AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 574 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
J'avais lu ce roman quand j'avais 12 ou 13 ans et je m'étais profondément ennuyée. Sans aucun doute, j'étais trop jeune pour cette lecture. Il y a peu, j'ai vu le film de Jean-Luc Godard qui s'ouvre sur une scène où Brigitte Bardot, nue, demande à son mari s'il aime ses mains, ses seins, ses fesses, etc. Là encore, un ennui marqué même si j'ai été éblouie par les paysages italiens noyés de soleil liquide et brûlant. Quand mon club de lecture a choisi de découvrir ce roman, j'ai pensé que je pourrais dépasser mon impression première et découvrir les qualités de ce livre qui m'avait échappé. Peine perdue, les écrits de Moravia ne semblent pas fait pour moi. Confer mon avis sur La Ciociara.

« Émilie me semblait absolument sans défauts et je crois que je paraissais tel à ses yeux. […] L'objet de ce récit est de raconter comment, alors que je continuais à l'aimer et à ne pas la juger, Émilie au contraire découvrit ou crut découvrir certains de mes défauts, me juger et, en conséquence, cessa de m'aimer. » (p. 5 & 6) Pour Alberto Moravia, l'amour dure deux ans et la frugalité heureuse des débuts fait place au mépris devant la perspective d'un profit sans gloire. En 300 pages (dans mon édition), on voit comment l'idylle glisse vers la réalité et se fracasse sur ses contours acérés. C'est un sujet assez commun en littérature et le traitement qu'en propose Alberto Moravia ne me convainc pas. Je ne comprends pas l'acharnement de Richard à comprendre les raisons du mépris de sa femme, encore moins ses illusions de retrouver l'amour d'Émilie. « Tu veux pousser les choses au pire… Voilà ce que tu veux ! / Tu admets donc que cette vérité ne me fera pas plaisir ? » (p. 127) Il se complaît dans un entre-deux parfaitement agaçant et refuse d'affronter la réalité, cherchant sans cesse des explications alambiquées à l'attitude pourtant manifeste de son épouse. « L'idée ne m'effleura pas que si elle n'éprouvait pas le besoin de se cacher, c'est que j'étais son mari et non un étranger. J'étais si convaincu de ne pas exister pour elle, du moins au point de vue amoureux, que j'interprétai naturellement son geste ambigu comme une preuve de mon néant. » (p. 247)

Richard m'a été antipathique tout au long du récit, tout comme Battista qui est un personnage tout à fait odieux. J'ai davantage de sympathie pour Émilie qui, en dépit de son attitude souvent brusque, est la seule personne honnête et franche de ce drame bouffon. Voilà une relecture ratée et j'en resterai là pour Moravia.
Commenter  J’apprécie          74
Riccardo est marié à la belle Emilia, mais celle-ci ne l'aime plus.
Pire que cela, elle le méprise.
Et Riccardo a beau chercher il ne trouve pas la raison de ce mépris.
Alors il s'interroge, il malmène Emilia, il accepte d'écrire pour le producteur Battista le scénario d'un film tiré de "L'odyssée" de Homère, une histoire en résonance avec les tourments amoureux dans lesquels il se débat, et pour cela part avec Emilia s'installer dans la luxueuse villa de Battista sur l'île de Capri.

