ce monde qui lui semble si insondable. Des lambeaux de souvenirs font parfois irruption, esquissant avec une netteté grandissante un monde différent du nôtre. Une société rationalisée, sécurisée, aseptisée, lissée de toute aspérité et de toute contingence. Où les individualités sont contrôlées de près, réduites à d'insignifiantes nuances de couleur.

« Quoi de plus émouvant que ces craquements de brindilles, battements d'ailes, bourdonnements d'insectes et clapotements de ruisseaux que les oraculas restituaient par un large éventail de sons purement électroniques ? On eût dit que ces bruits synthétiques étaient l'original, et la nature une pâle copie. »

Un monde duquel notre Terre et notre espèce humaine, avec toutes leurs imperfections et leurs contradictions, paraissent étranges et repoussantes. Fascinantes aussi… Mais les deux mondes seraient-ils moins éloignés l'un de l'autre qu'à première vue ? Et quel rôle Mauve joue-t-il dans tout cela ?

Sans mauvais jeu de mot, La mémoire des couleurs a été pour moi une lecture en demi-teinte, dans laquelle j'ai mis du temps à entrer. Ma lecture a finalement été un peu à l'image de la déambulation de Mauve : tâtonnante et hésitante d'abord, déroutée par les allers-retours entre passé et présent, empêtrée par la sensation de pertes de repères. Je me suis plus volontiers laissée emporter par la troisième partie du roman que j'ai trouvée plus rythmée. Il faut reconnaître que le monde de Mauve est intéressant et travaillé avec beaucoup d'imagination. Il offre un prisme fascinant sur la fuite en avant de la modernité, mais aussi sur toutes ces petites choses fragiles qui continuent de faire la beauté de notre monde. Notamment la lecture ! Pourtant, il m'a manqué une étincelle. le récit et les personnages m'ont semblé lisse et ne m'ont pas touchée. J'ai pu avoir l'impression que ce roman ne se démarquait pas suffisamment d'autre dystopies lues ces dernières années, comme par exemple Terrienne de Jean-Claude Mourlevat qui propose une perspective proche sur la Terre et les humains. Il me semble également que les thématiques de la quête d'identité et des dérives d'un monde régi par la technologie et les algorithmes ont déjà été abondamment traitées, depuis les romans fondateurs Brave New World et 1984.

Je suis désolée de ne pas avoir été plus enthousiasmée par ce roman porté par des valeurs humanistes qui me tiennent pourtant énormément à coeur. J'espère que mon aîné, qui lit beaucoup de dystopies, découvrira La mémoire des couleurs, je serai très curieuse d'avoir son avis. Ce que j'exprime ici n'est que mon ressenti personnel et au vu des critiques dithyrambiques publiées dans la presse, je ne peux que vous inviter à tenter l'aventure et vous faire votre propre opinion !
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J'ai emprunté cet ouvrage suite aux recommandations d'une collègue et aux retours très positifs de mes lecteurs adolescents. À sa sortie, je me rappelais que la couverture m'avait relativement intriguée en raison de ses teintes cependant, j'avais également constaté que l'auteur était le même que la saga « Cité 19 » qui a reçu des avis très mitigés, voire mauvais… de ce fait, j'avais évité de craquer… le trouver en médiathèque fut donc une belle occasion pour découvrir la plume Stéphane Michaka et pour voir si je rejoignais ces critiques enthousiastes ! Hélas, le résultat ne fut pas à la hauteur de mes attentes… Je reconnais volontiers les qualités de cet ouvrage ainsi que le joli style de l'auteur néanmoins, ce ne fut pas une lecture transcendante…

Dès le début, j'ai été assez déboussolée par le cas de Mauve, cet ado amnésique et doué de télépathie. Ce jeune narrateur semblait totalement découvrir la vie et paraissait venir d'ailleurs, où la technologie est plus avancée, où l'on n'emploie pas la première personne, où la majorité est à neuf ans, où l'on s'appelle par une couleur tatouée sur le corps, où atteindre l'âge de la soixantaine est impossible, où l'on peut lire un roman complet en cinq minutes, etc. Mauve vient-il du futur ? Est-ce qu'il s'est échappé d'une secte ? A-t-il des troubles neurologiques au point de vivre dans un monde imaginaire ? Est-il un extra-terrestre ? Je me suis posée énormément de questions sur ce garçon et sur ses origines. Découvrir les différences entre notre quotidien et ce fameux endroit insolite fut incroyable, étrange et déstabilisant… de plus, je ne savais pas réellement où l'auteur voulait en venir, ce qui rendait la lecture atypique ! de mes souvenirs, je n'ai jamais lu un livre comme ça, ce qui est à la fois une force et une faiblesse, car on sort des sentiers battus cependant, c'est vraiment très spécial ! Ce fut donc une expérience originale !

