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Le désir sexuel peut dominer nos vies jusqu'au point de devenir une peau de chagrin qui diminue rapidement. C'est ce qui arrive aux deux femmes dans ce récit De Musset publié en 1833 sous le titre de 'Gamiani ou deux nuits d'excès'. Récit pornographique qui allait connaître un franc succès discret derrière les comptoirs au dix-neuvième siècle.

La comtesse Gamiani est une de ces femmes dans la société de Paris qui reçoit le beau monde tout en gardant sa part de mystère. Nul ne sait d'où elle vient et qui elle est au fond.

Le narrateur la compare à Foedora que nous avons déjà croisé dans le roman 'La peau de chagrin' De Balzac. Jugement d'homme, frustré de ne pas pouvoir pénétrer ce mystère de femme belle et célibataire.

Tout au long du récit nous avons d'ailleurs à subir ce narrateur qui s'adonne à un voyeurisme éhonté, contemplant les ébats sexuels de la comtesse Gamiani avec une jeune fille depuis sa cachette dans la chambre à coucher de la comtesse. Ainsi, nous autres lecteurs prenons part avec le narrateur à ces jouissances lubriques à travers le prisme des fantasmes d'un homme trop désireux de participer à ce festin des sens.

Le lesbianisme avancé dans cette nouvelle devient dès lors le fantasme d'un mâle qui voudrait à tout moment intervenir et pénétrer dans l'intimité des deux femmes réunies, qui ignorent que l'oeil d'un homme les observe.

En même temps la comtesse Gamiani souligne sa supériorité aux hommes en matière d'endurance : 'Dis... un homme, un amant, qu'est-ce, près de moi ? Deux ou trois luttes l'abattent, le renversent : à la quatrième il râle, impuissant (...).'

Dans la première partie du récit le narrateur parvient d'ailleurs à s'associer aux ébats effrénés.
Dans la deuxième partie, il assiste en revanche, impuissant, à un excès de fureurs utérines trop poussé entre les deux femmes, qui leur seront fatales.
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- Sans spoilers -

Je viens de relire ce classique réputé de l'érotisme français qui m'avait dérouté il y a quelques années.

Courte nouvelle se déroulant sur une courte période avec peu de personnages, elle réussit malgré cela à être, par moments, trop décousue. le niveau d'écriture est excellent mais il a un caractère "flottant" qui en fait déjà une lecture étrange sans même mentionner le vocable ancien, agréable au demeurant.

Ce qui m'a dérangé et déplu tient dans les nombreux éléments malsains et morbides qui s'agrippent à l'érotisme comme du lierre. Peut-être que vous appréciez le lierre mais il faut croire que ce n'est pas mon cas. Je saisis pourquoi tant de gens détestent.
Aussi, Musset transgresse allégrement de nombreux tabous.

