Anima

Wah minou.

(attends je reprends un peu mon souffle bicause j'ai la sensation de m'être pris masse de patates pleine bouille)

Wah minou donc. Tu sais, je lis quand même beaucoup je trouve, et des fois sans savoir pourquoi j'me retrouve dans une gymnastique du quotidien, pas blasé pour autant mais les lectures se suivent, se ressemblent, s'éternisent et puis…

Puis un de ces quatre on t'offre un livre qui te fait de l'oeil depuis que t'es devenu libraire et tu te mets à le lire forcément et là…

Purée. On peut pas se remettre d'un texte aussi fort. Non on peut pas hein ? Je suis content de faire ce métier tu sais parce que des romans qui clouent au sol ça existe vraiment mais lui là, Anima…

J'te préviens au cas où t'es cap de le lire un jour, c'est sombre et dur, ce sont des animaux qui racontent la folie qui gangrène un homme dont la femme enceinte a été tuée sauvagement. Tu vas trembler à certains passages c'est sûr et d'autres où tu vas ressentir des émotions ambivalentes. Genre comment magnifier l'indescriptible, mesurer la pertinence de l'instinct animal et la violence des hommes ?

Bref, j'ai sué, j'ai relu - j'ai le sentiment d'avoir vraiment lu et pour moi, Anima rentrera dans le palmarès des romans les plus déroutants qui ont pu croiser mon chemin.
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Un homme qui a lié son destin à celui des bêtes.
Ses premiers souvenirs remontent au sein de la terre ensanglantée.

Le jour où il découvre le corps sans vie, affreusement meurtri, de sa femme Léonie, Wahhch, éperdu de chagrin, se lance à la recherche du meurtrier. Il veut s'assurer de ne pas être le monstre qui a fait ça, il veut contempler le visage de l'homme, et être sûr qu'il ne verra pas son propre reflet.
Cette quête réveille sa mémoire, par bribes inaudibles et insaisissables. Cette quête du meurtrier le mène plus loin que ce qu'il pensait avoir oublié. Il quitte Montréal, où il vivait, et entame un périple pénible, dangereux, douloureux...

Ce roman est particulier : on voit tout et on comprend tout par les yeux des animaux dont Wahhch croise la route, du chat domestique au loup, en passant par le renard, le serpent, le rat ; de l'animal terrestre à l'être ailé, jusqu'à la créature aquatique.
Seuls les animaux perçoivent Wahhch, son âme, ses couleurs, ses pensées. Wajdi Mouawad dénonce la déshumanisation de certains hommes, leur violence à l'encontre de leurs semblables et des autres êtres vivants.

Comme toujours dans les oeuvres de Wajdi Mouawad, on retrouve les thèmes, puissants, de l'enfance brisée par la guerre, du sang versé et de l'exil, la quête de l'identité, et ce sentiment d'exclusion qui fait se sentir coupé du monde dans lequel on veut nous entraver, un monde qui préfère oublier, nier l'existence et la réalité. Elucider le passé enfoui sous les décombres d'un monde, et de corps déchirés.
Et toujours avec une prose sublime, puissante, terrible et violente! Mais toujours si belle...

Passer constamment d'un regard à un autre est agréable, tous ces animaux voient toujours en Wahhch un de leurs semblables, quand les hommes se méfient de lui. Je suis assez séduite par son "totem", ce merveilleux Mason-Dixon Line, car je trouve qu'il se dégage du chien / loup une puissance et une liberté sans limite...

J'ai lu plusieurs autres chefs-d'oeuvre de Wajdi Mouawad, et toujours il y a de l'horreur. Mais là, je reconnais que je n'avais jamais rien lu de tel, à plusieurs reprises j'ai refermé le livre pour digérer les mots affreux et les images qui m'envahissaient la tête! Mais à bien y regarder, c'est de là qu'il crée sa poésie : il manie toute cette laideur pour en laisser échapper un hurlement de beauté qui lui est propre. Et c'est toujours beau comme les étoiles...

Attention , les animaux vous observent!

