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EAN : 9782757833698
360 pages
Points (25/04/2013)
3.54/5   66 notes
Résumé :
Au fil de ces douze nouvelles, qui relatent des histoires de famille, de brèves rencontres, la fragilité des liaisons amoureuses, le bonheur des retrouvailles, ou les drames de la vie bourgeoise, mille facettes du quotidien sortent de la banalité pour composer un portrait aigu et souvent implacable d'un univers de femmes. Douze nouvelles, mais cent personnages et autour de chacun d'eux, des satellites qui, telles les lunes gravitent autour de Jupiter, créent attract... >Voir plus
Que lire après Les Lunes de JupiterVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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"La souveraine de l'art de la nouvelle contemporaine", selon l'académie Nobel? Soit, étant restée en la matière à un Panthéon personnel un peu daté où trônent Zweig et Maupassant, me mettre jour ne peut pas me faire de mal sur mon chemin de découverte des Nobel.

Je pressens qu'il faut du temps pour apprécier l'univers tout en nuances et délicatesse d'Alice Munro, ou qu'en tout cas il m'en faudra pour goûter tout le sel de sa plume avec les bonnes papilles, car si je perçois bien la finesse et la sensibilité qui se dégage de ces portraits et tranches de vies féminines, si son écriture est d'une fluidité délicieuse, j'avoue m'être un peu ennuyée à la lecture.

Ma lecture est sauvée cependant par un coup de coeur réel et profond pour l'une des nouvelles mettant en scène deux très vieilles femmes (dont l'une m'a fortement évoqué ma grand-mère, jusqu'au nom!) qui se côtoient depuis l'enfance et s'épaulent l'une l'autre, diffusant une belle aura d'humanité dans une maison de retraite où la plupart des occupants en manquent singulièrement.
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D'emblée, Alice Munro , dans la deuxième partie de la première nouvelle, annonce la couleur sur son projet d'écriture.
Une tombe, d'un " ermite" inconnu. Recueilli pour ses derniers moments par un fermier et ses filles, qui sont les tantes de la narratrice. Qui était cet homme et que s'est-il passé? On n'en saura rien.
"Plus jeune, j'aurais imaginé une histoire . J'aurais affirmé que Mr Black était amoureux d'une de mes tantes.."etc
"Plus tard.. j'aurais établi une relation plausible et horrible entre son silence et la façon dont il est mort."
Mais..: "Je ne crois plus aujourd'hui que les secrets des gens soient définis et communicables, ni que leurs sentiments soient pleinement épanouis et facilement reconnaissables. Je ne le crois pas. Tout ce que je puis dire, c'est que les soeurs de mon père frottaient le plancher à la lessive, qu'elles moyettaient l'avoine et trayaient les vaches à la main."

Voilà.. Elle ne peut plus raconter que ce qu'elle voit, ou a vu. A nous, ou non, d'imaginer le reste. Alice Munro ne fait que montrer. Et surtout pas démontrer, même si les personnages de ces nouvelles, le plus souvent des femmes, mais pas toujours, "démontrent" elles-même. A travers son regard. Dans ce qu'elle leur fait dire. En particulier, et c'est un thème récurrent, les situations dans lesquelles ces femmes s'engouffrent continuellement, en répétant encore et encore , notamment les choix de conjoints ou compagnons qui ne pourront jamais leur apporter ce qu'elles souhaitent, faisant ainsi leur propre malheur. Alice Munro capte un moment d'existence de ses personnages , en laisse deviner d'autres dans leur futur , conséquences logiques pour le lecteur, ne conclut jamais, ne juge jamais. C'est un regard acéré et très .. féminin.

La part autobiographique existe certainement, mais n'a pas grande importance, à mon avis. Par exemple dans la dernière nouvelle qui donne son titre au recueil, peu importent finalement les circonstances de la mort d'un père. C'est plus un éclair de compréhension dans le cerveau d'une femme, d'une fille et d'une mère. Ce qui a manqué dans ses relations avec lui, et il est trop tard. Ce qu'elle a manqué dans ses relations avec ses filles, et il est bien tard aussi. Cette femme en tirera-t-elle des conclusions? Peut être. Moi, lectrice, oui, mais pour moi, c'est .. décrypté avec brio.

