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EAN : 978B09VN2ZSYR
126 pages
Editions du Rouergue (06/04/2022)
3.41/5   40 notes
Résumé :
Ça fait comment quand on désire pour la première fois ? Quand la curiosité laisse sa place à l’attirance ? Quand toutes nos pensées vont vers un seul être ?

Le temps d’un stage BAFA, dans les lumières de l’été, Léopold s’éprend de Matthieu. Mais sa bande de potes, menée par Damien, un garçon dominateur et toxique, va très vite se mettre entre lui et son désir. Sous le soleil, l’ambiance s’épaissit et les tensions poussent le groupe au bord de l’explo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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L'absence, c'est être loin d'un lieu ou d'une personne. Un mélange de distance et de manque. Cette distance et ce manque pour Léo, notre narrateur se fait organique à tel point qu'il doit les raconter, les expulser de son coeur sous la forme de mots. Une sorte de longue lettre. Ecrite à Matthieu, le lieu et la personne au coeur de son absence.

Léo s'est inscrit avec sa bande, la Coterie, a un stage déterminant dans l'obtention du BAFA. Et Léo, il en a besoin de ce diplôme, pour financer son futur logement d'étudiant. Légèrement tendu, il est soulagé d'être avec la Coterie, qui lui donne l'impression d'une meute, pour qui rien n'est impossible.

Matthieu, lui, il est seul, loup solitaire, nouveau dans ce stage de BAFA. Calme, intelligent, curieux, il détonne, en attire certains, fait peur à d'autres. Léo voit Matthieu et avec lui, il découvre l'absence qu'il ne connaissait pas et le vide présent dans son coeur devient soudain visible. Léo veut connaître Matthieu, il veut s'en approcher, il veut être vu à son tour, il veut combler le vide de l'absence.
Seulement voilà, le leader de la Coterie ne ressent pour sa part que de la peur, de la frustration et de la jalousie nées d'un instinct de chef de meute fragile, qui ne supporte pas ne plus être au centre de l'attention...Comment faire alors, pour Léo, qui se trouve face à un choix ? Confortablement installé dans son groupe construit de personnes qu'il croit connaître, avec qui il a le sentiment d'avoir tout vécu, tels des soldats partis en guerre et avec qui il se persuade de vouloir appartenir, il a du mal à faire preuve du courage nécessaire. Jusqu'où est-il prêt à aller pour faire entendre qui il est vraiment, qu'est-ce qu'il veut réellement, quel genre de personne il veut devenir ?

Au-delà d'être un très beau texte sur la découverte de l'amour, sans s'embarrasser des peurs liées à un amour homosexuel, c'est surtout un roman très juste sur l'adolescence et l'inquiétude perpétuelle d'être mis hors du groupe et d'en devenir l'ennemi. Léo a du mal à se dépêtrer de cela mais son attirance pour Matthieu le poussera dans ses retranchements. Quand on a soi-même évolué dans une bande d'amis sans en être le leader, mais dans une position de suiveur, on peut comprendre le détournement de courage qui devient détournement de soi-même.

Guillaume Nail a visé juste dans les mots et dans le choix de cette lettre écrite en s'adressant à Matthieu, cet être mature, rempli d'une poésie étrange, attrayante et mélancolique.
La lecture est rapide mais parfois difficile. Envers Léo, on passe rapidement de la compassion à l'énervement et à l'agacement. On voudrait qu'il fasse différemment...mais aurions-nous nous-même fait autrement ?
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Et vous parler de Ton absence...
Ce roman ado de @guillaumenailcommeportail est un livre singulier, un peu déroutant de prime abord, à l'écriture poétique et la mise en page vaporeuse. Il est construit à la manière d'une longue lettre où le narrateur, Léopold, s'adresse à cet autre, Mathieu, qui deviendra l'Absent, objet de tous ses désirs.
Dans ce court roman, au titre émotionnellement chargé, on assiste à la rencontre entre Léo et Mathieu lors d'un stage de préparation au Bafa. le premier s'y rend avec sa bande de potes, la Coterie, rencontrée lors d'une précédente formation. le second c'est l'électron libre, discret mais à l'aura incontestable.
Dès les premières pages, Léo fait l'expérience de l'Attirance irrépressible, celle qui ouvre les yeux sur le vide qui était présent avant la rencontre.
L'auteur nous raconte la pudeur, la timidité, la maladresse. Il nous parle avec délicatesse de la découverte du désir, de la pureté du sentiment amoureux, de cette attirance qu'on n'attendait pas et qui vous souffle si violemment qu'on n'a pas le temps de se préparer à l'assumer.
Il écrit aussi l'homophobie, l'intolérance, les relations toxiques, la difficulté à trouver sa place au milieu des codes de l'adolescence. Quand le bien-être personnel passe après l'appartenance au groupe et l'approbation du chef de bande. Quand on a peur d'être exclu et qu'on s'empêche d'aimer. Quand on trahit ses propres valeurs pour ne pas avoir à assumer qui l'on est.

