Un livre intéressant de Mumford, comme la majorité de ses ouvrages, sur les Arts américains de l'après-guerre de sécession malheureusement gâché, dans sa version française, par une traduction maladroite et des fautes d'orthographe assez grossières. Dommage, Mumford méritait mieux que ça. Copie à revoir pour amélioration.
Commenter  J’apprécie         10
En regardant en arrière sur les cent dernières années à l’époque où il n’y avait qu’un architecte professionnel pour l’ensemble du pays, en caricaturant quelque peu, le nombre d’architectes avait beau augmenter, celui des bâtiments satisfaisants proportionnellement diminuait. La généralisation peut être trompeuse, mais les faits étaient incontestables. L’architecture, au plus bas niveau depuis les années vingt, avait, en 1860, touché le fond. Avant chaque nouvelle manifestation de la société industrielle dans les villes et les bâtiments, le mot « laid » se révélait incontournable.
Avant la guerre de Sécession, personne n’était apparu pouvant faire face aux problèmes de la construction dans l’esprit avec lequel Walt Whitman les affrontait dans l’expression poétique. Il y avait beaucoup d’échanges au sujet d’une architecture appropriée à la société industrielle, beaucoup de gens pensaient que le fer et le verre étaient les matériaux de l’avenir, mais il était presque inutile de chercher parmi les architectes du moment le leadership dans de telles expériences, ils avaient même oublié l’utilisation de la pierre ou de la brique en toute confiance et habileté.
Le téléphone, la lumière électrique, le phonographe, l’appareil photo amélioré, le moteur à essence, la machine à écrire, appartenaient tous au moment de leur création, si ce n’est pas dans leur plein développement, aux Brown Decades : Ils avaient quelque chose de la fascination profonde que la bouteille de Leyden avaient eu un siècle plus tôt : c’étaient des merveilles de la nature, avant qu’ils ne deviennent des outils.
Lorsque la guerre de Sécession éclata, l’architecture en Amérique était au plus bas. Ordre, adaptabilité, beauté, proportion, termes inappropriés : la construction semblait alors submergée par un fatras de bricolage, d’archaïsmes fastidieux et de faux romantisme qui la caractérisaient.
Modern technology, Autocracy and Democratic Technics - Lewis Mumford 1972