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EAN : 9782709667012
200 pages
J.-C. Lattès (06/01/2021)
3.85/5   76 notes
Résumé :
Elles sont neuf. Neuf femmes avocates que les projecteurs ignorent, préférant leurs confrères, les fameux « ténors du barreau ».

Chacune de ces avocates a, dans le cœur, un procès particulier, un de ceux dont on ne se remet jamais vraiment. Elles ont défendu Guy Georges, la famille d’Ilan Halimi, Bertrand Cantat, Charles Pasqua, un Premier ministre des Balkans, ou des anonymes accusés de matricide, d’agression sexuelle, de tentative de meurtre. Ces pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Livre intéressant qui nous fait découvrir neuf avocates pénalistes, au cours de différents procès de célèbres criminels. C'est fascinant de se pencher sur plusieurs affaires précises et de témoigner de la relation avocate-client, qui est - dans la plupart des cas - extrêmement enrichissante. Toutefois, j'ai l'impression que ces affaires font de l'ombre à l'aspect féministe du livre. J'aurai aimé en apprendre davantage sur le parcours d'une femme avocate, sur ses difficultés à se faire entendre, à s'émanciper, etc. Bien sûr, le livre aborde ce sujet mais, selon moi, d'une manière trop superficielle. Nous sommes rapidement absorbés par les différents procès, sans pour autant porter une grande attention à la place de la femme avocate au sein de notre système juridique. Ce livre est tout de même facile et agréable à lire.
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10 portraits de femmes avocates à l'image d'un choeur antique pour enfin mettre un peu de lumière sur des ténoras du bureau qui grignotent peu à peu un domaine jusqu'alors très masculin. Qu'elles aient défendu Guy Georges ou Bertrand Cantat, de puissants hommes politiques ou d'anonymes meurtriers, chacunes d'entre elles s'arrêtent sur le procès qui a marqué leur parcours professionnel, pour le meilleur et parfois le pire.
En sus d'une galerie de pénalistes aussi différentes qu'impeccables, ce documentaire nous plonge également dans la petite et la grande cuisine de la justice en France. Il nous renvoie ainsi un miroir de la société, tout en nous interrogeant sur le sens d'un procès et du jugement qu'il implique. Passionnant et enrichissant.
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Céline Lasek. Cécile de Oliveira. Frédérique Pons. Frédérique Beaulieu. Caroline Toby. Marie Dosé. Rachel Lindon. Jacqueline Laffont. Corinne Dreyfus-Schmidt.

Neuf. Elles sont neufs femmes avocates à raconter pour la première fois un procès. le procès de leur vie, de leur carrière. Celui qui à jamais marque. du gros dossier public tel que Bertrand Cantat, Guy Georges, Ilan Halimi, Charles Pasqua, ou bien des inconnus accusés de violences, de matricides. Peu importe son importance, il reflète le brio de chacune. Succès ou échec.

Ces femmes pénalistes nous introduisent dans le métier d'avocat où les ténors trônent comme des coqs, où la femme n'est pas assez « intelligente » pour y avoir de la valeur. Et bien, désolée de vous décevoir messieurs mais les femmes sont à la hauteur de ce métier complexe et humain. Les ténoras sont là et bousculent une politique dominée par l'homme. Les femmes sont l'égal de leurs confrères masculins et ces témoignages le prouvent encore.

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/01/27/38783112.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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J'ai adoré ce livre ! un focus sur le rapport très intime des avocats avec leur client, et la dimension s'en trouve décuplée lorsqu'il s'agit ici, d'avocates qui défendent les accusés de grands procès qui ont défrayé la chronique judiciaire française.
On se rend mieux compte ici de la difficulté de construire la défense d'accusés, qui sont, dans la plupart des cas, déjà condamnés par le peuple bien avant leurs procès ... passionnant !
