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Une rumeur arrive aux oreilles d'Alcide : la comtesse Gamiani aurait de forts penchants homosexuels. Il ne lui en faut pas plus pour que son imagination s'emballe et décider de voir ça de ses propres yeux. le soir même, il parvient à se cacher dans la chambre de la comtesse. Incapable de se maîtriser en la voyant s'ébattre avec son amie, il sort bientôt de sa cachette pour se précipiter dans leur lit, où il est d'ailleurs favorablement accueilli.

Après la bataille, et quelques exclamations de dégoût un peu tardives pour les pratiques effectuées, la comtesse raconte ses souvenirs de jeunesse : sado-masochisme, viol, relations avec un singe, avec un pendu, et j'en passe. Ces souvenirs enflamment les sens des auditeurs et les lancent de nouveau dans des pratiques bestiales qu'ils regrettent sitôt finies.

On retrouve finalement la marque de fabrique des textes érotiques des siècles passés : transgressifs, beaucoup, mais érotiques, bien peu.
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Il est aussi étrange d'imaginer Alfred de Musset écrire ce récit érotique et d'imaginer Guillaume Apollinaire écrire "Les onze mille verges" et pourtant, cela fut dans un cas comme dans l'autre.

Par pure curiosité, j'ai parcouru ce très court roman qui dure deux nuits comme l'indique son sous-titre. Les amours saphiques de la comtesse Gamiani et de Fanny en constituent toute la trame. Cela a peut-être été érotique à sa parution, aujourd'hui c'est de la simple pornographie qui laisse de marbre et où se retrouveront les éléments chers à Sade ou à Restif de la Bretonne.

Mais là où ces derniers mettaient respectivement de la philosophie de boudoir et de la satire de philosophie de boudoir, Alfred de Musset - si tant est qu'il soit bien l'auteur de "Gamiani" - ne met... rien. C'est à dire que la gratuité de ce récit laisse pantois. Personnellement, je n'ai pas vu le but à atteindre, la finalité de cet écrit.

Comme pour Apollinaire, on cherche en vain où est passée la poésie.


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les aventures érotiques de la comtesse gamiani et de fany au cours de deux nuits de débauche.ou rien ne sera épargné au lecteur
mais sans jamais être vulgaire. avec un fond historique.Alfred de Musset nous dévoile une autre facette de son talent.
pour adultes 😈.
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Les corps bondissent, Priape se dresse, on se mord, on se déchire, le sang gicle, le lait aussi! La tribade se régale.

"Médor, prends moi!" Et le chien de s'activer hardi petit sur les attributs de Gamiani qui hurle d'impatience. Que d'humour.

Musset semble bien avoir gagné son pari. Voici la préface de l'édition de 1845:


"Quelque temps après la révolution de 1830, une dizaine de jeunes gens, pour la plupart destinés à devenir célèbres dans les lettres, la médecine ou le barreau, se trouvaient réunis dans un des plus brillants restaurants du Palais-Royal. Les débris d'un splendide souper et le
nombre des flacons vides témoignaient en faveur du robuste estomac, et partant, de la gaieté des convives.

On était arrivé au dessert et, tout en faisant pétiller le champagne, on avait épuisé la conversation sur la politique d'abord, et ensuite sur les mille sujets à l'ordre du jour de cette époque. La littérature devait nécessairement avoir son tour. Après avoir passé en revue les divers genres d'ouvrages qui, depuis l'antiquité, ont tour à tour été l'objet d'une admiration plus ou moins passagère, on en vint à parler du genre érotique. Il y avait là ample matière à discourir. Aussi, depuis les Pastorales de Longus jusqu'aux cruautés luxurieuses du marquis
de Sade, depuis les Épigrammes de Martial et les Satires de Juvénal, jusqu'aux Sonnets de l'Arétin, tout fut passé en revue.