Un roman forcément bouleversant, où l'on respire au rythme des émotions de Leo, où l'on est autant touché par sa fragilité qu'agacé par son inertie et sa lâcheté ...

En prime, une playlist est proposée à la fin du roman. Et ça, on adore !
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Le roman est court mais chargé d'émotions fortes, ce qui fait que je l'ai trouvé un peu indigeste... Je ne trouve pas que le cadre de l'histoire soit très "passionnant". En effet, on suit Léopold, avec sa troupe de copains, pendant un stage de préparation au BAFA. Je trouve Léopold lâche et anxieux, même si sa fragilité et sa sensibilité m'ont touchées. Dans ce livre, je cherchais vraiment une histoire d'amour passionnée et ce n'est pas ce que j'ai ressenti. le livre mettait l'accent sur le regard des autres (surtout les préjugés) face à l'homosexualité, j'ai donc été déçue car il n'a pas comblé mes attentes. Damien, un des "amis" de Léopold, était insupportable et l'ambiance de son groupe de potes en général n'était pas agréable. Je les trouvais manipulateurs, trop curieux et agaçants. Bref, ce livre n'a clairement pas été un coup de coeur et je ne le recommanderai pas.
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Je reste sur un avis assez mitigé pour cette lecture.
C'est un roman où il faut vraiment se laisser porter par les mots de l'auteur et ses émotions.
La forme du roman est original et assez déroutante : au début du roman, les personnages ne nous sont pas vraiment présentés, on les découvre lentement au travers de leurs actions ou de leurs paroles, sans être très explicité. de fait, je ne me suis pas attaché aux personnages.
L'écriture aussi est particulière, c'est une écriture parlé à la façon des ados et l'auteur utilise beaucoup le pronom « tu », sans toujours préciser à qu'il s'adresse. Ça m'a déstabilisé et je n'ai pas réussi à m'y habituer.
Les thèmes abordés sont très riches : on parle de harcèlement, de différence, de trouver sa place, de l'effet de groupe et de l'homosexualité.
Enfin, on est dans l'ambiance du camp d'approfondissement du BAFA, très bien retranscrit d'après mon expérience similaire, mais j'ai peur qu'il manque des explications et des détails pour que les lecteurs qui ne l'ont pas vécu puissent également se l'approprier. du coup je dirais plutôt qu'il s'adresse à des ados de 16-17 ans.
En résumé, c'est un roman très original !
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Léopold passe un stage de perfectionnement pour le BAFA. Lors du précédent, il s'est fait
une bande de potes qui est au complet cette fois-ci encore. Il y a Karima, June, Mel côté fille et Zachée, Tiago, Damien côté garçons… Ce dernier est la forte tête du groupe, celui qui met l'ambiance mais qui la pourrit aussi régulièrement.
Et puis il y a Matthieu. Lui, Léopold l'a repéré immédiatement, dès la montée du bus. Les autres aussi, mais c'était pour se moquer. Pas Léo. Lui, il a ressenti quelque chose de fort pour Matthieu. Ça le chamboule. Mais il y a les autres, et devant eux, il ne peut rien montrer. Ce stage s'annonce compliqué à gérer...
Bon, pour commencer, ce qui est super fort dans ce roman c'est que le narrateur nous livre un récit au présent tout en tenant compte d'une issue, d'un dénouement qui, on le sait, a mené sur l'absence d'une personne qui a compté et dont la présence a été bouleversante.
Tout du long, le manque est là, le manque s'installe alors même que la personne qui n'est plus est encore là. Elle évolue sous les yeux du narrateur (et les nôtres) et sa présence est un tout.
Le regret est présent, on sent que le narrateur, Léo, veut retenir, se souvenir de tous ces petits moments insignifiants, ces instants volés et partagés car aujourd'hui, on le suppose, il n'y a plus rien.
Même l'agencement du texte veut parfois ralentir, retenir l'instant avec ces phrases qui s'arrêtent puis reprennent à la ligne du dessous, les mots écrits en lettres capitales qui vont et viennent même verticalement.