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Longtemps, la profession d'avocat est restée l'affaire des hommes ! Ce livre nous fait découvrir 9 femmes avocates célèbres qui ont plaidé en France et qui ont toutes défendu des hommes. Certains procès ont été très médiatisées et ont dépassé les frontières. On se souvient de l'affaire Bertand Cantat plaidée par Céline Lasek en 2003 ! Frédérique Baulieu, en 2011, a défendu Dominique Strauss-Kahn. Charles Pasqua, en 2015, a demandé l'aide de Jacqueline Laffont. J'ai apprécié ce livre qui met en avant ces femmes et qui nous rappelle les grands procès de ce siècle. G
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
(Marie Dosé / procès d’Edouard Louis)
Dans la cuisine du cabinet qu’elle occupe dans le IXème arrondissement de Paris avec ses associées et collaboratrices, elles ont constitué leur propre « mur des cons ». Ici et là sont épinglés un article, une citation et même quelques courriers. Comme cette lettre sur papier à en-tête d’un confrère débutant par ces mots : « Chère consœur, je ne sais pas qui vous êtes, mais vous devez savoir qui je suis.»
Marie Dosé a quarante-six ans, un gabarit de jeune fille en effet, dans une combinaison de coton. Elle parle vite, lève la voix quand il faut et sait parfaitement qui_ elle est. « Une écorchée vive » qui tente de s’auto-canaliser depuis toujours. Enfant puis adolescente, elle jouait du piano plusieurs heures par jour. «C’est un moyen d’expression et un exutoire importants. On met énormément de choses dans un instrument.»
[…]
Elle devient prof de musique dans une école associative mais, à dix-neuf ans, elle cesse de jouer, stoppée net par une maladie qui lui abîme les mains et empêche ses doigts de courir sur le clavier.
[…]
Plus jeune, elle a opté pour des études de droit par « défi ». « Comme la maladie avait choisi à ma place, j’ai choisi le contraire de la musique. » Habituée à une « énorme hygiène de travail » depuis toujours, Marie Dosé souhaitait une formation qui remplisse, rigoureuse, avec beaucoup de par cœur. « Quelque chose qui m’abrutisse », résume-t-elle. On est très loin de la vocation. Ce métier, qui est venu plus tard – après avoir assisté par hasard à une plaidoirie du pénaliste Henri Leclerc à Nancy-, elle l’a pourtant tellement adopté qu’elle pense aujourd’hui qu’autour « tout est insipide ». Elle interroge, comme si elle attendait une réponse : « Comment atteindre une telle intensité émotionnelle après ça ? » Joignable par ses clients jour et nuit, et sept jours sur sept, elle se laisse submerger par la profession. Durant les périodes où elle plaide beaucoup, habituée à avoir la parole en dernier au tribunal – comme le veut la défense-, il lui arrive parfois de ne pas comprendre pourquoi, lors des dîners, ses amis lui répondent, quand elle a fini de parler… Dans ces moments-là, la pénaliste se reprend, se raisonne : « Hé, calme-toi, tu n’es pas en audience ! » Marie Dosé déborde d’émotions qu’elle ne maîtrise pas forcément. « Je suis en colère et j’ai des accès de colère, mais je ne me mets jamais en colère contre quelqu’un. Toujours contre quelque chose », se justifie-t-elle.
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( Caroline Toby / Affaire Ilan Halimi)
La relation qui se noue alors entre eux ressemble à celle d’un père et sa fille. « Lequel père, le mien, je vais le perdre deux ans plus tard », raconte-t-elle. Tout d’un coup, Szpiner endosse un rôle immense, à la fois professionnel et affectif. Un père spirituel qu’elle va admirer « vraiment beaucoup ». Trop ? « Beaucoup, mais pas trop. » Aujourd’hui, ses clients sont ses propres clients, et elle n’a plus jamais affaire à ces types qui lui disaient en la voyant arriver au parloir de la prison : « Ce n’est pas toi que j’ai appelée mais Me Szpiner. » Elle a fait ses preuves, peu compté ses heures au point de perdre les eaux dans le bureau du juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, et même réussi à créer une structure dans laquelle Szpiner et elle ont désormais deux autres associés. La dilution a noyé l’affect. Ils partagent tout : les charges et les honoraires. Et elle n’a plus jamais l’impression de « piquer de l’argent de poche » à son père.
