Ce livre atteint la perfection. le thème de la mort est omniprésent, le malsain est à chaque coin de phrase sans jamais pénétrer le roman, alors même que parfois l'inceste, la prostitution flottent dans l'air. Tout est en poésie et en non-dits, tout est calme et serein. C'est une perfection où n'est introduit que la violence du vécu.
La sublimation du malsain, tout en détails. Des lettres muettes, parler à l'autre, celui qui ne lira pas, pour mieux se parler à soi-même. Ces lettres sont des claques données avec une main fiévreuse de toutes les émotions. Ce sont les tranches de vies qui apparaissent, qui passent et s'éternisent tout en détails. Les histoires des personnages s'entremêlent, comme un rêve, tout à demi-mots. le temps de ce séjour à l'hotel, c'est l'approbation du lieu, l'approbation de soi. L'aplomb que demande la situation ne peut-être égalée que par cette prose. Bien que les passages au futur, alors même qu'il n'y en a pas pour les personnages, et c'est bien là sa raison d'être. Jouer avec le temps des conjugaisons et ce temps futur que ne connaîtrons pas les personnages.
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Cela avait plu au professeur qui s'était souvenu d'une pensée de George Sand dont il doutait, détail important, de la formulation. Était ce c'est l'esprit qui cherche et c'est le coeur qui trouve, ou c'est l'esprit qui cherche mais c'est le coeur qui trouve ? Entre le et et le mais, il y avait une faille. Le et donnait de la clarté et de la force quand le mais créait un chagrin .
Il y avait de la jeunesse dans le bonheur d'acheter, comme une liesse, même si parfois des clientes pressées, des clients revêches, se plaignaient de l'attente à la caisse. Ceux là n'aimaient ni la vie ni leur vie. J'ai aimé la mienne au point de ne pas vouloir, ou pouvoir, un blocage, concevoir une mise à la retraite ou, plus simplement, la vieillesse.
Les pensées s'enchaînent quand on n'a pas cru à ce que l'on vient de faire, quand on regrette déjà d'avoir accompli ce que l'on avait désiré en se l'avouant ou pas, quand on se surprend à être encore plus maître d'une action que de sa fiction. On rêve alors d'un peu de désespoir bien senti. On rêve de pouvoir l'exprimer. On se dit que tout est rien. On s'en voudrait presque de ne pas avoir de chagrin.
Socrate dit j'ai vite découvert que ce n'est pas par sagesse que les poètes créent leurs œuvres,mais par un certain pouvoir naturel et par les inspirations comme les devins et les prophètes qui disent tant de belles choses, mais qui ne comprennent rien de ce qu'ils disent
Le sentiment en soi, un émoi, était déjà une forme de voyeurisme. Comme la lecture d'un livre quand on imagine. Comme l'écoute d'une musique quand elle parle, on se dit alors qu'elle a été écrite pour des ébats. Comme la vision d'un film qui brusquement montre et raconte la vie que l'on aurait voulu vivre.