Tout le texte semble vibrer au diapason des émotions du narrateur. Il en va de même quand il explose. Les mots débordent et la typo aussi.

Que s'est -il passé ? Cette absence, quelle est-elle ? On ne le sait pas. On peut tout imaginer, le meilleur même si on penche plutôt vers le pire (ça c'est moi aussi, toujours voir le pire...). le ton adopté est trop nostalgique, trop ému. On pressent le drame. Mais on ne sait pas. On ne peut qu'imaginer.

Lien : https://www.hashtagceline.co..
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critiques presse (1)
Ricochet
20 juillet 2022
Une plongée dans l’intimité adolescente la plus vraisemblable, la plus profonde, la plus universelle à laquelle nous invite l’auteur de ce roman.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je bricole un laïus vite fait. Elles abondent alors zou, le grand saut.
Toi, au premier rang, assis.
Ton front pâle
l’arcade de tes sourcils.
Ma vue brouille, est-ce que je vire blanc ? Les idées fuient et mon cerveau se vide,
le dessin de tes yeux tes cils,
la fine arête de ton nez,
je perds mon corps, le fil ; l’image tangue et mon souffle court, le sol vacille, je recule d’un pas, deux,
tes cheveux, le duvet de tes bras,
l’ombre, soudain, le mur qui obstrue. D’un même élan, les filles s’alignent entre moi, toi, vous, elles prennent le relais.
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Mes yeux fermés rien que le va-et-vient maladroit et j’anticipe l’alcool qui remonte, tout, et une odeur de crotte de chien, tenace, l’humus qui pourrit, je ne suis pas bien certain, sur quoi on est allongés, va savoir, et mon corps est lourd il est rance, et les halètements de June, j’imagine son visage qui se crispe, je le vois peut-être, je ne sais plus, elle sent la sueur rien ne va, c’est bien de la merde de clébard et je sens que je viens et ça monte mais non ça mollit, c’est elle qui me fait remarquer et qui dit, c’est pas grave.
On a trop picolé. C’était bien, déjà.
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Toi déjà, tu savais, que la vie est fébrile, qu'à quoi bon les lignes droites, confort et insipides, quand tous les creux attendent, en embuscade, les écarts qui inquiètent, sinueux qui émerveillent. Qu'il faut savoir saisir et s'emparer, jouir tout entier de ces ciels étoilés et ces lumières de Cézallier, qui jamais plus ne voudront briller.

Mais attends.

Tout cela pour plus tard, pas trop vite.

Laisse-moi remonter les heures, d'abord, je ne veux rien oublier.
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Les connivences se créent, certains discutent et se marrent ; mais la Coterie fait bloc. Putain de masse compacte. Yann s’avance pour juger mon travail. Mes efforts n’ont pas été vains, j’ai poussé le vice jusqu’à indiquer la couleur des bancs,l’emplacement des poubelles à verre. Un summum d’exactitude. J’avoue, me concentrer sur les détails évite de ressentir ton absence. Tu approches, d’ailleurs, ton regard posé sur les lignes tracées de mes mains.
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Nous les filles, on est nulles pour se repérer, croit bon d’ajouter June.
Le pire, c’est qu’elle ne plaisante pas. En s’avançant le long des ruelles étroites, on se concerte. Comme le bled n’est pas grand, l’idée de Karima est de tout miser sur la dimension historique. Je trouve ça limite dommage, quand on sait la richesse des paysages mais bon. C’est pas comme si j’étais force de proposition.
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Vidéo de Guillaume Nail
Mon interview de Guillaume Nail pour son roman On ne se baigne pas dans la Loire paru aux Editions Denoël.
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