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EAN : 9782923896489
458 pages
Marchand de feuilles (05/08/2015)
3.58/5   20 notes
Résumé :
Maxime Olivier Moutier utilise la culture, la littérature et l’art comme véhicule pour devenir un meilleur humain.
Alors que des escargots mal-aimés sèment la terreur dans les campagnes, que la grippe A (H1NI) et une apocalypse prédite par les Mayas menacent la survivance de l’humanité, l’alter ego de Moutier tient un journal. Il y raconte que la mononucléose lui fait imaginer des festins là où il n’y en a pas. Qu’il prend au milieu des sapins une fille au no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Chère lectrice, Cher lecteur,

Que pensez-vous d'un père de 3 enfants, psychanalyste, qui décide d'écrire son journal afin de devenir un meilleur homme grâce à l'art, la culture et la littérature? Par le biais de son journal qui se déroule de novembre 2008 à l'été 2011, le narrateur (Moutier) nous parle, entre autres, de sa mononucléose, de ses infidélités, de sa solitude, des escargots de sa fille, de la grippe A (H1N1), de ses professeurs à l'UQAM (Université du Québec à Montréal). Grâce à cet écrit, Moutier communique avec brio ce qui le stimule, l'art. L'art et ce journal deviennent son repaire, son refuge lui, étudiant de 37 ans, boulimique de connaissances, en pleine crise existentielle. Nous l'accompagnons dans ses belles lectures imposées par ses professeurs, nous sommes également partie prenante des dissertations qu'il rédige pour ses cours, nous le suivons dans ses visites des différents musées en Europe ou à Montréal et nous avons accès à ses commentaires, ses critiques des oeuvres d'art. La rédaction de ce journal permet à l'écrivain narrateur de décrocher un diplôme en histoire de l'art. le ton de Moutier s'avère sérieux, ironique, drôle et parfois mélancolique.

En premier lieu, j'ai particulièrement aimé cette prise de conscience de Moutier par rapport à sa vie, sa crise, sa quête existentielle, sa difficulté de vivre.


“J'ai trente-sept ans. Je tente une sorte de retour aux études, parce que la vie telle qu'elle est ne me stimule plus du tout. Je m'y ennuie. Et comme les voyages dans l'espace, sur une autre planète lointaine, sont hors de prix, je me rabats sur l'université. Je me demande si je fais bien. (p. 7)”

Grâce à ce retour aux études, au phénomène du savoir, tout au fil du temps, le narrateur en arrive à jeter un autre regard sur le monde et sur sa vie. Il réussit à s'affranchir de toutes béquilles pour s'assumer dans sa liberté. Il prend conscience de son désir d'enseigner. Ainsi, à la toute fin, il mentionne :


“Je désirerais de plus en plus enseigner au cégep. […] Des étudiants intéressés, et d'autres pas du tout, mais que j'aurais conduits de force dans des musées, et à qui j'aurais pu à mon tour présenter des diapositives et des documents PowerPoint, assis dans le noir. Pour leur expliquer que l'importance de l'art est indiscutable. […] J'aurais voulu avoir des étudiants pareils aux étudiants que l'on retrouve en ce moment sur le marché des étudiants. Bien de leur âge et capables d'en prendre. Ouverts à toutes les propositions et pas encore complètement aliénés au monde de demain. Capables d'encaisser et de comprendre ce qu'il y a d'extraordinaire chez Daniel Buren, Anish Kapoor ou Ron Mueck. Des fois que ce genre de vétilles arriveraient à leur communiquer l'envie de rester vivants. Même aux jours les plus noirs de leur vie future, quand ils n'auront peut-être fait que de mauvais choix. J'aurais fait là un travail presque aussi efficient que celui que se fait parfois dans un centre de crise. (p. 454-455)”

À défaut d'obtenir un poste de professeur au collégial, le narrateur Moutier pourra aider sa fille aînée à voler de ses propres ailes…

L'autre élément que j'ai beaucoup apprécié dans ce roman c'est l'émotion qu'il décrit par rapport à l'art à travers plusieurs courants comme la Renaissance, l'Antiquité, le postmodernisme, etc. Cette émotion peut guider l'être humain dans ses heures sombres, l'amener vers l'absolu, lui permettre de toucher à la beauté du monde, l'aider à comprendre le sens de la vie, le sauver d'une mort certaine. L'école ne nous enseigne pas à comprendre la vie. L'histoire de l'art pour le narrateur, oui. Trop d'émotions engendrées par l'observation des oeuvres d'art peuvent-elles tuées? Selon les recherches du narrateur, oui. Ainsi, il découvre le syndrome de Stendhal et il relève ceci concernant l'art :


“Celui-ci a le pouvoir de nous introduire à l'absolu. Rien de moins. D'élever des consciences et de faire perdre la raison. de faire vaciller le sens de la réalité. (p. 369)”

Je dois admettre que j'ai beaucoup aimé lire ce journal. Ce dernier possède tous les ingrédients pour me séduire… Je me suis retrouvée dans cette sensibilité en ce qui a trait à l'art et cette recherche de vérité. Je partage également le point de vue du narrateur par rapport à ce qu'il dit concernant ce manque de sérieux de nos contemporains en ce qui concerne cette quête niaise du bonheur.

