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3,79

sur 373 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le 20 mars 1995, le Japon est victime d'un attentat meurtrier dans le métro de Tokyo. Cet attentat causera la mort de douze personnes et en blessera plus de cinq mille.
Haruki Murakami bouleversé par cet attentat au gaz sarin, en quête d'explications à cet événement tragique, troque son costume de romancier pour celui de journaliste d'investigation.

Pendant un an :
• il va aller à la rencontre des victimes et recueillir leurs témoignages, 1ère partie de son livre « underground », partie la plus importante ;
• en seconde partie, il va interviewer des membres de la secte Aum ;
• pour terminer, il écrira un épilogue.

Il est frappé par la dignité des « rescapés » du gaz sarin et constate, en général, l'absence de haine à l'égard de Aum et le fait que ces malades du sarin n'ont pas de ressentiment à l'égard des autorités de Tokyo démunies et sans organisation aucune pour les secours d'urgence qu'ils auraient dû pouvoir maîtriser.
Lors de ses rencontres avec des membres de la secte Aum, membres étrangers à l'attentat, il apprend de certains que des dirigeants de la secte allaient parfois jusqu'à la torture avec des adeptes récalcitrants.

Haruki Murakami a réussi un magnifique livre témoignage d'une période noire au Japon, son écriture inégalable en fait un livre à lire absolument.
Underground est le livre précurseur à lire avant la trilogie 1Q84.

Il est dommage qu'il ait été traduit en français après 1Q84 !
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L'escalade de l'horreur se poursuivant toujours, nous oublions un peu trop vite, surtout si cela se produit loin de l'hexagone. L'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo, le 20 mars 1995, fait partie de ces faits gravissimes rangés dans un coin de nos mémoires puis délaissés. Un des plus grands écrivains japonais, Haruki Murakami, n'a pas laissé passer cela sans réaliser un impressionnant travail de mémoire et d'écriture en publiant Underground dès 1997, livre publié en français six ans après.

Pour cela, avec deux assistants, il a recherché des survivants pour les interroger et cela lui a pris toute l'année 1996. Il avait 700 noms mais n'a pu en identifier que 140. Parmi ces personnes, il a réussi à réaliser 62 entretiens dont plusieurs avec des membres de la secte Aum.

Chaque témoignage, publié après lecture et approbation de la personne, est précédé d'une présentation de l'auteur qui n'oublie pas de détailler chaque lieu, chaque ligne et chaque station de métro, présentant aussi les hommes qui ont sciemment perpétré ces crimes.
Il ressort tout de suite que chaque criminel choisi par le gourou Asahara et qui s'est installé dans le métro pour percer une ou deux poches de plastique contenant le gaz mortel, chacun avait un complice l'ayant convoyé en voiture et l'attendant à la station suivante. de plus, ces hommes étaient tous très instruits, diplômés, faisant partie de l'élite du pays mais convertis à ce qui se voulait une nouvelle religion.
Au fil des témoignages des rescapés, on remarque l'incrédulité des gens, la désorganisation complète des secours et l'attitude héroïque des employés du métro. Plusieurs sont morts et d'autres ont été gravement intoxiqués en ayant voulu intervenir.
En tête de chaque témoignage, l'auteur met en exergue une phrase révélatrice de l'état d'esprit de la personne interrogée. En voici quelques-unes : « Je ne suis pas une victime, je suis un survivant. » (Toshiaki Toyoda, 52 ans) ; « Il ne s'agit pas seulement de décider si je prends le métro ou non ; le simple fait de marcher me fait peur désormais. » (Tomoko Takatsuki, 26 ans) ; « Si je n'avais pas été là, quelqu'un d'autre aurait ramassé les poches. » (Sumio Nishimura, 46 ans) ; « Ce genre de peur, je ne l'oublierai jamais. » (Yoko Iizuka, 24 ans).
La plupart du temps, il n'y a pas de haine envers les auteurs des attaques même si certains demandent l'application de la peine de mort. Aussi, lorsque Murakami réussit à questionner d'anciens membres de la secte Aum, on essaie de comprendre le phénomène dans le cadre de la société japonaise. Akio Namimura explique qu'il a été séduit parce que Aum s'appuie sur le bouddhisme primitif et certains aspects du yoga mais qu'il fallait donner beaucoup d'argent.
Là aussi, les témoignages sont impressionnants et il est évident que le problème de fond n'est pas réglé. Les procès qui se sont tenus ont été lugubres, déprimants, désespérants et l'auteur ajoute : « Nous devons pourtant comprendre que la plupart de ceux qui adhèrent à des cultes ne sont pas anormaux ; ce ne sont ni des déshérités ni des excentriques, mais des gens qui mènent une vie normale qui habitent dans mon quartier. Et dans le vôtre. »

Ainsi, le problème est plus profond et peut concerner toutes les sociétés comme cette radicalisation que nous vivons aujourd'hui.


