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3,68

sur 1878 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tous les chemins mènent à Molière. Ses comédies, courtes et enlevées, sont des friandises que, personnellement, je savoure de loin en loin, avec un plaisir qui n'est pas sans évoquer le bonbon oublié de l'enfance, dont la saveur vous ramène sur les bancs de l'école ou à la Comédie Française pour votre première sortie théâtre.

Avec "Les Femmes Savantes", Molière se moque ouvertement du pédantisme parisien qui se proclamait alors dans les cercles bourgeois plus élevé que les moeurs de la Cour et dénigrait le courtisan versaillais, faute de pouvoir l'égaler. Avec la pensée que l'érudition supplante aisément l'éducation, la Précieuse se gavait par conséquent de "philosophie" et de "poésie", et cultivait son "bel esprit" et ses manières, forgeant sur des chimères un empire et des privilèges spirituels à défaut d'en posséder de plus matériels.

Sur un thème analogue aux "Précieuses ridicules", "Les Femmes savantes" nous transmet tout le génie de Molière, sa vision sans concession de ses contemporains, la flatterie sous la satire vis-à-vis d'une Cour - dont il vivait des largesses -, une observation et une analyse acérées, mais nuancées par l'humour, la farce et le pied-de-nez. La lutte du bon sens contre l'utopie et du pragmatisme face à la philosophie ne laisse presque aucun personnage à l'abri du ridicule, pour le plus grand plaisir du lecteur et/ou du spectateur.


Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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Une relecture qui fut une véritable redécouverte enthousiasmante. J'avais pratiquement oublié l'essentiel de l'intrigue mais très curieusement je me suis surprise à compléter des vers dès les premières syllabes comme si j'avais appris des scènes entières par coeur, alors que je suis à peu près sûre que ce n'est pas le cas ! Pour le fond j'avais le souvenir d'une pièce pas très tendre envers les femmes, mais il faut reconnaître que Molière l'est encore moins avec Trissotin. Et en fait aucun personnage de la pièce n'est exempt de défauts ou de ridicule. Ce qui redonne toute sa valeur à l'expression de la plus modérées de ces « femmes savantes », Armande, qui exprime avec audace le rejet de la famille et de l'enfantement. Mais ce que j'ai le plus apprécié dans cette pièce, c'est la finesse de la langue et de l'humour de Molière, bien plus subtil que dans les comédies les plus célèbres, entre les répliques de Martine en langage populaire, mais en alexandrins, et les échanges entre Trissotin et Vadius, d'abord élogieux, mais qui deviennent insultants. Les personnages passent leur temps à s'envoyer des piques acérées, que ce soient entre soeurs, entre époux ou entre mère et fille, et le résultat est un vrai régal jubilatoire.
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Quel plaisir de revoir cette pièce sur scène ! J'avais oublié que son thème central était la condition de la femme : doit elle être soumise à son mari ? L'étude et la connaissance rentrent-elles dans sa condition ou son rôle ne se limite-t-il pas à savoir tenir une maison ? Thèmes que l'on voudrait ne plus être d'actualité mais qui reviennent à grands pas.
Molière ne juge aucune des femmes et, au contraire, on sent sous sa plume une immense tendresse pour toutes.

A revoir ou à relire assurément.
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Molière nous livre ici, une comédie de caractère en vers, dans laquelle il caricature à l'envie la bourgeoisie de l'époque : le rôle de l'homme et de la femme au sein du foyer et les prémices de l'émancipation féminine à travers le savoir et la connaissance. L'auteur aborde également des thèmes récurrents comme le mariage et l'enfantement. L'oeuvre reflète ses idées, défendant la liberté de la femme, mais aussi sa propre expérience à travers ces "femmes savantes" surtout pédantes, rappelant son mariage raté.
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J'avais lu cette pièce il y a quelques années déjà mais je n'en gardais qu'un souvenir flou.
J'ai trouvé cette lecture très agréable et pleine d'humour même si elle ne fera pas partie de mes Molière préférés...


J'ai beaucoup apprécié l'humour des situations : il y a beaucoup d'ironie dans ce texte. Notamment dans la façon dont les femmes contrôlent la maisonnée, ou dans les déclarations d'amour ou encore dans les personnages eux-mêmes. Il y a beaucoup de quiproquo dans cette pièce ce que j'ai trouvé très agréable bien que ce soit des fois un peu confus à la lecture (mais bon, j'imagine que sur scène, tout doit être beaucoup plus clair !).
L'intrigue m'a beaucoup amusée, je trouve qu'elle a tous les ingrédients pour passer un bon moment : des histoires d'amour, des "complots" et beaucoup d'humour ! Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde !
Bon, par contre, force m'est de reconnaître que je ne partage pas du tout la vision de Molière sur la place des femmes ! Mais bon, avec les quatre siècles qui nous séparent, je lui pardonne de bon coeur ;)
Les personnages sont très agréables. Bon, bien sur, leurs caractères sont accentués, mais au vu de l'humour de la pièce, même Philaminthe et son côté très hautain m'ont paru sympathiques.


