J'étais curieuse de découvrir ce roman. C'est un classique de la littérature de science-fiction (1895), c'est un roman qui a servi de point de départ à un autre récit que j'ai beaucoup aimé (L'expédition H. G. Wells de
Polly Shulman). de plus, pour le challenge des littératures de l'imaginaire je devais lire quelques classiques. En le voyant aux Utopiales, la couverture m'a séduite immédiatement et je l'ai acheté. J'ai passé un bon moment en le découvrant, il est certes daté, mais je lui trouve du charme.
J'ai pris mon temps pour le lire, il est très court et il sait être prenant — excepté quelques passages longs. L'intrigue est sympathique, je ne m'y attendais pas du tout, je pensais trouver un récit très chargé de termes techniques et scientifiques. Je me suis tellement trompée ! Nous avons une intrigue décomposée comme une aventure complète et intéressante. le Voyageur et des amis discutent d'un projet fou celui de voyager dans le temps. Seul le Voyageur testera la machine qu'il a inventée et reviendra narrer son histoire aux autres.
De ce fait, les premiers et derniers chapitres sont d'un point de vue externe, alors que le reste du récit est présenté par le Voyageur à la première personne du singulier. Ce récit s'avère riche en découvertes, en péripéties, en réflexions aussi. J'ai apprécié la narration qui permet de se sentir proche de notre personnage principal. le style est plutôt fluide, recherché sans être complexe, c'est agréable à lire dans l'ensemble et j'ai passé un bon moment. Je suis curieuse de découvrir d'autres romans de l'auteur.
Le Voyageur s'est rendu dans le futur et il nous présente une vision de l'avenir très intéressante. Il propose ses hypothèses pour comprendre comment notre humanité a pu finir de la sorte et j'ai adoré les références à l'ère industrielle (époque de l'auteur). D'un côté, il y a les Eloïs, une société pacifique, vivant à la surface de la Terre, heureuse, et se nourrissant exclusivement de fruits. Ils communiquent avec des phrases de deux mots. de l'autre côté, ce sont les Morlocks, un peuple souterrain, blême et plus belliqueux, sombre et inquiétant. le Voyageur découvre ces deux peuples au fur et à mesure de ses aventures, j'ai apprécié ce futur sans technologie avancée, c'est plus un futur social.
Je ne sais pas si c'est décadent ou positif, mais c'est une évolution qui s'avère fascinante pour ma part. L'intrigue est donc linéaire, il n'y a pas de rebondissements de fous, mais j'admets m'être prise au jeu de ce voyage. D'avoir eu de la peine pour le Voyageur, d'avoir aimé Weena (une femme des Eloïs). Cette dernière est attachante et leur relation était très chouette. Évidemment en si peu de pages, c'est dur de s'attacher complètement. À moins que j'aie tellement aimé que j'aurais aimé des informations supplémentaires. Ça manque aussi d'éclaircissements sur les personnages, c'est peut-être un poil simpliste par endroits, mais globalement, ça reste prenant.
En conclusion, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce classique. Il a des défauts, c'est certain, toutefois, ses atouts le rendent charmant ; la plume de Wells est précise et agréable à lire. L'aspect science-fiction est chouette, pas ultra-présent de manière complexe, mais juste assez pour faire travailler notre imaginaire.
La machine à explorer le temps nous envoie dans un futur hypothétique, mais hautement intéressant et qui fait réfléchir. Il y a une grande part d'aventure, le récit est sympathique à découvrir et j'ai adoré ce voyage en compagnie du Voyageur et de Weena.
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