C'est le chat Pitô qui voit son maitre découvrir la cadavre de sa femme enceinte, sauvagement assassinée.
Et c'est ensuite un bien étrange bestiaire, domestique ou sauvage, qui regarde, analyse, accompagne la chasse à l'homme que va entreprendre Wahhch, fracassé par ce deuil.
Par son désir de comprendre et non de se venger, c'est une quête d'identité qu'il entamera, jusqu'aux traces les plus noires de ses origines familiales.
Géniale idée que d'avoir utilisé le regard, la sensibilité et la réflexion supposée du règne animal pour observer les comportements humains. On se demande qui domestique qui, qui utilise qui.
C'est tragique, sans empathie, sans concession, entre introspection humaine et animale et visions d'apocalypse comme ce incroyable carambolage de voitures et de chevaux sur une autoroute.
Un polar brut, sauvage, un billet pour l'enfer dans les milieux mafieux amérindiens, porté par une écriture riche et puissante. Une incroyable trouvaille stylistique!
Un livre magnifiquement animal, qui confirme que l'homme est bien le pire des prédateurs. Je referme ce livre, enthousiasmée par sa forme mais lessivée par le propos.

C'est l'histoire d'un homme en deuil de sa femme enceinte, assassinée sauvagement dans sa maison. Éploré, éperdu, cet homme cherche à comprendre la cruauté et les motivations du meurtrier. le coroner, la police, ses proches, tous s'avèrent inutiles et impuissants à soutenir l'endeuillé. Celui-ci en vient même à croire, dans sa peine, avoir commis cet acte monstrueux. S'ensuit une quête difficile et ardue. S'attacher aux pas de l'assassin dont il a fini par connaître le nom et renouer avec un pan de son enfance enfouie dans les affres de la guerre civile libanaise. Une faune animale diverse sera témoin de son parcours, guidant le lecteur au fil des pages, chacune de ces voix tentant de percevoir et d'analyser cet humain en détresse. Des réserves amérindiennes Akwesasne et Kanesatake jusqu'au Nouveau-Mexique, on assiste à la renaissance d'un homme poursuivi par un traumatisme secret, enfoui depuis longtemps pour assurer sa survie.
Ce roman m'a sidérée par sa maîtrise et son écriture; je connaissais de Wajdi Mouawad sa pièce de théâtre Incendies, adaptée au cinéma par Denis Villeneuve, mais j'ignorais qu'il était romancier. Anima possède un souffle inédit, puisant dans le surnaturel et la poésie, alliant bêtes et humains sur terre comme au ciel dans un ensemble d'une grande beauté, mais recelant aussi sa part d'horreur. J'ai refermé ce livre, bouleversée par le récit et enchantée par le style et la construction, double paradoxe, mais souvent signe qu'on a affaire à du grandiose.

Un homme part à la recherche du meurtrier de sa femme. "Anima" est un roman époustouflant et hors norme de par sa narration qui alterne les points de vue des animaux témoins de l'action. Ce détachement permet de se laisser porter par les esprits et de prendre du recul face à l'horreur du récit, mettant ainsi la lumière sur le sens de cette quête davantage que sur les faits. Aérien, envoûtant et habité, "Anima" fut pour moi une lecture quasi-mystique et inoubliable.

Anima, c'est d'abord le portrait d'un homme à la dérive. Anéanti par le meurtre particulièrement sauvage de son épouse, Wahhch Debch entreprend seul la traque de l'assassin à travers le Québec et les états nord-américains, non pour se venger mais pour voir de ses yeux "le visage de son cauchemar". Cette expédition mouvementée le conduira à découvrir la vérité sur son enfance, sacrifiée sur le charnier libanais de Sabra et Chatila...

Alors certes, c'est noir. Très noir même, violent parfois, sanglant souvent, malsain peut-être ... mais pas que ! Anima, c'est aussi la force des mots, l'évocation saisissante d'une descente aux enfers, un style soigné et efficace, et surtout une approche follement originale, dans la mesure où la quasi-totalité de l'histoire nous est racontée à la première personne par différents animaux, qui croisent la route de Wahhch et se relaient pour nous décrire les douloureuses pérégrinations du héros. Chaque espèce, oiseau et chauve-souris, mule et poisson rouge, rongeur et insecte, porte un regard particulier sur cet homme qui marche, qui pleure, qui lutte et qui s'embourbe. Chacun, à sa manière, perçoit l'invisible, odeurs, températures, émotions même, et nous livre par petites touches une parcelle de vérité brute, parfois dérangeante, mais toujours belle parce que honnête et spontanée.
Cette vision "à hauteur de bête", assure heureusement une certaine distance par rapport à l'horreur des situations : les animaux ne jugent pas, tout au plus ils s'interrogent sur la complexité de la nature humaine, où bien souvent l'instinct bestial affleure. Deux univers, deux échelles, et de multiples angles de vue, pour un roman vraiment singulier, incisif, de ceux qui marquent durablement !

