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EAN : 9782377317806
160 pages
Sarbacane (03/11/2021)
3.68/5   57 notes
Résumé :
Dans la campagne drômoise, au sud du massif du Vercors, un jeune homme rend visite à son père qu'il n'a pas vu depuis longtemps. À quelques kilomètres du but, sa vieille 4L tombe en panne, il a juste le temps de rejoindre Le Claps, un petit village rural où un vacancier lui propose de le déposer en chemin. En s'engageant dans une petite route sinueuse à flanc de montagne, ils se retrouvent bientôt bloqués derrière un autocar. Et, au comble de malchance, ils se trouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Au départ, je me suis intéressée à Clapas, ce roman graphique de Isao Moutte, parce que l'action se déroule dans un lieu assez proche de mon domicile, le Diois. Cette région recouvre le sud du massif du Vercors et le nord de la Drôme provençale. Si Isao Moutte a choisi cette région, c'est qu'il la connaît bien. Enfant, il a effectué de nombreux séjours chez sa grand-mère qui habitait ici.
Mais bien vite la nature idyllique a fait place à l'horreur.
Un jeune homme, Louis, au volant de sa 4L se rend chez son père qu'il n'a pas vu depuis longtemps et alors qu'il n'en est plus qu'à une quinzaine de kilomètres et qu'il arrive au Claps, sa voiture tombe en panne. le Claps est un site qui se trouve au sud du village de Luc-en-Diois, dans le département de la Drôme. Ce nom vient de « clapas », en occitan, qui veut dire « tas de pierres ». Ce sont d'immenses rochers qui se sont détachés de la montagne, il y a 600 ans. « Les gens du coin ont cru que c'était un coup du diable… »
Louis réussit néanmoins à revenir à Luc-en-Diois. Hélas plus de garage au village et pas de réseau pour appeler son père. Par chance, un touriste lui propose alors de le prendre à bord de sa CX et de le déposer en chemin.
Les voilà donc partis sur une petite route sinueuse à flanc de montagne lorsqu'ils se retrouvent soudain bloqués derrière un autocar, celui-ci étant bloqué lui-même par un éboulement. La route étant trop étroite pour faire demi-tour, les trois passagers de l'autobus et le conducteur se joignent donc à Louis et au touriste pour rejoindre à pied la D112 qui va à Gap. Gontran, le touriste a de plus en plus mal aux pieds. Voilà qu'arrivés à un embranchement, un énorme pick-up surgit, et se voit obligé de s'arrêter. Les deux hommes à bord, des chasseurs, plutôt taciturnes acceptent de les embarquer, les faisant grimper dans la benne où se trouve la dépouille d'un sanglier. Plutôt que de les avancer vers Gap, comme promis, ils préfèrent les emmener d'abord, dans leur ferme isolée, l'urgence étant de dépecer la bête avant que les bactéries ne contaminent « la barbaque » !
Ils leur proposent même de manger, mais ils vont être alors témoins d'une altercation qui va soudain virer au drame. Plus question de les laisser repartir...
