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Béatrice Vierne (Traducteur)
EAN : 9782842300289
230 pages
Hoëbeke (30/04/1997)
3.78/5   78 notes
Résumé :
Engagé pour accompagner une transhumance vers la Yosemite Valley, aux États-Unis, en été 1869, John Muir note tout ce qu'il voit, vagabonde, s'enivre de la vie au grand air, de la liberté merveilleuse des campements. Plus la nature devient sauvage, plus il est envahi, submergé, bouleversé par la beauté du monde.
Un été dans la Sierra a un ton, un rythme proprement unique, le charme inimitable des premières fois: cette découverte, qu'il nous fait partager, d'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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John Muir nous compte son été dans la Sierra Nevada, en1869, sous forme d'un journal nous présentant ses découvertes et sensations au jour le jour. Il découvre la Yosemite Valley en conduisant en transhumance un troupeau de moutons, seuls animaux ne trouvant guère grâce à ses yeux.
Après un petit bulletin météo et une description poétique des nuages, John Muir, émerveillé et charmé par la beauté de tout ce qui l'entoure, décrit les plantes, les arbres, les animaux, les rochers, les cascades et les montagnes observés avec richesse de détails et enthousiasme. Il est en communion et vibre pour cette Nature sous toutes ses formes, pour lui l'oeuvre magnifique de Dieu.
Par contre, il ne perçoit pas les Indiens positivement et les qualifient souvent d'êtres sales.
Ce livre nous invite à l'observation de la Nature, à retrouver notre émerveillement devant elle, à ressentir le lien nécessaire avec elle pour notre équilibre et à la respecter.
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Voilà une bonne surprise! Un texte de référence pour bon nombre de naturalistes contemporains, datant de 1869, sans difficulté de langue (si on ne compte pas les noms d'espèces animales, végétales et minérales en latin) et d'un enthousiasme contagieux. On ne peut qu'apprécier l'émerveillement de Muir devant la créativité de la Nature, devant l'incroyable variété des paysages de la Sierra Nevada qu'il nomme joliment Range of Light, et sa capacité à conter les mésaventures de moutons et de leurs traversées de ruisseaux ou encore les frasques d'une sauterelle ou des taquineries d'un tamia (genre Tic & Tac de Disney) envers Carlo, le St Bernard prêté pour l'occasion de l'excursion.
Une randonnée passionnante, par moment hilarante et visualisable grâce à la prose de Muir mais aussi la technologie! Merci aux logiciels maps et earth d'un géant qu'on n'a pas besoin de nommer. Entre ruisseaux, canyons, cimes, clairières, cratères... oui, je me suis régalée et j'ai ralenti ma lecture avec grand plaisir pour essayer de deviner sur des cartes chaque étape de l'été de John Muir. Et c'est sans parler des descriptions des paysages du ciel qui sont fines et poétiques.
On peut également découvrir le témoignage de Muir face au tourisme qui se développe, plein de moquerie face à ces gens qui semblent bien peu dans leur élément, et qui sait bien rire de lui-même au milieu d'un troupeau de moutons, tout aussi déplacés dans la région sauvage.
Quelques anecdotes croustillantes, notamment une description de pantalon de berger, une rencontre avec un ours, et une famine de pain dramatique et dramatisée à souhait!

Et pour ce qui est de la petite parenthèse du début de ma critique, pas de problème avec les mots scientifiques: oui, il y en a des tonnes. Mais à moins qu'ils ne se répètent sans l'accompagnement de leur description initiale ou leur nom plus communément usité, pas vraiment besoin de chercher dans une encyclopédie... sauf si vous êtes aussi nerdy que moi et que ça vous permet de vous rendre compte que vous connaissez en fait pas mal de bestioles et plantes, et que vous en avez actuellement une ou deux en fleur dans le jardin en ce moment. Et puis je rallonge ma liste de mots techniques en anglais. de mots qui ne servent pas à grand chose en dehors du thème mais qui sont tout de même précieux.