Malheureusement, « La mémoire des couleurs » souffre d'un problème de cadence. En effet, le rythme était assez linéaire. Il ne se passe rien, ou pas grand-chose, pendant plus de quatre-cents pages… Il n'y a aucune tension ou suspense. On ne se concentre que sur la quête identitaire de Mauve, sur sa découverte des deux univers et, plus tard, sur sa recherche de Cyan, une demoiselle qui fait battre son coeur… Même si les découvertes étaient intéressantes, j'aurais souhaité plus de dynamisme… En revanche, je reconnais que les rencontres que va faire Mauve sont intéressantes, notamment avec le vieil André, un homme gentil, fascinant, touchant et protecteur. Il est, de loin, le protagoniste que j'ai préféré. Jade et Lucie sont également deux personnages qui valent le détour toutefois, j'ai trouvé qu'elles avaient un caractère bien trop similaire (deux bourrues à la langue acerbe, mais qui ont bon fond). Les autres individus gravitant autour du héros sont plus ou moins sympathiques cependant, je ne les ai trouvés pas assez développés.

Ce one-shot a également pour atout d'avoir des thématiques pertinentes (l'amour, la liberté, la tolérance, la paix, le respect, l'écologie, etc.) ainsi que de très belles réflexions comme celles sur la lecture. le personnage principal évolue au fil de cette aventure et n'hésite pas à se poser des questions qui poussent le lecteur à réfléchir. de plus, la plume de Stéphane Michaka est aussi jolie que poétique et philosophique… Dommage que je ne me sois pas attachée à Mauve, que j'ai trouvé le rythme trop lent et que j'ai réellement eu l'impression d'avoir lu un ovni littéraire… Je ressors déçue et pense qu'avec ce genre d'ouvrage, cela passe ou ça casse ! le mieux est encore de se forger son propre avis…
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Mauve est une couleur, pardon une Couleur !!!

C'est-à-dire un être qui vit sur Circé sous la protection de l'Oracle. Protection ou domination, la nuance est souvent subtile.

Sur Circé, le "je" n'existe pas, les livres ont disparu lors d'un autodafé. Derrière l'apparence d'une société parfaite qui a aboli tous les travers des "Antés" (nous) apparait une réalité qui fait froid dans le dos.

Car l'abolition des livres a également signifié la fin de la conscience individuelle, inutile de penser, l'Oracle s'en charge !

Pour les Couleurs récalcitrantes c'est l'exil sur la Terre, qui serait donc une prison pour les rebelles. Mauve reprend connaissance au fond d'une brocante et c'est le début d'une prise de conscience pour cet adolescent qui possède la force et la faiblesse qui fait l'homme.

