Kafka sur le rivage

Magnifique roman qui explore les abimes du rêve, du souvenir, des regrets, tout en restant assez jouissif à lire. Comme dans la plupart des romans de Murakami que j'ai lus, l'auteur juxtapose des considérations très terre à terre (ce que mange le héros, comment s'habille le héros, qui baise le héros, comment va aux toilettes le héros) et des événements totalement improbables (un homme qui parle aux chats, des pluies de poissons, un ectoplasme qui sort d'un cadavre, des fantômes). Procédé qui a le double mérite de provoquer la surprise et l'étonnement du lecteur (moi) et de lancer des réflexions plus ou moins philosophiques ou ésotériques toujours intéressantes (de mon point de vue). Bien sûr cela reste un procédé, un truc diront ceux qui n'aiment pas Murakami, qui peut sembler gratuit, inutile à la progression du récit, en particulier dans ce roman où l'on sent que l'auteur nous propose des clés sans qu'il soit vraiment possible de comprendre où il veut en venir. Par exemple, pourquoi le Colonel Sanders, emblème des nuggets KFC, apparait-il dans cette histoire ? Je n'en ai aucune idée franchement. Mais cela m'a fait passer un bon moment de lecture et permis aux deux protagonistes d'avancer dans leur quête. Je comprends que ça énerve certains lecteurs, moi je trouve cela plaisant. Et puis, il y a des passages sublimes. Par exemple, celui de la ville gardée par les 2 soldats aux confins de la forêt est la représentation la plus frappante que je puisse imaginer de ce qu'est le purgatoire, ou peut-être l'état de semi conscience des gens dans le coma ou des Alzheimer, un lieu où le temps ne s'écoule plus, qui n'est ni l'enfer (on n'y souffre pas, on n'y est pas tourmenté) ni le paradis mais qui n'est plus la vie. Impressionant.

J'ai lu ce livre il y a maintenant plusieurs années, et il m'arrive de repenser au choc reçu avec sa lecture. Tout est magnifique dans le livre, l'atmosphère, les descriptions poétiques, mais aussi les péripéties que l'on pourrait presque parfois qualifier de sans queue ni tête, tout dans le livre se rejoint et forme un ensemble d'une beauté poignante, parachevée grâce à une fin onirique. Ce livre restera mon préféré.

Lu voici trop longtemps pour être précis : je me souviens sans tricher d une lecture à tâtons, d un plaisir singulier à enchaîner avec délectation des phrases formant peu à peu une histoire étrange au delà de sa stricte sémantique. Un style vraiment très particulier obligeant à desintellectualiser sa lecture...un koan Zen de 700 pages😅
...un voyage, une promenade dépaysante sur les rivages de l inconscient

Je suis éblouie par ce roman étrange, brillant, philosophique. La culpabilité, la maitrise de soi (il aime ça !) et de son corps, les vies vides et vaines, la place de chacun dans l'histoire des autres. La construction est fascinante et le suspens rend le livre addictif. J'ai eu du mal à le laisser. Il s'en dégage beaucoup de tristesse et finalement, ce livre tend à démontrer qu'on n'a pas tant de prise sur son destin, son histoire, il faut faire avec. C'est un peu une sorte d'analyse qui se déroule avec tous les fantasmes qui vont avec : tuer le père, violer la mère, la soeur … certains faits n'ont aucune explication, comme le lien avec Nakata mais cela n'a pas d'importance, moi qui aime tant tout ce qui est bien rationnel.
Lien : http://objectif-livre.over-b..

Ce livre est vraiment génial. j'ai aimé les deux histoires qui se mêlent entre les chapitres. Il y a l'histoire du garçon qui à fuit son père pour arrivé dans une bibliothèque à Takamatsu et qui rencontrera une dame fabuleuse et puis l'autre histoire avec le papy qui parle aux chats et qui cherche la pierre.
l'écriture bien que traduite est super, on est vraiment dans l'histoire et pour moi je voyait très clairement les images dans ma tête. Les paysages, situations, décors sont très bien expliqués, ça ne tire pas en longeur et ce n'est pas trop sommaire. le livre est quand même long mais l'histoire et belle et réfléchie.

Livre onirique s'il en est. La quête incessante de la mère permet au héro, âgé de 15 ans et aux lecteurs de découvrir toutes sortes de personnages insolites. Sans parler des animaux qui dialoguent avec les humains ! le tout dans une atmosphère étrange

Un roman initiatique, l'histoire d'un ado de 15 ans qui quitte sa ville natale sans coup férir pour aller là où le vent le portera... Pour naviguer, entre les vivants et les morts, entre le monde d'ici et de là-bas, entre les âmes qui se frôlent, se reconnaissent et se retrouvent... Un bijou 💎

L'histoire de ce livre est surprenante à plus d'un titre.

Elle est surréaliste mais également empreinte de poésie.
Je pense aussi qu'elle s'inspire de la Voie du Tao, philosophie orientale plutôt obscure pour un occidental.

Dans cette histoire l'on rencontre des personnages qui parlent avec les chats, qui dialoguent avec des pierres, qui passent dans des "univers parallèles".

Ce livre est très différent de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent.
Il est très agréable à lire, très rythmé.
Une très belle découverte.

