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Alex Nikolavitch Racunica (Traducteur)
EAN : 9782847899337
287 pages
Delcourt (26/10/2005)
3.68/5   48 notes
Résumé :
Dans une petite bourgade paisible des Etats-Unis, deux braqueurs sont abattus par Tom McKenna, qui devient une célébrité bien malgré lui, attirant l'attention des médias mais aussi de maffiosi qui le pensaient disparu. Ils croient reconnaître, dans ce père de famille en apparence tranquille, le tueur qu'ils recherchent depuis 20 ans. Le lourd passé de Tom McKenna lui revient alors en pleine figure. Il doit faire face à un groupe de gangsters assoiffés de sang et de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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J'ignorais que le film de Cronenberg était adapté d'une BD. J'ai donc été très curieux de tomber sur ce roman graphique à ma bibliothèque.

L'histoire est la suivante : le protagoniste, père de famille est propriétaire d'un petit restaurant dans la campagne américaine. Il devient un héros local (puis national) lorsqu'il réussit à tuer des cambrioleurs quand son commerce est braqué.

Sauf que voilà : plus jeune, sous sa vraie identité, il a déjà tué les gros noms de la mafia new-yorkaise. La publicité que lui attire son petit exploit est donc de mauvais augure pour celui qui ne désire que l'anonymat.

Le dessin est en noir et blanc. Surtout en noir, tout est très sombre. C'est un de ces comics typique des années 90, fort en hémoglobine et en "masculinité".
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Cette histoire est parue pour la première fois en 1997. Elle a servi de base pour un film "A history of violence" de David Cronenberg avec Viggo Mortensen.

À Raven's Bend dans le Michigan, Tom McKenna tient un café. Un soir, 2 individus débarquent, après avoir abattu froidement un couple d'autostoppeurs. Ils réclament du café et l'un d'eux sort un pistolet. McKenna ne se laisse pas faire et reprend le dessus sur les 2 petites frappes avec une violence létale. Ce fait divers fait la une des journaux locaux, ainsi que de la chaîne de télévision régionale. Tom McKenna se retrouve assailli de demande d'interviews, de gens voyant en lui un véritable héros, et même de courriers d'admirateurs. Il garde un profil discret en attendant que la tempête médiatique se calme. Edie, sa femme, est plutôt fière de lui et l'assure que le prochain fait divers viendra mettre un terme à l'intérêt que lui portent les médias. Buzz (leur fils, entre 16 et 18 ans) et Ellie (leur fille, une dizaine d'années) sont plutôt fiers de leur père, même si Ellie s'inquiète de savoir s'il viendra d'autres méchants hommes. Alors que la vie reprend son cours normal dans cette petite ville de province, une limousine noire est aperçue à proximité de la maison des McKenna, et non loin de la partie de baseball à laquelle participe Tom.

Ce comics sort des sentiers battus pour plusieurs raisons. Tout d'abord il s'agit d'une histoire complète parue en un tome, indépendante de toute autre série. Il s'agit d'un polar assez noir, à la frontière du thriller au fur et à mesure que l'histoire se dévoile. Elle a été écrite par John Wagner et illustrée en noir & blanc par Vince Locke. le style de ce dernier se démarque totalement des illustrations de comics habituelles. Chaque dessin ressemble à une esquisse détaillée, griffonnée. Il faut un peu de temps pour s'habituer à cette vision artistique où chaque ligne est un peu tremblée et apparaît comme repassée ou doublé 2 ou 3 fois. Locke utilise du début jusqu'à la fin une seule et unique épaisseur de trait. Il utilise les aplats de noir avec parcimonie, leur préférant les traits entrecroisés pour figurer l'ombrage, avec un maillage plus ou moins serré en fonction de la luminosité. Malgré ce rendu atypique, il parvient à conserver une lecture facile à chaque case, une fois que l'oeil s'est habitué à déchiffrer ces traits presqu'hésitants. Et pourtant à travers ce style un peu brouillon, Vince Locke fait naître tout l'ordinaire de la vie de Tom McKenna, il rend parfaitement la violence des affrontements, l'horreur de la torture, la banalité des individus, la familiarité des intérieurs. Il s'agit vraiment d'une expérience de lecture singulière dans laquelle le dessinateur s'attache parfois à la forme, parfois au mouvement, parfois à la simplification extrême des objets (un ou deux pistolets qui semblent des jouets en plastique pour enfant de 5 ans), toujours avec ces traits presque tremblés, et pourtant sans que la compréhension des images ne soit pénible, ou sans que le résultat ne s'apparente à un carnet de croquis inachevé.