Après avoir comparé la liberté d'expression de Martial, Properce, Horace, Juvénal,Térence, en un mot, des auteurs latins, avec la gêne que s'étaient imposée les divers écrivains érotiques français, quelqu'un fut amené à dire qu'il était impossible d'écrire un ouvrage de ce genre sans appeler les choses par leur nom ; l'exemple De La Fontaine était une exception ;que d'ailleurs, la poésie française admettait ces sortes de réticences et savait même, par la finesse et une heureuse tournure de phrases, s'en créer un charme de plus ; mais qu'en prose
on ne pourrait rien produire de passionné ni d'attrayant.
Un jeune homme, qui jusqu'alors s'était contenté d'écouter la conversation d'un air rêveur,sembla s'éveiller à ces derniers mots, et prenant la parole :

— Messieurs, dit-il, si vous consentez à nous réunir de nouveau ici dans trois jours, j'espère vous convaincre qu'il est facile de produire un ouvrage de haut goût sans employer les grossièretés qu'on a coutume d'appeler des « naïvetés » chez nos bons aïeux, tels que Rabelais, Brantôme, Béroalde de Verville, Bonaventure Desperriers, et tant d'autres, chez lesquels l'esprit gaulois brillerait d'un éclat tout aussi vif s'il était débarrassé des mots orduriers qui salissent notre vieux langage.

La proposition fut acceptée par acclamation, et trois jours après, notre jeune auteur apporta le manuscrit de l'ouvrage que nous présentons aux amateurs.

Chacun des assistants voulut en posséder une copie, et l'indiscrétion de l'un d'entre eux permit à un éditeur étranger de l'imprimer en 1833, dans le format in-4° et orné de grandes gravures coloriées. Cette édition, très incorrecte, fut suivie d'une seconde en 1835 sous la rubrique de Venise : l'exécution typographique et la correction de celle-ci laissent encore beaucoup à désirer. En voici le titre : Gamiani, ou deux nuits d'excès, par Alcide, baron de M***. À Venise, chez tous les marchands de nouveautés : Venise, 1835, un vol. in-18 de 105 pages, enlaidi de 10 gravures abominables.

Sauf de légères incorrections dues à l'inexpérience d'un génie essayant ses ailes, chacun y pourra reconnaître cette muse sympathique et gracieuse qui, pendant vingt ans, a fait les délices des gens de goût, et dont le génie est encore regretté tous les jours".

J'ai particulièrement apprécié pour ma part la fin étonnante de ce roman au style superbe où le psychisme a sa place.

Je ne la divulve pas :))

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"Une tribade! Oh! ce mot retentit à l'oreille d'une manière étrange;puis il élève en vous je ne sais quelles images confuses de voluptés inouies,lascives à l'excés" confie Alcide le narrateur, qui après avoir surpris les rumeurs d'homosexualité qui courent sur la Comtesse Gamiani, une femme du monde "gracieuse, empressée" et souriante, va se cacher pour surprendre ses secrets, puis surexcité par la vision de ses ébats avec Fanny, une jeune amie "ravissante" et crédule, va se mêler à leurs jeux amoureux.
Entre monologue (du voyeur actif) et dialogues de théâtre, entre érotisme et poésie; Alfred de Musset "le dandy débauché" joue le registre des fantasmes les plus pervers (allant puiser dans les souvenirs passés de Gamiani "extrême en tout": zoophilie,orgies,viols, nécrophilie, sado-masochisme..la lubricité ambiante) et a l'air de s'en donner à coeur joie à grand renfort de Ahhhh!!!
Et pourtant l'écriture, du dramaturge et poète incontournable, est belle ("Nos langues se croisaient,brûlantes,acérées;nos âmes se fondaient en une seule") parsemée de mots désuets qui signent son élégance.
Gamiani: Ou Deux Nuits d'excès reprend le thème de On ne badine pas avec l'amour où l'on se désire, on souffre jusqu'à en mourir, le thème aussi de Les deux maîtresses puisque les trois personnages sont un homme et deux femmes.Les personnalités du trio amoureux sont bien rendues...mais trop c'est trop!
On pense à la rentrée littéraire 2012, où Christine Angot avec Une semaine de vacances choque le tout venant en dépeignant une sexualité torride mais mécanique avec prise de pouvoir. Là, les trois acceptent cette sexualité débridée,même si Alcide et Fanny ("vous me forcez à rougir") se culpabilisent ou font parfois les dégoûtés(ce qui est quelque peu risible),ils se prêtent au jeu sauf lorsque "l'ivresse des sens" de la comtesse lui fait perdre la tête.
On pense à L'amant de Lady Chatterley, mais ici la possession et la violence des relations prévaut.
Les deux nuits d'excès étaient des nuits de folie dans tous les sens du terme et on pousse un ouf de soulagement lorsqu'on voit les âne, toutou et singe....et autres énergumènes se fondre dans la nuit!
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- Sans spoilers -

Je viens de relire ce classique réputé de l'érotisme français qui m'avait dérouté il y a quelques années.

