Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions Riveneuve pour ce livre reçu lors de la Masse Critique mai 2015.
Un livre qui se lit en une soirée ou deux car il n'est pas bien épais.
La plume est celle d'un scientifique et on le ressent avec les termes et les structures utilisés. Il ne se perd pas dans des métaphores ou des phrases à rallonge. Dans des descriptions interminables.
Il va droit au but. Les phrases sont très courtes et parfois même démunies de verbes.
Cela se déroule pendant le terrible drame se déroulant en mars 2011, dans une ville qui se nomme Natori. On nous décrit les évènements à travers les yeux d'un lycéen.
Là, j'applaudis l'auteur car il me semblait y être...
Personnellement, j'ai cru ressentir le tremblement de terre, j'ai vu venir la vague...
Par contre, l'histoire en elle-même ne peut pas plaire à tout le monde car nous voyageons souvent dans les souvenirs du lycéen qui se remémore de nombreux évènements du passé pendant le cauchemar de "Fukushima".
Pour moi, ce fut une véritable balade au coeur du Japon dans les villes de Kyôto et d'Hiroshima.
J'avais l'impression d'y retourner. Les lieux des souvenirs sont des lieux marquants de ces deux villes : le Kiyomizudera qui est mon temple préféré à Kyôtô tellement il est magnifique, soutenu par des centaines de pilliers, à flanc de colline....
Et le musée de la paix d'Hiroshima avec son dôme et son jardin, très poignant !
Le côté "respect", "ordre" et "aucune prise d'initiative" des Japonais dans le livre sont soulignés. Cela me fait doucement sourire car lors de mes voyages, cela se voyait grandement. Même dans le cas de catastrophes, ils arrivent à garder cet aspect de leur personnalité.
Ensuite, le côté "monde virtuel" dans lequel on peut plonger est très peu présent dans le livre. le côté fantastique n'est donc pas du tout un critère de choix pour lire ce livre !
Il faut plutôt le prendre pour un livre de littérature dans lequel on découvre les Japonais et le Japon.
Je note 3 sur Babelio mais si les demi points étaient acceptés, il serait monté à 3,5.
Commenter  J’apprécie         120
Le sujet interpelle... Une petite ville japonaise au bord de l'océan un 11 mars... Deux ados qui s'aiment, se nouent, se cherchent. Et la nature qui se rebelle... affrontant la technologie pour l'horreur. Comme un second Hiroshima, comme si l'Histoire se répétait, comme un pied-de-nez à la civilisation.
Entre rêve et réalité, entre technologie et nature, entre atome et thé vert, entre modernité et tradition, entre centrale nucléaire et temple shintoiste, entre bombe atomique et bombe hydrique... Mustapha Nadi nous livre sa version du tsunami, vu par un ado en quête de l'Autre.
Le présent, le passé et le futur s'entremêlent. Marquant à jamais les êtres dans leur chair. Mustapha Nadi semble, au départ, nous proposer une romance, un peu bleue, puis il déchaîne la Nature et nous dérions vers un voyage initiatique, puis vers un cheminement intérieur, le tout doublé d'une réflexion plus fondamentale sur le sens des choses et de la société. Tout cela en 159 pages... C'est dire que l'on ne s'embarrasse pas de détails. Que l'on ne prend que rarement le temps de se poser... Et j'ai trouvé cela dommage.
L'auteur aime le mot juste. Il le cherche, le débusque, le travaille au corps. C'est très sensible pendant les 40 premières pages. Toutes en finesse. Léchées. Peut-on se le permettre quand on décrit un tsunami? Ou justement, le fait de décrire un tsunami impose-t-il d'être à ce point éthéré, détaché? Cela manquait de viscères à mon avis. Dire l'horreur, ce n'est pas la faire ressentir. On donne à voir, on ne montre pas les choses. C'est un point faible en ce qui me concerne.
Qu'en ai-je pensé? C'est sensible et rationnel, à la fois, la plupart du temps. C'est surtout cérébral, en permanence, à travers le filtre, le prisme de Riki l'ado surdoué (?!). Et c'est ce qui m'a gêné. La passion m'a manqué (ou en tout cas je ne l'ai pas vue, ou surtout ressentie).
