AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,32

sur 1126 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lorsqu'il découvre le meurtre de sa femme, Wahhch Debch est tétanisé : il doit à tout prix savoir qui a fait ça, et qui donc si ce n'est pas lui ? Éperonné par sa douleur, il se lance dans une irrémissible chasse à l'homme en suivant l'odeur sacrée, millénaire et animale du sang versé.

•'L'auteur fait vivre le monde animal, lui donne la parole, les sentiments… Il parle des réserves amérindiennes, de sa conditions de vie, de ses dangers.

•'Ce livre se démarque de tout ce que j'ai pû lire. Il m'a pris aux tripes. Il bouscule tout, fait mal et pourtant… Il y a la force, la hargne, le courage d'un homme prêt à tout pour retrouver l'assassin de sa femme.

•'Lorsque l'ouvrage fût terminé, je l'ai pris entre les deux mains et l'ai caressé. Pas prête de couper le lien établi avec ce chef-d'oeuvre. Oui je suis peut-être un peu dingue mais si vous décidez de le lire à votre tour vous comprendrez.

•'Il me doit de vous informer qu'il y a des passages très durs, il n'est donc pas conseillé de le mettre entre toutes les mains.

•'Pour ma chronique, je me suis retrouvé face à une page blanche. Des images plein la tête qu'il est difficile de retranscrire, ce récit est d'une puissance v prime.

•'L'auteur a mis 10 ans pour sortir cet ouvrage, des recherches profondes pour donner cette pépite.

•'Il y a un passage qui pour moi n'était pas nécessaire, celui d'un viol. La lecture n'aurait pas perdu de son sens sans celui-ci.
Bref vous l'aurez compris c'est un roman qui restera à jamais dans mon coeur de lectrice !
Commenter  J’apprécie          358
Je vais m'appliquer ici à vous donner envie de lire «Anima » de Wajdi Mouawad. Comment trouver les mots pour y parvenir ? Je ne suis pas sûre d'être à la hauteur du challenge… Beaucoup de critiques en ont fait l'éloge : qualifié d'unique dans la rentrée littéraire 2012, puissant, terrifiant, à la limite parfois du soutenable. Tout cela effraie quand même un peu le lecteur…Je viens de le refermer et je suis effectivement sous le choc, mais quel livre !
La quête de Wahhch, le héros (quête du meurtrier de sa femme sauvagement assassinée, quête de son propre passé oublié qui resurgit à la suite du drame) : un road movie à travers l'Amérique jusqu'au dénouement qui nous dévoile les terribles secrets liés à son enfance en nous plongeant dans l'horreur des massacres de Sabra et Chatila.
Un thriller ? Oui, un récit initiatique ? Oui, mythique? Oui, ce qui lui confère une dimension universelle. L'auteur n'épargne pas le lecteur ? Certes et il convient d'attacher sa ceinture avant de s'embarquer avec lui. Mais ici aucune violence gratuite : elle sert à la démonstration de l'inhumanité de l'homme envers l'homme, envers les animaux (ce sont eux qui nous content l'épopée de Wahhch et, par eux, Mouawad témoigne de la violence inhérente à toute vie).
J'ai ouvert le livre, je ne l'ai plus lâché, hormis quelques pauses… pour encaisser : j'ai été prise aux tripes, mais aussi émue par les belles rencontres qui sillonnent le roman et l'écriture de W. Mouawad magnifique, puissante, poétique aussi, fait accepter l'indicible. J'espère avoir convaincu quelques-uns d'entre vous que c'est un livre à ne pas laisser de côté… Sauf état dépressif ! ! !
Commenter  J’apprécie          315
Essentiellement connu – pour ce que j'en sais, à tout le moins – pour sa pièce Incendies, adaptée au cinéma par Denis Villeneuve, Wadji Mouawad est un auteur à la fois prolixe et hétéroclite touchant à un peu tous les arts quand bien même le théâtre semble être celui qui a le plus ses faveurs.
Avec Anima qui, bien que paru dans une collection blanche est incontestablement un roman noir, Mouawad démontre aussi qu'il est un grand romancier.

