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3,8

sur 1325 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
K. est amoureux de Sumire. Mais qui est K. ? Qui est Sumire ? Et qui est Miu cet être étrange venu d'ailleurs ? Où est le centre de gravité dans cette fable aux attractions multiples ? Des poussières d'étoiles dansent et se tournent autour, leurs orbites s'entrecroisent, les rapprochent et les éloignent tour à tour. Trois êtres se cherchent tout en se cherchant eux-mêmes. Jusqu'où leur quête les mènera-t-elle ? Et chacun change chemin faisant. Déjà Miu n'est plus elle-même. Sumire se perd ou au contraire se trouve. Qu'en dis-tu, toi K. qui attend ?

Magnifique écriture qui porte cette exploration de Murakami sur la construction du moi au sortir de l'adolescence, ainsi qu'un beau questionnement sur le travail de l'écrivain. Je me suis laissé emporter aux confins du vide sidéral. Et continue ma route bip, bip, bip ... avec comme une intuition qu'elle croisera d'autres romans de cet auteur dont le style me plaît tant.
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Un roman d'amour, dans l'univers toujours un peu étrange de Murakami.

Lui, c'est K. et il est amoureux d'une bizarre jeune fille qui ne veut que son amitié.

Elle, c'est Sumire et elle tombe amoureuse de Miu, la femme pour qui elle accepte de travailler. Pour lui plaire, elle se transforme, porte des vêtements différents, change ses habitudes.

Sumire part même en voyage avec sa patronne, mais en Grèce, la jeune Japonaise disparait mystérieusement. Désespéré, K. fera tout pour la retrouver.

Obsessions, sentiments et mystères, c'est une atmosphère psychologique particulière, une ambiance que les fans de Murakami reconnaîtront avec plaisir.
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Sumire est une jeune fille heureuse de 21 ans qui a un très bon ami, Monsieur K., le narrateur de cette histoire. Il nous raconte les aventures extraordinaires de cette jeune femme.
Epris d'elle en secret mais jeune homme un peu solitaire et timide, il n'osera jamais lui avouer son amour et c'est avec une certaine amertume qu'il apprend que celle-ci est tombée amoureuse de Miu, du moins le croit-elle. Car elle ne s'est jamais vraiment intéressée à l'amour, sa seule passion étant l'écriture, à laquelle elle consacre beaucoup de temps. Miu, jeune femme mariée, et Sumire se sont rencontrées lors d'un mariage et se sont senties étrangement attirées l'une vers l'autre. Miu décide même de l'engager en tant que secrétaire particulière. Elles s'envolent ainsi pour l'Europe sans prévenir Mr K., d'abord pour le travail , puis pour y passer quelques jours de vacances en Grèce. C'est dans ce pays que Sumire s'est évaporée , une nuit , laissant alors Miu totalement désemparée au point d'appeler Mr K à la rescousse pour l'aider à la retrouver...

C'est encore une fois de très belles histoires d'amour que nous raconte Murakami, l'amour entre deux femmes et l'amour secret d'un homme pour l'une d'entre elles. Ces 3 personnes, au centre de ce roman , sont particulièrement attachantes, vives, aimantes et chaleureuses.
Avec de superbes descriptions gorgées de soleil des îles grecques, l'on est plongé, avec Mr K., dans un univers totalement dépaysant, bien loin des contrées japonaises.
C'est à la fois un roman triste et plein d'espoir, entre rêves et réalité. On frémit, on a peur, on rêve ou on garde espoir. Murakami a une façon bien particulière de nous emmener dans son monde et partout où l'on va avec lui, on reste émerveillé devant sa plume si poétique, enivrante, profonde et fantastique.

Les amants du Spoutnik m'ont mise en orbite...
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« Elle était tellement amoureuse de moi qu'elle ne voyait plus rien. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle était amoureuse de moi ! » Groucho Marx
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Un roman bien étrange, déroutant.
L'auteur comme toujours aime à nous balader dans son monde, à la frontière entre le réel et l'imaginaire. Une frontière si souvent ténue que le lecteur ne sait où il se trouve.
Avec Haruki Murakami, la réalité se confond avec l'illusion, le rêve et l'étrangeté. le monde du visible fusionne avec celui de l'invisible. L'opacité allie la lumière.
Pour apprécier Haruki Murakami, il faut accepter de se laisser entraîner dans ce monde, dans ce jeu de miroir, de reflets, de sens et de non-sens, de réel et d'irréalité.

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Le titre du roman ne doit rien au hasard.
Spoutnik signifie « compagnon de route » en russe. Il est aussi le nom du premier satellite artificiel de la Terre lancé par l'union soviétique en 1957.
Ces amants sont comme ses satellites, ils ont des désirs non partagés, des trajectoires individuelles qui les rapprochent, puis les éloignent les uns des autres. Jeux de rencontres, de complicité, de confidence, d'attirance. Instants qui passent et qui les renvoient au loin.