Derrière la banalité des descriptions visuelles, il y a un scénario déconcertant. Ces presque 300 pages de bandes dessinées se lisent assez vite, car la narration a été travaillée pour être la plus simple et la plus directe possible. le scénariste et le dessinateur se complémentent pour donner un sentiment de banalité et de quotidien aux événements survenant à Tom McKenna. John Wagner commence par une scène qui ne laisse pas place aux doutes : la violence promise dans le titre est bien présente dès cette première exécution sommaire. Elle ira crescendo pour déboucher sur des actes de barbarie, d'autant plus difficiles à soutenir que les dessins de Locke laissent le soin au lecteur d'imaginer la dégradation des chairs et du corps. John Wagner n'est pas en reste en imaginant des niveaux de violence très élevés.

En fait le début de cette histoire captive par sa simplicité, sa plausibilité et son évidence. Et puis au fur et à mesure des pages qui se tournent, 2 caractéristiques prennent le dessus. John Wagner propose un récit riche en événements. Il ne joue pas la carte des révélations dramatiques, il pose plutôt un élément après l'autre, sans rajouter d'effet de manche ou de dramatisation. Les séquences s'enchaînent avec quelques actions spectaculaires ou horrifiques, avec la chaleur humaine des habitants de Raven's Bend, avec la distance professionnelle des policiers de New York, avec la cruauté ordinaire du crime organisé. Et le lecteur attend de ressentir de l'empathie pour Tom McKenna et sa famille et ça ne vient pas. John Wagner a choisi de ne pas s'attarder sur la psychologie des personnages : il y a les méchants, il y a les gens normaux qui sont tous gentils et il y a Tom McKenna à la moralité légèrement ambiguë. le lecteur n'arrive pas à s'attacher à ces personnages un peu falots, un peu trop lisses, un peu trop détachés de ce qui leur arrive. Lorsqu'Edie découvre la vérité sur son mari, ça ne semble pas la perturber outre mesure. Son amour est une évidence, et finalement elle n'a pas lieu de se remettre en question, de réévaluer ses relations, car après tout ce n'est pas si grave que ça. Euh, ben si quand même ! Quand un personnage apprend qu'un de ses amis a été torturé pendant 20 ans, c'est grave, mais le lecteur a du mal à comprendre en quoi cela a de l'importance plutôt que ça n'en ait pas pour ce personnage. D'un coté, John Wagner épargne à son lecteur des personnages dramatisant tout ou exaltés par des sentiments démesurés, mais de l'autre il n'arrive pas du tout à donner de l'épaisseur à ses personnages presque dépourvus d'émotion.

Malgré des bons cotés très singuliers (les illustrations sortant de l'ordinaire, le scénario malin et cruel construit en crescendo), John Wagner ne sait pas impliquer son lecteur dans les épreuves vécues par les personnages principaux. Locke arrive à rendre visuellement crédible cette histoire policière, sans qu'elle devienne ridicule ou fade, ce qui est assez compliqué du fait que la bande dessinée repose sur des mécanismes qui ont vite fait de rendre visible et idiot les clichés des polars (les porte-flingues stéréotypés et caricaturaux, par exemple). Mais John Wagner se contente de la mécanique de son récit, sans lui donner d'âme, sans lui fournir une profondeur psychologique qui fasse exister ses personnages. de ce fait il n'y a aucun enjeu moral. Au final cela donne une histoire facile à lire, avec quelques passages bien noirs, ou biens tendus, mais c'est tout.
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Ce comics m'avait fait de l'oeil à cause de son titre : une histoire de violence. Paraît même qu'on en avait fait un film, avec l'acteur Viggo Mortensen

N'ayant jamais vu le film de David Cronenberg, je lui ai préféré le comics (286 pages).

