Ce court roman psychologique de Mishima n'est pas mon préféré néanmoins il est une bonne synthèse du style et des obsessions de l'auteur. Dans ce quasi huis clos familial, les personnages ne sont pas très attachants voire même antipathiques, comme souvent avec cet auteur et ce n'est pas un reproche mais une caractéristique de son style.
Mishima en chantre du manichéisme, nous raconte l'histoire du famille bourgeoise ou la perversion se dispute à la jalousie et tous cela au détriment de domestiques personnages incarnant la pureté.
Pour les gens à la recherche d'une lecture de détente, positive et réconciliatrice avec le genre humain, ce roman et cet auteur (à de rare exception) n'est pas fait pour vous.
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Magnifique, les mots me manquent. Plein de délicatesse et de violence à la fois.
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Avertissement : si jamais vous achetez/empruntez le livre, ne lisez pas le 4e de couverture, toute l'histoire est racontée ou presque !
Je sais qu'il s'agit d'un classique de la littérature japonaise, écrit par un auteur-phare, mais bon, je n'ai pas été emballée par cette lecture. Disons que ce genre n'est pas ma tasse de thé, même si je pense que mon collègue S. adorerait.
En fait, l'atmosphère est glauque, m'a laissé une impression de malaise, pas un seul personnage qui relève le reste et le personnage principal, Etsuko, est malade de jalousie jusqu'à la folie.
Par contre, les derniers mots du roman étaient tellement terribles que j'en avais presque mal pour Etsuko...
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Parfois, les titres de roman font l'objet de traductions pour le moins exotiques, qui nous éloignent de leur sujet. Ici, ce n'est pas le cas. le titre dit exactement ce dont il s'agit.
Une jeune veuve, Etsuko, étouffe dans un milieu où les sentiments n'existent pas. Elle ressent un besoin vital d'aimer et d'être aimée, une soif que rien ne vient apaiser. Son défunt mari l'a bien vite délaissée, méprisant ses tentatives de séduction, l'enfermant dans un célibat à deux. Pourtant, elle a passionnément aimé, désiré cet homme. Jusqu'à sa mort.
Etsuko habite maintenant à la campagne, dans la maison de son beau-père, Yakichi. Celui-ci, un ancien cadre haut placé à Osaka, a pris sa retraite et se rêve en gentleman-farmer. Toute sa famille, ainsi que quelques domestiques, se repartit dans les étages de sa grande maison. Après l'installation d'Etsuko, Yakichi n'a pas tardé à considérer qu'il avait hérité d'elle comme d'un meuble appartenant à son défunt fils, et à user d'elle pour se distraire de sa solitude. Etsuko est donc devenue, mi-contrainte, mi-consentante, la compagne de son beau père. Toutefois, elle est bien consciente que ce dernier ne l'aime pas, et elle ne ressent rien pour ce vieil homme sec et sans aménité, qui exerce un droit de cuissage que sa descendance n'approuve qu'à demi mots, sentant bien que l'époque de ces comportements est révolue.
Osaka n'est pas loin, et pourtant Etsuko vit recluse dans la solitude de son coeur de femme aimante. de loin en loin, une voiture, une importante visite attendue, une journée de course la ramènent vers la ville, où elle n'a pourtant plus d'attaches.
soif d'amourDans la propriété, il y a aussi Saburo, le jardinier. Il n'a guère l'esprit vif, mais il est jeune, vigoureux, séduisant… Etsuko s'enflamme pour lui, sous l'oeil amusé de la maisonnée, qui aura tôt fait de se moquer de ce que tous pensent être une tocade sans importance et sans avenir. D'ailleurs, le jardinier, bien loin de se douter de l'émoi qu'il provoque chez sa patronne, passe son temps à lutiner une autre domestique…
Pourtant, malgré toute attente et toutes les conventions de ce huis clos campagnard étouffant, Etsuko va suivre son coeur et, pour la dernière fois peut-être, tenter d'étancher sa soif d'amour…
J'ai aimé ce roman, pour son écriture, certes, mais aussi pour son personnage principal, cette jeune femme murée dans sa solitude amoureuse, entourée de personnes qui ne peuvent la comprendre.
J'ai beaucoup moins aimé l'édition « Folio », car depuis quelque temps cet éditeur croit « indispensable » de résumer entièrement l'oeuvre sur la quatrième de couverture ou au début du livre. C'est sans doute utile pour les étudiants qui pourront ainsi faire semblant d'avoir tout lu, ça l'est beaucoup moins pour les amateurs de lecture chez qui tout le plaisir de découvrir une histoire est ainsi gâché. Évitez donc de lire, chez folio, les résumés !
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