« Je fermai les yeux, tendis l'oreille, et songeai aux descendants de Spoutnik, qui continuent à tourner dans le ciel, reliés à la Terre par la seule force de la gravité. Blocs de métal solitaires, ils se croisent, dans les ténèbres sidérales ou rien n'arrête leur course, puis s'éloignent pour toujours les uns des autres. Sans mots à échanger. Sans promesses à tenir. »

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K., le narrateur raconte un événement lorsqu'il était jeune instituteur.
Amoureux fou de sa meilleure et unique amie Sumire, il n'est pas aimé en retour. Cette amitié si délicate ne mène qu'à une impasse, il en est bien conscient, car celle-ci est amoureuse d'une femme mariée plus âgée, l'énigmatique Miu, pour qui elle travaille en tant que secrétaire et assistante. Quant à Miu, elle n'est pas attirée par la jeune femme.

« C'est ainsi que nous poursuivons nos existences, chacun de notre côté. Si profondément fatale que soit la perte, si essentiel que soit ce que la vie nous arrache des mains, nous sommes capables de continuer à vivre, en silence – même lorsqu'il ne reste plus de notre être qu'une enveloppe de peau, tant nous avons changé intérieurement. »

Triangle amoureux, jusqu'au jour où tout bascule. Lors d'un voyage d'affaire avec Miu, Sumire disparaît. Comme si elle s'était tout simplement évaporée.
Cet évènement nous plonge alors dans un univers d'étrangeté et de mystère.

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« Les amants du Spoutnik » pourrait être une version différente de « La confusion des sentiments » de Stefan Zweig. Ce roman met en scène un triangle amoureux. Intensité des sentiments autour de ses trois personnages, où la sensualité, le désir, et le fantasme s'enroulent autour d'eux.
Mais avec Haruki Murakami, une autre dimension apparaît, celle du fantastique. Avec aisance et légèreté, car tout ce que raconte l'auteur est plausible et peut avoir une explication logique. Cet équilibre, cette justesse des mots est ce qui me plaît chez cet auteur.

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Les trois personnages sont bien travaillés, même si l'approche en est très différente.
Le narrateur déroule son histoire et exprime sa passion, son désir violent d'être aimé, tout en se maîtrisant et faisant preuve de retenue, de respect. Il nous apparaît sympathique, tolérant, calme, posé.
Au contraire, Sumire explore des sentiments tout neufs, et fait preuve d'égoïsme, d'immaturité, de naïveté, de manque de savoir vivre.
Quant à Miu, on en a une image assez floue jusqu'au dernier tiers du roman, car le narrateur ne la connaît que par les propos de Sumire. Elle se dévoile différemment, plus mûre, plus généreuse, plus fragile lorsque le narrateur fait sa connaissance.

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L'intrigue est assez longue à se mettre en place. Mais très étrangement, j'ai eu a du mal à lâcher le roman, la lecture me suivait une fois le livre refermé et je n'avais qu'une envie, le rouvrir et lire la suite. La fin ouverte, laisse le temps au lecteur de continuer à rêver. Je n'aime pas les fins ouvertes, mais avec Haruki Murakami, ce n'est pas pareil…

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Tout l'art de l'auteur s'exprime dans un style qui lui est propre, délicat, lumineux et poétique.
Et comme toujours chez lui, on trouve de belles réflexions. J'ai noté en particulier celle sur l'acte d'écrire : pour écrire, il faut avoir une certaine maturité, avoir vécu pour avoir quelque chose à raconter.

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Pour moi, « Les amants du Spoutnik » est un très bon roman, plus personnel peut-être, mais pas le meilleur roman d'Haruki Murakami. Il nous habitue tellement à de magnifiques romans, que je place sûrement la barre très haute.
Mais je pense qu'il peut être un roman permettant de découvrir l'univers de l'auteur, son style inimitable, et son écriture sensuelle.
Un voyage onirique, une atmosphère étrange, épurée, cotonneuse, comme si on était à la lisière entre le rêve et la certitude, une confusion entre le probable et l'improbable, le perceptible et l'imperceptible.

