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3,94

sur 891 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà une analyse terrible des dessous vicieux de la bourgeoisie du 19 ème siècle ! Plus fort, plus noir encore que Zola, mais pour moi moins riche, moins intéressant.

C'était une idée originale pourtant de décrire le microcosme d'une maison bourgeoise à travers le point de vue de Célestine, la femme de chambre. En plus, elle se révèle être un personnage passionnant car complexe, à la fois fine, sensuelle, rêveuse, rusée, fausse. Dans un langage imagé et populaire, elle rend bien, dans son journal, les turpitudes de ses patrons, de ce monde hypocrite, régi par l'argent et le sexe.Un monde où elle trouve son maître en la personne du jardinier-cocher, Joseph, dangereux et criminel, auquel elle ne sait rien refuser...." C'est drôle, j'ai toujours eu un faible pour les canailles. Ils ont un imprévu qui fouette le sang...."

Mais l'aspect spontané de ses écrits est rompu par les interventions fréquentes de l'auteur, dans les conversations de salons rapportées, les réflexions plus générales sur l'époque et ses moeurs. Cela rend l'ensemble finalement assez artificiel. Et il y a des longueurs.

Surtout, ce regard impitoyable sur la société , les actes ignobles ou honteux s'accumulant dans le roman , ne livre aucun espoir, que le noir de l'âme... cela fait frémir!
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Alors ce roman m'a un peu déroutée, l'auteur y exerce une verve presque meurtrière contre la société et tout le monde en prend pour son grade. Notre héroïne vient de prendre une place à la campagne et profite de ses rares moments de pauses pour tenir un journal et revenir sur ses expériences passées en tant que femme de chambre. Chaque épisode est une occasion pour montrer que derrière les façades de la respectabilité bourgeoise se déroulent les pires perversions. Célestine nous raconte aussi les mille humiliations que doivent subir sans cesse les domestiques. le texte est plutôt cru et les portraits des employeurs dépeints par la jeune femme sont ou grotesques ou pitoyables. La narratrice elle-même ne s'épargne pas lorsqu'elle parle de son penchant pour les canailles. Tout au long du récit l'humanité nous est montrée sous son pire jour : cruauté, mensonge, antisémitisme, nationalisme.

Quelque part ce récit, tout en étant passionnant, dénote d'un dégout réel pour les réalités humaines et nous montre à voir l'enfer social dans lequel sont condamnés les protagonistes. Un roman marquant qui nous parle d'un esclavage de classe presque consenti par ses victimes. Oppressant...
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Célestine, femme de chambre parisienne, accepte une place de domestique chez un couple de province. Dans son journal, elle raconte son quotidien et ses souvenirs des maisons où elle a été employée dans le passé.

Ce livre est une critique acerbe de la société de l'époque. Tout le monde en prend pour son grade, des grands bourgeois aux domestiques, en passant par les magistrats et les commerçants. L'auteur n'épargne personne, s'attardant sur les détails scabreux et la description de l'intimité de personnages souvent tournés en ridicule. C'est le pire de la nature humaine qui nous est montré sans concessions.

Dans ces circonstances, il est impossible de s'attacher aux personnages. Leur degré d'ignominie varie, mais aucun n'est présenté comme positif, même en partie. A croire que l'auteur détestait l'ensemble de ses contemporains ^^

La critique de la société et la plongée dans les moeurs de l'époque sont malgré tout intéressantes. La plume de l'auteur est vraiment agréable. le langage est à la fois soutenu et familier, ce qui me semble bien correspondre à la narratrice (surtout que Mirbeau dit au début avoir remanié « littérairement » un texte originellement fourni par une domestique). Cette lecture m'a donné envie de découvrir d'autres écrits de cet auteur.

A signaler le sexisme « ordinaire » qui semble inévitable dans les classiques de cette période. C'est lassant, mais c'est bien représentatif de 1900. Donc, on s'indigne, on s'énerve, mais on sait que les choses se passaient (et se passent toujours en partie) comme ça. Je l'ai pris pour ce que c'était censé être: un témoignage de ce qu'était la société de l'époque.

En bref, une lecture intéressante pour son contexte et sa plume, mais qui ne m'a pas emballée. Un classique à découvrir malgré tout.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Fin 19e siècle. Célestine, femme de chambre parisienne, vient occuper un poste de domestique auprès de la famille Lanlaire, dans un bourg de la campagne normande, le Mesnil-Roy. A coup de flashbacks, Célestine nous fait partager ses souvenirs qu'elle consigne dans un journal. Sous sa plume, la société des nantis et des maîtres petits-bourgeois nous est décrite dans toute sa bassesse et ses vices. C'est que Célestine n'en est pas à son premier poste et à ses premières désillusions sur la nature humaine des riches personnes qui l'emploient. A travers une galerie de portraits, présents et passés, la servante nous dépeint des situations cocasses ou sordides, sulfureuses ou nauséabondes. Une seule certitude demeure pour la servante : « Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens ».