Que dire de plus? Ce livre a été très bien reçu au Québec par les critiques littéraires. Vous pouvez consulter l'article «Multiples identités» paru dans le Devoir.

J'espère vous avoir donné le goût de lire ce Journal d'un étudiant en histoire de l'art… En tous les cas, il tombait à point dans ma vie, car je vais avoir la chance de me rendre en Italie en mai et d'aller m'exalter devant plusieurs oeuvres d'art.

Comme Moutier le dit si bien :


“Une chance que la beauté existe. Heureusement que l'art est partout.”

Qu'en pensez-vous?

Bien à vous,

Madame lit

Moutier, Maxime O. (2015). Journal d'un étudiant en histoire de l'art, Montréal, Éditions Marchand de feuilles, 2015, 457 p.

www.madamelit.wordpress.com

Lien : https://madamelit.wordpress...
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Maxime-Olivier, psychanalyste de 37 ans, est un amoureux de l'art, des arts, de ces objets créés par l'homme afin de provoquer chez ce dernier : plaisir, joie et parfois dégoût. Alors il n'oublie pas sa promesse et emmène son fils visiter Paris et ses musées, mais aussi Versailles et son château. Les oeuvres de Jeff Koons y sont exposées, Maxime-Olivier est subjugué, car il aime tout autant l'art contemporain que l'art classique. le narrateur n'est pas de ceux qui hiérarchisent l'art. La famille rentre heureuse au Canada d'un voyage plein d'émotions et de sensations, comme celles que connut en son temps Stendhal lors de son escale à Florence. C'est ainsi que commence le journal « intime » de Maxime-Olivier, c'est ainsi que le lecteur rentre dans le monde d'un passionné qui a décidé de changer de vie…

De plus, Maxime-Olivier, me semble-t-il, fait sa crise de la quarantaine. Aussi sa vie, en tant que psychanalyste, ne le satisfait plus, alors tout naturellement, Maxime-Olivier décide d'en changer. Sauf que reprendre ses études à presque 40 ans, alors que l'on a une vie bien rangée, n'est pas une décision facile. Pourtant Maxime-Olivier souhaite réaliser son rêve, étudier l'histoire de l'art et rien ne l'arrêtera… Pour ma part, j'ai toujours trouvé (très courageuses) ces personnes qui décident de tout remettre en question afin d'atteindre le but de leur vie. Réaliser et vivre ses rêves ! Même si la « vie étudiantine » n'est pas toujours de tout repos :

« Le temps passe. J'ai le sentiment de ne rien voir. J'emmagasine de l'information à grands coups de bulldozer. Comme un obèse morbide mange du gâteau. Pas le temps de digérer convenablement. Parce que pas le temps de catalyser la moindre réaction biochimique. Tout passe tout droit. »

Maxime-Olivier Moutier dans son journal d'un étudiant en histoire de l'art va nous parler de lui, de sa vie familiale, de son quotidien en tant qu'étudiant. Son livre est rédigé à la manière d'un journal intime. Les phrases sont simples, parfois un peu trop… On suit cependant avec intérêt les problèmes familiaux de Maxime-Olivier… le style de l'auteur est tour à tour mélancolique, violent, désabusé, émotif. L'état émotionnel du narrateur change comme changerait celui d'un étudiant se sentant dépassé et parfois abandonné. Maxime-Olivier nous parle de son fils, de ce qu'il espère pour celui-ci, de ses craintes. Aussi, le narrateur raconte ses journées en tant que nouvel étudiant en histoire de l'art, il parle de ses collègues, de ses professeurs, de ses appréhensions, de ses notes qu'il espérait meilleures et surtout de ses cours et de son rapport à l'art. En effet, pour Maxime-Olivier l'art n'est pas seulement une matière qu'il doit étudier pour obtenir son diplôme, mais c'est aussi et surtout une discipline qui permet de mieux appréhender le monde qui l'entoure, de mieux comprendre l'autre, de mieux vivre… Pour notre plus grand plaisir, aujourd'hui, l'art est partout, même si malheureusement il est aussi parfois, pour d'obscures raisons, caché, censuré, détruit.

C'est la partie que j'ai préférée dans ce livre, celle où il est question de l'art et des cours en histoire de l'art du narrateur. J'avais parfois le sentiment d'être dans la même classe que Maxime-Olivier, à apprendre avec lui. Je sais maintenant que je ne dois pas acheter l'édition de poche de l'histoire de l'art d'Ernst Hans Gombrich, je sais maintenant le rôle qu'a joué la papauté dans la promotion de la sculpture, je sais maintenant que de tout temps l'art a été combattu, je sais maintenant que l'art libère et emprisonne, je sais maintenant que…