Bien entendu il est interdit, comme dans certains films de Hitch de dévoiler la fin et cela va même plus loin dans ce livre « coup de poing dans ta gueule » dont le mode de narration est particulièrement original. de cela non plus on ne peut pas parler pour laisser la surprise au lecteur. Tout juste peut-on dire que le choix de l'auteur donne à son texte une dimension universelle tout en nous privant des réflexions intérieures de son héros. Un mode indirect et passionnant qui tient bon pendant les cinq cents pages de cette épopée picaresque.

La quatrième de couverture est d'ailleurs justement sibylline qui se borne à évoquer la découverte du cadavre de son épouse par un jeune canadien de Montréal.

Autant dire que d'entrée de jeu le mode opératoire de l'assassin est particulièrement glauque et que parti sur ses traces notre jeune héros au nom imprononçable va trouver fort à faire avec ce forcené qu'il poursuit dans un incroyable périple passant par les réserves indiennes du sud du canada et traversant d'est en ouest par le nord des états unis , les lacs, jusqu'au pacifique dans les paysages les plus variés.

A la recherche de ses origines, il fait la rencontre d'un énorme chien sauvage qui l'adopte comme maître et le conduit vers son incroyable destin.

Ponctuée de violences à la limite du soutenable, qu'elles soient humaines ou animales, l'épopée du jeune homme, rescapé de Sabra et Chatila (!!!) le conduit à retrouver son origine et sa sérénité.

Il ne faut pas hésiter à se plonger dans ce monde et passer les deux ou trois premiers courts chapitres qui intriguent, voire dérangent, les us littéraires.

Une très belle performance.

Il y a des livres qui marquent ta vie de lecteur …

Tu le referme et tu sais …

Qu'il y a eu un avant et qu'il va y avoir un après.

J'ai pris un uppercut.

Wahhch Debch a retrouvé sa femme, son amour, assassinée … elle gisait dans son sang au milieu du salon.

Un meurtre d'une barbarie sans précédent qui lui enlève sa femme et cette petite vie qui grandissait au creux de son ventre.

Wahhch va alors n'avoir qu'une idée en tête … retrouver celui qui a fait ça. A tout prix.

Commence alors une quête de notre héros qui va être raconter par les animaux qui vont croiser sa route.

De la mouche, au boa en passant par le moineau et le chien …

Une intrigue portée par la faune.

C'est incroyable. Inédit.

Aussi violent que poétique.

Un roman noir, très noir aux allures de road trip sanglant.

Bestial et puissant.

Ça ne plaira pas à tout le monde, c'est une lecture très particulière.
Mais bon sang, quelle claque.

Voici un roman diablement bien écrit, décrit par des animaux. Ceux-ci vont suivre Wahhch dans sa quête du tueur de sa femme. C'est lui qui découvre ce meurtre! Il se créé ici un lien indéfectible entre l'homme et l'animal, quels qu'ils soient, au cours de cette recherche. Wahhch va parcourir l'Amérique et au cours de cette quête il va se redécouvrir lui-même.

C'est un roman très noir mais tellement bien écrit, les paragraphes sont courts mais tellement intenses. Pas de vengeance pour cet homme mais une indéniable hargne à retrouver le coupable et pouvoir lui parler, pourquoi?! Au cours de son périple, de nombreuses rencontres pas toujours agréables ni sympathiques, et d'autres meurtres…

Effectivement comme j'ai pu le lire ailleurs, ceci est un véritable chef d'oeuvre, un beau coup de coeur et je remercie une fois de plus Virginie qui me l'avait offert en 2022. (j'ai une PAL phénoménale…). Une belle découverte teintée de rouge et de noir, presque poétique. La construction de cette histoire est savamment menée et nous engloutie dès le début jusqu'au mot fin.

Un récit qui m'a captivée, ce cheminement de l'homme au travers des animaux est exceptionnel. Des descriptions à foison autant sur l'environnement que sur les personnages. Des scènes percutantes, certaines toutes en émotions. À découvrir absolument!

Lien : https://passionlectureannick..

Wouaw… Lu sur un conseil, dévoré par passion. Impossible de résumer un tel livre. Une histoire qui peut sembler convenue soutenue par une narration extraordinaire; mais l'histoire se ramifie, se complexifie et devient l'égale de la forme narrative. Je suis d'accord c'est un peu pompeux mais je ne mens pas. Il va me falloir un petit temps pour m'en remettre de celui-là. Il aura fallu 10 ans à Wajdi Mouawad pour terminer "Anima" et je le remercie d'avoir consacré ce temps pour nous offrir ce bijou. Et mince, je suis de nouveau pompeux. Bref, si votre épiderme blasé réclame une claque, "Anima" est la main qu'il vous faut.