À partir de là, c'est un véritable thriller dans le style de « La délivrance » qui est offert au lecteur !
La rencontre de ces citadins de passage bloqués dans la région avec cette famille étrange de chasseurs, est une véritable plongée dans un monde de violence et nous entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine. La terreur insufflée par Maryse, la mère, notamment, est glaçante.
La confrontation de ce groupe de naufragés, sans réseau, à la sauvagerie de cette famille de dégénérés pleine de rancoeur et de haine se révèle comme un véritable piège avec un suspense maintenu jusqu'à la dernière page. Cette nature par ailleurs magnifique devient le théâtre de scènes d'horreur.
Isao Moutte sait admirablement faire monter la tension au cours de cette aventure rurale aux multiples rebonds, en plein maquis du Vercors. L'angoisse et les frissons accompagnent la lecture de ce thriller plus que flippant sans pour autant empêcher le lecteur d'espérer…
Difficile à celui-ci de ne pas penser qu'une telle aventure pourrait lui arriver…
Une colorisation monochrome d'ocre, de marron, de rouille et de brun foncé restitue parfaitement cette atmosphère boueuse et glauque tandis que les dessins représentant la forêt, les bois traduisent à merveille l'étouffement et l'enchevêtrement ressentis à la lecture de ce polar montagnard dans lequel quelques personnes vont tenter de survivre. J'ai apprécié aussi que les personnages soient très identifiables. Les dessins représentant le Claps appelé aussi Saut de la Drôme sont particulièrement bien réussis.
Plusieurs vignettes n'ont pas été sans me rappeler cette fameuse scène dans « Les bronzés font du ski » où, au cours d'une sortie en ski hors-piste, le groupe se perd avant d'être sauvé par des paysans de haute montagne, lesquels leur feront déguster nourriture et boisson artisanales et cette immémoriale fougne !
Une fois ce one-shot commencé, impossible de le laisser et une deuxième lecture s'impose même pour mieux en savourer toute l'intensité.
Reste à savoir ce que vont en penser ceux qui aiment se définir comme les régulateurs de la nature…
Quant à ceux qui seraient tentés de visiter la région, n'ayez aucune crainte, la convivialité et l'hospitalité sont de mise et les paysages enchanteurs ainsi que les innombrables randonnées possibles raviront les plus difficiles.
Glaçant mais efficace, Clapas, ce polar rural, ce roman noir, tout prêt pour faire un excellent film, m'a vraiment séduite et je remercie Babelio et les éditions Sarbacane pour ce superbe cadeau de Noël !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Clapas est le genre de polar assez glaçant qui nous présente les habitants d'un village de montagne reculé comme des assassins en puissance. Il ne vaut mieux pas tomber en panne au milieu de la montagne. Un groupe de gens en fera d'ailleurs l'amer expérience.

