Un mois aux côtés de
John Muir dans la Sierra, un mois à suivre son regard vers les cimes et le ciel, un mois à écouter les bruits du monde animal, cristallins ou menaçants, un mois à vivre au tempo d'une nature que le naturaliste admire et qui lui est indispensable.
S'il contemple la nuée, c'est pour nous détailler l'apparence labile des nuages et les messages qu'ils transportent. S'il se tait pour écouter tel oiseau, c'est pour en révéler le nom et décrire la silhouette colorée comme, quelques pages plus loin, il nous fait visiter tel un guide assermenté le terrier de tel ou tel mammifère, s'extasiant sur la hardiesse et l'ingéniosité de ces bâtisseurs. Il dépeint également ce chemin parcouru au milieu du troupeau de "sauterelles en sabots", ce chemin modelé et dessiné par les paysages, qui dévoile les variations de cet univers qui l'environne. Inlassablement, il parle de cette végétation, s'extasiant là sur la pureté d'une corolle ou ailleurs sur la brillance d'une feuille, ou encore sur la majesté des différentes essences d'arbres.
C'est passionnant à lire, écrit sous forme de journal, celui d'un homme pour qui la nature serait demeure dont le toit serait, à n'en pas douter, pas moins que la voûte céleste elle-même.
Quand on referme ce petit livre, on sourit, sachant qu'il ne représente que les deux premiers chapitres de cet autre "
Un été dans la Sierra", et persuadé ainsi que le bonheur de lecture va se prolonger.
A noter une préface de
Brice Matthieussent, invitant pour compléter cette rencontre pleine d'enchantement, la présence de
Gary Snyder...
"
John Muir - Planète Terre - Univers"*
* Mots inscrits comme une adresse postale sur la couverture d'un carnet de notes à l'origine de "Quinze cents kilomètres à pied à travers l'Amérique."