Les dessins, en noir et blanc, ne m'ont pas plu du tout. Ils sont esquissés comme s'ils étaient griffonnés, ce qui n'est pas le plus beau spectacle pour les yeux. Mais tout est lisible.

Par contre, le scénario, lui, est prenant au possible et j'ai lu une partie presque sans respirer, l'adrénaline pulsant à plein pot, tant le suspense était prenant, angoissant.

Pourtant, le scénario n'a rien d'original : Tom McKenna se défend contre deux braqueurs, devient la star locale et un vieux mafioso vient le voir parce qu'il lui fait penser à quelqu'un qu'il a bien connu et à qui il voudrait donner un chien de sa chienne (et surtout se venger en le tuant).

Ceci n'est pas un comics pour les enfants, c'est noir, violent, testostéroné à fond, avec des armes à feu qui aboient et qui crachent des balles qui font des trous dans des corps et qui tuent, même si l'on ne pleura pas les gangsters. Attention, certaines scènes sont assez… glauques et violentes ! La tronçonneuse, ça fait des dégâts.

Le personnage principal, Tom McKenna, est mystérieux au possible et durant un moment, on n'est pas sûr qu'il est bien le Joey recherché, même si le suspense n'est pas dans cette interrogation, mais ailleurs.

McKenna est un personnage ambigu, le seul qui n'est pas manichéen. Les méchants sont super méchants, sans nuances aucune, l'un d'entre eux étant même au-dessus du lot en ce qui concerne la méchanceté. Pourquoi est-il si méchant ? Parce que…

Mon petit point d'achoppement, c'est pour la réaction de l'épouse de Tom McKenna, notamment lorsqu'elle apprend le passé de son mari. Tranquille, madame. Ce n'est pas grave… Ben si, tout de même que c'est grave ! On dirait qu'elle vient d'apprendre que son mari, quand il était jeune, a volé une barre de chocolat au supermarché !

Dommage que certains personnages importants soient aussi lisses, sans épaisseur aucune et que d'autres soient un peu stéréotypés (les mecs de la mafia).

Hormis ce bémol, le comics se lit d'une traite, tant le suspense est à couper au couteau et que les péripéties s'enchaînent pour la petite famille de Tom McKenna. La dernière case est un soulagement, quand elle arrive, tant elle m'a libérée de ce stress que j'ai ressenti lors de ma lecture. J'allais pouvoir reprendre une vie normale.

Un comics noir et blanc, ultra-violent, très sombre, où je conseillerai aux âmes sensibles de passer leur chemin (ou de le lire à leurs risques et périls). Bon, au moins, les lecteurs ne risquent pas de se prendre une bastos dans le buffet !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Âmes sensibles, abstenez vous de vous approcher de ce roman graphique. Ouvrage qui a servi de base au film de David Cronenberg avec Viggo Mortensen et Ed Harris, celui-ci va nettement plus loin en matière de violence. Bien sûr quand on a déjà vu le film, il n'y a pas de surprise.

Ce qui saisit le plus c'est le dessin en noir et blanc qui permet de raconter un engrenage de violence qui semble inarrêtable. Les traits des personnages semblent à peine esquissés mais les visages et les corps martyrisés sont rendus avec une violence et une force parfois peu imaginable.

