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EAN : 9782869598782
72 pages
Arléa (14/01/2010)
3.69/5   8 notes
Résumé :
Ecrit pour Georges Séféris "Premiers regards sur la Grèce" ne fut publié qu'après la mort de son destinataire, en 1971. Il s'agit d'un texte important où se retrouvent tous les thèmes abordés plus tard dans "Le Colosse de Maroussi", un des chefs-d'œuvres de Miller, écrit à son retour à New York.
Les longues méditations entre deux escales font écho à la spontanéité du journal de voyage, aux notes prises à la hâte.
Jusqu'ici inédit en français, cet ouvra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est parce que je suis en train de préparer un voyage en Grèce, entre Athènes et les îles du golfe Saronique, que je me suis intéressée au récit d'Henry Miller qui s'est rendu sur place en 1939.

L'écrivain américain est un grand voyageur, d'ailleurs il habite Paris à l'époque mais face à la menace de guerre, il répond à l'invitation de son ami Lawrence Durrell qui vit à Corfou. Il en profite pour bouger et s'émerveille de ce qu'il voit. Son carnet de voyage est dédié au poète grec Georges Séféris qui recevra plus tard le prix Nobel de littérature en 1963.
Si Henry Miller s'enthousiasme pour les lieux on sent qu'il apprécie les érudits. Il aime les promenades avec le professeur d'université Konstantínos Tsátsos qui deviendra président de la République en 1975 (il faut dire aussi que c'est le beau-frère de Séféris) et rend hommage à la peintre Betty Ryan.

Mais revenons à son voyage de 1939. Il commente les lieux, probablement dans un ordre chronologique mais sans date précise, en décrivant son ressenti et ses émotions.
Je suis enchantée qu'il commence par les îles d'Hydra et de Spetses où je vais me rendre.
Sur cette dernière, j'ai noté qu'il y avait la demeure de Bouboulina, vieille de 300 ans, qui a été transformée en musée. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait de l'amoureuse éconduit d'Alexis Zorba mais en réalité, Bouboulina est une des figures des héros de l'indépendance de la Grèce. J'ai donc noté d'y aller avec intérêt.
Après, Henry Miller note beaucoup de lieux en arpentant le Péloponnèse, la Crête et Athènes. Je trouve que pour un carnet de voyage il manque une carte qui s'imposait en complément et je suis étonnée que l'éditeur n'y ait pas pensé.

Je dois dire aussi que Miller n'a pas sa langue dans sa poche et qu'il dérive parfois sur des propos qui ressemblent à des règlements de compte. Il s'autorise aussi à parler de Nijinski même si cela n'a rien avoir avec son voyage mais tout simplement parce qu'il est en train de lire sa biographie. On reconnaît bien l'audace de l'écrivain américain mais c'est ce qui fait son charme.


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En 1939, Henry Miller fuit la France et la guerre et part pour la Grèce, où il rencontre notamment Georges Séféris. Miller lui voue une admiration et une amitié sans borne et lui adresse les notes qu'il a prises tout au long de son périple d'Hydra à Spetsai, d'Héraklion à la Canée, de Corfou à Zante, de Mycènes à Épidaure...
C'est une collection de billets, écrits sur le vif ou repris à tête reposée, sur son émerveillement, non seulement devant les vestiges de l'Antiquité, mais aussi et même surtout, face aux Grecs eux-mêmes, avec leurs générosité, leur drôlerie, leurs ruses et j'en passe.
La langue est magique bien sûr, le verbe fort et l'émotion évidente.
En relisant le "Colosse de Maroussi", j'avais été déçue, par rapport à la première impression que le livre m'avait faite alors que je ne connaissais pas la Grèce. Déçue surtout parce qu'Henry Miller me semblait y être préoccupé plus par son "nombril" que par ce qu'il vivait et découvrait. Avec ces notes - qui ont précédé l'écriture du "Colosse" - j'ai retrouvé le Miller que j'aimais. Et est-ce parce qu'il s'adresse à Séféris ? il fait même preuve de modestie, à sa manière :
"Tout cela est fort peu orthodoxe et peut-être typiquement américain. C'est aussi la preuve de la révérence que j'éprouve envers le véritable esprit grec. Je refuse les dates et les explications des savants. Je préfère inventer ma propre histoire de la Grèce, une histoire qui puisse correspondre aux merveilles incompréhensibles que j'ai vues de mes yeux."