Pour ma part, la certitude qui ressort en terminant ce livre d'Octave Mirbeau, est qu'il ne faisait pas bon être femme et être pauvre dans la société de cette époque. Les femmes employées comme domestiques ne se faisaient guère d'illusion : elles savaient qu'à un moment ou un autre, elles devraient se soumettre à l'appétit sexuel de leur maître… ou se faire renvoyer. Célestine, plus avertie que naïve, prend cet état de fait de manière pratique et, également par sentimentalisme, elle se montre compatissante vis-à-vis des ardeurs de ses maîtres. Elle accepte mais demeure cependant lucide sur sa situation en général : « On prétend qu'il n'y a plus d'esclavage… Ah ! voilà une bonne blague, par exemple… Et les domestiques, que sont-ils donc, sinon des esclaves ?… Esclaves de fait, avec tout ce que l'esclavage comporte de vileté morale, d'inévitable corruption, de révolte engendreuse de haines. »

Véritable réquisitoire contre les moeurs bourgeoises, le monologue de cette femme de chambre autant avertie qu'impertinente dévoile également une domesticité manipulatrice et envieuse. Car finalement, tout en dénonçant l'hypocrisie, l'injustice, la cruauté et les turpitudes d'une classe sociale établie, les domestiques ne souhaitent pas forcément plus d'équité … mais juste se retrouver à la place de leurs maîtres.
«Le journal d'une femme de chambre » est un récit profondément réaliste, un roman social où Octave Mirbeau a exprimé tout son écoeurement de la société de son époque où maîtres et servants se rejoignaient sur le plan de la vilenie. Si le sujet n'est guère joyeux, le style n'en demeure pas moins vif et alerte. C'est féroce et désespérant, tout en étant drôle.
Encore un « classique » qui transcende les époques.
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Je n'avais ni vu les films ou téléfilms, ni lu quoique ce soit sur le roman. C'est donc sans à priori que j'ai abordé le célèbre ouvrage ancillaire d'Octave Mirbeau. Et, il est sacrément décapant, même pour notre époque pseudo libérale ou je crois, il ferait toujours scandale. Il suffirait pour cela de déplacer son personnage principal dans les milieux aisés ou bobos de nos sociétés.

Roman purement misanthropique, le journal d'une femme de chambre n'épargne rien ni personne. Et l'on aurait tort de croire qu'il prend le parti des servants plutôt que celui de leurs maîtres. Pas plus que les bourgeois qui les commandent, les domestiques n'ont de sens moral. Critiques, malhonnêtes, portés au vice parfois à la violence, ils se rejoignent tous dans l'abjection.

Mirbeau ne semble d'ailleurs même par s'exclure de cette bassesse généralisée. Il dépeint en la personne d'un écrivain parisien qui s'est donné pour croisade de fustiger la folie et le désordre du monde, un homme qui pourrait bien être lui . Mais constate avec réalisme son défaut d'orgueil.

L'exercice du journal en littérature est complexe. Ecrire en se faisant passer pour une autre implique de plonger totalement dans son esprit, sa culture. Ici Mirbeau dérape souvent en reprenant les rennes de son discours. Lorsqu'il narre des dîners en société et qu'il fait longuement parler ses invités, on sent qu'il est impossible que cela soit le récit d'une femme de chambre aussi intelligente fut-elle. Parfois aussi son vocabulaire est soit trop fin et recherché (apologie, ostentation) ou trop répétitifs (cet agaçant « épatant », très 1900 et mis ici à toutes les sauces).
Mais qu'importe, on se prend au jeu et on suit avec facilité les péripéties de cette femme perdue. Cependant, il reste très difficile sous cet artifice de vouloir juger du style de l'auteur.