Cela me rappelle un peu les slashes movies des années 90 dans l'ambiance. Chacun semble y passer à son tour même ceux qu'on penserait invulnérable. Par ailleurs, les chasseurs et ces villageois isolés n'ont pas très bonne réputation. Un très bon point est cette tension palpable qui monte à chaque fois d'un cran.

J'ai bien aimé cette lecture qui m'a semblé assez dynamique. On ne s'ennuie pas au milieu de toutes ces péripéties sur près de 150 pages tout de même. A noter que cette BD un peu hybride a été réalisé par un auteur franco-japonais ce qui explique sans doute un mélange d'influence entre le manga et la BD européenne.

Sinon, pour le titre, c'est tiré du mot « claps » qui signifie tas de pierre en occitan. Il faut dire que ces fameux cailloux joueront un rôle non négligeable dans ce thriller campagnard.

Certains clameront que ce récit est une véritable tuerie. Oui mais au sens propre du terme ! le récit est cependant original et il m'a convaincu. Je recommande.
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Clapas est un thriller régional assez haletant. Cela se passe dans la Drôme, dans les montagnes. Une voiture et un bus se retrouvent coincés sur la route de montagne à cause des éboulements. Les occupants vont devoir continuer à pied pour rejoindre une autre route et trouver de l'aide. L'aide sur laquelle ils tomberont va se retourner contre eux. Et l'ambiance va alors évoluer en thriller angoissant.
Le graphisme est brut, plein de détails, traité en trichromie (mais imprimé en quadrichromie il me semble), un noir pour les traits, un ocre rouge et un ocre jaune en aplats. Il met en valeur les paysages de cette région. On s'y perd dans les forêts escarpées, comme les personnages, un labyrinthe de roches et d'arbres. Chacun d'entre eux à son histoire, on s'attache à certains, d'autres sont effrayants dans leur rudesse et leurs extrémités. Les caractères sont bien présentés, le rythme monte crescendo, j'étais happé par le récit.
J'ai aimé l'aspect régional mis en parallèle avec le genre thriller, je ne suis pas certain que cela fasse une bonne publicité pour ce coin de France, mais ce roman graphique est plutôt efficace et prenant.
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C'est lors du comité de lecture du 28 septembre que Michel, qui ne lit que des BD, nous a présenté celle-ci.
Ni connaissant pas encore grand-chose, je lui ai fait confiance et je l'ai réservée.
C'est une région que je connais bien pour y avoir fait de nombreuses incursions. Les paysages m'ont rappelé de nombreux souvenirs. Quant aux personnages, heureusement, je n'en ai pas rencontré de pareils à cette famille de chasseurs.
Une histoire qui m'a fait penser à "L'Auberge rouge" film de 1951 de Claude Autant-Lara avec Fernandel.
Je vous laisse deviner l'ambiance !
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Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Il est des hasards qui font parfois mal les choses. D'autres mettraient ça sur le compte du fameux effet papillon, une chose en entraînant une autre, et ainsi de suite jusqu'à ce que, d'un événement infime, l'on parvienne à quelque chose d'énorme, de monstrueux. Ainsi d'une banale panne mécanique, qui force un jeune homme, Louis, à rebrousser chemin pour demander de l'aide. de garagiste, il n'y a plus, et d'aide il n'y a point, alors Louis dort dans le petit hôtel local, en attendant de repartir le lendemain. le lendemain, entre le café et le croissant, Louis rencontre Gontran, un bon samaritain, qui se propose de le déposer à quelques kilomètres, puisque c'est là que va Louis, pour retrouver son père dans un cabanon perdu dans la forêt. La route, cependant, s'arrête brusquement : les fortes pluies ont provoqué des éboulis - un clapas, littéralement -, et au lieu de faire demi-tour, Louis, Gontran, ainsi que les passagers du bus qui les précédait décident de tenter l'aventure, droit devant. Sur la départementale, un pick-up s'arrête, les prend en stop, fait un détour par la ferme des propriétaires pour dépecer un sanglier. L'engrenage est enclenché.

La couverture, sans doute, annonce la couleur : un ciel sombre, un environnement rugueux entre roches à nu et forêt, et des personnages isolés qu'écrase une suite d'événements qu'ils ne maîtrisent pas. le récit d'Isao Moutte apparaît comme un thriller à la narration bien maîtrisée et efficacement rythmée. Après avoir planté le décor - géographique, avec cette Drôme provençale et dont les reliefs annoncent les Alpes - et présenté les personnages - centrés autour de Louis, apparaissent Alice, jeune femme qui pratique la randonnée en solo, Gontran, qui part pour un road-trip en Italie du Nord, le chauffeur du bus ainsi qu'un frère et une soeur qu'attendent des parents probablement inquiets -, l'auteur introduit un élément perturbateur - la mort imprévue de l'ancienne bru de la famille, assassinée par la matrone, Maryse - qui va placer les sympathiques naufragés de la route sur la liste des témoins gênants à éliminer. Planche après planche, l'ambiance épaissit, inquiète, et l'apparente hospitalité de cette femme, avec laquelle vit ses trois grands enfants, ne fait pas illusion. S'il est très vite acquis que tous ne s'en sortiront pas vivants, la question se pose de savoir si l'un d'entre eux y parviendra. D'autant que, dans le tourbillon des événements, ceux qui parviennent à prendre la fuite retournent, hélas, à leur point de départ, dans les griffes de ce monstre à quatre têtes.

