Rentrée littéraire septembre 2008
Il serait peut-être temps pour moi de découvrir cet auteur... Aucun souvenir de l'avoir déjà lu.
Quant à la littérature canadienne, me semble pas non plus l'avoir abordée... grande honte !
Et comme il faut bien commencer un jour, autant débuter par cet auteur... candidate au nobel
Carla vit dans un mobile home avec Clark.
Ils ont monté un petit centre équestre.
Un soir, pour casser la routine et s'amuser un peu, elle a raconté à Clark que M. Jamieson, le voisin, lui demandait des faveurs sexuelles.
À la mort du vieil homme, Clark veut faire chanter sa veuve. Carla n'ose pas avouer son mensonge.
Il pleut à longueur de journée et les cours d'équitation sont déserts. Et puis sa chèvre préférée, Flora, a disparu.
Lassée de tout, Carla s'enfuit.
La fille de Juliet, Penelope, est partie vivre dans un "Centre d'équilibre spirituel".
Au début, elle donnait signe de vie en envoyant des cartes d'anniversaires impersonnelles. Puis plus rien.
Des années après, Juliet apprend par hasard que Penelope est vivante et qu'elle a cinq enfants. Elle n'en sait pas plus. Ne réclame ni détail ni indice.
"Elle continue d'espérer un mot de Penelope, mais sans aucun acharnement. Elle espère comme les gens espèrent sans se faire d'illusion des aubaines imméritées, des rémissions spontanées, des choses comme ça.
"Huit
nouvelles. Huit variations autour de l'amour et du destin.
Dans un style souvent comparé à
Tchekhov ou à
Raymond Carver,
Alice Munro explore les relations entre les êtres et ces moments de l'existence où une révélation, une rencontre, font tout vaciller.
Des années 20 à nos jours, ses héroïnes cherchent à échapper à une vie aliénante, à un passé trop lourd ou au couperet du temps qui passe.
Munro excelle dans ces portraits de femmes en quête d'ailleurs.
Des femmes modestes, ni des modèles ni des héroïnes mais des soeurs, des voisines d'Outre-Atlantique, des passantes imparfaites, avec leurs compromis et leurs échappée-belles.
Plongées dans le hasard, elles l'organisent pour se faire croire qu'elles le maîtrisent. Elles ne prétendent même pas être lucides, et cette authenticité nous donne envie de nous asseoir à côté d'elles et d'essayer de les comprendre.
Toutes décident à un moment ou un autre de s'en aller.
Dans Pouvoirs, qui clôt ce recueil,
Alice Munro nous manipule avec brio, passant d'un narrateur à l'autre, changeant de points de vue, de chronologie, de perspectives.
Nous perdons pied, car qui est réellement cette femme ?
Nous la découvrons à coeur avant de la perdre tout à fait. Nous savons des choses que nous oublions par la suite. Nous croyons être près d'elle alors qu'elle s'éloigne.
Elle est une fugitive, dans une vie qui s'échappe d'elle.
Le temps délite les choses et l'emmène« doucement, inexorablement, loin de ce qui commence à se désagréger derrière elle, se désagréger et s'assombrir tendrement pour se résoudre en une apparence de suie, une douceur de cendres ».
sources :
http://www.rue-des-livres.com/livre/2879295645/
fugitives.html
http://culturofil.net/2008/08/23/
fugitives-de-alice-munro/