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3,94

sur 889 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu, il y a plus de 20 ans, j'ai relu Journal d'une femme de chambre avec un égal plaisir.
L'écriture d'octave Mirbeau est incisive, décapante avec aussi une pointe truculente qui nous porte sans effort dans la lecture.
Cette histoire se déroule dans une France qui se partagera en deux entre les drefuysards et les antis.
Mirbeau décrit de façon manifeste ce " patriotisme" sans foi ni loi qui alimente la haine et le rejet des autres. Il est pertinent quand Mirbeau fait dire à Celestine: " Pourtant, lorsque je m'interroge sérieusement, je ne sais pas pourquoi je suis contre les juifs...
Dans ce roman, le thème central c'est la condition et la vie du personnel ancilaire sur qui la société bourgeoise déverse toute sa haine et son pouvoir.
Les domestiques ne sont pas véritablement des êtres humains, " un monstrueux hybride humain" à qui on ne reconnaît rien y compris son nom.
"Nous autres, nous n'avons même pas le droit d'avoir un nom à nous" de ce fait, pour les bourgeois qui les emploient, ils sont réduits à un esclavage et à la soumission de leurs désirs.
Les maîtres pouvant s'ecrier devant eux, " avec un dégoût qui nous rejette si violemment lors de l'humanité, il a une âme de domestique"
Octave Mirbeau dans sa satire sociale n'est pas en reste, et malheureusement pas loin de la réalité d'aujourd'hui par certains aspects à l'encontre des petites gens.
Journal d'une femme de chambre a vieilli mais son contenu n'a pas pris une ride.



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Le journal d'une femme de chambre dénonce l'état de servitude dont sont victimes les domestiques à la Belle époque, sous fond d'affaire Dreyfus.
Célestine, ballottée de place en place, exploitée économiquement et la plupart du temps perçue comme une travailleuse sexuelle à domicile, nous dresse un portrait bien noir de la bourgeoisie de cette époque. Vile, hypocrite, avare, vaniteuse, elle traite ses domestiques comme de la marchandise.
Les domestiques ne sont pas épargnés non plus par ce roman. Ils copient les vices de leurs maîtres, ils empruntent leur idéologie. Ils n'ont « le courage que pour souffrir », mais pas pour se révolter. Ils sont fatalistes : « C'est la vie ». Il leur manque la culture pour s'émanciper. Sans cela, même s'ils deviennent riches à leur tour, ils ne vaudront pas mieux que leurs anciens maîtres, ils seront même pires.
Célestine, bretonne courageuse, intelligente, est au-dessus des autres, elle a un esprit critique et une volonté de vie meilleure. Elle espère sortir de sa misérable existence, dans laquelle elle est plongée depuis son enfance à Audierne. Avec sa riche expérience de femme de chambre, aura-t-elle les moyens et la culture suffisante pour s'émanciper et mener une vie honnête, loin de toutes ces vilenies ?
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Célestine arrive de Bretagne comme beaucoup de bonnes et de servantes de la fin du 19ème siècle.
Nous la suivons par le biais de son journal intime et la plume d'Octave Mirbeau qui publie son livre en 1900.
J'ai vu le film de Benoit Jacquot et je dois dire que j'ai apprécié nettement plus le livre car l'expression de l'auteur appartient à son époque et ça vaut son pesant d'or.
Célestine observe le monde des serviteurs, des maîtres très finement avec des instants dramatiques, d'autres plus intimes, plus sensuels.
Les impressions livrées par Célestine sont parfois très profondes, par exemple quand elle s'exprime sur l'intensité de sa relation avec son jeune maître proche de la mort.
J'ai regretté le renversement de la situation de la servante qui, en devenant maîtresse à son tour, ne se gêne pas pour jouer le rôle écrasant que jouaient ses anciens maîtres à son égard. C'est sûrement dans la logique des choses après avoir subi tant d'humiliations. Réaction très primitive à mon avis mais l'auteur l'a voulu ainsi.
Octave Mirbeau devait avoir une sacrée personnalité marginale pour l'époque pour observer cette hiérarchie entre maîtres et valets avec autant de lucidité.
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je regrette d'avoir attendu aussi longtemps pour le lire !
quel régal !
pas une minute d'ennui !
tout y est , le style de Mr Mirbeau que je ne connaissais pas, sa description très ciselée du contexte économique, social et politique de l'époque, le personnage très attachant de Célestine !

allez-y ! ne faites pas comme moi, ne perdez pas de temps !
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Qui mieux qu'une femme de chambre pour s'immiscer dans l'intimité de ses maîtres et nous en réveler les secrets !!!
Une jeune et jolie femme de chambre nous raconte au travers de son journal intime les dépravations, les manies, les gentilesses et méchancetés de certains de ses patrons et de ses collègues..

Un livre qui est une critique réaliste de la société de la fin du XIXème siècle, ou l'hypocrisie, la liberté sexuelle, la radinerie existent bien mais tout ceci se fait en secret , dans l'intimité d'une maison mais aux yeux du personnel de maison.

j'ai beaucoup aimé la façon d'écrire de l'auteur, même si le language est fleuri il correspond tellement aux personnages.

