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EAN : 9782070664207
448 pages
Gallimard Jeunesse (17/04/2015)
4.38/5   243 notes
Résumé :
Mai 1915...
Sur une île de l'archipel des Scilly, un pêcheur et son fils découvrent une jeune fille blessée et hagarde, à moitié morte de faim et de soif.
Elle ne parvient à prononcer qu'un seul mot : Lucy. D'où vient-elle? Est-elle une sirène ou, plutôt comme le laisse entendre la rumeur, une espionne au service des Allemands ?

De l'autre côté de l'Atlantique, le Lusitania, l'un des plus rapide et splendides paquebots de son temps, qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (83) Voir plus Ajouter une critique
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Le mystère de Lucy Lost n'est pas le premier livre de Michael Morpurgo que je lis : j'ai déjà beaucoup apprécié d'autres titres de cet excellent auteur jeunesse (Cheval de guerre, le jour des baleines, Soldat Peaceful...).
Comme souvent, Michael Morpurgo s'appuie sur un fait historique pour construire son récit. Ici, c'est le naufrage du Lusitania, torpillé par un sous-marin allemand lors de la première guerre mondiale.
L'histoire à deux voix nous transporte dans le temps et l'espace, via une alternance de chapitres centrés sur la vie d'Alfie, jeune garçon habitant les îles Scilly, ou de Merry, petite fille new-yorkaise. Nous sommes en 1915, l'Europe est en guerre, les États-Unis ne sont pas encore rentrés dans le conflit.
L'aspect historique du roman m'a vraiment intéressée, la découverte de la vie des marins et des habitants des îles Scilly également. Michael Morpurgo sait faire vivre dans ses textes des personnages authentiques et attachants. Tout le long du livre, on sait que l'on a sous les yeux une fiction, mais le récit fait tellement vrai, que le lecteur y croit.
L'auteur m'a embarquée dans son histoire, et ma foi, je me suis laissée faire bien volontiers.
Si le "mystère" de Lucy Lost ne reste pas très longtemps mystérieux (au moins pour un lecteur adulte, qui fait vite le lien entre les deux récits), la lecture reste prenante de bout en bout, et l'histoire de Lucy, dévoilée par petites touches est très émouvante.
Michael Morpurgo montre à travers la vie de la famille d'Alfie l'importance du quotidien. Sans être moralisateur, il met en avant le courage, l'honnêteté, l'opiniâtreté, la tolérance et bien d'autres qualités dont font preuve ses personnages. Il montre également que l'on peut obtenir de grands résultats simplement, par de petits gestes de la vie de tous les jours.
Un fond historique intéressant (complété par quelques annexes bienvenues en fin de livre), une histoire captivante, des personnages touchants : voilà de sérieux atouts pour Lucy Lost.
Si j'ajoute à cela le fait que le texte est très bien écrit, dans une langue soignée, vivante, précise et fluide en même temps, cela commence à faire beaucoup !
Enfin, je remarque avec bonheur que ce petit pavé fait tout de même plus de quatre cent pages : oui, les jeunes lecteurs sont capables de lire ! Oui, les jeunes lecteurs sont capables d'apprécier de vrais romans !
Décidément, Michael Morpurgo est une valeur sûre, et je remercie Babelio et Gallimard Jeunesse pour cet excellent livre.
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Qui est-elle ? Sirène ? Naufragée ? Simple d'esprit ? Espionne allemande ? Tout ce que l'on sait, c'est qu'elle a surgi de l'océan au mois de mai 1915, le regard vide, épuisée et désorientée, seulement capable de prononcer un mot : « Lucy ». Sur les îles Scilly où elle est accueillie par une famille de pêcheurs, la jeune fille suscite la curiosité, fascine, inquiète. Connaît-elle elle-même la clé de son mystère ? Il pourrait en aller de sa survie, en ces heures sombres de conflit mondial où la méfiance envers l'étranger règne en maître…

"Dites-le lui. Dites-le à ma mère. Mme Bailey, 22, Philimore Gardens, Londres. Dites-lui que son fils, Harry, est mort en pensant à elle. Dites-le lui, s'il vous plaît."