Lien : http://meslecturesintantanee..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, dimanche, j'ai vu un phénomène miraculeux : la lumière qui habite les arbres. Elle perce littéralement le feuillage, créant un voile vert, vaporeux, un halo d'énergie, qui est l'aura même de l'arbre. Son âme est alors dévoilée. Les arbres sont baignés de sacré, de la pureté de leur propre essence. La séparation entre l'âme et le corps devient alors parfaitement distincte. C'est à vous rendre fou. Et plus encore au regard de l'austérité de la terre, du gris rosé, de la forme légèrement tibétaine de versants. Il n'y a plus de feuilles, il ne reste que des buissons verts et ivres, vivifiés par le vent.
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Les repas sont gargantuesques – les hors-d'oeuvre à eux seuls suffiraient. Puis le dessert : melon, figues, oranges vertes, raisins, noix, patisseries turques, en réalité grecques – byzantines ! –, et le retzina qui transforme tout en poudre d'or et aère les poumons grâce à une espèce de térébenthine raffinée qui, en s'évaporant, fait naître le bien-être, la joie et la conversation.
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Il (Minos) représentait l'art, la paix, le travail, la joie, le bien-être. La joie ! C'est cette qualité qu'exhale Cnossos, en dépit de ses tristes ruines. Et aujourd'hui encore, sur les visages des Crétois resplendit une lumière que je n'ai vue nulle part ailleurs en Grèce pour le moment. Leur regard est plein, brillant, sans peur ni malice. Ils n'ont pas l'âme mesquine. Ils vous observent par-dessous leur turban noir, comme devaient le faire les païens de l'Antiquité. Les souffrances et les privations endurées au cours des siècles n'ont pas assombri ces yeux clairs et honnêtes.
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Je suis en extase devant ces montagnes nues, cette poussière, ces rochers, ce soleil éblouissant. Elle me dévisage, comme si j'étais fou. Eh oui, chère Madame, j'aime la Grèce précisément parce que c'est la Grèce et pas la France. ce que j'aime, c'est sa "grécitude". Folie, quoi! Gardez vos jardins à la française, vos murs autour des maisons, vos négations mesurées, votre subjonctif, votre logique, vos sous. J'apprécie la Grèce parce qu'elle est illogique, paradoxale, en contradiction avec elle-même d'un bout à l'autre. Mais elle n'est jamais "terne", jamais "lugubre".
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Les rares américains qui ont changé de nationalité l'ont fait pour des raisons bien différentes de celles des émigrants que nous accueillons. Pour nous, c'est un luxe, un caprice grotesque auquel nous nous livrons par amusement. Ce n'est jamais un acte dicté par la nécessité, le découragement ou le désespoir.
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Videos de Henry Miller (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henry Miller
Un roman envoûtant sur celle qui fût la muse de l'écrivain Henry Miller.
Au fin fond de l'Arizona, une femme affaiblie s'est réfugiée dans le ranch de son frère. À ses pieds, des malles contiennent les derniers souvenirs de son grand amour : le sulfureux écrivain Henry Miller. Après leur coup de foudre dans un dancing de Broadway, elle l'a encouragé à écrire, a été son épouse et l'a entretenu pour qu'il puisse donner naissance à son oeuvre. Elle s'appelle June Mansfield. Tour à tour entraîneuse, serveuse ou comédienne, June n'a eu de cesse de brouiller les pistes. Sous la plume de l'auteur de Tropique du Cancer et d'Anaïs Nin, avec qui elle a formé un célèbre triangle amoureux, elle est devenue un personnage de fiction, mais n'a jamais livré sa vérité. Emmanuelle de Boysson nous entraîne dans le New York de la Prohibition et le Paris des années 1930. Elle fait revivre cette personnalité fantasque, ô combien attachante, et recompose le puzzle d'une existence aux nombreuses zones d'ombre. https://calmann-levy.fr/livre/june-9782702185117
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