« Derrière les choses ou les personnes que nous croyons connaître se cache toujours une proportion identique d'inconnu. »
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Les Amants du Spoutnik parle d'amour, de son double que l'on cherche sous une lune moisie, cette lune capable dans des contrées de blanchir les étoffes étalées sur la neige pour en faire de précieux vêtements de rêve, mais aussi pour nous dévoiler à certains instants notre double, notre projection que nous verrions en négatif de nous-même. Sans nous reconnaître réellement mais juste un peu dans ce que nous aimerions peut-être être sans nous l'avouer, sans l'avouer à qui que ce soit sauf dans un début de manuscrit laissé à l'intention de l'ami-lecteur. Nos cheveux passeraient de noir ébène à blanc neige, et nous pourrions tenter d'expliquer où la couleur est passée. Dans une autre dimension ? Sans doute. Ou dans un autre temps, parallèle qui parfois trouve une fugace opportunité pour un appel téléphonique dans la nuit. Juste un instant où les deux êtres peuvent se retrouver, avant de reprendre leurs routes divergentes. Mais les songes continuent et leurs entrelacements incessants amènent le lecteur à se demander dans quelle dimension ces êtres finiront par se retrouver.
Des étoiles sont venues dans les mots de Murakami pour un bonheur de lecture rempli de signes et de symboles, laissant à chacun le soin de trouver la différence entre les deux. Des étoiles de neige, des étoiles dans le ciel, toutes brillent dans l'infiniment petit éclat qui les constitue et illuminent l'éternité. Les personnages de ce roman sont des étoiles auxquelles je repenserai souvent en levant les yeux vers l'espace infini.
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Pas déçue de ce roman,à nouveau dans le monde bien spécial d'Haruki Murakami. Comme j'aimerais avoir le regard qu'il pose sur la vie,tout serait si simple!!
Histoire se jouant entre trois personnages : deux femmes et un homme.
K.( On ne connaît pas son prénom ) ,instituteur, est amoureux fou de Sumire, Sumire ,qui ne vit que pour sa passion : l'écriture, elle veut devenir une auteure reconnue et voue à cet homme une grande amitié ,mais pas l'amour que lui ressent.Et la deuxième passion de Sumire va être la rencontre d'une femme trentenaire : Miu. Il se dégage de cette belle femme un mystère et Sumire va être totalement subjuguée par cette femme.Haruki Murakami va nous entraîner au travers le comportement de ces personnages face à l'amour ,sur un chemin entre le rêve et la réalité.
Une écriture éthérée, sensuelle,H.Murakami effleure ses personnages et nous entraîne loin très loin; on ne sait plus de quel côté du miroir nous nous situons.En lisant du Murakami, j'ai l'impression de marcher sur un fil tel le funambule en regardant les gens en -dessous de moi,mais c'est une impression de légèreté.
Une fois de plus ,après la lecture d'un roman de H.Murakami, j'en ressors détendue et apaisée
A CONSEILLER POUR CEUX ET CELLES QUI ADHÈRENT À CE GENRE TRÈS PARTICULIER ET PRESQU'INCLASSABLE.⭐⭐⭐⭐⭐
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C'est la première fois que je lis un livre de Haruki Murakami.
Je trouve son écriture poétique, il parle bien d'amour. D'amours contrariées mais l'histoire par elle même ne m'a pas 'emportée même si Sumire disparaît et que cela pourrait être une façon d'amener du rythme et un certain suspense.

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Voici un roman inclassable. Roman de suspens, dès le départ car très vite on apprend la disparition de l'une des trois héroïnes et l'action nous happe, l'atmosphère se fait de plus en plus pesante, de plus en plus pressante, voire malsaine. Roman fantastique car cette disparition est énigmatique et fait écho à un conte merveilleux chinois, car l'autre protagoniste racontera une expérience étonnante, et pour le moins irrationnelle. Roman philosophique car, sous une écriture légère et en apparence insouciante, il pose les questions de la solitude de l'homme, comparant les hommes à des satellites dont les orbites se croisent de temps en temps pour pouvoir enfin se rencontrer, avant de s'éloigner à nouveau et de se consumer dans le néant. Il évoque aussi ce qui fait la vie des êtres de chair, leur quête d'identité et aussi sa perte, et cette part obscure que chacun possède en lui, autant de thèmes chers à l'univers de Murikami, ...

Mais une chose est sûre, c'est un roman déroutant et poétique, avec de jolies images de la lune, grande prêtresse, qui étend ses bras mélancoliques sur la mer désertée par les navires et dont les rayons lavent la surface de la terre. Ou encore comparant le geste d'un noyau d'olive jeté dans le cendrier à l'élégance du poète ajoutant la ponctuation à son dernier vers. Un conte moderne japonais, où chacun des trois personnages passera par une série d'épreuves pour en être transformé et se trouver, … ou se perdre. A découvrir – ou à redécouvrir - sans attendre.
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Haruki Murakami nous plonge une nouvelle fois dans le thème des relations impossibles et des sentiments cachés.

Il est dommage qu'il faille attendre la moitié du roman pour que l'énigme soit intéressante.
Il y'a également du mystère quant à savoir comment elle a pu disparaître, et où elle est passée.

Ce roman ressemble beaucoup à "La ballade de l'impossible" du même auteur. Amours cachés, impossibles...

Je recommande ce roman, mais ne vous attendez pas à être pris dans l'histoire dès le début.
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On ne se trompe pas en abordant un roman du prolifique Murakami. On reconnait sa touche simple, sa plume limpide, son style fluide ainsi que sa façon bien personnelle de traiter de l'amour, de la transition entre l'adolescence et l'âge adulte et de la quête identitaire que cela génère. K., un jeune enseignant solitaire, est amoureux de son amie Sumire qui, elle, désireuse de devenir romancière, se voit subjuguée par une étrange dame qui l'engage comme secrétaire particulière et l'entraîne dans ses pérégrinations et ses silences. de Tokyo à une petite île grecque, de Rome à la Bourgogne, ce roman d'amoureuses et d'amoureux se teinte d'un mystère paré, comme on s'en doutera, de la touche très légèrement fantastique propre à notre auteur.

Je n'aurai pas été déçu, loin de là.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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