Je n'ai découvert les éditions Libretto que cette année. Je suis donc content d'avoir gagné ce diptyque de nouvelles à la dernière Masse Critique. Merci à Babelio et Libretto.
Deux nouvelles fantastique/SF du 19ème siècle, donc, dont les auteurs sont d'illustres inconnus pour moi. La première m'a bien plu, la deuxième pas du tout.
L'homme le plus doué du monde a été écrite en 1879 par le journaliste et écrivain américain
Edward Page Mitchell. Sur Wikipedia, on apprend que l'homme était un véritable précurseur de la science-fiction, écrivant sur les thèmes de l'invisibilité et du voyage dans le temps avant
H.G. Wells.
La présente nouvelle joue avec le concept d'une intelligence artificielle placée dans un corps d'homme. Il ne s'agit pas de broder sur la créature qui échappe à son créateur, mais plutôt d'insister sur l'impossible acceptation par « l'homme civilisé » de la différence. Aucun cynisme ni ironie, on est au 19ème siècle. Il faut prendre cela au pied de la lettre. L'autre est horrible, effrayant, dangereux, point.
Le décor est autrement plus agréable. On se croirait vraiment dans le même environnement que
le Joueur de
Dostoïevski : des villes d'eau européenne où se rencontre la fleur de la haute bourgeoisie, de l'aristocratie et des militaires de haut rang. C'est très dandy.
Le Mécanicien Roi est du français Étienne-Jean Delécluze. La nouvelle date de 1832. Elle raconte la rencontre du narrateur avec un inventeur, Michel, apparemment extrêmement doué mais qui finit dans la folie, notamment à la suite de la mort de sa belle.
Il faut aimer suivre Michel lorsqu'il raconte ses aventures dont on n'arrive pas à deviner si elles sont du domaine du rêve généré par sa folie ou de la réalité. J'avoue n'avoir pu me raccrocher à rien de véritablement concret, ses inventions même manquant de description pour frapper l'imagination.
Aussitôt lue, aussitôt oubliée.
Sentiments mitigés avec gros écart-type donc. Reste la satisfaction de voir se confirmer l'importance de l'école de littérature fantastique au 19ème siècle.