La lecture est facile, les réflexions sur le devenir de notre société, la recherche du bonheur et l'écologie sont intéressantes. Mais il manque la petite étincelle qui lui vaudrait une ou deux étoiles de plus.
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Tout d'abord merci à Babelio et aux Editions PKJ (Pocket Jeunesse) pour ce partenariat et cette confiance.
Résumé : Si personne ne nous donne le goût du monde, pourquoi aurions-nous envie de le sauver ?
Mauve, un garçon d'une quinzaine d'années, se réveille dans une brocante. Il a perdu la mémoire et ignore comment et pourquoi il s'est retrouvé là. Très vite, il s'aperçoit qu'il peut lire dans les pensées. C'est le début d'un parcours semé d'embûches pour reconstituer son histoire. Tandis que le puzzle s'assemble pièce par pièce, Mauve, au-delà de son incroyable odyssée personnelle, entrevoit l'avenir de l'humanité... et le rôle crucial qu'il va y jouer.
Une fois de plus je me suis lancée dans un livre qui sortait de mon univers, et une fois de plus j'ai été séduite. Ce livre est incroyable, quelle imagination de la part de l'auteur !! J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dedans mais une fois qu'on est accroché on a hâte d'arriver au bout. Un livre rempli de sagesse et d'avenir.
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Merci à Babelio pour cet envoi de ce roman d'anticipation jeunesse. J'ai passé un moment de lecture agréable, même s'il manque de la profondeur dans l'univers et les personnages. Mais je pense que pour des ados, c'est parfait. Mauve se retrouve dans une brocante en 2017, alors que l'on se rend compte très vite qu'il vient d'un autre monde. Que vient il y faire ? Petit à petit des brides de son passé reviennent et se développe aussi un don de télépathie. On oscille alors entre sa vie sur la planète Circé et celle sur terre. Circé dirigée par L'Oracle qui a dépersonnalisé les habitants, en interdisant le "je", abolition de la conscience individuelle. Idée intéressante ainsi que l'univers décrit. J'ai bien aimé certaines trouvailles, comme les voitures nommées des "suicideuses". Je n'en dévoilerais pas plus car il y a sinon du suspens, en tout cas une vraie quête de Mauve pour retrouver la belle Cyan et en connaitre plus sur ce qu'est véritablement l'Oracle.
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Il y a beaucoup de poésie dans l'écriture de Stéphane Michaka, une fluidité certaine dans sa façon de livrer un récit, tout aussi complexe soit-il. On est en effet ici encore dans un récit sous forme de puzzle, alors que le lecteur fait des découvertes au fur et à mesure que les souvenirs de Mauve reviennent à la surface. Alors que le début est plus flou (D'où arrive-t-il? Que fait-il dans cette brocante? Dans quel but? Pourquoi a-t-il tout oublié? Qui est cette fille qui lit dans ses pensées comme lui semble capable de lire dans celles des humains?), plus le récit progresse et plus on tombe dans l'anticipation pure, avec cet Oracle qui, sous couvert de beauté et de paix, a installé un système qui n'est pas construit « pour » les êtres humains, mais « par » eux. Et qui a annihilé toute la notion d'individualité. Notion que Mauve, sur Terre, doit comprendre pour arriver à reconstruire la sienne.
On est à la fois dans un récit de science-fiction et dans une oeuvre philosophique, à la fois dans l'aventure et dans le politique. S'il y a quelques longueurs, le récit est ponctué de plusieurs rebondissements et d'histoires parallèles qui rendent la lecture captivante. Ce qui en ressort, au final, c'est que l'humanité, malgré ses travers et le choc de ses individualités, doit se faire confiance et ne pas s'en remettre à la rationalité totale. Parce qu'elle pourrait bien disparaitre. Sombre, dites-vous? Peut-être… mais il n'empêche que c'est une lecture qui donne aussi espoir.
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Mauve est à la recherche de lui-même. Je devrais même dire qu'il se cherche tout court puisqu'il n'a pas eu jusqu'à présent le privilège d'exprimer une quelconque individualité. C'est une chouette thématique. Sous couvert de réflexions anodines, d'autres sujets sont également abordés comme l'accès au savoir, l'écologie, l'interaction homme-machine, le contrôle des populations... Une histoire pleine de promesses.
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Le fait que le début soit un peu flou, voire carrément opaque et relativement long à démarrer, ne m'a pas dérangé outre mesure. On suit quand même un p'tit gars qui a perdu un truc plutôt franchement essentiel pour clarifier les choses à savoir : sa mémoire. le travail sur la langue (en particulier sur le vocabulaire) et les prénoms est intéressant. Ce qui a été plus problématique pour moi, c'est le manque de cohérence entre les rebondissements qui permettent de placer (ou replacer) l'intrigue dans le bon environnement. Je sais, me voilà moi aussi assez floue (va falloir vous y habituer), mais je ne voudrais pas révéler le moindre élément. On peut vite trop en dire.
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Comme Cité 19, ce livre est un mélange de genres. Si j'ai trouvé l'idée originale, les éléments de construction ont tous déjà été rencontrés dans des grands classiques de la science fiction. C'est parfois amené comme un cheveu sur la soupe mais pourquoi pas ! Faut juste un peu taper sur le bord des pièces pour qu'elles s'imbriquent dans le puzzle.
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J'ai trouvé Cité 19 mieux écrit, plus cohérent et plus immersif. La Mémoire des couleurs est plus poétique, étrange et aborde des questions importantes. Il m'a malgré tout manqué quelque chose pour être séduite. Je crois que pour ce livre là on accroche ou on n'accroche pas. Tout simplement.
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