Il aura fallu du temps pourtant pour que Caroline Toby reconnaisse sa force. Et c’est autour d’Ilan Halimi qu’elle y est parvenue. » Pour la première fois de ma vie, quatorze ans après avoir prêté serment, j’ai voulu y mettre mes tripes et plaider comme une avocate à part entière. » Il n’était plus question de collaboratrice, d’associée, de père et de fille. Quand elle plaide, Me Toby ne pleure plus. Elle est extrêmement émue mais tient le coup pour la mère et les sœurs d’Ilan Halimi qui ont assisté à l’intégralité du procès, et avec lesquelles elle a déjeuné chaque jour. Pour ça, elle s’accroche à son texte, qu’elle écrit toujours.
[…]
Juste après cette affaire, elle a eu une révélation. Elle devait avance, avec ou sans celui qui avait été si longtemps son mentor. Le procès terminé a d’ailleurs marqué leur toute première dispute. Sous l’effet des nombreuses félicitations reçues ici ou là pour son travail précis, elle se rend dans le bureau de Szpiner et lui adresse cette phrase qui ne lui ressemble pas : « Il faut que moi aussi j’existe médiatiquement. » A la veille des vacances d’été, ce jour de juillet, il réplique : « Alors démerdez-vous pour que ce soit le cas. » Sur le moment, elle est piquée, le prend mal et s’en va. « En fait, c’est le meilleur service qu’il m’ait rendu » reconnaît-elle onze ans plus tard. « Si je voulais m’épanouir pleinement, il fallait que j’agisse indépendamment de lui. »
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Extrait de la préface par Philippe Jaenada
Car le métier d’avocat est pour moi le plus mystérieux de tous les métiers ( ce n’est pas une façon de parler, je le pense et je le ressens vraiment). C’est sans doute aussi l’un des plus nobles, des plus indispensables, mais je n’arrive pas à me projeter, à m’imaginer avocat. Je n’y arrive pas. (Enfin si, mais uniquement avocat d’innocents ou d’innocentes injustement avocat d’innocents ou d’innocentes injustement ficelés ou étouffés par une justice aveugle ou sourde.) Astronaute, plombier, notaire, patineur artistique, j’y arrive (facile), mais avocat ? Je suis plouc, je suis comme tout le monde : défendre un demeuré qui démolit sa femme à coups de poing ou un papi gâteau qui joue avec la zézette de sa petite-fille ? Je préfère pas. Me Henri Leclerc, pour tenter de m’expliquer, m’a dit un jour (citant quelqu’un, je ne sais plus qui) : « L’acte peut être monstrueux, l’homme [ou la femme, je suppose] jamais. » J’ai du mal, j’ai du mal.
Mais alors ce qui tombe bien, c’est que l’autre groupe extrêmement mystérieux pour moi, ce sont les femmes. Non pas que je sois plus bête qu’un autre, plus obtus ou plus virilement bourrin ( je préfère les femmes, je l’jure, j’ai toujours préféré passer du temps et discuter avec les femmes qu’avec les autres ( c’est ce que disent tous les misogynes, flûte)), mais simplement parce que je suis un homme, voilà. ( Je comprends difficilement qu’on traverse la planète pour aller découvrir des civilisations inconnues et des peuples dont on ne sait rien, alors que la moitié des personnes qu’on croise dans les rues de son quartier sont des étrangères énigmatiques, au moins aussi passionnantes à regarder vivre qu’un Inuit ou un Pygmée.) Les femmes évidemment ne sont pas incompréhensibles ou nébuleuses, je veux dire pas plus ni moins que les hommes, mais je n’arrive pas à me projeter non plus : impossible, malgré mes vaillants efforts.
Du coup, un livre qui donne la parole à des avocates, je me demande si je ne suis pas le lecteur idéal, voire un bon candidat pour rédiger la préface ( ce serait une bonne chose car on y est là, il est trop tard pour faire marche arrière).
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(Marie Dosé / procès d’Edouard Louis)
Aurait-elle pu défendre Edouard Louis quand sa véhémence à son égard permet d’en douter ?