En fin de compte, l'histoire peut apparaitre comme très classique : la vengeance d'un ponte de la mafia contre deux jeunes qui ont voulu s'en prendre à lui. Mais c'est le dessin qui donne une grande intensité au récit, qui permet une plongée dans la violence à l'état pure.
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Cette BD date un peu puisqu'elle est parue en 2005. Je suis étonné du manque d'intérêt qu' elle sucite, au regard du nombre de votes.
J'ai regardé récemment le film de David Cronenberg qui est tiré de cet ouvrage, et j'ai beaucoup aimé aussi.
Tom McKenna est un homme normal, américain moyen, qui mène une vie paisible dans une bourgade quelconque. Il est victime d'un braquage, 2 voyous ultra déterminés, qui viennent de dépouiller et tuer 2 autostoppeurs, s'en prennent à lui dans son épicerie. Tom parvient à désarmer et éliminer les braqueurs, et devient malgré lui un héro local.
En faisant la une du journal, il va attirer dans cette ville tranquille, une faune de maffieux, assoiffés de vengeance.
Tom aurait-il caché à son entourage un passé de criminel?
C'est le début d'une longue histoire de vengeance et de violence, l'impossible rédemption d'un homme rattrapé par son passé.
Le dessin noir et blanc, assez brouillon, demande un temps d'adaptation, on dirait des esquisses de script d'un film. D'ailleurs les plans sont très cinématographiques.
Mais une fois plongé dans le récit, on ne peut plus lâcher ce roman graphique, et les 300 pages défilent à vitesse grand V. J'ai adoré.
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critiques presse (1)
Sceneario
04 janvier 2012
Ce roman graphique est un chef d'œuvre qu'il faut lire et ce, malgré la violence de certains passages.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
p.152.
Vous êtes un peu jeunes pour ça. Je sais pas à quoi vous jouez, et je veux pas savoir. Mais à mon avis, c’est pas au ball-trap. Je vais vous donner un bon conseil.
Vous avez trois armes en plus dans votre manche, et il faudra les utiliser toutes les trois. Je les appelle "SVP"... Surprise... Vitesse... et Préparation.
La surprise, c’est la moitié de la victoire. J’ai vu une escouade de Viets se faire étendre avant même de savoir qu’ils étaient attaqués. La vitesse... faut agir vite, ne pas laisser le temps à l’ennemi de se reprendre. La surprise vous donne l’avantage, la vitesse vous la conserve. La troisième, c’est celle qui vous donne les deux autres. Tout en dépend. La préparation stricte, c’est savoir exactement ce que vous allez faire. Prévoyez le moindre détail, entraînez-vous à changer rapidement vos chargeurs, travaillez tous les mouvements, tout le temps. Tout doit venir automatiquement au moment crucial. J’espère que ça vous aidera. Moi ça m’a gardé en vie.
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- J'ai connu un gamin qui vous ressemblait pas mal. Il était de NY. Vous êtes déjà allé à NY ?
- Une fois ou deux.
- On était bons amis et il est parti. J'avais une dette envers lui... J'aimerais bien le retrouver... Je paye toujours mes dettes. Il lui manquait un doigt... Le même qu'à vous... Je le sais... Je l'ai ici...
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p.288.
Richie : Vingt ans... que... Qu’est-ce... qui t’a pris si... longtemps ?
Joey : Désolé... si j’avais su... ça va aller. Je t’emmène à l’hôpital.
Richie : Tu crois que... je veux vivre... comme ça ? Je... veux mourir... oui...
Joey : Ne parle pas comme ça ! Ça va aller !
Richie : Je vois... plus rien.... et j’ai mal... aide-moi, Joey...
Joey : Je ne peux pas...
Richie : Ils m’ont... gardé en vie... ne les laisse plus... me garder... Vingt ans... c’est long... tu me dois... bien ça... aide-moi à ... mourir... s’il te plaît...
Joey : Richie...
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La violence est difficile à éradiquer, elle change de visage, elle sait s'adapter aux idéologies du moment.
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p.139.
Richie : Ces types sont des rats. Ils mériteraient un coup pareil. Tu devrais pas avoir de scrofules à les crever.
Joey : Scrupules
Richie : T’es trop fort. Scrupules. Mais avoue qu’on rendrait service au monde, là....
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