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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A la première personne, Jacques Bauchot raconte son enfance dans la bourgeoisie versaillaise, entouré d'un père banquier très occupé, d'une mère « vipère » et de ses frères ennemis.

On plonge au coeur des années 60 puis de toute une vie, floue, s'égarant entre recherche d'identité et recherche d'amour.

Au grand théâtre des sentiments, Morgiève joue dans la catégorie des seigneurs avec un style époustouflant.
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Le nouveau roman de Richard Morgieve, auteur notamment du « Cherokee », m'a laissée complètement sonnée tant il est magnifiquement écrit (mais connaissant déjà la plume de l'auteur, je me doutais que j'allais une fois de plus être époustouflée par son style) et bouleversant.
Nous suivons l'histoire des tourments de Jacques Bauchot, le narrateur, de ses 10 ans dans les années 60, à l'âge adulte.
Nous plongeons ainsi au coeur d'une famille de la haute bourgeoisie versaillaise.
L'argent ne manque pas et l'adage selon lequel « l'argent ne fait pas le bonheur » est ici parfaitement illustré. Jacques, deuxième d'une fratrie de quatre, est admiratif d'un père banquier qui n'est jamais vraiment revenu des camps de concentration et brille par son absence. Jacques est totalement fou de sa mère, une femme sublime, envoûtante mais inaccessible, versatile, toxique, quelque part désoeuvrée et absente elle aussi à sa façon. Une mère qui leur inflige une discipline de fer (régime alimentaire sévère, eau froide pour se laver, miroir placé trop haut afin de ne pas perdre de temps à s'admirer,etc) et les traîne à l'église.
Jacques, enfant, ne trouve pas de réconfort auprès de ses frères, haïssant l'aîné qui le martyrise et le petit dernier qu'il jalouse. Il va grandir et se construire comme il peut, marqué par les problèmes de santé et refusant l'amour…

C'est un roman qu'on peut rattacher au roman familial dans la veine de ceux de Mauriac ou encore Bazin, un roman sombre (mais parfois très drôle), poignant, d'une grande profondeur, sur la filiation, l'héritage et la prédestination.
Le roman en lui-même a une histoire particulière que je vous laisse découvrir grâce à une postface de l'auteur qui achève parfaitement le récit.
Un roman sublime qui est un des romans de cette rentrée littéraire absolument incontournable pour moi.
Richard Morgiève est un écrivain français qui mérite d'être beaucoup plus lu et mis en lumière car son talent est exceptionnel, son écriture d'une qualité rare et singulière.
Immense coup de coeur.
Je ne sais plus quel magazine titré « un chef d'oeuvre d'autofiction qui mettra le lecteur à terre ». Je suis absolument d'accord (sauf avec le terme « autofiction », il s'agit d'une véritable oeuvre de fiction même si elle s'inspire de faits réels).
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Richard Morgiève nous offre ce qui pour moi s'apparente à un bijou littéraire fort en émotions qui passe du drôle au tragique à travers l'histoire d'une famille bourgeoise versaillaise. Une histoire racontée par Jacques un des quatre fils qui tente de survivre avec ses frères malgré ce cruel manque d'amour parental.
Une plume bouleversante pour une histoire familiale qui l'est tout autant.
C'est à découvrir et à offrir sans modération.
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Coup de coeur. Au-delà d'être un roman familial parfaitement mené, ce livre est une leçon de style. C'est la première fois que je lis cet auteur, et chaque phrase est un exemple de beauté, de maîtrise et de retenue à la fois, tout en exacerbant la plupart des sentiments comme personne. Ne serait-ce que pour cette raison, vous pouvez y aller !
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La fête des mères de Richard Morgiève faisait partie de la sélection du Prix Médicis.. qui lui a échappé. Cependant, il a reçu le Prix Georges Brassens 2023.

Richard Morgiève nous offre une nouvelle version sous son propre nom d'« histoire d'un coeur désolé dont personne n'a la clé ». Paru en 2015 chez Carnets Nord, le roman était alors signé Jacques Bauchot. Une connaissance de l'auteur, – qu'il surnomme « le haricot, parce qu'il est devenu le leader de la graine de haricot dans le monde – lui demande d'écrire sa vie en 2012.
L'auteur nous raconte cette vie d'un autre, un fils de famille de la haute bourgeoisie versaillaise dans les années 1960 ! Et quelle vie !
Numéro deux d'une fratrie de quatre garçons, une mère qui se parfume à l'Heure bleue, très belle et très toxique. Il est le souffre-douleur d'un ainé et protecteur de deux petits abandonnés à eux même, un père rescapé des camps de concentration, banquier et absent…

Une histoire très poignante, très intime, avec des touches d'humour mordant, racontée à la première personne. Nous suivons la vie de ce petit garçon de 10 ans jusqu'à son âge adulte.
Un livre-pansement pour un ami, pour raconter quarante ans après, l'indicible et sa (re)construction…

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Yvette.
Le phrasé est majestueux, tout comme le vocabulaire, une magnifique écriture. Une lecture qui ne laisse pas indemne.