Michael Morpurgo s'inspire de la Grande guerre et du naufrage du Lusitania pour imaginer une histoire extraordinaire. Un destin incroyable, mais auquel on croit pourtant dur comme fer tant elle est bien racontée. le narrateur, qui n'est autre que le petit fils de Lucy, livre ce récit comme une reconstitution des faits à partir de témoignages et de traces écrites recueillis auprès des protagonistes. L'ensemble est merveilleusement bien écrit. le décor est plus vrai que nature, de New York au petit village insulaire, avec sa petite école, son église, le son du phonographe, les journaux pleins de menaces et les lecteurs de L'île au trésor. On plonge en pleine guerre mondiale, et c'est bouleversant. D'autant plus que l'auteur s'affranchit de toute lecture nationale et évoque aussi bien l'immense gâchis humain que des moments poignants de solidarité et de fraternisation. Et la vie qui continue, tant bien que mal…

Une lecture inspirante qui entretient une mémoire importante, un peu comme l'avait déjà fait le film Joyeux Noël. Et qui témoigne des pouvoirs de la littérature qui fait grandir, invite subtilement à réfléchir et à résister aux discours haineux.

J'ai été très émue de la découvrir à voix haute avec mon fils de 9 ans, dont les aïeux ont souffert de l'horreur des guerres du 20ème siècle des deux côtés du Rhin.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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En pleine première Guerre Mondiale, une petite fille est découverte seule, abandonnée, sur une petite île anglaise par une famille de pêcheurs qui décident de la recueillir.

Son mutisme va amener les autres habitants de l'île à soupçonner une origine allemande. Tous se souviennent du torpillage récent près de leur côte d'un navire américain rempli de civils et l'absence de rescapés.

A l'hostilité soudaine et effrayante des insulaires, répond l'amour sans faille de sa nouvelle famille et le soutien constant du jeune Alfie, le fils de Jim et Mary.

Ils doivent sans cesse surmonter ensemble de nouveau défi : la peur de l'eau de la fillette, son adaptation à l'école, les moqueries dont ils sont victimes...

Mais ils résistent en bloc à la peur et à la bêtise et tissent entre eux des liens précieux. Il faut dire que ce n'est pas leur premier combat. Mary, s'est battue pour ramener au pays son frère traumatisé par la guerre et devenu un marginal.

Le conflit mondial qui fait rage autour d'eux pousse les hommes à des réactions primaires. Seule solution pour le Wheatcroft : aider Lucy à se souvenir de son passé...

Un roman fleuve qui nous emporte dans un parcours sinueux, celui d'une petite fille qui se doit de retrouver la mémoire pour continuer à vivre.

L'auteur n'émet aucun jugement sur les gens eux-mêmes. C'est bien crainte primitive qui pousse tous les habitants à rejeter cet élément extérieur, trop différent. Seul l'amour inconditionnel des Wheatcroft peut faire rempart à cette haine collective.

L'auteur dévoile tout doucement l'histoire de Lucy. Il nous montre que les silences et les petits gestes de tous les jours peuvent avoir un pouvoir extraordinaire sur le destin des êtres.

Mieux que de la magie, c'est la certitude de pouvoir sauver les gens par une attention constante et sans limite qui amène nos héros à ne pas faillir. Chacun est prêt à jouer sa propre vie afin de préserver celle d'une étrangère, arrivée de nulle part !

Michael Morpugo éclaire le récit avec la certitude qu'il vaut toujours mieux savoir qu'ignorer, faire front que de renoncer. Alors ses personnages avancent, face au vent, courageux et humbles à la fois...

Au lecteur de décoder les silences, de rajuster les pièces du puzzle, de respirer l'air de la mer et de savourer ces leçons de vie.

Rester ce qu'on est, avancer à notre rythme, être solidaire... un beau programme !

Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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C'est un roman qui m'a beaucoup plu.
Je l'avais repéré il y a longtemps déjà, à la devanture d'une librairie : cette histoire hantait déjà mon esprit... j'ai profité de l'été pour le lire, lors d'un séjour en bord de mer.

L'histoire se déroule avec pour décor les îles Scilly, au Sud de l'Angleterre. le récit est raconté par un homme originaire de ces îles : ce dernier parle de sa grand-mère qui est surgi de la mer comme une sirène...C'est l'occasion de relater une histoire dans l'histoire, comme Michaël Morpurgo aime souvent à le faire.

Ainsi, un pêcheur, Jim, part en mer pêcher des poissons (de préférence de beaux maquereaux). Ssn fils Alfie l'accompagne : il préfère aider son père plutôt que de se rendre à l'école.
Mais c'est une petite fille que Jim ramène à la maison cette fois-ci...
Cette fillette reste silencieuse : elle ne peut parler. Elle ne parvient à prononcer qu'un mot : Lucy...

Tout un mystère entoure cette petite fille. Cette dernière semble avoir été éprouvée par un événement inconnu.
Qu'a du vivre cette fillette ? Pour ne pas arriver à décrocher un mot ?
Quels événements a-t-elle rencontré, qui l'ont traumatisée à ce point ?
Pourquoi était-elle seule, sur l'île St-Helen, sans âme qui vive autour d'elle ?

