Journal, tome 2 : Les années d'exil 1949-1967

Après le 1e tome du journal qui abordait la 2e guerre mondiale et l'arrivée au pouvoir des communistes poussant Sandor Marai à l'exil, nous voici donc en Italie. Cette terre d'accueil constitue la meilleure part de la vie de l'écrivain hors de sa patrie. Il est en effet ébloui par la baie de Naples, la mythologie, car il mêle sa vie à ses lectures dont le journal tient le compte. La curiosité de l'auteur est insatiable: il lit en allemand et en anglais. À côté de sa vie intellectuelle, il ne nous cache rien de ses difficultés quotidiennes, de l'argent qui manque, des éditeurs voleurs comme il le dit lui même. Cette situation précaire l'incite à partir aux USA où il connaît une relative aisance. Il faut lire son journal auquel il apportait un soin jaloux pour découvrir l'épaisseur d'un écrivain aux prises avec l'histoire.

Le deuxième tome du journal de Sandor Marai est une expérience de lecture forte. Certains passages du journal résonnent particulièrement avec ce que connait aujourd'hui une personne qui quitte son pays pour émigrer, particulièrement la rencontre avec une "nouvelle" langue, une autre langue.
La rencontre avec l'italien puis l'anglais est passionnante, c'est une lutte dont Sandor Marai dit les difficultés, les avancées.

Lire le deuxième tome du journal c'est aussi recevoir le cadeau des livres lus par Sandor Marai, au fil des années; invitation à lire à notre tour des auteurs comme Gyula Krúdy, Asszonyságok díja (1920)
Le Prix des dames, traduit par Ibolya Virag et Jean-Pierre Thibaudat.