Conclusion? Mr Muir m'a fait découvrir une région qui fait rêver et qui m'éloigne un peu de mes écrivains du nord ouest ou du midwest et du coup, quelques autres de ses récits se sont rajoutés à ma liste de lecture, notamment un sur l'Alaska.
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En 1869, John Muir accompagne la transhumance d'un troupeau de moutons vers la haute vallée de Yosemite. Quittant la fournaise des maquis de chaparral qui tapissent la vallée centrale de Californie, on s'élève progressivement vers les splendeurs de la Sierra Nevada. Là haut, c'est l'émerveillement. John Muir profite de ses longs moments de farniente - son job est de surveiller le berger qui s'occupe des 2000 têtes de mouton - pour décrire, dessiner, mesurer toutes les espèces de végétaux, d'animaux et de roches qui composent le parc de Yosemite. Pendant 3 mois, il s'abreuve de nuages, de séquoias géants et de sapins argentés, observe tout ce qui rampe, marche, saute et vole, se passionne pour ces vallées rabotées par les glaciers, ces dômes de granit sculptés par l'érosion. Ses descriptions pleines de lyrisme disent son bonheur d'être vivant dans ce vaste temple de la Nature. Les anecdotes ne sont pas légion : quelques attaques de plantigrades contre les moutons, quelques rencontres avec les Indiens. Mais les hommes ne sont pas le centre d'intérêt de Muir. C'est la Nature, qu'il voit comme un chef-d'oeuvre d'origine divine.
Si John Muir admire toutes les espèces sauvages, écureuils, marmottes, oiseaux de toutes sortes qui peuplent les forêts et les prairies de Yosemite, il a moins de tendresse pour les moutons, ces sauterelles laineuses, inventées moins par Dieu que par les hommes et qui, si leur nombre devait augmenter, détruiraient ces forêts et les prairies de lys. C'est grâce à lui que le parc de Yosemite sera créé en 1890. La vallée voisine de Hetch Hetchy, inondée par un barrage, n'aura pas cette chance.
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Partir ? Il suffit de jeter un peu de pain et une poignée de thé dans un sac et d'enjamber la barrière" aimait à répéter l'auteur de ce fabuleux classique.
Voici la bible de tous les randonneurs, de ceux qui aiment une nature vierge et sauvage, et de ceux qui rêvent encore à la liberté. Ecrit par un Ecossais fou d'Amérique, un aimable vagabond pour qui la vie en société représentait un lourd fardeau, ce merveilleux récit est une ode à la nature, aux montagnes, aux bêtes, aux fleurs, et à tout ce qui vit et respire sur cette planète, loin des hommes. Sous la plume respectueuse, émerveillée et passionnée de Muir, nous partons, le 3 juin 1869, à la découverte de Yosemite et de ses sublimes paysages, qui deviendra grâce à lui le premier parc national américain. Loin d'être un récit d'exploration banal, c'est un véritable poème, un chant d'amour dédié à ces imenses espaces qu'on ne semble trouver qu'en Amérique, et une découverte de soi également. Muir, bien que né en Ecosse, affirmait volontiers que sa renaissance avait eu lieu dans la Yosemite Valley, où la beauté du monde lui fut révélée et lui inspira parmi les plus belles lignes jamais écrites par un écrivain. Autre miracle là encore, lorsqu'on sait que Muir débarqua à l'université de Wisconsin, à 22 ans, presque totalement inculte ! Et cependant, il devint un naturaliste fort célèbre, et prisé par la classe intellectuelle de son époque, possédant un savoir étendu en botanique, en entomologie, en zoologie...