Il faut dire qu'elle a été trouvée en mai 1915. le roman se déroule en effet pendant la première guerre mondiale ; ce qui donne un ancrage historique à ce récit.

Planter le décor dans les îles de Cornouailles convient parfaitement pour suggérer le mystère qui règne autour de la vie de cette petite fille... Chacun l'appelle désormais Lucy.
Mary (la femme de Jim et la mère d'Alfie) prend soin d'elle aussitôt. Elle a déjà recueilli l'oncle Billy. Ce dernier passe son temps à réparer un bateau tout en parlant du roman L'île au trésor.

Alfie prend aussi le temps de parler à Lucy chaque jour : de lui raconter les menus événements de sa journée. Petit à petit il se crée des liens d'amitié solides avec elle.

Pendant longtemps, Lucy reste affaiblie ; elle mange à peine et garde le lit. Marie et son fils Alfie passent beaucoup de temps auprès de la jeune fille.
Le fils reste près d'elle chaque jour à lui expliquer ce qu'il vit dans la journée ; il prend l'habitude de lui parler..
Il faudra des jours et des jours pour que Lucy reprenne des forces.

Tout-au-long du récit, le lecteur s'interroge : qui est cette petite fille ? Que faisait-elle, seule, sur une île ? abandonnée de tous... Et pourquoi était-elle enroulée dans une couverture avec un nom allemand... en pleine guerre mondiale...

Un autre chapitre s'ouvre sur la vie d'une famille américaine. le lecteur fait connaissance avec la vie d'une petite fille américaine, Merry : celle-ci aime particulièrement jouer du piano et monter à cheval. Merry se promène aussi souvent dans un parc avec son oncle et sa tante...
La mère de Merry a l'intention de rejoindre son mari blessé, hospitalisé en Angleterre. Pour ce faire, elle prend un grand paquebot, le Lusitania. Elle est accompagnée de sa fille Merry.

En ancrant le récit pendant la guerre (mondiale), Michaêl Morpurgo instaure déjà un climat de rivalités entre plusieurs pays.
Mais même si le récit a lieu pendant la guerre, l'auteur suggère que chacun peut faire appel à son coeur et faire preuve d'entraide et d'empathie.
En lisant le roman, j'ai souvent songé qu'un bienfait n'est jamais perdu... je n'ai pas été surprise de voir ce proverbe figurer dans l'histoire.

Les destins des différents personnages s'entremêlent. …
Le lecteur parviendra-t-il à comprendre enfin ce qui est arrivé à Lucy ? Qui est-elle vraiment ? Lucy semble vraiment désorientée : égarée sur une île, mais aussi touchée par un profond choc émotionnel qui l'a ébranlée intérieurement.

Mais le bon médecin qui passe souvent voir Lucy songe à la musique comme thérapie : Il lui ramène un phonographe. La musique agit miraculeusement sur Lucy : elle semble reprendre des forces, marcher et écouter religieusement la musique du phonographe.

Mais le mystère perdure autour de la petite fille : Lucy vient-elle vraiment d'Allemagne – comme semble le suggérer la couverture avec un nom allemand ? D'où vient-elle, en fait ?

La population des îles commence en effet à nourrir des soupçons vis-à-vis de Lucy. Est-elle une espionne à la solde de l'ennemi ? Il faut dire que la guerre fait rage : de beaux garçons sont morts à cause de cette guerre , un adolescent est revenu en bien piteux état...
Qu'est -il arrivé à Lucy? Quel mystère entoure la petite fille ?
A force de soins et d'amour, elle va-t-elle parvenir à se remettre peu à peu ?

Elle doit aussi se rendre à l'école : or le maître d'école n'est pas des plus tendres. Il est même plutôt dur et fermé (comme une huître) ! Car l'instituteur n'est pas un modèle d'ouverture d'esprit : pour mettre des limites , il fait même appel à la violence qu'il impose à ses élèves, à coups de règles sur les doigts, dans une toute-puissance rétrograde et déplacée (à plus d'un point de vue!)

Alfie doit souvent prendre la défense de la petit fille à l'école... Il est difficile de reprendre confiance en soi dans de telles conditions.

Lucy trouve aussi une autre thérapie avec un cheval que personne n'arrive à monter... sauf elle. Ce qui explique l'image de la couverture : le lecteur voit une petite fille monter à cheval dans une île.

En arrière-plan, sur la couverture, on aperçoit aussi un beau paquebot qui part de New York. Qu'est-il arrivé à Merry et à sa maman, parties rejoindre un soldat blessé au-delà des mers ?