Et vous, quel est votre rapport à l'art ? Que pensez-vous de l'art et de la censure ? En fin de compte, l'un peut-il aller sans l'autre ? Je serais d'avis que non, même si je le regrette… Qu'en pensez-vous ?
Lien : http://deslivresetdesfilms.c..
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À sa parution, Journal d'un étudiant en histoire de l'art avait reçu d'assez bonnes critiques pour que je prenne ce titre en note en vue d'une future lecture. J'ai attendu trop longtemps et m'en voilà ultimement récompensée. Maxime Olivier Moutier, psychanalyste de profession, écrivain, père de famille et dans ce récit, étudiant à temps partiel à l'Université du Québec à Montréal, a conçu ces chroniques autour de ses cours, de sa famille, de ses amours passagères et de ses questionnements sur le sens de la vie. Il n'est pas le premier à démontrer les bienfaits de l'art sur le genre humain, ceci est un fait indéniable, mais il nous dévoile des trucs étonnants et plutôt morbides sur l'exécution de certaines performances liées à l'art contemporain. Au-delà des faits historiques relatés, j'ai senti une sincérité évidente chez l'auteur et j'ai été touchée par ses réflexions sur la condition humaine.
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Par dommage, j'ai trouvé que l'exercice de ce journal est plus ou moins réussi. J'avais parfois l'impression de lire un cours en histoire de l'art avec des répétitions au sein même du livre. de plus, la présence de mention sur son processus dans le journal du type « il y a longtemps que je n'ai pas tenu ce journal» me semble superflu et ajoute des longueurs. Cependant, le livre a tout de même réussi à m'informer sur l'histoire de l'art et, surtout, sur l'histoire de l'art moderne et contemporaine. J'y ai découvert plusieurs artistes intéressants.
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critiques presse (1)
LeDevoir
24 août 2015
Maxime Olivier Moutier présente ses intérêts pour l’art dans un récit inspiré de moments réels et imaginés.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation

Je désirerais de plus en plus enseigner au cégep. […] Des étudiants intéressés, et d’autres pas du tout, mais que j’aurais conduits de force dans des musées, et à qui j’aurais pu à mon tour présenter des diapositives et des documents PowerPoint, assis dans le noir. Pour leur expliquer que l’importance de l’art est indiscutable. […] J’aurais voulu avoir des étudiants pareils aux étudiants que l’on retrouve en ce moment sur le marché des étudiants. Bien de leur âge et capables d’en prendre. Ouverts à toutes les propositions et pas encore complètement aliénés au monde de demain. Capables d’encaisser et de comprendre ce qu’il y a d’extraordinaire chez Daniel Buren, Anish Kapoor ou Ron Mueck. Des fois que ce genre de vétilles arriveraient à leur communiquer l’envie de rester vivants. Même aux jours les plus noirs de leur vie future, quand ils n’auront peut-être fait que de mauvais choix. J’aurais fait là un travail presque aussi efficient que celui que se fait parfois dans un centre de crise. (p. 454-455).
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Toujours Paris. Je suis renversé par les Nymphéas. Pourquoi tout à coup? Je n'ai jamais affectionné Monet, ni les impressionnistes. Ce n'est pas la première fois que je les vois, dans ces salles spécialement conçues pour eux à l'Orangerie. Mais là, je comprends. Avec l'art, la notion de temps compte pour beaucoup. Il y a des choses que l'on ne comprend pas, puis tout à coup, dix ans plus tard, vingt ans plus tard, nous frappent avec conviction.
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Faut-il des artistes et des penseurs pour nous faire voir ce que nous ne voyions pas jusque-là? Ce que nous nous refusions de voir au jour le jour, tout aveuglés et occupés que nous sommes à faire ce que nous avons à faire?
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Les Grecs ne perdaient pas leur temps. C'est moi qui le sais, grâce à mon expérience comme intervenant dans un des centres de crise du Grand Montréal. Moi qui sais d'une certaine façon de quoi souffrent à peu près nos contemporains, trop concentrés sur leur bonheur et la réalisation de soi, et trop peu enclins à lire les textes que nous ont laissés ces Grecs. Trop peu intéressés à aller chercher dans la littérature des réponses aux questions qui non seulement les tarabustent, mais les empêchent de vivre heureux. Ces questions, que d'autres, bien avant eux, se sont posées avec sérieux et gravité.
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J’ai trente-sept ans. Je tente une sorte de retour aux études, parce que la vie telle qu’elle est ne me stimule plus du tout. Je m’y ennuie. Et comme les voyages dans l’espace, sur une autre planète lointaine, sont hors de prix, je me rabats sur l’université. Je me demande si je fais bien. (p. 7)
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Videos de Maxime-Olivier Moutier (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxime-Olivier Moutier
L'écrivain Maxime Olivier Moutier reçoit Mathieu Arsenault, Gabriel Nadeau-Dubois et Emmanuel Carrère.
Les libraires en coulisses, une initiative de l?Association des libraires du Québec (ALQ) et de la coopérative des Librairies indépendantes du Québec (LIQ), ont présenté des rencontres passionnantes lors du Salon du livre de Montréal 2014 avec des écrivains, notamment Janette Bertrand, Michel Tremblay, Katherine Pancol, Gabriel Nadeau-Dubois et Emmanuel Carrère.
Réalisation et montage : Jessica Gélinas
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