Citations sur Le combat d'hiver (106)
Il fallut se rendre à l’évidence : la résolution de Milos était irrévocable. La consoleuse et Helen lui préparèrent en silence un sac rempli de provisions et de vêtements chauds. Il était trois heures du matin quand ils quittèrent la petite maison.
À la fontaine, où leurs routes se séparaient, ils restèrent un instant face à face, désemparés, ne sachant comment se dire adieu. Puis, sans qu’on sache qui des deux avait fait le premier mouvement, ils s’avancèrent l’un vers l’autre, s’enlacèrent et s’étreignirent de toutes leurs forces. Ils s’embrassèrent les joues, la bouche, le front, les mains. Le froid les soudait l’un à l’autre.
– Je ne peux pas te quitter, pleura Helen… Je ne peux pas…
– Tu veux venir avec moi ? demanda Milos.
– Oui, je veux venir !
– Tune me reprocheras pas de t’avoir entraînée ?
– Jamais…
– Je ne sais pas où ça finira, cette affaire, tu t’en doutes…
– Je m’en fiche. Je viens.
– On ne se quitte plus alors ?
– On ne se quitte plus.
– Promis ?
– Promis.
" En chantant, tu as soufflé sur la braise, tu comprends ? Les gens vont sortir de leurs cachettes, et ils vont jeter sur le feu des brindilles, des branches. Ils vont en faire un brasier qui va devenir un incendie. "
Je trouvais ça tout naturel. Je ne savais pas que c'était le paradis. On découvre le paradis quand on le perd, et le nid quand on en tombe.
"Je ne peux pas te quitter, pleurait Helen, je ne peux pas.
- Tu veux venir avec moi ?, demanda Miles.
- Oui, je veux venir !
- Tu ne me reprocheras pas de t'avoir entraînée ?
- Jamais...
- Je ne sais pas où ça finira cette affaire, tu t'en doutes.
- Je m'en fiche, je viens.
- On ne se quitte plus alors ?
- On ne se quitte plus.
- Promis ?
- Promis."
Ce passage m'a émue car c'est une amitié qui est très forte. Tiffany C.
Tandis qu'elle avançait entre les lits, elle sentit la peur se dissiper un peu, comme si la solidarité et la compassion témoignées par tant de voix amies lui tissaient, par touches légères, un habit de courage.
Cette voix...L'espace d'une seconde, Catharina eut l'impression qu'elle allait pouvoir nommer cette femme, que cela allait jaillir de ses lèvres. Elle l'avait au bout de la langue, au bout du cœur. Mais dès que la porte se fut refermée, elle sut que le nom s'était enfui et qu'elle ne le retrouverait pas. Elle fit des rêves confus.
Helen sentit que les griffes du chagrin se desserraient un peu autour de son coeur. Elle sortit davantage, se surprit à rires aux facéties de Dora [...] Lentement, le goût de la vie lui revint, par touches légères, fragiles. Elle éprouvait le sentiment de briser la prison de son deuil comme la ville brisait celle de ses glaces.
Van Vlyck, bouche entrouverte, le regard halluciné, fixait la jeune fille, et on devinait que pour lui, le temps venait de s'abolir. Il avait sous les yeux la seule personne qu'il ait jamais aimée, celle pour qui il avait, sans hésitation, sacrifié le meilleur de sa vie, celle qu'il avait, pour finir, livrée aux Diables meurtriers. Elle se tenait devant lui, plus jeune et plus blonde que jamais, fascinante et immortelle. Il contempla dans les yeux bleus de cette fille son passé ravagé et son avenir obscur.
Elle adorait cet endroit hors du monde, où personne ne vous dérangeait jamais, où l'on pouvait lire et rêver paisiblement. Elle le comparait à un nid ou bien à un berceau, enfin, quelque part où il fait chaud et où personne ne vous voulait du mal.
Son chant, même sans qu'on en comprenne le sens, parlait à chacun et chacune de ce qui lui était le plus secret. Il faisait apparaître des visages aimés et disparus, ressentir des caresses anciennes dont on croyait avoir oublié la douceur.