Ce récit est rempli de mystères de bout en bout du récit.
C'est l'un de mes romans préférés de Michaël Morpurgo à ce jour (avec le don de Lorenzo, enfant de Camargue : avec des thèmes comme celui de la mer, de la guérison et de la différence...).


Défi roman jeunesse.
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Tout d'abord, un grand merci aux éditions Gallimard Jeunesse - on lit plus fort qui m'ont permis de lire ce livre un peu plus d'un mois avant sa sortie. En effet, le mystère de Lucy Lost sera en librairie a partir du 17 Avril, et je n'ai qu'un mot a vous dire : FONCEZ

Comme toujours, la plume de Michael Morpurgo est sublime. Il revient ici sur le naufrage du Lusitania dont au final on parle beaucoup moins, comparé au Titanic. J'ai aimé redécouvrir l'histoire de ce paquebot, histoire que je connaissais déjà un peu, vivant tout près de Kinsale, non loin du naufrage.

C'est un roman a deux voix, on suit d'un coté l'histoire d'Alfie et de ses parents et le récit de Merry / Lucy de l'autre. La construction est très bien construite et l'on est vite captivé au point de ne plus lâcher le livre avant d'en connaître la fin.

J'ai aimé voyager avec l'auteur, voyager dans différentes contrées : New-York, l'Irlande, les îles Scilly mais aussi dans le temps car ici le lecteur se sent immédiatement plongé dans ce période de guerre, dans ce début de siècle.