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Hymne glorieux à la nature composé par un écossais devenu amoureux de la Yosemite Valley. Ce livre somptueux pour tous les marcheurs qui aiment les arbres, les rivières, les fleurs, les prairies, les cascades les ravira. L'auteur énumère une infinité d'espèces de pins et sapins : pin sabine, pin à sucre, douglas, pin jaune, pin argenté et bien d'autres. Malgré ces énumérations, il ne lasse pas et donne envie de découvrir encore. ll prend le temps d'observer et nous de lire : plusieurs pages pour analyser le comportement des écureuils et des ours. Chaque jour, une courte analyse du ciel, avec la forme des nuages qu'il compare à de nouvelles montagnes, immenses et sans cesse renouvelées. La compagnie de son chien est aussi commentée et même les moutons qu'il accompagne, sans affinité particulière, font l'objet de ses descriptions. C'est bien sûr un livre très descriptif qui n'ennuie jamais et suggère toujours de nouvelles découvertes. John Muir, un magicien de la grande Nature.
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
De bonne heure, par un beau matin du milieu de l’été indien, alors que les prairies glaciaires craquetaient encore de cristaux de givre, je partis du pied du mont Lyell pour la vallée de Yosemite, afin de reconstituer mes réserves de pain et de thé. J’avais passé l’été, comme bien des précédents, à explorer les glaciers qui sont à la source des fleuves San Joaquin, Tuolumne, Merced et Owens, à mesurer et étudier leur direction, leurs mouvements, leurs crevasses, moraines, etc., et le rôle qu’ils avaient joué, au cours de la période de leur plus grande extension, depuis la création et le développement des paysages alpins de ce merveilleux pays. L’époque propice à ce genre de travail était presque achevée pour cette année-là et je me régalais d’avance de l’hiver qui venait avec ses prodigieux orages, où je serais bloqué bien au chaud par la neige dans ma cabane de Yosemite, avec une bonne provision de pain et de livres; une pointe de regret me vint pourtant lorsque je me dis que, peut-être, je ne reverrais plus avant l’été prochain cette région bien-aimée, hormis de loin, des hauteurs proches des murailles de Yosemite.
Pour les artistes, peu d’endroits de la Grande Sierra sont, strictement parlant, pittoresques. L’ensemble de la chaîne forme un seul grand tableau, qu’il est difficile de diviser en panneaux plus petits – bien différente, de ce point de vue, des montagnes plus anciennes et, pourrait-on dire, plus matures de la chaîne côtière. Tous les paysages de la Grande Sierra, nous l’avons vu, ont connu une nouvelle naissance et ont été remodelés de la base au sommet par les déferlements de glace du dernier âge glaciaire. Mais tous ces nouveaux paysages n’ont pas vu le jour simultanément : certains des plus élevés, où la glace a duré plus longtemps, ont des dizaines de siècle de moins que ceux des régions inférieures, plus chaudes. En général, plus les paysages de montagne sont jeunes – par rapport à l’époque où ils ont émergés des glaces de l’ère glaciaire j’entends –, moins on peut les décomposer en éléments artistiques capables de donner des tableaux chaleureux, aimables et sympathiques, et renfermant une humanité respectable.

Ici pourtant, sur le haut bassin du Tuolumne, se trouve un groupe de pics sauvages, sur lesquels un géologue pourrait dire que le soleil vient à peine de commencer à briller, mais qui est néanmoins hautement pittoresque, et, dans ses grandes lignes, si régulier, si bien équilibré, qu’il en apparaît presque conventionnel – un groupe de pitons noirs couverts de neige, avec, parquant sa base, des mamelons de granit gris bordés de pins, le tout dressé librement vers le ciel, au fond d’une vallée superbes, dont les imposantes murailles s’avancent en biseau des deux côtés pour embrasser l’ensemble sans renfermer le moindre élément étranger. L’avant-plan flamboyait des couleurs de l’automne, marron, violet et or, enrichies encore par le clair soleil, contrastant violemment avec le bleu profond du ciel comme avec le noir, le gris, le blanc pur, spirituel, des roches et des glaciers. Vers le bas, à travers la brume, on pouvait voir le jeune Tuolumne jaillir de ses fontaines cristallines, tantôt étalé en calmes vitreux comme s’il retournait à l’état de glace, tantôt bondissant en blanches cascades pour se changer en neige; se glisser à droite et à gauche entre des éminences de granite, puis traverser le fond plat et herbeux de la vallée en divaguant rêveusement d’un côté à l’autre avec des mouvements calmes et solennels, près des saules et des laîches qui s’y baigner les pieds et autour de bosquets de pins effilés. Et tout au long de ce cours si varié, parfois rapide et parfois lent, on l’entendait chanter à pleine ou à mi-voix, remplissant constamment le paysage d’une animation spirituelle et manifestant constamment à travers chacun de ses mouvements, chacune de ses intonations, la grandeur de ses origines.