Je comprends aussi ceux qui apprécient Gamiani.
J'en ai apprécié la plume. Les belles phrases sont nombreuses, le vocabulaire et les tournures nous transportent dans une autre époque. Rien que pour cela, j'aurais tendance à le conseiller à ceux qui s'intéressent à la littérature érotique à travers les âges en rappelant que c'est n'est pas une nouvelle au ton léger et badin.
Dans mon cas, je ne lui ai rien trouvé d'émoustillant. C'est, pour moi, une curiosité de notre littérature et je pense ne plus jamais la relire.
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Difficile exercice que l'écriture et la lecture érotique, pour ne pas dire pornographique dans le cas de cet ouvrage. Un récit théâtral de deux nuits où la sexualité se mêle à la crasse, l'excès, l'immonde et même la mort. Une succession de tableaux fantasmés et de récits enchâssés rythment ce court livre. L'auteur va loin et nous donne à imaginer des choses souvent répugnantes et qui interrogent la moralité du lecteur. Bien des thèmes, des aspects de la sexualité et des tabous transgressés, abordés dans cet ouvrage, paraissent anachroniques. Un malaise constant m'a parcouru à la lecture de ces quelques pages d'un autre temps, compliqué à appréhender avec notre regard de 2022.
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J'ignorais que Musset avait écrit ce genre d'histoire, mais la plume qui les exprime est habile, le dessin en noir et blanc le restitue bien. Quelle audace de la part de cet homme de se cacher dans la chambre de la comtesse Gamiani dont il a entendu parler des excès. Et vite devant les amoures dont il est témoins , il ne peut plus se retenir et rejoint le couple de femmes. Entre chaque ébats, chacun raconte son histoire.
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Bon, appelons un chat un chat ! il s'agit bien (du moins à notre époque) d'un livre pornographique ! Les amours saphiques de la comtesse Gamiani et de Fanny ... entre le Bdsm, la zoophilie et la nécrophilie faites votre choix et réalisez vos fantasmes ! j'accorde tout de même 3 étoiles car le langage utilisé n'est jamais cru ... jamais vulgaire ! N'oublions pas que l'auteur est Alfred de Musset tout de même !
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Il est aussi étrange d'imaginer Alfred de Musset écrire ce récit érotique et d'imaginer Guillaume Apollinaire écrire "Les onze mille verges" et pourtant, cela fut dans un cas comme dans l'autre.

Par pure curiosité, j'ai parcouru ce très court roman qui dure deux nuits comme l'indique son sous-titre. Les amours saphiques de la comtesse Gamiani et de Fanny en constituent toute la trame. Cela a peut-être été érotique à sa parution, aujourd'hui c'est de la simple pornographie qui laisse de marbre et où se retrouveront les éléments chers à Sade ou à Restif de la Bretonne.

Mais là où ces derniers mettaient respectivement de la philosophie de boudoir et de la satire de philosophie de boudoir, Alfred de Musset - si tant est qu'il soit bien l'auteur de "Gamiani" - ne met... rien. C'est à dire que la gratuité de ce récit laisse pantois. Personnellement, je n'ai pas vu le but à atteindre, la finalité de cet écrit.

Comme pour Apollinaire, on cherche en vain où est passée la poésie.


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Les corps bondissent, Priape se dresse, on se mord, on se déchire, le sang gicle, le lait aussi! La tribade se régale.

"Médor, prends moi!" Et le chien de s'activer hardi petit sur les attributs de Gamiani qui hurle d'impatience. Que d'humour.

Musset semble bien avoir gagné son pari. Voici la préface de l'édition de 1845:


"Quelque temps après la révolution de 1830, une dizaine de jeunes gens, pour la plupart destinés à devenir célèbres dans les lettres, la médecine ou le barreau, se trouvaient réunis dans un des plus brillants restaurants du Palais-Royal. Les débris d'un splendide souper et le
nombre des flacons vides témoignaient en faveur du robuste estomac, et partant, de la gaieté des convives.

On était arrivé au dessert et, tout en faisant pétiller le champagne, on avait épuisé la conversation sur la politique d'abord, et ensuite sur les mille sujets à l'ordre du jour de cette époque. La littérature devait nécessairement avoir son tour. Après avoir passé en revue les divers genres d'ouvrages qui, depuis l'antiquité, ont tour à tour été l'objet d'une admiration plus ou moins passagère, on en vint à parler du genre érotique. Il y avait là ample matière à discourir. Aussi, depuis les Pastorales de Longus jusqu'aux cruautés luxurieuses du marquis
de Sade, depuis les Épigrammes de Martial et les Satires de Juvénal, jusqu'aux Sonnets de l'Arétin, tout fut passé en revue.