C'est un roman qui plaira aux petits comme aux plus grands qui en tout cas m'a vraiment conquise.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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critiques presse (1)
Ricochet
12 mai 2015
Un gros roman plaisir, intelligent dans sa façon indirecte d'interroger nos haines versatiles.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
L’histoire de la disparition de Lucy ce jour-là fut évidemment le sujet de conversation de l’île pendant un bout de temps. Bientôt, cependant, on ne parla plus seulement de Lucy Lost, on parla de la jument. Pendant toutes ces heures où elle était restée perdue dans le brouillard - et personne ne sut jamais combien de temps était passé avant qu’oncle Billy ne la retrouve -, une transformation extraordinaire semblait s’être produite en Peg. C’était presque comme si Lucy lui avait jeté un sort.
Tout le monde connaissait Peg, à Bryher, et savait comme elle pouvait être capricieuse, hargneuse et têtue. Une vieille jument poilue, toute noire avec des touffes de crin aux pieds et un nez busqué. C’était le cheval de labour de toute la commune, mais elle ne travaillait que si elle en avait envie, était bien nourrie et bien traitée. Elle préférait nettement qu’on la laisse brouter paisiblement aux quatre coins de l’île, allant à sa guise, apparaissant un peu partout, présence plutôt débonnaire, jusqu’à ce que quelque chose se mette en travers de son chemin, ou que quelqu’un la dérange.
Peg était le cheval de labour, et celui qu’on utilisait pour les récoltes aussi. C’était également le seul cheval de trait de l’île, qui remontait des chargements d’algues depuis les plages jusqu’aux champs de fleurs ou de pommes de terre, où elles servaient d’engrais. Il y avait un âne oud eux, à Bryher, qui portaient et transportaient la plus grande partie des lourdes charges, mais les habitants n’auraient pu se passer de Peg. Ils le savaient, et elle le savait aussi, ou semblait le savoir. Elle était sa propre maîtresse. Elle préservait farouchement son indépendance, et exigeait toujours d’être traitée avec le plus grand respect.
Elle montrait clairement qu’elle n’aimait pas les gens, qu’elle les tolérait simplement, tant qu’ils se conduisaient comme elle le voulait. Trop lui demander, l’obliger à travailler trop longtemps, et les ennuis commençaient. Essayer de la monter, la menacer avec un fouet ou un bâton, prendre quelque liberté que ce soit avec elle, et elle vous faisait aussitôt comprendre qui commandait. L’étriller quand elle ne le voulait pas, ou nettoyer ses sabots quand elle n’était pas d’humeur à le supporter, et elle pouvait devenir méchante. Elle était tout à fait capable de donner un bon coup de dent à n’importe qui, petit ou grand, et même de décocher une ruade en douce. Tout le monde, sur l’île, était conscient qu’il valait mieux la traiter avec certains égards.
Dans l’ensemble, cependant, elle était douce comme un agneau avec les plus jeunes, surtout s’ils venaient avec une carotte. Avec une carotte, les enfants les plus petits pouvaient aller la chercher pour la faire travailler, et la faire travailler dur. Ce n’était même pas la peine de lui dire où aller ni où s’arrêter. En revanche, si vous essayiez de la monter et de l’amener à la maison après une journée de travail, enfant ou pas, vous risquiez d’avoir de gros ennuis.
Personne ne montait Peg. Nombreux étaient ceux qui avaient essayé par bravade, mais cela avait toujours mal fini, et la plupart du temps en larmes. Alors que personne n’avait jamais réussi à rester sur son dos, toute l’île savait à présent que Lucy, elle, y était arrivée. C’était incroyable. Lucy Lost était restée sur Peg pendant des heures, presque toute la journée, une journée qui semblait avoir rendu Peg méconnaissable.
Après cette première, et désormais fameuse promenade dans le brouillard avec Lucy, on voyait souvent Peg se diriger vers Veronica Farm, rester derrière la porte, dans le jardin, regarder même dans la maison par la fenêtre, en attendant que Lucy sorte et la monte. Presque tous les matins, on les voyait se promener dans l’île, manifestement aussi heureuses l’une que l’autre.
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Nous venons tous de quelque part. Moi, d'une certaine façon, je ne viens de nulle part. Laissez-moi m'expliquer. Ma grand-mère a simplement surgi de la mer, il y a longtemps, comme une sirène, sauf qu'elle a deux jambes et pas de queue de poisson. Elle devait avoir une douzaine d’années a l’époque , mais personne n'en été sur, car aucun signe n’indiquait qui elle était, ni l'endroit d’où elle venait. Elle était a moitié morte de faim, égarée par la fièvre, et ne pouvait prononcer qu'un seul mot : "Lucy".
Voici donc son histoire, telle que je l'ai entendu raconter plus tard par ceux qui l'ont le mieux connue, par mon grand-père, par d'autres amis et relations et, surtout, par elle-même. Au cours des années, j'ai essayé de rassembler toutes les pièces du puzzle et des les mettre en ordre, en ne me servant que des témoignages de ceux qui avaient tout vu de leurs propres yeux, de ceux qui étaient la.
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- J'ai une idée, tout d'un coup, dit-il. Musique. Peut-être que la musique l'aiderait. Chez moi, à St Mary's, j'ai un de ces engins merveilleux, un phonographe, et quelques disques pour aller avec. Je les apporterai la prochaine fois que je viendrai. C'est assez facile à utiliser : il suffit de le remonter, de mettre l'aiguille sur le disque, et la musique surgit. Magique. Une invention extraordinaire. Tout le monde devrait en avoir un, et plus personne n'aurait besoin de médecin. Je n'aurais plus de travail, bien sûr, mais peu importe. C'est très bon pour la santé, la musique.
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Certains jours, surtout quand ils revenaient de l’école, Lucy semblait plongée dans une terrible tristesse. Alfie essaya à plusieurs reprises de lui expliquer pourquoi tout le monde avait changé à ce point d’attitude avec eux, il lui dit que le cousin Dave avait raconté à tout le monde l’histoire de la couverture et du nom allemand qui était écrit dessus. Alfie lui parla de la guerre, de la haine des gens pour les Allemands, de Martin Dowd et de Henry Hibbert, que tout le monde connaissait dans l’archipel et qui avaient été tués en Belgique, de Jack Brody, qui était revenu avec une seule jambe et à moitié fou, des sous-marins allemands qui coulaient tant de navires, comme le Lusitania, entraînant la noyade de tant de marins.
Lucy paraissait assez bien écouter, mais il ne savait pas ce qu’elle comprenait réellement, en admettant qu’elle comprenne quelque chose. Il remarqua que s’il parlait trop, pendant trop longtemps, elle n’écoutait plus. Il se dit alors qu’elle avait peut-être saisi suffisamment de choses pour ne pas vouloir en entendre davantage, que ce dont il lui parlait la troublait tellement qu’elle préférait ne pas savoir, qu’elle voulait simplement qu’il arrête de parler, qu’il se taise. Et c’est ce qu’il fit.

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Le plus frustrant, le plus déconcertant pour Alfie, c'était qu'il avait la certitude que de temps en temps elle écoutait, qu'elle comprenait quelque chose à ce qu'il racontait. Il avait également le sentiment- et cela l'encourageait à continuer - qu'elle aimait bien qu'il soit avec elle, qu'elle aimait écouter ses histoires. Pourtant, elle ne voulait ou ne pouvait simplement pas le montrer, elle ne voulait ou ne pouvait pas réagir.
Puis un jour, il y eut une percée, une avancée importante, et tout à fait inattendue.
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