« Oui, j’aurais pu, mais sans mépriser Riadh. Le pire est peut-être de l’avoir présenté comme doublement coupable à la suite de sa relaxe définitive : coupable d’avoir violé, quoi qu’en disent les juges, et coupable d’avoir été innocenté » s’insurge Marie Dosé. « Je suis la première à défendre la liberté de l’écrivain », tient à préciser celle qui, par ailleurs, partage la vie d’un romancier de talent, « pour autant on ne peut pas par ce biais étiqueter, catégoriser, cataloguer, autrement dit enfermer. Il n’aurait pas pu me faire dire n’importe quoi. »
Souvent, elle explique à ses clients qu’ils la payent mais ne l’achètent pas, « avec de l’argent ou des médias ». Aux accusés, elle ne laisse pas tout passer. « Je défends n’importe qui, mais pas n’importe quoi ».
[…]

« On a un vrai rôle qui ne consiste pas à victimiser nos clients ou à leur expliquer à quel point la justice est injuste. Ce genre de choses, je peux l’écrire mais je ne le plaide pas. Ou alors si je le plaide, pendant les deux ans qui précèdent l’audience, je vais dire à mon client : « Attendez, vous n’êtes pas en prison pour rien, le délit poubelle de l’association de malfaiteurs ça ne vous regarde pas. Ce n’est pas à vous de faire le procès du procès. Ce qui vous regarde c’est pourquoi vous vous êtes retrouvés là ! » Un bras de fer qui conduit certains de ses clients, en arrivant devant le juge, à le trouver plus « cool » que ce qu’elle leur a fait endurer. ! elle pense que la robe d’avocat a un vrai pouvoir sur la récidive. « Il faut qu’à l’intérieur de l’institution l’accusé rencontre quelqu’un qui ait du sens et donner du sens ce n’est certainement pas aller dans son sens à lui. »
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( Frédérique Pons / Procès de Guy Georges)
Dans la presse, certains avocats se lâchent, croient savoir que Pons et son confrère, qui ont mené une défense d’acquittement jusque-là, doivent quitter la barre. « Nous étions les seules personnes en qui Guy Georges avait confiance. L4abandonner là était en cet instant inconcevable pour moi. » Sur ce choix, ses semblables l’interpellent encore aujourd’hui. Elle s’amuse de ce paradoxe qui conduit les avocats pénalistes à penser qu’il faut sortir du procès quand le coupable a avoué. […]
Dans le cas de Gut Georges, il était hors de question pour Frédéric Pons de ne pas plaider malgré ses aveux. Ni en tant qu’avocat, ni en tant qu’avocate. « Je ne voulais pas que l’on pense que je me dégonflais parce que j’étais une femme et qu’une femme ne pouvait de toute évidence pas défendre un type pareil. »
[…]

Le lundi venu, c’est davantage à l’attention de Guy Georges que pour les autres qu’elle a plaidé. Les réquisitions de l’avocat général, quand elles sont très dures, ont cette qualité pour un avocat de la défense de pouvoir être un bon appui. Concernant Guy Georges, on pouvait y trouver des mots qui « niaient l’humanité » de l’accusé, décrit comme un monstre, un vaudou. La pénaliste s’en est servie comme dans une prise de judo, pour en faire sa force.
« Ma plaidoirie a consisté à démontrer que ce serait plus facile pour nous tous s’il était effectivement un monstre, mais qu’en réalité ce n’était pas si simple parce qu’il ne l’était justement pas. » Dans la dernière partie de sa démonstration – dont elle se souvient comme si c’était hier -, elle tente de comprendre comment la société a fabriqué un individu qui n’avait rien de mauvais au départ.
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Depardieu, Jacquot, Doillon... le cinéma français est secoué par les affaires de violences sexuelles. Cette nouvelle onde de choc interroge l'imaginaire d'une industrie tout entière et toute la société. Notre émission en accès libre, avec notamment Judith Godrèche, Anna Mouglalis, Charlotte Arnould et Anouk Grinberg. Pour cette émission, Mediapart a sollicité, par l'intermédiaire de leurs avocat·es, Gérard Depardieu, Benoît Jacquot, Jacques Doillon, Philippe Garrel. « Pas de réaction ni commentaire », nous a répondu l'avocate de Benoît Jacquot, Me Julia Minkowski. Concernant MM. Depardieu, Jacquot, Doillon, des procédures judiciaires sont en cours et ils bénéficient donc de la présomption d'innocence.
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