À travers le personnage de Wahhch Debch qui découvre en rentrant chez lui sa femme assassinée et sauvagement mutilée, l'auteur se lance dans une passionnante réflexion sur l'identité, la quête des origines et, plus largement, l'humanité.
Confronté à l'immobilisme de la police canadienne dont il apparaît bien vite qu'elle a identifié le coupable du meurtre, un indien Mohawk réfugié dans sa réserve, Debch, animé plus par le désir de voir de ses propres yeux l'assassin de sa femme que par un réel besoin d'assouvir une vengeance, se lance à sa poursuite. Mais, bien vite, cette quête va ouvrir d'autres portes devant l'époux affligé, y compris certaines qui mènent à son enfance au Liban, à Sabra et Chatila en septembre 1982.

Démarrant comme un thriller on ne peut plus banal n'était l'étrange manière dont les faits sont décrits, Anima trouve bien vite sa voix ou plutôt ses voix. Car, en effet, l'on comprend bien vite que les narrateurs sont multiples et qu'il s'agit des animaux qui croisent la route de Wahhch Debch. Ce sont eux qui décrivent ce qui se passe. Et c'est à travers leur regard que Wajdi Mouawad s'interroge sur la frontière entra l'humanité et la bestialité ; une frontière sur laquelle marche un Wahhch Debch qui tend nettement à pencher de plus en plus vers l'animalité. Une animalité qui, d'ailleurs, n'est certainement pas un état moralement pire que la condition d'humain, ainsi que le rappelle ce rat caché derrière un radiateur :

« J'ai émis un couinement à peine audible. Il m'a entendu. Il s'est retourné. Il a d'abord cherché, puis, en se baissant, il m'a aperçu. Il s'est accroupi, il m'a regardé, je l'ai regardé, j'ai couiné, il a tendu sa main en ma direction et a dit Moi aussi ! Moi aussi ! sous terre, sous terre, et seul ! et il a éclaté en sanglots. Bouleversé par son amitié, par sa profonde affection, gratuite et généreuse, je n'ai rien pu lui offrir en retour. Comment être à la hauteur d'un tel don qui me faisait entrevoir ce que le geste de tendre une main vers son semblable a de sublime ? Il s'est relevé et je l'ai vu s'éloigner. Je ne me suis pas attardé. Je me suis faufilé entre le mur et le radiateur. Je me suis immobilisé. J'ai retrouvé mon souffle et mon attention. Les humains ne sont pas tous des pièges, ils ne sont pas tous des poisons, je veux dire par là qu'ils ne sont pas tous des humains, certains n'ont pas été atteints par la gangrène. »