Ces nouvelles sont très denses , dans tout ce qui n'est pas dit, d'une part qui pousse l'imaginaire, et aussi car au milieu de la banalité du récit lui-même , il ne faut pas rater " la" phrase ", ou même le mot qui ouvre sur autre chose.

"Brian était simplement quelque chose qu'il fallait supporter, comme le froid glacial du hangar où on vidait les dindes et l'odeur de sang et de boyaux".
Rien à en dire de plus, de ce Brian? Si, plus tard , bien après.

Il n'y a aucune sentimentalité, aucune étude psychologique , tout juste ressent-on une empathie certaine pour ses personnages.
En tout cas, la lucidité d'un regard. le sien.


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J'aime bien les nouvelles, j'aime bien (certains) prix Nobel, alors je me suis dit qu'il fallait que je découvre cet auteur dont je n'avais jamais entendu le nom avant que ne lui soit décerné ce fameux prix à l'automne dernier. Peut-être aurais-je pu m'en passer.
J'avais lu qu'Alice Munro écrivait principalement des histoires de femmes, souvent à des moments cruciaux de leur vie. Ce recueil est donc je suppose représentatif de son oeuvre.
Et je me suis ennuyée, seule la taille raisonnable du livre m'a permis de ne pas me poser la question de savoir si je le laissais tomber ou pas… Je veux bien croire qu'Alice Munro ait trouvé son public, car elle a une plume sûre et sait très certainement planter un décor, décrire une ambiance.
Mais ses nouvelles s'arrêtent là. Je ne vois pas les personnages évoluer, et le découpage des nouvelles est telle que l'on prend parfois les choses en cours et, surtout, on laisse toujours les personnes au milieu du gué, mais d'une façon qui ne m'a pas paru susciter l'imagination pour essayer d'envisager la suite, ou ce que nous lecteurs aurions pu faire dans une telle situation.
Je suis donc restée en-dehors de ces nouvelles, qui n'ont suscité en moi aucune émotion malgré les situations décrites qui sont souvent âpres. Un livre à ranger parmi mes coups d'épée dans l'eau, non à cause d'une qualité médiocre, mais parce que je ne fais pas partie des lecteurs qui aiment ce type de littérature.
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Première entrée dans l'univers d'Alice Munro. Voici un recueil dense, sans être lourd, léger sans être folâtre, bref très bien ficelé et tout en nuances. Raconter, décrypter chaque nouvelle ? Non. Cela simplifierait trop. Disons que l'univers de l'autrice est féminin dans toutes ses dimensions. Chaque histoire est savamment construite à base de dialogues, de réflexions, de poésie. On découvre des femmes fortes, fragiles, passionnantes, dans des chemins de vie singulier. Religion, secte, boulimie, cancer, vie sexuelle, tout y passe car ces histoires sont de vraies histoires de la vie. On retrouve d'ailleurs la filiation de l'artiste avec la tradition encore bien vivante des arts du récit au Québec. Chaque nouvelle est une histoire qui raconte une ou plusieurs histoires comme des coffres. On s'y retrouve, on s'y perd, on raccroche. J'ai beaucoup aimé le style, la légèreté, le glissement des images surtout sur la dernière nouvelle éponyme où la narratrice passe du planétarium à l'hôpital où son père approche de la fin. C'est beau, sensible, fort, nuancé, structuré, bref c'est un bel ouvrage.
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J'admire et j'apprécie immodérément la finesse, la subtilité, l'art de Alice Munro.
J'écris des romans d'autofiction. Je vous livre ici le récit de mon enthousiasme à la lecture de PRUE, l'une des nouvelles des Lunes de Jupiter