J'ai rapproché ce roman familial à Mauriac ou Bazin. Richard Morgiève a publié 31 romans, ce n'est surement pas le dernier, ni l'unique que je lis.
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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Il y a plus de dix ans, une vague connaissance demande à Richard Morgiève d'écrire sa biographie. Séduit par le romanesque de son existence, l'auteur accepte à condition qu'il puisse la fictionner et la signer du nom du personnage principal : Jacques Bauchot. le résultat est publié par Carnets nord en 2015. Ce fut un fiasco éditorial.
En 2023 il paraît de nouveau, après quelques corrections, chez Joëlle Losfeld.
Jacques vit dans une famille bourgeoise versaillaise. La mère est cruelle, prétentieuse, méprisante, égocentrique, manipulatrice, toxique... Mais elle est tellement belle que son deuxième fils lui pardonne beaucoup. Et puis elle est tellement malheureuse que son comportement cyclothymique est sûrement la conséquence d'une profonde dépression et d'un mal-être abyssal.
Le père est banquier, souvent absent, toujours ramené par son épouse à son passé de détenu dans un camp de concentration d'où il est revenu incontinent. Parce que son père a été déporté, parce que son « charmant » grand-père maternel l'appelle « Dreyfus », parce que son aîné le surnomme le « circonscrit » (sic), Jacques est persuadé qu'il est juif et craint d'être incontinent comme son père...
Jacques et ses trois frères tentent de survivre tant bien que mal dans cette tribu éclatée et dysfonctionnelle. Malgré leurs rancoeurs, leurs différences et leurs jalousies, ils vont se rapprocher et tenter de créer un cocon protecteur face à leurs parents si imparfaits.
Dans une écriture fulgurante à l'humour noir et à la poésie sombre, l'auteur de « Cherokee » a dessiné le portrait tendre d'un enfant qui se transforme en adulte avec un lourd bagage de névroses et de peurs. le récit est parcouru par une question angoissante et vertigineuse : qu'est-ce qu'être un homme et comment le devient-on ?
La réponse est peut-être dans un trèfle à cinq feuilles, un haricot magique, un lac où lancer sa canne à pêche, un petit bout d'Afrique et un ami lointain qui s'appelle Roch Dambert, celui qui guide ?


EXTRAITS
Il n'y a pas d'éternité pour l'amour mais des romans pour le raconter.
J'étais perdu de mère.
Sans le rêve, on ferait comment pour supporter notre existence ?
Dès qu'il y avait la parole, il y avait le mensonge, la haine.
J'avais été enfant si peu...
On était toujours dans une autre histoire, écrite par d'autres.
Après les camps, le métier d'humain était devenu presque impossible.
Le problème, avec le langage, c'était qu'il dénaturait toujours la pensée, il nous dénaturait tout court.
Lien : https://papivore.net/littera..
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UN GRAND ROMAN ! ✨️

Une famille de la haute bourgeoisie versaillaise complètement dysfonctionnelle. Entre ce père traumatisé et cette mère éteinte, complètement morcelée. Au milieu d'eux, grandissent quatre frères qui s'aiment autant qu'ils se haissent. Ils ont faim, sentent mauvais et Jacques tombe malade. Mais il ne perd pas espoir, se bat contre le sort en attendant la lumière au bout du tunnel... Heureusement que le trèfle à cinq feuilles et la graine de haricot sont là.

"J'ai décidé d'y aller à pied, marcher était une façon merveilleuse de perdre son temps, et vivre, c'était choisir de perdre son temps du mieux possible."

La fête des mères c'est l'histoire de Jacques Bauchot qui raconte sa famille. Avec son regard et ses mots d'enfant, il va analyser les siens et les liens qui les animents. Ce père absent dont le passé dans les camps de concentration plane encore et pèse sur les enfants tel un brouillard dont il ne faudrait se dépêtrer. Cette mère dépressive dont on ressent la détresse et qui impose une discipline de fer, à la limite de la maltraitance. La maladie qui l'habite, lui Jacques l'enfant hypersensible, en manque d'amour.