Le piège était pour Wajdi Mouawad de réduire son roman à ce procédé consistant à utiliser le point de vue des animaux. Il l'évite avec finesse, ne tombant jamais dans la caricature ou la facilité et son écriture déclamatoire, voire incantatoire, venue de son art de l'écriture dramatique ajoute à l'attrait de la quête de Wahhch Debch un effet sensiblement hypnotique. Fascinant, le chemin que suit le personnage et qui le mène à découvrir toujours un peu plus l'inhumanité de ses semblables prend encore une autre dimension avec sa rencontre d'un chien comme échappé des Enfers, compagnon de route aussi fidèle qu'effrayant pour ceux qui ont à le croiser ; ce qui donne lieu à des scènes aussi étranges qu'impressionnantes.
Cela donne au final un roman certes exigeant – bien plus en tout cas que l'un de ces thrillers prémâchés qui prennent en otage les tables des libraires – mais aussi terriblement marquant. de ceux que l'on n'abandonne pas après leur lecture et qui vous suivent longtemps.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          280
Un chef d'oeuvre ! Il y a parfois des mots qui s'imposent tellement ils sont appropriés. Anima fait une entrée fracassante dans la top liste de mes livres préférés.
Tous les éléments que j'aime trouver dans un livre sont présents. Tout d'abord un mode de narration originale. Je ne devoilerai pas ici lequel car c'est une bonne partie de l'intérêt de l'oeuvre. Et le découvrir à la lecture est un pur délice.
Mais ce qui est extraordinaire, c'est qu'une telle originalité ne se fasse pas au détriment de l'histoire mais au contraire la serve. En effet, le risque est de tomber dans l'exercice littéraire et de lasser le lecteur.
Ce n'est pas le cas ici, tout d'abord parce que l'histoire est forte, polymorphe, remplie de mystères et de suspense. Et puis aussi parce que l'auteur sait adapter au bon moment cette narration si particulière, à la fois pour conserver toute l'attention de son lecteur, mais également pour s'adapter au rythme de son récit.
Et quand à tout ce florilège d'atouts, vous ajoutez un style qui sait lui aussi s'adapter, entre phrases d'une force poétique extraordinaire, entouré de passages où la simplicité du propos sert l'action. Quand vous arrivez à distiller l'humour dans une histoire qui fait frissonner d'horreur mais aussi nous mettre face à notre condition d'homme, dans ce qu'elle a de plus détestable comme de plus beau.... Eh bien, vous obtenez un chef d'oeuvre, c'est aussi simple que ça !
Et quand j'apprends que l'auteur est avant tout un homme de théâtre, l'acteur en moi voit s'ouvrir de jolies perspectives...
Commenter  J’apprécie          273
Deuxième oeuvre de Wajdi Mouawad que je lis et même coup de coeur! On entre dans ce roman par une scène terrible, celle où Wahhch découvre le corps affreusement mutilé de sa femme. Il est en état de choc, plus que cela, il est comme aspiré dans les abîmes de l'enfer par la plaie béante qui a tué sa femme et l'enfant qu'elle portait.Il faut qu'il retrouve le meurtrier et c'est ce besoin essentiel qui va le tirer de la paralysie mortifère de cette vision . Cela pourrait faire penser simplement à un policier mais ce n'est pas la soif de vengeance qui anime Wahhch , c'est le besoin impérieux de voir le visage du meurtrier pour s'assurer que ce n'est pas lui l'assassin, car c'est une brèche dans sa mémoire qui vient de s'opérer. Dés lors nous sommes embarqués dans un voyage quasi initiatique même s'il s'ancre bien dans le réel et même une réalité des plus violentes. le voyage est aussi géographique, à travers l'Amérique, ses différences, ses vieux démons, ses paysages mais aussi ses différentes cultures dont l'amérindienne.Thème cher à l'auteur, ce roman interroge la notion d'identité, de l'ombre qui nous suit et qui peut parfois nous tuer. D'étapes en étapes nous accédons aux souvenirs, le voile se lève, les images du passé font lien peu à peu avec ce crime odieux qui inaugure le roman. Il faudra pour cela revivre les guerres,La Guerre, l'histoire de Wahhch (et de l'auteur) rejoint la grande Histoire. Ce roman parle d'humanité, celle qui est mise à mal et nous donne honte d'en faire partie.
Non seulement cette trame est d'une richesse incroyable mais W.Mouawad crée un roman d'une grande originalité par la forme de son récit. Les narrateurs sont des animaux. le premier, un chien qui assiste à la première scène,prévient le lecteur "j'ai su alors que cet homme avait lié il y a longtemps, et d'une manière par lui seul connue, son destin à celui des bêtes". Ces animaux se succèdent, chien,fourmis, boa, chat ,oiseaux... et c'est à travers leurs regards que nous observons ce qui se passe mais aussi que nous ressentons les émotions de Wahhch avec plus d'acuité que si c'était un homme qui observait car nous avons accès à toutes les perceptions animales: les odeurs qui trahissent la peur, les ondes qui transmettent l'émotion, les "émanations colorées que les corps des vivants produisent lorsqu'ils sont en proie à une violente émotion"...Cette succession s'arrête lorsque Wahhch rencontre Mason-Dixon Line un chien sauvage, son animal totem? C'est lui alors qui va nous accompagner jusqu'au bout du voyage, "au bout de la nuit".
L'auteur emploie plusieurs langues dans son récit, ceci parle certainement de l'auteur lui même, ses origines mais peut-être aussi cela vient-il rappeler l'universalité des émotions, de la souffrance, de nos pluri-identités. Je serais tentée d'en dire beaucoup plus encore sur ce roman par peur de ne pas en transmettre suffisamment la richesse mais c'est pour préserver le bonheur de la découverte des futurs lecteurs que je me censure! Je termine donc seulement par quelques mots sur l'écriture de W.Mouawad qui me touche énormément. Elle peut être lumineuse et nous entraîner dans les ténèbres, elle peut dégager une poésie vibrante comme nous clouer sur place par la violence d'une image, le rythme sait nous faire perdre le souffle ou au contraire nous accorder le temps d'une rencontre émouvante...Merci monsieur Mouawad pour votre générosité d'écriture et de coeur car il n'y a aucun doute sur le fait que votre plume trempe autant dans l'encre que dans votre sang.
Commenter  J’apprécie          263
"Anima" est un roman sombre et surtout violent. On y trouve des corps meurtris, du sang, beaucoup d'agressivité dans les actes. La lecture est un peu douloureuse au début mais très vite, l'histoire happe le lecteur et on ne peut s'empêcher de poursuivre tant l'envie d'en découdre est présente. Attention aux coeurs fragiles, ce livre est terriblement dur et il fait 500 pages.