Courte nouvelle se déroulant sur une courte période avec peu de personnages, elle réussit malgré cela à être, par moments, trop décousue. le niveau d'écriture est excellent mais il a un caractère "flottant" qui en fait déjà une lecture étrange sans même mentionner le vocable ancien, agréable au demeurant.

Ce qui m'a dérangé et déplu tient dans les nombreux éléments malsains et morbides qui s'agrippent à l'érotisme comme du lierre. Peut-être que vous appréciez le lierre mais il faut croire que ce n'est pas mon cas. Je saisis pourquoi tant de gens détestent.
Aussi, Musset transgresse allégrement de nombreux tabous.

Je comprends aussi ceux qui apprécient Gamiani.
J'en ai apprécié la plume. Les belles phrases sont nombreuses, le vocabulaire et les tournures nous transportent dans une autre époque. Rien que pour cela, j'aurais tendance à le conseiller à ceux qui s'intéressent à la littérature érotique à travers les âges en rappelant que c'est n'est pas une nouvelle au ton léger et badin.
Dans mon cas, je ne lui ai rien trouvé d'émoustillant. C'est, pour moi, une curiosité de notre littérature et je pense ne plus jamais la relire.
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Bon, appelons un chat un chat ! il s'agit bien (du moins à notre époque) d'un livre pornographique ! Les amours saphiques de la comtesse Gamiani et de Fanny ... entre le Bdsm, la zoophilie et la nécrophilie faites votre choix et réalisez vos fantasmes ! j'accorde tout de même 3 étoiles car le langage utilisé n'est jamais cru ... jamais vulgaire ! N'oublions pas que l'auteur est Alfred de Musset tout de même !
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C'est n'est pas aussi drôle qu'on pourrait l'imaginer en ouvrant le livre. Après quelques scènes scabreuses, on découvre le passé des personnages et leurs meurtrissures sexuelles ouvrant sur des excès en tout genre parfois surprenant. Mais le tout reste très sombre, finalement, et nous amène à s'interroger sur la violence sexuelle dont les personnages sont à la fois, et tout à tour victimes et bourreaux. Musset – avec une belle écriture - oscille entre une véritable empathie pour son héroïne à la dérive et des scènes burlesques, pathétiques ou hilarantes (question de sensibilité, au choix...) voir l'Orang-outang, le chien Médor et les orgies monacales... Mais je m'interroge toujours. Qu'a-t-il voulu faire en écrivant ceci ? C'est bien trop sombre pour être seulement divertissant pour un lectorat qui voudrait s'encanailler. Où est-ce un avertissement moralisateur à peine déguisé ? J'ai bien du mal à trancher...
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Deux nuit de sexe pur et transgressif.

Un petit récit plus pornographique suranné qu'érotique et qui vaut surtout par l'aura de son auteur rarement catalogué dans les bouquins de cul.
Lien : https://www.noid.ch/gamiani/
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Alfred de Musset n'a pas écrit que des poèmes ou pièces de théâtre. Il excelle aussi dans la nouvelle érotique avec "Gamiani ou deux nuits d'excès" qui date de 1833.
Aucun mots grossiers mais un vocabulaire approprié pour raconter l'histoire de la comtesse Gamiani avide de jouissance érotico-satanique.
La première nuit, un homme nommé Alcide se cache pour regarder la comtesse dans ses ébats. Ce voyeur est peut-être le double fantasmé De Musset car il est le narrateur.
Gamiani va accueillir Fanny, une jeune ingénue, qu'elle va initier aux plaisirs de la chair. L'homme va en profiter pour expérimenter des jeux sexuels à trois.
Ils vont associer les mots aux actes en racontant leurs fantasmes et premières expériences.
Les deux femmes vont continuer au cours d'une deuxième nuit de luxure durant laquelle Gamiani va raconter à Fanny ce qu'elle a vécu au couvent, entre femmes et animaux. La comtesse à pourtant connu l'amour du coeur mais le prisme a été brisé par le désir du corps. Depuis, sa vie est consacrée à la jouissance charnelle, orgies et initiation de vierges.
Fanny veut suivre son chemin de débauche et jouir jusqu'à mourir d'excès.
Cette nouvelle est particulièrement bien écrite et j'ai même trouvé que le vocabulaire du 19ème siècle rendait certains passages assez drôles.


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