(…)
23 HEURES 50
Seul dans le salon, Thibault navigue, télécommande en mains, d'émissions politiques en analyses financières, de spectacles humoristiques en bribes de films ou téléfilms, d'enquêtes sur les méthodes policières en reconstitutions de faits divers. Maude, allongée, dans la chambre faiblement éclairée, lit quelques pages d'Alice Munro. Immense plaisir. L'écrivain, une nouvelliste canadienne, anglophone, tisse de subtiles phrases dont les intrigues, presque inexistantes, s'inspirent de la banale vie quotidienne. Maude achève la lecture de Prue, l'histoire d'une femme qui n'a pas cinquante ans, facile à vivre, enjouée, aimée par ses grands enfants, mariée très jeune, divorcée depuis longtemps. Son expérience matrimoniale fut, dit-elle, une catastrophe sismique. Elle est appréciée par ses amis, ne se plaint jamais et pourtant elle passe sa vie à commenter son existence qu'elle présente, étrangement, comme une succession de douces et supportables déceptions, d'illusions peu à peu dissipées, de rêves perdus, de virages surprenants. Ses enfants adoptent à son égard une attitude protectrice. Un jour, de retour de voyage, ils lui offrirent une jolie boîte emplie de caramels. Elle fumait à l'époque et ils auraient voulu, par ce présent, l'inciter à abandonner la cigarette. Ils lui écrivent et elle oublie de répondre telle une enfant étourdie. L'histoire déroule son récit sans rebondissements particuliers. Elle a, dans son passé, vécu une année entière avec un neurologue qui rejoignit ensuite sa femme. Il vit maintenant seul, définitivement séparé de son épouse qui a quitté le Canada pour l'Australie. Un soir il annonce un soir à Prue qu'il l'épouserait bien, plus tard, quand il ne sera plus amoureux. Prue comprend qu'il vit une histoire compliquée avec une autre femme. Elle l'entend, à la porte, ce même soir, qui lance son sac à mains au visage de l'homme. La femme veut entrer chez lui qui refuse l'intrusion. Il dîne en compagnie de Prue et n'accepte pas ce caprice intempestif. Avant l'interruption de la femme en colère, il bavardait avec Prue, de recettes gastronomiques. Il est devenu cordon bleu depuis qu'il vit seul et aime parler cuisine comme tous ceux qui apprécient de préparer des mets raffinés. Prue passe la nuit chez lui et, le lendemain, de retour dans son appartement, elle dépose dans la jolie boîte offerte par ses enfants, un bouton de manchette en ambre qu'elle s'est approprié chez son ami avant de quitter sa maison. D'autres objets y sont conservés, sans valeur, qu'elle a pris chez lui, ou ailleurs, objets qu'en réalité, elle ne contemple jamais. Telle est la chute de la nouvelle. Maude est fascinée. Les événements furent anodins. Mais c'est la vie, très exactement, qui est dépeinte ici au fil des lignes.
Maude interprète, comme elle le souhaite. Elle profite de la liberté de lecture prodiguée, généreusement, sans compter, par cet auteur immensément subtil. Elle suppose que Prue dérobe, sans raison apparente, d'anodins objets, afin d'intervenir, à sa façon, sur le monde qui l'entoure, afin d'imposer sa propre empreinte (même si celle-ci paraît insensée) au sein d'une existence apparemment floue et informe. Maude se trompe peut-être. Il lui importe peu. La joie nait du plaisir de la lecture.
Elle rend grâce à France-Culture qui lui fit découvrir cet auteur en mai dernier. Un groupe de journalistes débattaient autour d'une table, un samedi après-midi, dans un studio de Radio-France, unanimement éblouis par les publications de cette femme née en 1931 en Ontario. Ils commentaient sa récente autobiographie, écrite sous forme de nouvelles. Maude a maintenant lu l'ensemble de son oeuvre traduite en français.
Une fois la lecture de la nouvelle terminée, dans la nuit de la chambre, Maude repense à Romain, à son attente de la fête de Noël. (…)
Extrait du roman D'une fenêtre, le ciel (edilivre)
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Le rouge à lèvres d'Iris, ses cheveux flamboyants et mousseux, sa robe iridescente, sa voix et sa conversation, tout cela faisait partie d'une politique qui n'était pas mauvaise : elle était pour le mouvement, le bruit, le changement, le tape-à-l'oeil, le rire et le courage. Le bon temps. Elle pensait que les autres devraient aussi être en faveur de tout cela et elle se mit à raconter les efforts qu'elle faisait dans ce voyage organisé."