L'écriture de Molière est vraiment pleine de ressource. J'ai beaucoup aimé que la pièce soit écrite en vers - même si ça m'a inquiétée au départ -, ce qui colle parfaitement au thème. Les sonorités sont vraiment agréable et la lecture à voix haute est un régal. J'ai également beaucoup apprécié son humour : certains jeux de mots sont vraiment évidents, mais d'autres beaucoup plus subtils ne sont découverts qu'en relisant certaines répliques...
Les femmes savantes est une pièce de théâtre très amusante.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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« Les Femmes savantes » est l'avant dernière pièce écrite et jouée par Molière (1672) (après, il n'y a plus que « le Malade imaginaire » en 1672). Contrairement aux deux qui l'ont précédée l'année précédente (« Les Fourberies de Scapin » et « La Comtesse d'Escarbagnas »), cette pièce est en vers, ce qui n'était pas arrivé depuis « Tartuffe » en 1969 (je mets à part « psyché », écrite en vers en 1971, mais née d'une complicité avec Corneille et Quinault). Molière renoue donc avec un genre qui lui a réussi (« L'Ecole des Femmes », « le Misanthrope ») sans toutefois avoir le succès de pièces en prose comme « Les Précieuses ridicules », « Dom Juan », « L'Avare » ou « le Bourgeois gentilhomme ».
« Les Femmes savantes », au cours des siècles, a multiplié des interprétations parfois contradictoires : on y a vu tour à tour un manifeste macho et un manifeste féministe, une critique de l'éducation (des filles en particulier) … Il faut dire que jusqu'à un passé pas si lointain, il était de bon ton que les filles soient élevées pour être mères et épouses, en dehors de toute autre considération, leur seul intérêt étant, pour leurs parents, de faire un « bon » mariage, c'est-à-dire un mariage avantageux.
La pièce, au vu des critiques d'aujourd'hui, est plus nuancée : si certains personnages tiennent ce point de vue (qui était de mise à l'époque), d'autres militent plutôt sur la prédominance de l'amour sur les convenances, et appellent à la liberté individuelle (enfin, celle de l'époque, à des années-lumière de la nôtre). Molière, avec son sourire en coin laisse parler tout le monde. le thème principal de la pièce n'est pas tant que les femmes soient savantes (Molière ne leur dénie pas ce droit), c'est qu'elles « se croient » savantes, rejoignant ainsi leurs consoeurs des « Précieuses ridicules ». Et ridicules, elles finissent par l'être, faute aussi de s'être laissé abuser par deux maîtres en flagornerie, Trissotin et Vadius, qui ont obtenu haut la main leur doctorat en cuistrerie, et leur agrégation en pédanterie.
L'histoire, au fond est assez simple : Chrysale, est affligé d'une épouse (Philaminte), d'une soeur (Bélise) et d'une fille (Armande), toutes trois entichées de deux imposteurs (Trissotin et Vadius, faux savants et vrais imbéciles) qui flattent leur goût pour « la science ». Les Femmes savantes veulent marier la fille cadette (Henriette) à Trissotin, mais la jeune fille qui a des goûts plus sûrs et la tête bien sur les épaules a misé plutôt sur le beau Clitandre. Entre le clan des « savants » et le clan des « sages » la balance finira par pencher du bon côté.
La pièce nous a laissé quelques vers célèbres :
« Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage
Et service d'autrui n'est pas un héritage »

« Quand on se fait entendre on parle toujours bien »
« Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire ?
- Qui parle d'offenser grand-mère ni grand-père ? »

« Je vis de bonne soupe et non de beau langage »
Etc.
Un rapide calcul : 2022 – 1672 = 350
Cette pièce a 350 ans !
Quoi de neuf ? Molière !

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Molière défend le sexe dit faible à travers plusieurs oeuvres très féministe pour l'époque, mais ici il critique la bêtise, la prétention.
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Se fut une bonne découverte et une très bonne lecture. Après avoir vu la pièce de 1964 en vidéo avec Georges Descriére ( future Arsène Lupin gentlemen cambrioleur ) on ressent plus les subtilités , l humour ( de l'epoque ) et bcp d'ironie que Moliére veut insuffler dans cette pièce de théâtre.
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Qui ne connaît pas Molière? Mais a-t-on lu et étudié toute son oeuvre? Sûrement plusieurs dans nos études académiques. Je ne me lasse pas de lire son oeuvre. Tellement savoureux, pas difficile d'en convaincre les lecteurs et les amants du théâtre. Ce grand classique dont un des thèmes est la place de la femme; un combat toujours d'actualité. Ce qui est étonnant c'est la position de Molière, tantôt les louangeant et tantôt, par excès de machisme propre à son époque, les rétribue à son rôle de servante. Une femme pouvait-elle être plus érudit que son mari? Sûrement pas. N'en demeure pas moins que l'ouverture au féminisme y est quand même présent.
On retrouve également le thème de la pédanterie, du bien pensant, du petit monde intellectuel du Paris de l'époque avec tout ce qu'il a de faux, de jeux et de « frime ».
Une pièce divertissante, amusante, humoristique, ironique écrite en alexandrin, mais tout de même écrite au masculin.
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comédie en 5 actes
Je retrouve Molière comme je l'aime ... le snobisme n'épargne pas les hommes ! Très drôle et en même temps rempli de vérités où l'amour triomphe à chaque fois !
Quel bon moment de lecture et de théâtre ... J'en veux encore !!!

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