Je sais qu'il existe un film de Jean-Luc Godard tiré de ce roman, avec une fameuse scène d'ouverture où une Brigitte Bardot demande langoureusement à Michel Piccoli s'il aime, ses mains, ses fesses, etc., film que je n'ai donc pas vu; mais je sais surtout qu'Alberto Moravia a été pendant quelques années l'un des maîtres de la littérature Italienne, et c'est surtout pour cet aspect que je souhaitais le découvrir à travers "Le mépris".
Choix peu judicieux, je dois bien le reconnaître, car ce n'est pas du mépris que j'ai ressenti pendant ma lecture, mais de l'ennui, et c'est sans doute le pire sentiment que l'on peut ressentir en littérature.
Riccardo m'a foncièrement exaspéré, il est benêt, il ne comprend pas pourquoi Emilia le méprise, il s'interroge, il s'interroge, ça cogite beaucoup (trop) dans sa tête, à tel point qu'il frise bien souvent la surchauffe, mais la solution ne vient pas.
Riccardo est en fait un homme méprisable, il faut bien appeler un chat un chat, et je comprends ce qu'a pu ressentir la douce Emilia.
Riccardo est un homme qui n'a pas su profiter du bonheur qui était plus qu'à portée de sa main, de ses propres aveux : "Plus on est heureux et moins on prête attention à son bonheur.", et c'est effectivement ce qui lui est arrivé.
Il a donc commencé à se pourrir l'esprit en s'imaginant des choses par rapport à Emilia et a fini par lui reprocher la situation dans laquelle il se trouve : écrire des scénarios de films alors qu'il n'aspire qu'à faire du théâtre, car c'est pour faire plaisir à Emilia qu'il a acheté un appartement qu'il lui faut aujourd'hui rembourser.
Sauf qu'Emilia elle n'a jamais rien demandé de tel, au moins elle n'a pas perdu de vue son bonheur, par contre son mari elle ne le comprend plus, persuadée qu'elle est qu'il cherche à la pousser dans le lit de Battista afin de s'attirer encore plus ses faveurs pour de prochains scénarios.
On ne le dira jamais assez, l'un des maîtres mots dans un couple est le dialogue, et dans celui formé par Emilia et Riccardo cette composante manque cruellement.
Riccardo finit même par en devenir violent et méchant, sa vision d'Emilia est bouleversée : "Mais c'était ainsi : je n'avais pas épousé qui pût partager et comprendre mes idées, mes goûts et mes ambitions; j'avais épousé pour sa beauté une dactylo simple et inculte, pleine, me semblait-il, de tous les préjugés et de toutes les aspirations de la classe dont elle était issue.", alors que dans le même temps il continue de lui mettre psychologiquement la pression pour lui faire avouer la source de son mépris (si Riccardo avait pu utiliser un peu plus judicieusement ses neurones ...).
Riccardo finit par se perdre, le scénario de "L'odyssée" tel que le réalisateur souhaiterait qu'il l'écrive est en réalité une transposition du triangle formé par Emilia, Battista et lui.
Alors Riccardo s'englue : "Ce baiser, en réalité, marquait le point culminant de l'équivoque dans laquelle se débattait ma vie, tant au point de vue conjugal que de mon métier.", entraîne avec lui le lecteur, et fort heureusement tout cela a une fin.
Apparemment les traductions de ce roman diffèrent car dans certaines les noms ont été francisés, heureusement pas dans la mienne car cela retire du charme à l'ensemble, et il faut bien reconnaître q'il n'y en a déjà pas beaucoup.
Cette histoire a le mérite de faire voyager le lecteur de Rome à la magnifique île de Capri, avec sa mer d'un bleu limpide, ses criques et sa nature.
Je suis allée à Capri et j'en ai fait le tour en bateau, cela fait partie de mes souvenirs de paysages les plus enchanteurs, même si cette île est devenue trop touristique, ce qui n'était pas encore le cas à l'époque où Alberto Moravia a écrit son roman.
Je n'ai pas été spécialement marquée par son style, il faut dire que l'histoire m'ayant ennuyée j'avais plutôt hâte qu'il y ait un peu d'action voire même d'arriver à la fin, et je me demande si la traduction en Français n'arrive pas à rendre hommage à la plume d'Alberto Moravia qui mérite sans doute de se découvrir dans sa version originale.
Malheureusement mon niveau d'Italien ne me permet pas (encore) de lire Alberto Moravia dans cette langue si belle, mais pourquoi pas ré-essayer une fois que je la maîtriserai mieux.
Dans tous les cas, je ne garderai pas un souvenir ému de cette lecture et j'ai bien peur que le film soit à peu près aussi ennuyeux, même si les paysages sont magnifiques et les acteurs bons dans leur rôle.
Le personnage central de Riccardo m'a déplu, tout comme celui de Battista, à croire qu'Alberto Moravia a cherché à faire une surenchère dans ce que l'homme a de plus méprisable, seule Emilia a pu trouver légèrement grâce à mes yeux.
Et cela ne suffit pas à relever le niveau de cette lecture qui a dormi quelques années sur une étagère avant d'être ouverte.
J'avais essayé une première fois et j'avais reposé le livre, il y avait sans doute une raison à cela, mais cette fois-ci j'ai eu le mérite d'aller jusqu'au bout, de voir, et de l'avoir vaincue.
Maintenant il est temps de passer à autre chose.

Fort heureusement Capri et moi ce n'est pas fini, et j'y retournerai un jour, mais pour "Le mépris" c'est bel et bien fini et l'on ne m'y reprendra plus.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
Commenter  J’apprécie          60
Un roman qui m'a profondément ennuyée...
Commenter  J’apprécie          54
Comme dit dans une précédente critique, pour lire ce livre il faut sans doute avoir du vécu. Alors le lire à 15 ans n'était sans doute qu'une vilaine idée...
Commenter  J’apprécie          10
Hormis pour le minois encore exquis de BB sur la première de couv', je ne vois pas l'intérêt d'une telle acquisition. Mépris + Ennui = la tête à Toto.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (2022) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Mépris

Pour quel film le producteur a-t-il besoin de l'aide du scénariste ?

Tristan et Ysoelt
L'Ôde Hissée
L'Odyssée
Antigone
Dom Juan

10 questions
21 lecteurs ont répondu
Thème : Le Mépris de Alberto MoraviaCréer un quiz sur ce livre

{* *}