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Attention, chef d'oeuvre. Ce livre a mis seize ans avant d'être traduit en français, et je trouve réellement que c'est dommage. Vous me répondrez qu'il y a seize ans, j'entrai en licence de lettres, et je serai passé à côté de ce livre. Moi, sûrement, les fans de l'auteur, non.
Tout comme de sang-froid, de Truman Capote, ce livre devrait être lu par tous ceux qui veulent écrire à partir de faits réels, par des journalistes qui confondent témoignages et quête du sensationnel. La pauvreté de nos émissions de "témoignages" françaises est altérante : n'importe qui peut témoigner de n'importe quoi, et ne s'en prive pas dans notre pays.
Au Japon, témoigner n'est ni naturel ni culturel. On ne se raconte pas, ne s'épanche pas, on ne se plaint pas. On ne revient pas inlassablement sur le passé, on le dépasse pour aller de l'avant.
Murakami a respecté la volonté de ceux qu'il a interviewé, renonçant à publiant les témoignages de ceux qui s'y sont refusé. Les noms ne sont pas changés, sauf nécessité (hors de questions que des journalistes viennent harceler une des victimes, qui souffre toujours de graves séquelles deux ans après).
La première partie, la plus longue, est consacrée aux survivants, ou aux proches des victimes. Murakami s'efface totalement devant chaque témoignage, et montre, dans la courte présentation qu'il consacre à chacun (le seul moment où l'on entend sa voix), il se montre le plus juste possible dans le portrait qu'il dresse d'eux. Il leur donne véritablement la parole. Je ne vous cache pas que ces voix sont particulièrement émouvantes et sensibles, j'ai eu de la peine à les quitte.
La seconde partie répond à une demande : faire entendre la voix des membres de la secte, en aucun cas des personnes ayant participé aux attentats. Elle est sidérante, et répond à l'interrogation de Murakami : comment des personnes instruites, brillantes, des personnes qui auraient pu être lui, en sont arrivés là ? Là, il ne se tait pas, nous lisons ses questions, ses réactions, face à ses personnes qui ne regrettent pas leur engagement, et doutent même, parfois, qu'Aum soit responsable de ce qui s'est passé dans le métro.
Underground : un livre choc, à lire absolument.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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C'est un ouvrage unique en son genre, mécanique, impardonnable.
C'est un texte d'une simplicité, d'une froideur, et en même temps d'une beauté rare.
C'est une enquête, une obsession, une tentative, un passage de témoin et un moment d'interrogation aussi personnel que collectif.

C'est Underground, la tentative d'Haruki Murakami de comprendre un événement particulièrement traumatisant au Japon, à savoir l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo le 20 mars 1995, qui a fait treize morts et plus de 6000 blessés.

Vous n'en aviez peut-être jamais entendu parler. Sûrement, même. C'était mon cas, du moins.
Et je ne me l'explique pas.

C'est une histoire assez terrible, celle des membres d'une secte au leader charismatique qui parvient à convaincre une petite grappe de ses disciples de commettre un attentat. Leur mode opératoire : répandre dans les rames de différentes lignes du métro tokyoïte des poches de gaz sarin, une substance extrêmement agressive, extrêmement toxique, qui peut entraîner la mort en quelques minutes d'exposition. le motif ? On ne sait pas. Enfin si, on sait, on s'en doute, une secte qui veut punir les mécréants, une volonté d'exister, d'affirmer un message, un idéal, une conviction. Un moment de pure punition, de ce que les terroristes voient comme une justice supérieure.

Mais dans les faits, c'est juste absurde.

Dans les faits, ce sont des milliers de personnes sans histoire ni faits d'armes particuliers, des métros, un lundi matin, des bureaux à rejoindre, des rendez-vous auxquels arriver à l'heure, des bosseurs, des étudiants, des anonymes, des trajets conjoints, et tout à coup de premiers malaises, puis des cris, des douleurs, un mouvement de panique, et la succession de découvertes de nouveaux cas, de nouvelles poches de gaz, de nouvelles victimes.