"C'était le travail, non la conversation, qui remplissait leur vie, le travail qui façonnait leurs journées. Je le sais, aujourd'hui. Elles tiraient le lait des pis rugueux, faisaient aller et venir le fer sur la planche à repasser qui sentait le roussi, jetaient l'eau de lessive sur le plancher de pin, où elle s'étalait en cercles savonneux, tout cela sans une parole, mais peut-être pas sans satisfaction. Ici, le travail n'était pas fait comme chez nous, où l'on se pressait pour en avoir fini. C'était quelque chose qui pouvait, qui devait, ne jamais finir."

"je me trouvais presque dans l'état d'un adulte qui a honte de ne jamais avoir appris à lire, tant j'étais consciente de ma nullité pour les travaux manuels. Le travail, pour tous les gens que je connaissais, cela voulait dire faire des choses, et je n'étais pas douée pour cela, et le travail, c'était ce dont les gens étaient fiers et par quoi ils se mesuraient aux autres. (Il va sans dire que les choses pour lesquelles j'étais douée, comme les études, étaient tenues pour suspectes ou manifestement méprisées.) ce fut donc une surprise pour moi, puis une victoire, de ne pas être renvoyée et d'être capable de nettoyer proprement les dindes à une cadence qui n'avait rien de déshonorant."

"Cet anthropologue [...] devait passer quelques semaines dans une université de la ville, avant d'aller rejoindre sa femme (sa troisième femme) en Inde. Elle avait eu une bourse pour aller étudier la musique indienne. Elle, c'est l'épouse moderne, qui poursuit ses propres intérêts. La première fois, il avait épousé une jeune fille qui travaillait, qui pourrait l'aider à finir ses études et ensuite rester à la maison et avoir des enfants."

"Il y a une limite à la dose de souffrance et de désarroi qu'on peut supporter par amour, tout comme il y a une limite à l'étendue du désordre qu'on peut tolérer dans une maison. Impossible de connaître d'avance cette limite, mais on la connaît quand on l'a atteinte. Cela, j'en suis convaincue.
Quand on commence réellement à lâcher prise, voilà ce qui se passe : d'abord une petite douleur furtive, qui vous étreint là où vous ne l'attendez pas ; ensuite, une sensation de légèreté. Cette légèreté mérite considération. Ce n'est pas un simple soulagement. Il y a un étrange plaisir, sans méchanceté ni masochisme, qui n'a rien de personnel. C'est un plaisir injustifié, ressenti lorsque l'on s'aperçoit que les plans ne collaient pas, que l'édifice ne pouvaient tenir, le plaisir de reprendre en considération, depuis le début, tout ce qui, dans la vie, est contradictoire, persistant et désagréable. Je crois que c'est cela. Je crois qu'il y a en nous quelque chose qui veut que l'on se sente rassuré sur tout cela, quelque chose qui va de pair - tout en étant en lutte - avec un je-ne-sais-quoi qui veut des belles perspectives immuables et des flots de belles paroles."

"Pour divertir les autres, elle a recours à ses enfants, elle en fait des personnages dont il ne faut attendre rien de sérieux. Georges trouve le procédé non seulement désinvolte mais cruel ; Roberta, qui montre tant d'indulgence envers ses filles, qui a constamment peur qu'elle ne la trouve pas assez affectueuse, assez attentive, assez compréhensive, les prive cependant de quelque chose. Elle ne les prend pas au sérieux ; elle ne les élève pas."