Mirbeau se place ici, beaucoup plus dans la mouvance d'un Maupassant dont il retrouve le cynisme et la cruauté que dans celle des naturalistes dont il n'a pas la lourdeur. le journal d'une femme de chambre reste cependant d'une lecture fluide et divertissante.
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En découvrant ce roman sur la vie de Célestine on est partagé sur la condition des domestiques dans la bourgeoisie de l'époque et les moeurs assez libérés de ces derniers, a notre époque on s'insurge sur un certain "dsk" mais quand on lit ce roman on pense et on se dit qu'il y a bien longtemps que de telles pratiques existent .
Certains passages sont d'une puissance assez brutes, les confidences sont dans leur moindres détails, il est vrai que notre héroïne est passée dans quelques maisons et à de quoi argumenter.
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Une belle plongée au coeur de la domesticité à la toute fin du XIXème siècle. Célestine, femme de chambre très hardie et aux pensées plus que coquines, nous entraîne dans les pas des nombreux postes qu'elle a occupés dans diverses familles et nous révèle leurs secrets intimes et leurs vices cachés.... le ton et la hardiesse de Clémentine m'ont beaucoup étonné, j'imagine donc comment ce livre a du choquer à sa sortie dans les années 1900. On ressort avec un regard un peu dégouté de toutes ces débauches qui s'enchaînent et de la drôle de relation qui la lie au sombre et rustre Joseph. J'ai bien apprécier par contre l'ambiance normande et rurale du village de Mesnil Roy. Au global, un roman assez étonnant et qui reste percutant!
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J'avais découvert Octave Mirbeau sur scène avec sa pièce Les Affaires sont les affaires, qui m'avait séduit par la qualité et la virulence de sa charge contre la bourgeoisie d'affaires.
A l'entame de ce livre à la réputation certaine et au titre évocateur, j'attendais avec curiosité et impatience d'y retrouver l'analyse assez fine en terme de Classes qu'en proposait la pièce.
Si dés les premières pages le récit est placé sous le signe de l'humour acide et corrosif, il s'avère qu'au gré des chapitres, en lieu et place d'une critique sociale minutieuse, on assiste malheureusement à un pathétique numéro de ventriloquie ou ce n'est pas tant le statut de la femme de chambre et l'observation des interactions sociales à l'oeuvre, qui intéresse Mirbeau que la possibilité qui lui est offerte par ce procédé littéraire , de vomir tout son saoul non seulement sa haine de la bourgeoise mesquine et hypocrite à laquelle au demeurant il appartient, mais celle du genre humain en général.
Cette volonté délibérée affecte en premier lieu la crédibilité même du dispositif tant il est manifeste que le contenu de ce journal ne relève pas de la réflexion et du ressenti d'une simple femme de chambre , mais de ceux de l' inclassable pamphlétaire anti-système qu'était Octave Mirbeau.
Mais le second problème de ce livre c'est paradoxalement le mépris social et la misogyne qui dégouline des descriptions des personnages et notamment des femmes dont Mirbeau pour projeter ses fantasmes, prends un plaisir voyeur et égrillard à les ramener à la somme de leurs imperfections physiques et/ou d'en faire des incontinentes sexuelles .
On comprends en définitive assez bien le succès qu'a pu rencontrer le livre et Célestine, son personnage principal, auprès de la bourgeoisie libérale et anticléricale du début du 20e siècle , personnage qui loin d'apparaître comme une figure emblématique du corps souffrant objet d'exploitation ressorti bien d'avantage de la catégorie Sadienne du corps populaire disponible, qui dans sa déclinaison féminine demeure pour la bourgeoisie d'hier comme d'aujourd'hui, la seule contremarque émancipatrice acceptable.
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Un récit très surprenant par sa modernité.
Très clairement, je ne m'attendais pas à autant apprécier ce livre. Il relate la vie fictive d'une femme de chambre des années 1900 par le biais d'un journal intime dévoilé. L'ensemble des évènements relatés sont vraiment bien abordés, laissant toute la place aux ressentis ce qui lui donne un côté très réaliste.
Niveau texte, forcément, on fait ici face à la plume d'un auteur de la fin du XIX- début XX mais l'ensemble est si agréable à lire que très vite le problème d'un vocabulaire ancier et de tournures de phrases de l'époque s'efface pour ne laisser place qu'à la curiosité du lecteur.
Niveau personnage, Célestine est totalement un personnage haut en couleurs mais les autres ne sont pas en reste. L'auteur est parvenu à leur créer à chacun une phase aussi sombre qu'elle peut être lumineuse, accentuant le réalisme mais aussi une sorte de dénonciation des faux semblants qui finalement, trouvent leur place dans toutes les classes sociales.
Je ne dis pas que je lirai ou ne réécouterai pas ce récit à l'occasion parce qu'il m'a déplu, bien au contraire, je trouve qu'il donne une autre facette de la population de l'époque sous la forme d'une satire mais pour moi, je pense qu'une seule lecture me suffit pour le moment.
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Je ne sais s'il m'est permis de mettre une quelconque étoile à un livre que je n'ai pas, je le confesse (moi...), pu terminer.
Si j'ai trouvé l'intrigue plutôt bien rendue, servie avec une pointe de réalisme acérée, le personnage central de Célestine bien campé, je n'ai pas pu poursuivre plus avant la lecture.
La critique sans concessions de l'ordre social, les travers accentués de la bourgeoisie autant que la faiblesse et le cynisme des personnages décrits par l'auteur m'ont quelque peu rebutés, jusqu'à la saturation.
J'ai tenté plusieurs reprises de poursuivre mais en vain. J'ai décroché.
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