Murakami ne s'en remet pas.
Il y pense, ça l'obsède.
Alors il se met en quête de témoins, de personnes qui étaient là, qui l'ont vu, vécu, qui en ont souffert et qui en souffrent encore.
Il parvient à récolter une soixantaine de témoignages.
La traduction française n'en présente qu'une trentaine, hélas.
Il y ajoute en deuxième partie une petite quinzaine d'autres témoignages, moins attendus, encore plus dérangeants, ceux de membres de la secte à l'origine de l'attentat. Pas les terroristes du 20 mars, mais d'autres, qui les ont vus, connus, fréquentés ou pas, mais qui ont en tout cas partagé la même attirance qu'eux pour une certaine idéologie, vécu le même embrigadement, connu les mêmes illusions.

C'est terrible, cet ouvrage.
Terrible et sublime.

Il y a une forme de beauté et de pouvoir inexplicable à découvrir les uns après les autres les témoignages des victimes, à la fois tous profondément similaires, ordonnés selon le même schéma (présentation, récit de la matinée du 20 mars, du départ du domicile jusqu'à la routine du métro, puis la panique, l'éclair de lucidité, et enfin les conséquences, les blessures, la rémission et l'impossible guérison), dans une mécanique pendulaire quasi hypnotique. Ca se répète et ça n'est jamais la même chose, c'est identique mais désarmant à chaque fois, ça n'a aucun sens, toutes ces vies fauchées ou ravagées par un acte qui ne cherchait qu'une destruction pure et gratuite, mais là, entre les pages de Murakami, ça trouve une force et une symbolique absolument impitoyable, presque une forme de méditation. C'est une succession de textes tout simples et dépouillés, des témoignages sobres sans effets de style, parsemés d'anecdotes toutes triviales et de réflexions honnêtes et résignées, tour à tour bouleversantes, drôles, terribles et affolantes. C'est juste là, intact. L'horreur. L'émotion. Et ce qui vient après.

On touche à quelque chose de profondément saisissant, "d'humain", oserais-je dire si le terme n'était pas profondément galvaudé, et puis tant pis, j'ose quand même, de profondément humain. C'est fragile et absurde, aléatoire, c'est juste une addition de voix hétéroclites a priori, mais là, par un effet d'accumulation et d'amplification, ça devient vrai. Ca devient juste, totalement, concrètement, vrai. On comprend. On voit, en tout cas. On devine. C'est une expérience rare de lecture, et à ce titre, Underground mérite l'attention de n'importe quel lecteur.

La deuxième partie représentait un pari particulièrement risqué : comment donner la parole à des personnes embrigadées dans la secte à l'origine du crime dont ont été victimes toutes les personnes que l'on vient d'entendre s'exprimer ? Comment faire la transition, comment ne pas insulter les victimes, comment ne pas choquer ?
Murakami y trouve sa réponse, sans doute la seule qui vaille.
En laissant les gens s'exprimer.
En traitant leur témoignage avec la même sobriété et la même retenue que celle des victimes, avec un peu plus de questions structurantes tout de même, mais sans jugement ni commentaire. Il présente, contextualise, puis se retire. C'est une position à la fois très simple et extrêmement complexe à maintenir, mais je crois (je crois) pouvoir affirmer que l'écrivain a su bien s'y tenir, et livrer un ouvrage aussi digne que respectueux et nécessaire.

On y repense souvent, à ce livre, après l'avoir terminé.
Aux couloirs du métro de Tokyo.
On va voir des images, des vidéos.
On réalise que personne ne parle beaucoup de ces attaques, que c'est loin, que c'est fini, plus dans l'actu, cas isolé, drame étranger.
Que c'était un fait divers vite oublié.
Mais là, après Underground, après les récits, anecdotes et regrets, après toutes ces pages tournées et ces voix accumulées, on n'y arrive pas.
Le souvenir reste.

On y pense, à ce métro.
C'est le pouvoir du livre, de l'écrit, de l'intention d'un auteur et de la force avec laquelle il construit son récit.

Ca reste.
Ca finira peut-être par nous quitter à nouveau, qui sait.
Mais pour l'heure, ça demeure, là, en nous, les lecteurs, les témoins indirects, les héritiers de la parole retranscrite.
Et moi, je trouve ça sublime.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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Très beau livre ou on découvre a travers les témoignages des victimes et des adeptes de la secte AUM - L'attentat terroriste du 20 mars 1995 dans le métro de Tokyo.
Ce que j'ai apprécier c'est que l'auteur donne la parole aux victimes et aux membres de la secte.
Évidemment, il nous donne son analyse.
J'ai beaucoup aimer son écriture, et aussi de nous laisser seul juge, nous lecteurs, juste nous donner les faits mais par les personnes concernées.
Ça fait froid dans le dos mais c'est très intéressant
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Habituée aux romans de Murakami et peu encline aux témoignages, que je trouve la plupart du temps détournés de leur vraie signification par les médias. Je me suis dis que, vu que c'était Murakami j'allais quand même essayer. Une fois terminée la préface, je ne pouvais plus le lâcher.

