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EAN : 9782877111706
320 pages
Jacqueline Chambon (19/05/1998)
3.93/5   7 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Editions Jacqueline Chambon, Métro - 08/1997)


L’obsession amoureuse du lieutenant Ragaïac pour la femme idéale (le femme russe), comme ses amours plus prosaïques avec la belle et sensuelle Nicoulina (femme d’un contrebandier), ont pour toile de fond la rupture historique que fut la naissance du premier État communiste. Nous sommes sur les bords du Dniestr, frontière entre la Roumanie et la toute nouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?

1933 - de jour, pas grand-chose sur les bords du Dniestr, frontière naturelle entre la Moldavie et l'URSS post-révolutionnaire. de nuit, les choses changent. Des migrants russes tentent de forcer la surveillance aiguë, d'un côté comme de l'autre, pour passer en Roumanie. Mais les règles sont strictes : si tu ne parles pas le roumain ou si tu n'as pas de famille dans le pays, tu es systématiquement renvoyé à ta misère d'origine.

Des contrebandiers et des espions usent de subterfuges, des adolescents et des vieux risquent le tout pour le tout, des passeurs et des voleurs opèrent sans bruit pour tromper la vigilance des Moldaves.

Pour le lieutenant Ragaïac, militaire d'honneur, ces longues gardes sous un horizon infini sont monotones et peu exaltantes. Intellectuel forcé pour tromper l'ennui, son obsession est d'intercepter "la femme russe", idéale et parée de toutes les vertus.

En l'attendant, car son meilleur ami l'a eue sous la main mais a dû la renvoyer à travers la steppe glacée, Ragaïac s'enlise dans des bras plus hospitaliers. Elle reviendra cette femme rêvée mais finira noyée, ne laissant que son violon à l'amoureux transi.

Première lecture de cet écrivain roumain mort en 1935 à 41 ans. Son écriture déliée, classique et précise m'a fait penser à Pouchkine. le peu d'action et les coucheries répétées ont vite fait de me lasser mais les quelques passages historiques ont relevé mon intérêt pour le lien que fait l'auteur entre le fleuve et la barrière idéologique qu'il représente, ainsi que pour la similitude des migrations que nous connaissons aujourd'hui.
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Après la Femme chocolat, un autre roman de Gib Mihăescu, traduit bien avant par Georgeta Horodinca. Traduction correcte et complète autant que je puisse en juger. Ma compagne me signale néanmoins qu'il manquait un petit paragraphe dans les pages qu'elle a contrôlées...
Pour le reste, un excellent roman, dans la lignée de la Femme chocolat, où l'auteur poursuit dans la veine des obsessions de ses personnages principaux, ici un lieutenant de l'armée, qui cherche la Russe de ses rêves. On peut aussi lire le roman comme une critique du communisme, puisqu'il officie juste après la révolution communiste à la frontière russe, au bord du Dniestr, à l'époque où la Moldavie n'était pas encore indépendante. Plus d'érotisme aussi, une intrigue plus compliquée (on en a pour le nombre de pages...), avec des rebondissements. L'ensemble ne manque pas d'ironie sur la fibre nationale, au point que je vous laisse découvrir en quelles circonstances roumain peut sonner comme une insulte... de la part d'une Roumaine.
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L'obsession amoureuse, un des sujets favoris de Gib I. Mihaescu (voir La Femme chocolat) : il s'agit ici d'une Russe, traduction littérale du titre roumain. Un roman d'aventures aussi avec ses passages secrets, ses villages qui ne sont pas sur la carte. Un auteur à découvrir, à traduire !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
– Tu dis que tu parles roumain, mais tu n'es pas moldave. Tu es juif ?
– Comment ?
– Tu es youpin ? Je suis obligé de me corriger, en Bessarabie le mot « juif » semble inconnu aux fils d'Israël de basse condition.
– « Niet ».
Je demande sur un ton sévère et agacé :
– Tu parles ou tu ne parles pas roumain ?
– Mais je parle…
– Comment t'appelles-tu ?
– Ilya.
– C'est tout ?
– C'est tout. Pour une âme de Dieu, un seul nom suffit. Car même ceux qui en ont plusieurs n'ont qu'un seul destin. Qu'ils aient vingt noms ou qu'ils en changent pour se cacher, la faim et la mort les rattraperont quand même.
– Tu es philosophe, je vois. Tu es peut-être russe ?
– Une âme de Dieu.
– Laisse Dieu tranquille, et réponds : tu es russe ?
– C'est possible.
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Vous savez, nous n'acceptons chez nous que des Moldaves et des gens qui ont de la famille de ce côté-ci ! Les autres, nous les invitons à rentrer chez eux, dans leur pays hautement civilisé, où les officiers ne boivent pas de vin,où les musiciennes ne permettent pas qu'on leur touche le genou, où les morts dansent au fond des mers, où c'est le paradis sur terre (p. 149).
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Partout ailleurs dans le monde, le jardin public est un endroit avec des arbres, des bancs et des allées. En Bessarabie, c'est plus que cela, c'est une extension du domicile privé dans la vie communautaire. En été, les jeunes y passent presque toute la journée, et le soir ils s'y attardent volontiers dans l'obscurité.
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