On sent que l'auteur aime la langue, aime le Japon, aime la science... mais le mélange ne m'a pas semblé prendre. Cela ne m'a pas touché. Parfois on n'arrive pas à défendre les choses que l'on aime trop.
Au début du livre, j'ai eu des flashes, il faut le reconnaître, et j'ai pensé à Murakami... ce n'est pas un maigre compliment. Mais au fil du livre, ce parallèle ne fonctionne plus. Et j'ai souvent pensé à ce qu'aurait fait Murakami d'un tel sujet. A partir de ce point, le livre m'échappait clairement. Je regardais les personnages s'agiter comme les poissons rouges du livre debordant d'un aquarium et retrouvant une liberté empoisonnée (empoissonnée?) à la faveur d'un tsunami...
D'un point de vue formel, et cette réflexion n'engage que moi, je ne pense pas que l'écriture en "je" soit un choix judicieux. L'auteur fait un choix, mais se prive de facto d'une masse d'éléments, de ressorts, d'intrigues... même si les derniers chapitres voient le récit présenté par le père de Riki. Un vrai roman choral, ou du narrateur omniscient, cela aurait eu plus d'ampleur, plus de percussion. Ce choix de Mustapha Nadi est délibéré, j'en suis sûr. Il maîtrise trop bien les ficelles de l'écriture pour avoir choisi cette option par inadvertance. Mais je n'ai pas accroché parce que j'ai l'impresson que le roman gagnerait en puissance en multipliant les narrateurs, et donc les angles d'attaque.
Reste une lecture fluide, prenante, sans fausse pudeur mais sans voyeurisme non plus,, sur un sujet difficile une découverte certaine, sans trop de profondeur quand même car l'auteur essaie de trop aborder, de trop embrasser, de sujets en un nombre de pages réduit, pour laquelle je remercie Babelio et son opération Masse Critique de mai 2015 et les éditions Riveneuve.
Commenter  J’apprécie         40
11 mars 2011, le tremblement de terre puis le tsunami qui frappent le Japon séparent Riki, ado surdoué, de sa chère et tendre Kimiko. Entre la panique des évènements, les errements post-apocalypse et une certaine dose de déraison, Riki tente de regagner les rives des vivants.
Belle idée romanesque plombée par une mise en forme et un style grossiers. Les personnages principaux, désincarnés, ne sont qu'un prétexte pour exprimer maladroitement diverses informations, cependant intéressantes pour certaines. Pour le coup, un documentaire aurait été plus pertinent. Deux autres points m'ont extrêmement gênée : les expressions prêtées aux jeunes datent déjà de quelques décennies, elles sont inadaptées dans la bouche d'adolescents d'aujourd'hui et surtout le parti pris d'écrire en lieu et place des Japonais tout en gardant une analyse occidentale. L'effet tombe à plat d'autant que les intentions sont lourdement soulignées, fléchées. Je n'évoquerai pas les descriptions des lieux qui sont à mon goût de piètres copiés-collés de dépliants touristiques. Ce n'est pas le happy end aussi dramatique que grotesque qui rehausse la qualité de ce roman.
Lu dans le cadre de Masse critique organisé par Babelio.
Commenter  J’apprécie         20
Toutes ces personnes vont mourir. Sont mortes. Les caméras montrent en direct cette dévastation et l'impossibilité de les sauver de la vague. Comme les Américains le 11 septembre 2001, regardant impuissants des gens sauter des Twin Towers. Sauf que nous sommes le 11 mars 2011 et que cette terreur est naturelle.
(page 40)
Au loin à l'horizon, avançant comme au ralenti, armée de samouraïs qui se dirige vers le rivage, je la vois : la vague.
Il est 15h35.
(page 28)
Je sais, c'est dur, mais si la nature est dure, l'homme, lui, est impitoyable. (p.96)
Il est 14h52.
Cinq minutes d'éternité. La terre cesse enfin de trembler. Fin du séisme et début du cauchemar. (p.16)
On n'est jamais sûr de rien. Vivre, c'est douter en permanence, on finit par tout oublier, tout même le pire... (p.118)