Montréal, de nos jours.
En rentrant chez lui, Wahhch Debch découvre le corps de sa femme gisant dans une mare de sang au milieu du salon. Elle a été sauvagement assassinée. le crime est diabolique. L'enfant qu'elle portait n'a pas survécu aux coups des lames. L'enquête de police stagne. Malgré le choc, Wahhch part à la recherche du meurtrier. Sa première piste le conduit à Kahnawake, une réserve indienne au bord du fleuve Saint-Laurent. La police fédérale ne peut y entrer. C'est le début d'une chasse à l'homme. On connaît le nom de l'assassin, un certain Welson Wolf Rooney. Mais, dans la réserve autochtone, on ne voit rien, on entend rien, on ne dénonce personne. Il est impossible d'obtenir des informations. Wahhch ne se démonte pas. Il poursuit son chemin. Sa traque le conduit à traverser une bonne partie de l'Amérique du Nord.

La particularité de ce récit est qu'il est raconté par des animaux. Successivement des oiseaux, des chats, des chiens, un serpent ou encore des rongeurs croisent le chemin de Wahhch et décrivent ce qu'ils voient et entendent. Les bêtes évoquent également leurs ressentis, les odeurs, les pulsions et leurs réactions face aux événements. le lecteur est également un observateur, on suit le personnage central dans ses actes et ses attitudes, on va de découverte en découverte, on cherche à comprendre.
Le personnage de Wahhch est très intriguant. Il cherche le meurtrier mais pas la vengeance. Il veut voir son visage, comprendre. Qui est-il ? Pourquoi une telle bestialité dans l'assassinat ?
Progressivement, des bribes de souvenirs ressurgissent de son passé dont ceux entourant l'origine obscure de sa famille. le meurtre a réveillé en lui des images enfouies qu'il cherche à interpréter. Qui est-il vraiment ? D'où vient-il ? Quels étaient ses rapports avec son épouse ? On ne sait rien. Tout est centré sur le meurtre et la traque. le Québec, l'Illinois, le Montana, le Missouri ou encore le Kansas font partis des états que Wahhch va parcourir dans sa quête de la vérité. On le suit au jour le jour dans tout le pays à travers l'Amérique rurale.
Un roman percutant, qui chamboule, qui reste en tête même après l'avoir refermé tant la haine qui en ressort est féroce.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          250
Noir, tranchant, et froid comme l'obsidienne, brillant comme elle. Tel peut être qualifié ce roman portant ce nom latin qui signifie souffle ou âme, et qui a donné sa racine au mot « animal ». Plonger dans cette histoire, c'est vivre une expérience littéraire profondément singulière, frotter son âme aux noirceurs les plus infâmes de l'humanité, et pourtant y voir une infime lueur qui fait espérer autre chose. Cette lecture ne conviendra pas à tout le monde. Certaines pages versent dans l'horreur absolue, les plus effroyables cruautés humaines. Cependant, la démarche de l'auteur convainc de la nécessité de décrire l'indescriptible, car l'indescriptible est une réalité qui jaillit de la fiction.

Wahhch Debch est un homme anéanti par la douleur depuis qu'il a découvert le cadavre de sa femme assassinée, odieusement mutilée et souillée. Elle portait leur enfant. Mais Wahhch Debch n'éprouve aucun désir de vengeance, seulement l'impérieux besoin de voir le visage de celui qui a pu commettre pareil crime, pour se convaincre que ce visage n'est pas le sien. Il entame alors une périlleuse odyssée entre le Québec et les États-Unis, sur la piste du meurtrier de sa femme, un Indien d'une férocité sans mesure, qui se cache parmi les siens et pourtant ne craint rien ni personne. Cette quête fait resurgir en Wahhch les terribles souvenirs enfouis de sa petite enfance, lui l'enfant enterré vivant, l'enfant adopté, miraculeux survivant du massacre de Sabra et Chatila durant la Guerre du Liban.

