Le médecin malgré lui /
Molière
Pièce de théâtre en trois actes,
le Médecin malgré lui fut représenté pour la première fois en août 1666 au Théâtre du Palais Royal où elle obtint un grand succès. Accompagnée d'une musique de
Charpentier, elle reprend des thèmes de la comédie italienne auxquels
Molière a ajouté un peu de grivoiserie à la française.
Martine, la femme de Sganarelle, par vengeance et avec ruse après une scène de ménage, fait passer son mari pour médecin. Géronte qui souhaite faire guérir sa fille qui est devenue muette subitement (pour une raison amoureuse qu'il ignore), ne comprend rien aux explications de Sganarelle. S'en suit une série de situations cocasses quand une fausse malade (Lucinde) se fait traiter par un faux médecin.
Cette pièce se veut une dénonciation du charlatanisme qui prévalait à l'époque dans le domaine de la médecine qui voyait les médecins dissimuler leur ignorance sous un jargon pédantesque latinisant, une satire de la crédulité et même de la religion. Les plaisanteries misogynes ne manquent pas :
« Ô la grande fatigue que d'avoir une femme ! Et qu'
Aristote a bien raison quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon ! »(Acte I scène I)
« Cinq ou six coups de bâton, entre gens qui s'aiment, ne font que ragaillardir l'affection ! »(Acte I scène II)
« Je sais bien qu'une femme a toujours dans les mains de quoi se venger d'un mari. »(Acte I scène III)
« Et qui est ce sot qui ne veut pas que sa femme soit muette ? Plût à Dieu que la mienne eût cette maladie » (Acte II scène IV)
Il faut bien voir la dimension farcesque de cette pièce au dénouement totalement invraisemblable avec un personnage de Sganarelle, fagotier de métier, qui devient un médecin à la faconde inégalable mais approximative, (Lucinde est muette, explique après réflexion Sganarelle, car elle a perdu la parole !), imitant un jargon scientifique qui permet de mettre aussi en lumière les rouages de la bêtise humaine.
Un bon moment divertissant.