De
Rick Moody, je ne connaissais que le nom et comme il semblerait que pour moi l'été soit propice aux découvertes littéraires, j'ai enfin fini par fouiller dans sa bibliographie et, après avoir longuement plouffé, j'en ai débusqué
Démonologie sans en savoir quoi que ce soit.
Première surprise, il s'agit non pas d'un roman mais d'un recueil de nouvelles, douze très exactement qui se suivent mais ne se ressemblent pas, en tout cas pas dans la qualité. La première, que j'estime aussi la meilleure, est l'histoire délirante d'un homme discutant avec sa soeur (décédée un an plus tôt dans un accident de voiture en se rendant à la répétition de son propre dîner de mariage) et qui travaille – les petites plaisanteries de la vie parfois – comme organisateur de mariages dans une énorme bâtisse réservée à cet effet. Tout se passe à peu près bien jusqu'au jour où le planning lui annonce les épousailles prochaines de celui censé passer la bague au doigt de sa soeur l'année précédente. le futur-ex-presque-veuf semblant très bien remis de ce drame, le frangin traumatisé ne va pas hésiter à lui faire savoir d'une façon plutôt mémorable que tout le monde ne prend pas les choses aussi bien.
Entre désespoir et délire total, cette nouvelle m'avait fait saliver à l'idée des onze autres à venir... Malheureusement, plus aucune d'entre elles n'atteindrait ce niveau d'écriture et de dinguerie et, sans être absolument mauvaises, la plupart se lisent puis se font oublier dès la suivante. Deux ou trois sortent un peu du lot mais il est difficile de s'enthousiasmer outre mesure devant ce recueil plutôt inégal compilant les personnages au bord du gouffre pour qui parfois la simple perte des clefs de maison peut faire basculer au point de remettre toute leur vie en question.
A moins d'en lire un autre (ce qui n'est pas inenvisageable, au contraire)
Démonologie risque vite de me laisser pour seul souvenir, hormis cette éblouissante nouvelle en ouverture, que
Rick Moody voue une passion démesurée pour les italiques. Il en sème partout, un mot, un paquet de mots, une phrase entière, qu'importe vu que cet engouement ne semble motivé par rien sinon le solitaire plaisir de faire pencher la graphie.
Pas la découverte de l'été donc, mais pas à enterrer définitivement non plus, il faudra creuser son oeuvre pour me faire une véritable opinion. A une prochaine lecture Moodyenne donc.