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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Entre les deux guerres, un jeune médecin, immigré juif d'origine à la fois grecque et italienne, tente de s'établir à Nice. Sans accointance avec le milieu des privilégiés, n'ayant pas les moyens de cacher sa pauvre origine que dédaignent les puissants et les riches, ayant charge de famille, il finit par user de moyens illégaux, pour se sauver du dénuement. Par la suite, la fortune lui sourira, car il inventera une « médecine des âmes », un peu sophrologie, un peu psychanalyse, qui séduira et envoutera ceux de la bonne société, aux psychoses et angoisses multiples.
Vie et parcours d'un homme qui ne veut plus être pauvre, d'un étranger qui souffre sans discontinuer de ses origines, qui veut faire partie à toute force de la bourgeoisie fortunée et qui ne se cache jamais qu'il n'y est que temporairement supporté.

Il semble qu'on ait reproché à Irène Némirovsky, un antisémitisme virulent, dans ses romans et les descriptions très typées qu'elle fait de toute la population juive immigrée d'Europe centrale.
J'ai vu surtout, dans « le maître des âmes » un rapport accablant sur la difficulté infinie pour ces étrangers, de survivre dans un pays où ils arrivaient les mains vides, où on ne cessait de mépriser ce qu'ils étaient et ce qu'ils représentaient, où ils ne cessaient d'en souffrir. Il me semble que l'antisémitisme qu'écrit Irène Némirovsky n'est pas le sien, mais celui qu'elle constatait au quotidien, dans le milieu au sein duquel elle vivait, elle, fortunée et assimilée.
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d'Irène Nemirovsky écrivaine francophone exilée Russe , morte en déportation à Auschwitz , j'avais lu il y a longtemps le très réussi "Suite française" .
Ici l'on est immédiatement impressionné par le rythme du récit, de la phrase, le choix et la portée des mots qui donnent aux portraits que l'auteure trace de ses personnages , un aspect implacable, presque chirurgical.
Difficile par ailleurs aujourd'hui de ne pas percevoir la résonnance que produit avec l'actualité dans la première partie du livre cet instantané de migrants aux abois ,en situation de survie.
Mais est ce le fait que ce roman ait été publié à l'origine sous forme de feuilleton dans la Presse, qui donne à la construction du récit un aspect elliptique et un peu décousu qui en définitive restitue de façon tronquée le parcours et les métamorphoses du personnage principal et fait regretter l'ambitieuse peinture d'une époque que ce livre aurait pu être.
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Ce roman publié avec succès en 1939, avait été déjà publié en 1933 sous le titre "Les échelles du Levant".
C'est le récit déchirant de l'ascension d'un juif levantin qui part de rien et devient un médecin renommé et riche. C'est l'histoire de sa lutte, de sa cupidité et de sa chute. le ton est très sobre et très dur. le tout est terriblement crédible.
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Ce court roman, publié sous forme d'épisodes dans la presse en 1939, compte l'ascension sociale d'un médecin immigré. Pour faire vivre sa famille et pour ne plus se sentir étranger en France, il accepte de s'occuper d'un avortement, puis de l'âme de ses clients, jusqu'à flirter avec le charlatanisme.
Le sujet de ce roman m'intriguait, et j'avais beau aimé Suite Française d'Irène Némirovsky. J'ai un peu moins aimé le Maître des âmes, mais j'admire la noirceur, la modernité et l'observation du monde de l'auteur. Je pense que la publication par épisodes implique un récit percutant, mais mois profond que mon souvenir de Suite française.
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Je me souviens de cette lecture comme une déception après Suite française... quelque chose de daté et presque désuet....
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de l'influence d'une société, de l'importance d'un acte dans une vie.
Très bel exercice d'écriture
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Ma troisième lecture d'Irène Némirowsky , et toujours aussi impressionnante. Je découvre de nouveau avec le Maître des âmes une très fine observation psychologique et nuancée des caractères humains. Mais ce dernier écrit - édité en 1939- est aussi le plus acide et le plus sombre. Les temps durs se rapprochent inévitablement…

Ce roman autour du personnage de Dario Asfar est d'abord un récit universel sur l'immigration. Quelle que soit la raison – persécution, guerre, famine, crise économique ou autre, les émigrés/immigrés ne fuient pas leur pays et leur culture pour rien. Que cela soit dans un autre temps ou dans notre époque…Pour de millions de personnes ayant « atterri » dans un nouveau pays pour un nouveau départ, le spectre de la pauvreté, la non-reconnaissance, la soif démesurée de gagner de l'argent et surtout de l'estime, hantent leur vie. le regard méprisant, réel ou non, des autres pèsent sur leurs épaules. Ils feront tout pour être « comme eux », à en perdre leur âme…

Le style d'écriture est « vivant » mais aussi contemplatif ; beaucoup de dialogues, les personnages ont des caractères et des physiques très bien campés, leur langage corporel bien décrit, comme j'aime.. Les pensées de Dario sont également longuement narrées et nourrissent le fond du roman. Parfois un peu lassant, car les mots clés sont Argent, Désespoir et Pauvre Dario, Pauvre Clara.
Parfois, le style de Moravia me revient en mémoire.

L'histoire déchirante de Dario, sa femme Clara et leur fils Daniel, nous montre combien c'est difficile de se créer une nouvelle vie ailleurs. le médecin Dario se sent responsable pour la survie de sa petite famille. Surtout au début du récit, une certaine théâtralité colore les phrases et les ambiances, on est dans la vie des russes de Paris. Au fil des pages, Dario commence à perdre pied malgré sa bonne volonté de s'en sortir et glisse vers une certaine immoralité, devient ambigu. Une « collaboration sordide » s'installe avec un Wardes et une Elinor, qui lui permet d'avoir une clientèle riche.
A la fin, Dario devient riche lui-même mais perdra l'amour de son fils. Devenu veuf, hanté et fatigué mais ensuite remarié, il aura également perdu son âme.
Un roman oÙ espoir et désespoir, vanité et humilité sont les ingrédients d'une vie pas si inventée que cela.
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