Poursuivant mon chemin solitaire vers le bas de la vallée je me retournais constamment pour contempler ce somptueux tableau, en élevant les bras afin de l’enfermer comme dans un cadre. Après des siècles de développement dans le noir, sous les glaciers, après avoir connu le grand soleil et les tempêtes, il semblait être prêt et attendre l’artiste élu, comme le blé mûr attend le moissonneur. Que j’aurais aimé pouvoir emporter couleur et pinceaux durant mes voyages et apprendre à peindre ! En attendant, il me fallait me contenter de photographies dans ma tête et de croquis dans mon carnet. Lorsque j’eus contourné un promontoire à pic formant saillie sur la muraille occidentale de la vallée, les sommets disparurent et je pressai le pas à travers les prairies gelées, le long de la ligne de partage entre les eaux de la Merced et du Tuolumne, puis au sein des forêts qui recouvrent les pentes de Cloud’s Rest, arrivant au Yosemite au bon moment – car pour moi, c’est toujours le moment. Curieusement, parmi les premières personnes que j’y rencontrai, se trouvaient deux artistes, qui, munis de lettres de recommandation, attendaient mon retour. Ils me demandèrent si, au cours de mes explorations dans les montagnes environnantes, je n’avais pas trouvé un paysage qui se prêtât à une peinture de grande dimension – sur quoi je me mis à décrire celui qui venait justement de susciter mon admiration. Au fur et à mesure que je donnais plus de détails, je vis leur visage s’illuminer, si bien que je m’offris pour les guider et qu’ils me dirent que, près ou loin, ils me suivraient avec joie si je pouvais prendre le temps de les conduire.
Comme des orages pouvaient à tout instant venir à éclater dans le beau temps, ensevelissant les couleurs sous la neige et coupant la retraite des artistes, je leur conseillai de se préparer séance tenante.
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.
Nous sommes dans la montagne,
et la montagne est en nous,
dans chacun de nos nerfs,
pénétrant par chacun de nos pores
et alors ,
notre corps devient transparent comme du verre à la beauté qui l'environne,
comme s'il en était devenu une partie,
vibrant avec l'air et les arbres,
les courants et les rochers,
dans les vagues du soleil.
Une partie de la nature.
[...] immortelle [...]
un autre moi .
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Ah, ces journées de montagne, amples, calmes, infinies, qui vous incitent en même temps au travail et au repos! Des journées à la lumière desquelles tout paraît également divin, ouvrant un millier de fenêtres pour nous laisser voir Dieu. Si las soit-il, jamais plus celui qui a joui des bienfaits d'une journée de montagne ne devrait faiblir en chemin; quel que soit son sort, qu'il connaisse une vie longue ou brève, agitée ou paisible, il est riche à tout jamais.
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Le vent nocturne raconte les merveilles des hautes montagnes, leurs fontaines et leurs jardins enneigés, leurs forêts et leurs bosquets ; leur topographie elle-même est inscrite dans leurs accents .
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Aussi longtemps que je vivrai, j’entendrai les chutes d’eau, le chant des oiseaux et du vent, j’apprendrai le langage des roches, le grondement des orages et des avalanches et je resterai aussi près que possible du cœur du monde.
Et qu’importe la faim, le froid, les travaux difficiles, la pauvreté !
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Vidéo de John Muir
Pour lui, un homme sans contact avec la nature, n'est rien du tout. Tout au long de sa vie, le scientifique et aventurier John Muir s'attachera à préserver les parcs nationaux américains. Il réussira même à convaincre le président Theodore Roosevelt de le soutenir dans son engagement.
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