Ce qui est arrivé à Naziran illustre une pratique courante au Inde où une loi a été votée récemment pour l'interdire, après une bonne dizaine d'années de mises en application régulières : brûlure par l'acide pour déshonneur, refus de se soumettre, improductivité...
Naziran a été
brûlée à l'acide et rendue aveugle pour avoir refusé de coucher avec un voisin. Celui-ci s'est vengé.
Dans ces pays musulmans où la femme est considérée comme moins qu'une bête et dominée par l'homme, où celui-ci est en conséquence systématiquement immature, capricieux, orgueilleux et violent, une femme, quoi qu'elle fasse, qu'elle trouve le courage de préserver l'honneur de sa famille en refusant les avances d'un étranger ou qu'elle ne le trouve pas, de toute façon elle sera toujours au service des hommes de son pays pour deux choses : lui donner son plaisir, et payer à sa place pour ses faiblesses.
Dans ces pays, la femme est un punshing-ball, un défouloir, un outil de soulagement.
L'homme est aux commandes simplement parce qu'il a la force physique, que la femme n'a pas. Dans ces pays, il manque l'intelligence, qui n'est jamais cultivée ; donc la force physique de l'homme gagne toujours.
Ces témoignages ne sont pas de magnifiques "romans inspirés d'une histoire vraie".
Elles n'ont pas enduré leurs souffrances et pris la peine de raconter leur histoire à un écrivain, avec l'épuisement moral que ça implique, pour qu'on dise que leurs livres sont des romans tristes, et qu'il faut que les "âmes sensibles s'abstiennent" comme j'ai pu le lire dans une critique sur le témoignage de Souad, brûlée vive en Cisjordanie.
Personne ne doit s'abstenir. Il y a des témoignages qu'il faut lire, c'est un devoir de le faire pour nous, parce que la télévision ne peut pas tout nous montrer.
Si vous voulez vraiment que les mauvais traitements de ces femmes cessent, si votre compassion est bien réelle, si ces femmes sont vos semblables et non des êtres étrangers qui habitent loin et qui ont écrit un livre qui vous a diverti pendant quelques jours, alors il faut clairement recommander leur lecture, avec énergie.
Nous sommes sensibles parce que nous n'avons pas tous ces problèmes. Mais nous aurions pu être à leur place. Est-ce que dans ce cas, nous n'aurions pas aimé être comprises par les femmes de l'occident ? Montrons-nous dignes de la place de chanceuses européennes que nous occupons, cessons d'être des âmes sensibles privilégiées, grandissons et commençons l'ouverture de la conscience mondiale en encourageant clairement la lecture des récits de ces femmes plus grandes que nous.