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Je me figure que je suis une vieille fille, d’une autre génération. On ne manquait pas de vieilles filles dans ma famille. Je descends de gens sans fortune, terriblement secrets, tenaces, économes. Comme eux, je savais tirer le meilleur parti de ce que j’avais. Un bout de soie de Chines plié dans un tiroir, usé d’avoir été froissé entre les doigts, dans le noir ; ou bien la lettre unique, cachée sous le linge de jeune fille, qu’on n’a jamais besoin d’ouvrir ni de lire parce qu’on en connaît tous les mots par cœur et que le simple toucher suffit à rappeler le tout. Peut-être rien de si tangible, rien que le souvenir d’un mot ambigu, d’un ton d’une fortuite intimité, d’un regard dur, désemparé. Cela suffisait. Il n’en fallait pas plus pour me soutenir, pendant des années, tandis que je frottais les seaux à lait, crachait sur mon doigt pour tâter le fer à repasser, suivais les vaches le long du sentier raboteux, parmi les aulnes et les marguerites jaunes, que j’étendais sur la clôture les bleus de travail, pour qu’ils sèchent, et les torchons sur les buissons.
(p. 169, “L’autobus de Bardon”, Partie 1).
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- (...) L'amour revient toujours à l'amour de soi. Quelle idiotie! On ne veut pas d'eux, on veut ce qu'on peut obtenir d'eux. C'est de l'obsession, de la paranoïa. As-tu jamais lu le journal de la fille de Victor Hugo, je crois que c'est elle?
- Non.
- Moi non plus, mais j'ai lu des commentaires. Je me souviens d'un passage, du commentaire d'un passage qui m'avait tellement frappée: lorsqu'elle sort, un jour, après des années et des années passées à aimer cet homme jusqu'à l'obsession, et qu'elle le rencontre dans la rue. Elle le croise dans la rue et elle ne le reconnaît pas, ou bien elle le reconnaît mais ne peut plus faire la relation entre cet homme de chair et d'os et celui qu'elle a aimé. Elle ne peut absolument pas.
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Il y a une limite à la dose de souffrance et de désarroi qu'on peut supporter par amour, tout comme il y a une limite à l'étendue du désordre qu'on peut tolérer dans une maison. Impossible de connaître d'avance cette limite, mais on la connaît quand on l'a atteinte. Cela, j'en suis convaincue.
Quand on commence réellement à lâcher prise, voici ce qui se passe : d'abord une petite douleur furtive, qui vous étreint là où vous ne l'attendez pas ; ensuite, une sensation de légèreté. Ce n'est pas un simple soulagement. Il y entre un étrange plaisir, sans méchanceté ni masochisme, qui n'a rien de personnel. C'est un plaisir injustifié, ressenti lorsque l'on s'aperçoit que les plans ne collaient pas, que l'édifice ne pouvait tenir ...
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Dans le passé, j'avais besoin de regarder les réclames de magazines présentant des dames en robe de mousseline, portant des capes et des pans flottants, les coudes appuyés sur le bastingage d'un navire, ou buvant du thé à côté d'un palmier en pot. Grâce à elles, j'avais la vision d'une vie d'élégance et de délicatesse. Elles constituaient pour moi une fenêtre ouverte sur le monde, et les cousines en constituaient une autre. En vérité, les robes à fleurs des cousines me faisaient penser à ces dames, bien que les cousines fussent plus grosses et pas jolies. Maintenant que j'y pense, de quoi donc ces dames parlaient-elles, quels étaient les propos qui s'inscrivaient en bulle, au-dessus de leur tête . Elles parlaient d'odeurs d'aisselles, ou bien remerciaient leur bonne étoile d'avoir supprimé toute irritation en leur faisant connaître les serviettes Kotex.
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Samedi 19 septembre 2020 / 9 h
Florence Seyvos et Anne Alvaro nous font parcourir l'univers de Sisyphe est une femme, l'essai de Geneviève Brisac, à travers l'évocation d'Alice Munro, Marguerite Duras, Rosetta Loy...
Florence Seyvos est écrivaine et scénariste. Les Apparitions, Prix Goncourt du premier roman 1995 et le prix France Télévisions 1995. L'Abandon, 2002, le Garçon incassable, 2013 (prix Renaudot poche). Elle a également publié à l'École des loisirs une dizaine de livres pour la jeunesse et coécrit avec la réalisatrice Noémie Lvovsky les scénarios de ses films, comme La vie ne me fait pas peur (prix Jean-Vigo), Les Sentiments (prix Louis-Delluc 2003) ou Camille redouble. Elle publie en septembre 2020 Une bête aux aguets, aux éditions de l'Olivier.
Anne Alvaro est actrice de théâtre et de cinéma. Elle a joué dans des pièces mises en scène par Georges Lavaudant, Claude Guerre ou Hubert Colas. Au cinéma dans le film Danton d'Andrzej Wajda en 1981, et dans quatre films de Raoul Ruiz. En 1999, elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son rôle dans le film d'Agnès Jaoui, le Goût des autres et une seconde fois en 2010 pour le personnage de Louisa dans le Bruit des glaçons de Bertrand Blier.
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