Et a travers cette critique de la société, une certaine morale en ressort : nous savons tous nous d'ou venons mais une fois parvenu on l'oublie !!
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Lu il y a très longtemps, je n'avais pas le souvenir d'un roman aussi érotique ! Célestine, jeune et avenante femme de chambre, a la langue leste et bien verte, tant qu'elle doit changer de place régulièrement ! La critique de la société bourgeoise de la fin du XIXème siècle est rude et celle des employés de maison ne l'est pas moins !

A écouter Célestine les bourgeois sont sales sous leurs habits et leurs parfums, pingres, méchants plus souvent qu'à leur tour et leurs moeurs sont relâchées dans l'intimité ! Tous les pauvres sont aussi laids quasiment aussi sales et rarement honnêtes !

Mirbeau ne fait pas dans la dentelle et met son talent d'écrivain et son oeil de journaliste politiquement incorrect dans ce journal où la libertine Célestine rêve d'amour ! Je me suis bien amusée au début, les descriptions et les réparties sont lestes mais ensuite il y a eu trop de retours en arrière qui ont alourdi le récit et certains passages traînaient en longueur sans apporter de nouveauté.

Un livre à lire pour la plume incisive de Mirbeau et ses critiques sans concession sur ses contemporains.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
CHALLENGE XIXè SIECLE 2020
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Livre lu à la suite de la vision au cinéma de la nouvelle adaptation cinématographique de Benoît Jacquot , sorti le 1er avril dernier, et qui nous propose une nouvelle lecture plus proche du roman initial.

Octave Mirbeau publie ce roman insolent et virulent en 1900, réquisitoire féroce contre une classe dominante au détriment de la condition esclavagiste des gens de maison, ainsi qu'une critique caustique de l'étroitesse d'esprit de la bourgeoise provinciale.

Le ton est y alors très moderne pour l'époque tant cette critique d'une société totalement compartimentée, est acerbe, incisive, est elle l'occasion de brosser au scalpel une étonnante galerie de portraits, dans une violente satire des moeurs provinciales et parisiennes de la Belle Époque.

Si Jacquot ne retrouve sans doute pas tout à fait le mordant de la plume de Mirbeau, il parvient quand même à retranscrire avec une pertinence saisissante ce monde alors en pleine mutation , et d'avoir su s'emparer de cette esprit de révolte, encore feutré, mais déjà suintant, que l'on sent partout dans l'air ambiant....suite de la chronique sur le blog
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai beaucoup aimé ce livre, même si une impression d'étouffement me prenait en le lisant. Toute cette tristesse, toute cette injustice, toute cette misère humaine me prenait à la gorge. La fin reste en demi teinte, dommage mais ça ne pouvait en être autrement.
Mais l'écriture est vraiment agréable et faite de touches subtiles.
Bon, il ne me reste plus qu'à regarder le film maintenant...

Pioche de janvier 2016, choisie par sarahdu91
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Délicieux et cruel, ce journal d'une femme de chambre fort désabusée, perspicace, mutine et affûtée. Un regard sans concession sur la bonne société de l'époque, en suivant Célestine dans sa nouvelle place de province (mais elle en profite pour raconter ses places précédentes, et sa vie parisienne), ce qui est l'occasion de découvrir les travers de ses employeurs, mais aussi les siens.
Entre les maîtres libidineux et les maîtresses infidèles et avares, Célestine promène sur la nature humaine son regard parfois révolté, parfois résigné, parfois naïf, etc...

J'ai beaucoup aimé découvrir cette écriture, quelle belle plume, c'est un régal de lecture. Je ne connaissais pas Mirbeau, me voici conquise !
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Elle n'a pas la langue dans sa poche, Célestine. Ni pour ses maîtres, ni pour elle-même. Son journal en témoigne. du 14 septembre 1899, date à laquelle elle entre comme femme de chambre chez Monsieur et Madame Lanlaire (Isidore et Euphrasie), jusqu'au mois de mars 1900, elle s'emploie à tout décrire, du plus sordide au plus loufoque, des moeurs en cours dans les grandes maisons de la haute bourgeoisie. « Et j'écris ces lignes dans ma chambre, une sale petite chambre, sous les combles, ouverte à tous les vents, aux froids de l'hiver, aux brûlantes chaleurs de l'été. »
Une ferveur l'habite de tout dire, de coucher sur le papier son expérience de femme qui en a bavé. Avec verve et aplomb, Célestine déverse son fiel, mais aussi ses souvenirs les plus heureux, car tout n'était pas que grisaille dans sa vie de servitude.
Octave Mirbeau a dû causer l'émoi à la sortie de son roman exempt de pruderie et de maniérisme. Lu à la sortie de l'adolescence, j'en ai savouré chaque page dans ma relecture. Les quatre étoiles que je lui avais accordées, demeurent et demeure aussi la plénitude éprouvée devant cette écriture assumée à nulle autre pareille.
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