L'originalité première de ce roman est qu'il est raconté à la première personne par une multitude de narrateurs, tous des animaux. Chaque chapitre porte le nom latin de l'animal qui assiste à la scène, et l'auteur démontre l'étendue de son habileté narrative en conférant à ces bêtes, insignifiantes, élégantes ou sauvages, des voix singulières au style marqué. Ce récit à la plume remarquable, teinté de spiritualité animiste, est une ode au regard et à l'innocence de ceux qui ne sont pas nous, un réquisitoire contre la terrible violence qui dévore les entrailles et la raison de l'Homme. Une lecture éprouvante qui creuse profondément sa trace.
Commenter  J’apprécie          232
Au Québec, un homme au nom imprononçable veut absolument retrouver le meurtrier de sa femme afin d'évacuer la folie qui le menace. S'ensuit une poursuite violente et implacable dans une réserve indienne sous les yeux imperturbables des animaux témoins de ces événements.
Envoûtant et singulier, voici ce qui caractérise Anima : à partir d'un meurtre abject, Wajdi Mouawad pour évoquer le coté noir des hommes, fait parler les bêtes témoins de leurs actes monstrueux.
Dans une langue magnifique qui dissèque le moindre brin d'herbe ou une fourmi transportant un grain égaré, une langue qui charrie la colère et la violence humaines, l'auteur livre ici un roman très puissant et original, dont s'abstiendront cependant les âmes sensibles... !
Les amis des animaux seront contents de voir leur sagesse reconnue au détriment de la folie des hommes !
Hypnotisant !


Commenter  J’apprécie          230
J'ai lu Forêts de cet auteur, une pièce de théâtre insolite. Quand j'ai vu que l'auteur, Wajdi Mouawad avait écrit un roman, j'ai tout de suite eu envie de le lire. Mais je ne m'attendais pas à une telle claque. Je n'avais aucune idée du sujet du livre en le commençant mais j'ai rapidement été prise par la particularité de la narration. Chaque chapitre est racontée par un animal qui raconte le désespoir de Wahhch et sa quête de vérité.
Un roman à tiroirs, des thèmes qui en appellent d'autres et une forme qui surprend. Plus on avance dans l'histoire, plus on prend conscience de la cruauté du meurtrier. Cependant, le mystère persiste… les pages se tournent toutes seules pour comprendre Wahhch, pour savoir qui il est. J'ai été très touchée par l'écriture de Wajdi Mouawad, la première partie m'a bercée par son rythme avec les différentes attitudes du protagoniste, la seconde m'a ensorcelée et la troisième m'a carrément écoeurée, bouleversée, comment de telles horreurs peuvent-elles exister ?
J'ai entendu parler de la Guerre au Liban, mais je n'avais jamais vraiment pensé que des hommes pouvaient être terrifiants à ce point. L'auteur est libanais et raconte l'histoire de son pays en se servant de divers éléments : la culture des Indiens Mohawks, les animaux, la nature… Wahhch se rapproche de l'animal, l'animal se rapproche de lui, Mouaawad confronte le monde des hommes et celui des animaux, qui est finalement le plus « animal » ? le plus « humain » ?
Un roman qui ne s'oublie pas.
Commenter  J’apprécie          210
Quel choc ce livre!
A la fin du premier chapitre, on se dit "mais qui raconte l'histoire? C'est étrange..."
Au second chapitre, on comprend qu'elle est racontée par des animaux, chien, mouche, oiseau, chat, araignée, qui regardent notre héros.
On se dit "quelle idée géniale, je n'ai jamais lu un livre comme ça avant. Mais est-ce que ça ne va pas s'user ce principe narratif?"

Alors, non, le principe ne s'use pas.
C'est un livre puissant, risqué, violent et dérangeant.
Jamais rien lu de tel avant, jamais rencontré d'ovni pareil à nouveau depuis.
Commenter  J’apprécie          205




Lecteurs (2815) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2883 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}