Pour réussir son premier récit, Isao Moutte use d'ingrédients certes classiques, mais avec une certaine maîtrise. le cadre rural, par exemple, cette région semi montagneuse, concourt à la sensation d'isolement physique, que ne vient pas contredire la fête de village dans laquelle se regroupe une société fermée, hostile par nature aux étrangers. Dans cet isolement, et comme dans une poupée gigogne, la ferme de Maryse ressemble à un lieu de perdition : géographique, bien-sûr, et morale. le fait que les personnages, malgré eux, y reviennent, donnent un caractère inéluctable à la fin qui leur est promise. Enfin, les personnages cibles, traquées comme des bêtes sauvages par Maryse et ses enfants, sont aisément identifiables comme des personnes lambda ; rien de ce qui leur arrive ne leur est familier, et leurs réactions ne sont dictées que par l'instinct de survie.

Clapas est donc un bon thriller. Son découpage et sa mise en scène particulièrement cinématographiques, ainsi qu'un dessin détaillé et expressif, finissent d'embarquer le lecteur dans un moment dont il est difficile de se détacher avant d'en connaître la fin. Mais, bande-dessinée d'action et de suspense, Clapas manque peut-être un peu de profondeur, d'un thème sous-jacent qu'un tel récit aurait pu traiter. de certains personnages, somme toute sympathiques, qui disparaissent assez vite, on ne retient presque rien. de la même façon, les dialogues visant à expliquer les raisons du ressentiment de Maryse et de ses fils pour l'ancienne bru paraissent quelque peu forcés, et perturbent le réalisme de la scène. Enfin, certaines attitudes, si elles sont justifiées d'un point de vue de la narration - par exemple, le revirement final d'un des personnages -, suscitent une moue interrogative. le plaisir n'est pourtant pas feint de lire cette bande-dessinée comme on voit un film : en se laissant guider, en se laissant effrayer.
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critiques presse (2)
BDGest
17 janvier 2022
Sans fioriture, mais efficace Clapas confirme la prédilection d’Isao Moutte pour le thriller atypique.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
09 janvier 2022
Thriller irréprochable dans son tempo et sa coloration, Clapas semble refermer un clapet lourd et fort sur son lecteur, faisant de lui un roman graphique juste et addictif.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Tenez, vous connaissez l’histoire de cet endroit ? Le claps, le nom vient de « clapas », c’est de l’occitan, ça veut dire quelque chose comme « tas de pierres ».
Dans le genre tas de pierres, ce sont de sacrés cailloux, hein ! Ils se sont détachés de leur montagne, il y a 600 ans. Les gens du coin ont cru que c’était un coup du diable…
c’est que je potasse toujours mon Michelin avant de partir à l’aventure, hi, hi !!
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- Un téléphone ? Pour quoi faire ?
- Je dois absolument appeler…
- Ah, vous les jeunes, vous n’avez que ce mot à la bouche. Ça me rappelle ma fille, tiens. Dès qu’elle n’a plus de batterie, c’est la fin du monde ! Faut… Faut vivre un peu dans la réalité, mon petit…
Commenter  J’apprécie          230
Une BD éfficace qui klaxonne !
Un drame rural impossible à lâcher.
Des éboulements empêchent toute circulation. Alors, ils marchent,puis font du stop et sont enfin embarqués par des chasseurs .Ils partagent la benne du 4×4 avec un sanglier raide mort...

Les chasseurs s'arrêtent chez eux pour vider la bête. Là, ils sont accueillis par Maryse, sorte de Ma Dalton qui dirige d'une pogne de fer ses 3 fils.
Bienvenus en Enfer!!

l'illustration très élégante joue avec les ocres ... On pense à "Délivrance", à "Cul de sac."..On est dans l'ambiance. .
Une réussite
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- On va devoir passer par chez nous. Le sanglier, là, faut qu’on le dépèce fissa, sinon les bactéries des viscères vont contaminer la barbaque.
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- Allez, moi je vous laisse, demain c’est partie de chasse en solo. Lever à l’aube, comme les vrais hommes.
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Videos de Isao Moutte (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isao Moutte
A l'occasion de la 51e édition du Festival d'Angoulême, Isao Moutte vous présente son ouvrage "Les évaporés" aux éditions Sarbacane.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2897970/isao-moutte-les-evapores
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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