Après avoir comparé la liberté d'expression de Martial, Properce, Horace, Juvénal,Térence, en un mot, des auteurs latins, avec la gêne que s'étaient imposée les divers écrivains érotiques français, quelqu'un fut amené à dire qu'il était impossible d'écrire un ouvrage de ce genre sans appeler les choses par leur nom ; l'exemple De La Fontaine était une exception ;que d'ailleurs, la poésie française admettait ces sortes de réticences et savait même, par la finesse et une heureuse tournure de phrases, s'en créer un charme de plus ; mais qu'en prose
on ne pourrait rien produire de passionné ni d'attrayant.
Un jeune homme, qui jusqu'alors s'était contenté d'écouter la conversation d'un air rêveur,sembla s'éveiller à ces derniers mots, et prenant la parole :

— Messieurs, dit-il, si vous consentez à nous réunir de nouveau ici dans trois jours, j'espère vous convaincre qu'il est facile de produire un ouvrage de haut goût sans employer les grossièretés qu'on a coutume d'appeler des « naïvetés » chez nos bons aïeux, tels que Rabelais, Brantôme, Béroalde de Verville, Bonaventure Desperriers, et tant d'autres, chez lesquels l'esprit gaulois brillerait d'un éclat tout aussi vif s'il était débarrassé des mots orduriers qui salissent notre vieux langage.

La proposition fut acceptée par acclamation, et trois jours après, notre jeune auteur apporta le manuscrit de l'ouvrage que nous présentons aux amateurs.

Chacun des assistants voulut en posséder une copie, et l'indiscrétion de l'un d'entre eux permit à un éditeur étranger de l'imprimer en 1833, dans le format in-4° et orné de grandes gravures coloriées. Cette édition, très incorrecte, fut suivie d'une seconde en 1835 sous la rubrique de Venise : l'exécution typographique et la correction de celle-ci laissent encore beaucoup à désirer. En voici le titre : Gamiani, ou deux nuits d'excès, par Alcide, baron de M***. À Venise, chez tous les marchands de nouveautés : Venise, 1835, un vol. in-18 de 105 pages, enlaidi de 10 gravures abominables.

Sauf de légères incorrections dues à l'inexpérience d'un génie essayant ses ailes, chacun y pourra reconnaître cette muse sympathique et gracieuse qui, pendant vingt ans, a fait les délices des gens de goût, et dont le génie est encore regretté tous les jours".

J'ai particulièrement apprécié pour ma part la fin étonnante de ce roman au style superbe où le psychisme a sa place.

Je ne la divulve pas :))

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Dégoûtant, répugnant, sans rythme et confus, si la paternité de ce roman est discutée, pour ma part je suis persuadée qu'il n'est pas écrit par le poète immense qu'est Musset et qui manie le rythme et le beau avec la plus naturelle aisance du monde. Ce livre n'a aucun intérêt dans sa langue, son contenu, sa construction en plus d'être tout à fait immoral. A fuir !
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C'est n'est pas aussi drôle qu'on pourrait l'imaginer en ouvrant le livre. Après quelques scènes scabreuses, on découvre le passé des personnages et leurs meurtrissures sexuelles ouvrant sur des excès en tout genre parfois surprenant. Mais le tout reste très sombre, finalement, et nous amène à s'interroger sur la violence sexuelle dont les personnages sont à la fois, et tout à tour victimes et bourreaux. Musset – avec une belle écriture - oscille entre une véritable empathie pour son héroïne à la dérive et des scènes burlesques, pathétiques ou hilarantes (question de sensibilité, au choix...) voir l'Orang-outang, le chien Médor et les orgies monacales... Mais je m'interroge toujours. Qu'a-t-il voulu faire en écrivant ceci ? C'est bien trop sombre pour être seulement divertissant pour un lectorat qui voudrait s'encanailler. Où est-ce un avertissement moralisateur à peine déguisé ? J'ai bien du mal à trancher...
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les aventures érotiques de la comtesse gamiani et de fany au cours de deux nuits de débauche.ou rien ne sera épargné au lecteur
mais sans jamais être vulgaire. avec un fond historique.Alfred de Musset nous dévoile une autre facette de son talent.
pour adultes 😈.
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