Kafka sur le rivage est sans conteste mon roman préféré jusqu'à présent, parmi mes fictions favorites tout court. Il me hante depuis que je l'ai lu, c'est un chef-d'oeuvre qui s'étale sur 638 pages.

Étant le premier Murakami que j'ai lu, je me suis directement intéressé au bonhomme et j'en ai maintenant lu 5. Je peux le dire, c'est mon auteur préféré, et un de mes artistes préférés. Son style d'écriture est si unique, si envoûtant, il vous prend dans son monde et vous en ressortez seulement après avoir fini le livre pour de bon.

Kafka sur le rivage parle d'un garçon qui se nomme Kafka par sa voix antérieure qu'on appellera le garçon nommé Corbeau. Kafka Tamura est un jeune garçon qui vient d'avoir 15 ans. Il fugue de chez son père, après qu'il lui ai annoncé une prophétie oedipienne : "Tu tueras ton père, et coucheras avec ta mère et ta soeur", qui va étrangement se réaliser à travers le livre. Notre héros va finir par se retrouver dans une bibliothèque accueillante où va se dérouler la majorité de son aventure. En parallèle, nous avons l'histoire d'un certain Nakata Satoru, un vieil illettré dans sa soixantaine qui a vécu un étrange phénomène étant petit, dans la montagne. Les deux personnages sont mystérieusement liés, jusqu'à se demander si les deux ne sont pas la même personne.

Vers la moitié de l'histoire, nous allons découvrir un mystérieux tableau dans la bibliothèque où réside notre héros, représentant un certain Kafka sur le rivage... Accompagné d'une musique du même nom, retraçant, encore une fois étrangement, le déroulé de l'histoire du roman... (ce moment est d'ailleurs une de mes scènes préférées toutes fictions confondues).

Et tout cela réalisé par la directrice de l'établissement dans sa jeunesse, quand elle était en couple avec un mystérieux... Kafka... ?, que notre protagoniste soupçonne d'être sa mère, sa mère qui l'a abandonné en partant avec sa soeur, le laissant seul avec son père. Mais pourquoi a-t-elle fait ça ? Vous avez toutes les réponses dans le livre, elles sont sous vos yeux, mais il faut bien chercher... Une fois que vous aurez compris le pourquoi du comment, le livre se reformera complètement dans votre tête.

Avec Murakami, passez au-dessus de l'explicite, foncez vers l'implicite, analysez chaque phrase comme vous le pouvez, faites-vous une idée de pourquoi cet événement étrange, si propre à cet auteur.

"Parfois, le destin ressemble à une tempête de sable qui se déplace sans cesse. Tu modifies ton allure pour lui échapper. Mais la tempête modifie aussi la sienne. Tu changes à nouveau le rythme de ta marche, et la tempête change son rythme elle aussi. C'est sans fin, cela se répète un nombre incalculable de fois, comme une danse macabre avec le dieu de la Mort, juste avant l'aube. Pourquoi ? Parce que cette tempête n'est pas un phénomène venu d'ailleurs, sans aucun lien avec toi. Elle est toi-même, et rien d'autre. Elle vient de l'intérieur de toi. Alors, la seule chose que tu puisses faire, c'est pénétrer délibérément dedans, fermer les yeux et te boucher les oreilles afin d'empêcher le sable d'y entrer, et la traverser pas à pas. Au coeur de cette tempête, il n'y a pas de soleil, il n'y a pas de lune, pas de repères dans l'espace; par moments, même le temps n'existe plus. Il n'y a que du sable blanc et fin comme des os broyés qui tourbillonne haut dans le ciel. Voilà la tempête de sable que tu dois imaginer."

Un chef-d'oeuvre! Il y a des romans qu'on oublie et d'autres dont on se souvient longtemps. Kafka sur le rivage entrera dans mon panthéon de la littérature. C'est un livre extraordinaire qui nous plonge dans différents mondes baignés à la fois par les cultures shintoïste et occidentales. Murakami a vécu aux Etats-Unis et en Europe et est pétri de cultures américaine et européenne. À première vue, ses livres portent très peu la trace de sa culture japonaise, occultée par sa culture occidentale avec maintes citations musicales ou littéraires. Pourtant l'insertion de certains phénomènes mystérieux dans son oeuvre évoque des réminiscences de la tradition japonaise du fantastique. Murakami est-il inspiré, consciemment ou inconsciemment, par la vision traditionnelle des Japonais sur l'âme, dont les anciens pensaient qu'elle s'égare facilement ?
Ce roman nous parle du parcours initiatique d'un adolescent (qui se choisit le nom de Kafka) durant lequel la poésie, le réel et l'imaginaire se mélangent. Kafka fuit le domicile de son père et choisit comme point de chute une bibliothèque privée au sud de l'île de Shikoku où il se liera d'amitié avec le bibliothécaire Oshima qui le protégera et partagera sa vaste culture. L'autre personnage central du roman, Nakata, est un vieux monsieur, simple d'esprit et émouvant qui a développé un don: celui de parler aux chats. Ces deux personnages ont des histoires parallèles qui finissent par se rejoindre. le style simple et fluide du roman mis au service d'une trame complexe pleine d'imprévus ainsi que le côté surréaliste de l'histoire constituent autant d'ingrédients qui m'ont conquis.