"On avait tout pour être heureux mais on était tous malheureux, tragédie banale."

Au delà de l'histoire, ce que je retiendrais surtout c'est la plume de Richard Morgiève. Fine et ciselée, elle dissèque les émotions et les ressentis avec une grande acuité. le style est là, à la fois exigeant et facile à lire, à la fois empli de candeur quand s'agit de saisir les incompréhensions d'enfants.

Entre amour et haine, entre soumission et révolte. Un roman familial époustouflant qui passe une drôle au tragique en une poignée de mots et qui est d'une grande singularité.
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Voilà une petite merveille de littérature dans laquelle nous suivons la vie et les tourments de Jacques Bauchot, de ses dix ans à l'âge adulte, issu d'une famille de la haute bourgeoisie versaillaise. L'argent coule à flot et, pourtant, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne fait pas le bonheur de la fratrie Bauchot. Chez eux, nulle place pour l'opulence et l'oisiveté : les quatre garçons se voient imposer un mode de vie des plus drastiques par leur mère, femme aussi mystérieuse que toxique et à l'esprit malade. Régime alimentaire strict, absence d'eau chaude lors des douches, humiliations … tout y passe. Mme Bauchot n'a qu'une hantise : que ses garçons se prélassent dans le vice et l'adoration d'eux-même. Pourtant, Jacques l'admire, sa mère. Autant qu'il la craint. Peut-être plus, même. Instable psychologiquement, elle plane telle une ombre dans cette maison où elle est l'éternelle présence absente. Et puis, il y a le père, banquier, fortuné. Revenu des camps, mais pas totalement. Il travaille d'arrache-pied et n'est que très peu à la maison. À eux deux, les parents brillent par leur absence. Jacques grandit comme il le peut et lorsqu'il tombe malade, c'est tout son monde qui est chamboulé.

Portée par une écriture absolument fabuleuse, l'histoire de la famille Bauchot oscille entre horreur, onirisme et délicatesse au fil de laquelle le lecteur se prend souvent à se demander si les élucubrations du narrateur relèvent du rêve ou de la réalité. Richard Morgiève, dont je découvre ici sa plume, signe un roman poignant, qui m'a laissée haletante et à terre, persuadée d'avoir vécu une expérience littéraire exceptionnelle.
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Sous le toit des Bauchot, circule l'effluve de l'Heure-Bleue de Guerlain, parfum d'une mère ambiguë et fantasque, le père manque à l'appel, chaque soir, mais son passé dans les camps remplace son absence, comme un poids prédominant dans la vie de leurs 4 garçons. Eux, ils s'aiment autant qu'ils se détestent. Jacques est le deuxième des fils, il nous raconte son enfance chaotique à s'occuper de ses frères, à tenter de colmater le froid qui s'insinue dans la peau d'une famille privée d'eau chaude.
Sous le toit des Bauchot, Dieu est omniprésent, comme une béquille fondamentale à cette famille dysfonctionnelle.

L'écriture brille par un vocabulaire foisonnant malgré le point de vue à hauteur d'enfant. Cet enfant c'est Jacques qui atteint d'une maladie doit se couper d'un monde pourtant salvateur quand son monde intérieur est aussi instable. Il doit apprendre à revivre, voire à vivre tout court. Sa vie n'a rien de facile sous le toit des Bauchot.

Dans ce livre de Richard Morgiève l'humour n'est jamais bien loin, mais la solitude des personnages demeure néanmoins. Cette grande famille Versaillaise et bourgeoise est tellement désillusionnée et disloquée que ça en est poignant. Malgré leurs divergences, la fatalité génétique et la filiation crèchent.
Un livre qu'il m'a été impossible à lâcher, happée par un style unique, justement dosé en complexité et extrêmement réaliste. Crush total.
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Une oeuvre immense, un monument de littérature.
Richard Morgiève nous montre, avec ce livre exceptionnel, ce qu'est la littérature, en somme.
Son écriture est originale, un peu complexe, juste ce qu'il faut pour nous garder attentif, et nous saisir d'émotions profondes.
Le récit est incroyable, tout comme l'histoire de ce livre, d'abord écrit pour un autre homme, il y a une dizaine d'années, et signé d'un autre nom que celui de l'auteur réel, puis revu et reparu sous le nom de Richard Morgiève.
Il y a une singularité telle dans cette écriture, c'est formidable, virtuose, puissant.
Un des grands livres de cette rentrée littéraire.
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