Premier point positif, Murakami place ces témoignages dans le contexte du personnage interviewé (que faisait-il, quelle était sa vie avant l'attentat?) et j'ai trouvé ça plus intéressant et enrichissant que s'il ne l'avait pas fait, cela aide à comprendre la situation personnelle du témoin, son état d'esprit, ses peurs, ses espoirs lors de l'incident.

De plus Murakami a pris soin de travailler "avec" les témoins, respectant leur témoignage et le modifiant si tel était leur désir, néanmoins la totalité du contenu a globalement été restituée, sans apparente censure et avec franchise, cela rend les témoins plus humains et nous sensibilise à leur situation.
Entre les témoignages Murakami nous narre la manière dont s'est passé le "gazage" à l'endroit où les témoins y ont été confrontés, l'immersion n'en est que meilleure.

Les notes de bas de page aident beaucoup à saisir le contexte asiatique et d'autres points brumeux, si bien que jamais je ne me suis dit "je ne comprends pas", c'est un très bon travail d'annotations.

La partie la plus intéressante reste selon moi, la deuxième partie. Même si certains ne seront sûrement pas d'accord, Murakami nous livre des témoignages de membres de la Secte (l'ayant quitté ou non) et cela m'a aidée à comprendre comment se passait l'embrigadement, ainsi que leur vie dans la secte, qu'ont-ils trouvé dans cette communauté ?
Et à ma grande surprise, la franchise des témoignages et le regard de Murakami m'ont fait comprendre leurs raisons: la maladie, le rejet, l'isolement, l'incompréhension de la différence.... Ayant du mal à m'intégrer socialement, j'ai d'autant plus compris leur situation et leur choix qui par faiblesse les a ammenés à rejoindre Aum, j'ai même compris pourquoi les exécutants avaient accompli leur tâche morbide. Ces témoignages m'ont menée à une grande introspection et réflexion sur le monde qui nous entoure, du point de vue du citoyen lambda et de celui ayant rejoint la secte. J'ai compris, grâce à Murakami, leurs raisons d'appartenance et pourquoi ils restaient, quels bénéfices ils avaient pu tirer pour eux-même dans Aum.
Je me suis dit, cela aurait pu être moi ! pas en tant qu'exécutant mais en tant que membre, et cet éclairage sur Aum m'a beaucoup aidée à améliorer ma compréhension du milieu sectaire et des manipulations de l'embrigadement. Aussi ai-je pu comprendre pourquoi les exécutants avaient libéré le gaz sans remords, leur ego appartenant à Asahara, ils ne pouvaient pas en éprouver.

Sûrement que des gens me reprocheront de comprendre leurs raisons, mais je crois que pour éviter que ce genre de situation de ne reproduisent, la compréhension des victimes mais également de l'organisation ayant effectué l'attentat est indispensable.
Et Murakami nous offre ici des clés de compréhension et sa réflexion personnelle à propos de ces attentats nippons.

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"Underground", mon premier livre de Haruki Murakami qui m'a été conseillée par une lectrice de Babelio. A mon tour de vous le conseiller. Après avoir lu tous les témoignages des victimes du gaz sarin et des adeptes de la secte Aum, les mots me manquent ....peut-être parce que tout ce que je peux dire, c'est de ne pas passer à côté de cette oeuvre.
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(...)


Je suis franchement très emballée par ce livre d'Haruki Murakami, à la fois très éloigné de ses romans par sa forme documentaire, et pourtant très murakamien dans les thèmes qu'il brasse : le métro comme univers souterrain, menaçant, le monde parallèle qu'est la secte, les ruptures brutales dans la vie, l'avant-après attentat, l'avant-après avoir rejoint la secte...

Un portrait en creux du Japon tout à fait passionnant, qui éclaire admirablement les vertus et faiblesses de la société nippone.

Lien : http://racines.canalblog.com..
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livres d'entretiens, l'auteur cherche à comprendre les raisons qui ont poussé la secte aum a perpétrer une série d'attentats dans le métro de Tokyo. . Une enquête minutieuse et fouillée...
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Ce n'est pas une lecture évidente. Les évènements relatés sont terribles, et les témoignages vraiment poignants. Je ne peux pas dire que j'ai adoré, mais ça me paraît vraiment important de s'informer sur ce genre de sujet. Surtout que l'on n'en parle pas assez en Occident. Par exemple, je ne savais pas qu'il y avait eu autant de rames visitées, et lire la façon dont chaque individu a réagi ce jour-là m'a profondément ébranlée...
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