Fille d'un riche marchand d'étoffe de la Renaissance, la jeune Giovanna vit plutôt bien. Mais le jour où son père est ruiné à cause d'un complot d'une famille rivale, elle se voit contrainte d'épouser un vrai riche marchand avec qui son père est en affaire. Seulement, à 15 ans, elle aspire à suivre la voie du coeur, peu importe où cela risque de la mener...
Une histoire d'amour qui n'est pas sans rappeler parfois Roméo et Juliette : les familles rivales, la fuite la complicité d'un moine et d'une dame de compagnie (la nourrice est moins commode ici). Mais bien évidemment, là s'arrête la comparaison, surtout qu'aucune des parties ne meure. A la place, une petite trahison, mais n'en dévoilons pas trop.
Le plus original, c'est le procédé d'écriture à partir d'un tableau qui reste très mystérieux, tout comme l'est la vie du peintre van Eyck. L'auteur ne respecte pas la vérité historique connue, qui veut que M. Arnolfini n'épouse la dame du tableau qu'au milieu du 15è et non pas au début, comme c'est prévu ici. Mais bon, en même temps, c'est une fiction, alors on se laisse emporter et pis c'est tout !
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Giovanna Cenami est une jeune fille de 14 ans que son père veut marier au signor Arnolfi, un ami marchand très riche afin de renflouer son propre commerce de tissus. Giovanni Arnolfi n'est pas inconnu à Giovanna, c'est un ami de longue date de son père que la jeune fille considérait un peu comme son oncle. Giovanna est en totale désaccord avec son père et sa tante concernant le mariage, elle le crie haut et fort, elle est butée et n'hésite pas à affronter la colère de son père. Ce dernier accuse les Grimaldi, ennemis jurés de sa famille, d'être à l'origine de la ruine des Cenami. Giovanna est à mille lieues de toutes ces considérations. Lors d'une fête où elle s'est rendue avec son père, elle a été touchée par la voix et la physionomie d'un troubadour. Depuis ce jour, son coeur bat pour ce bel inconnu qui s'avère appartenir aux Grimaldi. Nous sommes donc confrontés à la lecture d'un amour impossible et aux désillusions de Giovanna... A cette même fête, Giovanna avait fait la connaissance du peintre de la cour Jan van Eyck lequel lui propose de lui montrer son atelier.
Dans ce récit qui se déroule au XVe siècle, nous assistons aux moeurs de l'époque et nous entrons de plein pied dans l'atelier et les techniques du peintre Jan van Eyck. C'est à partir de son tableau : Les Époux Arnolfini, que l'auteure a écrit cette fiction où elle imagine les circonstances qui menèrent au mariage.
Ce livre mêle donc Histoire (rivalités des cours d'Europe à la Renaissance, véritable travail des couleurs en peinture) et fiction avec cette situation amoureuse qui s'apparente à celle de Roméo et Juliette, mais dont l'issue est implacable. Angelo Grimaldi n'est pas Roméo.
En fin d'ouvrage un dossier historique sur Jan van Eyck vient clôturer les interrogations nées lors du récit.
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La trame du Choix de Giovanna a été imaginé à partir d'un tableau: Les époux Arnolfini. J'aime bien le concept. le tableau représente certainement des personnes qui ont vécu à cette époque et qui ont commandé un tableau au peintre Jan van Eyck. L'auteur du roman a inventé la vie de ces personnes en dehors du tableau. Comment se sont-elles rencontrées? Qui sont les époux? Qu'est ce qui les a conduit à se marier?
C'est plutôt un roman pour la jeunesse mais on l'appréciera aussi à l'âge adulte. Plusieurs ingrédients sont présents dans le roman qui peuvent intéresser les jeunes en particulier ( et les autres) : le contexte historique (sans que cela soit trop didactique), une histoire d'amour, la naiveté de la jeunesse qui se laisse abuser par les apparences, un amour plus mature et plus réfléchi. En bonus, le milieu de la peinture est dépeint.
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quelle belle idée qu'a eu l'autrice en plus j'ai bien aimé les personnages, l'intrigue qui a pris une tournure qui m'a fait hausser les sourcils mais heureusement que cela a changé à la fin...
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La journée avait commencé par un temps exécrable et une nouvelle merveilleuse : j'étais invitée, moi, Giovanna Cenami, à une fête au palais ducal !
Bien sûr, ce n'était pas vraiment moi, humble jeune fille de quatorze ans, qu'on avait conviée ; c'était mon père, William, qui était mandé aux festivités organisées par Philippe Le Bon.
Papa avait ce privilège, car il était l'un des principaux fournisseurs d'étoffes de la maison ducale : il vendait le velours, le satin, la soie et la laine qui servaient à fabriquer la garde-robe des courtisans.
Je m’efforce de rester immobile et je m’interdis de me retourner pour voir pourquoi, au fond de l’atelier, Johan, l’autre apprenti, a cessé de poncer le panneau qu’il préparait. Tout m’intrigue dans l’atelier du Maître. Bien que j’aie passé beaucoup de temps ici, je trouve toujours cet endroit magique… même si l’art n’a rien à voir avec la magie, comme me l’a répété d’innombrables fois le peintre. Dans son atelier, ce ne sont pas des magiciens qui travaillent, mais des artistes, des artisans et des apprentis durs à la tâche.
L'amour est un sentiment étrange : il peut vous dévorer tel un feu ardent ou prendre racine lentement, comme un gland issu d'un germe minuscule devient au fil des années un chêne puissant.
La journée avait commencé par un temps exécrable et une nouvelle merveilleuse : j’étais invitée, moi, Giovanna Cenami, à une fête au palais ducal !