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EAN : 9782843379321
176 pages
Anne Carrière (11/12/2018)
3.97/5   16 notes
Résumé :
Alors que sa mère est à l’hôpital, Maud plonge dans son passé pour retracer – et retenir – le fil de cette existence qui s’échappe. Souvenir après souvenir se dessine le portrait sans concession d’une mère aimante, mais impitoyable pour ses filles ; d’une amante sentimentalement instable ; d’une exploratrice moderne, professeure d’archéologie, égyptologue et pilleuse de pyramides ; d’une femme cyclothymique qui lutte contre des crises de dépression.

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Maud l'a ramassée au sol, chez elle, allongée suite à une troisième tentative de suicide et la regarde, entre la vie et la mort, à son chevet à l'hôpital. Elle, cette mère fantasque et destructrice, parfois aimante, mais si peu, maltraitante sans aucun doute. le temps s'égrène sur les degrés que son corps récupère et les souvenirs qui affluent.
Maud livre le passé, les déménagements, les querelles parentales, les amants, l'instabilité, l'abomination des mots - ce quotidien cruel qui fait grandir vite. Elle raconte cette mère toxique dont il faudrait se détacher mais qui, d'un énième sursaut, entortille et phagocyte. Cette mère belle, brillante et malade.
Chaque chapitre constitue le puzzle de son histoire, un temps, un âge, une maison, une pièce, entre présent et passé ; les symboles d'une vie complexe et douloureuse jusqu'à l'émancipation.
L'écrit, en écho avec les romans de Violaine Huisman « Fugitive parce que reine » et de Delphine de Vigan « Rien ne s'oppose à la nuit », est un récit humain d'une grande finesse, sans violence dans lequel l'amour demeure en filigrane malgré le mal.
Une réussite.
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Les relations familiales toxiques, en particulier entre mère et fille, semblent depuis plusieurs années avoir le vent en poupe en littérature, au moins depuis la publication du célèbre roman de Delphine de Vigan, Rien ne s'oppose à la nuit. Avec un thème aussi récurrent ces derniers temps, on pourrait penser que tout a été dit sur le sujet.

Et pourtant, Valérie Nimal, qui signe ici son premier roman, parvient à renouveler ce qui est déjà devenu un topos littéraire. Elle nous propose avec Nous ne sommes pas de mauvaises filles un roman juste et percutant, qui renvoie le lecteur (et surtout la lectrice) à sa propre histoire familiale.

le roman se divise en trois parties, construites comme un crescendo aussi bien dans l'émotion que dans l'imaginaire : la première, consacrée au séjour de la mère à l'hôpital, est ancrée dans la réalité, celle d'une chambre froide et inhumaine où l'héroïne attend nerveusement de savoir de quel côté sa mère, entre la vie et la mort, va basculer ; la deuxième est constituée des souvenirs d'enfance révélés en ordre chronologique, année après année, succession d'anecdotes et d'instantanés qui construisent en creux le portrait d'une mère instable, violente, parfois cruelle envers ses filles, et en tout cas franchement égoïste ; la troisième, enfin, fait revenir Maud dans la maison maternelle, qu'elle va méthodiquement vider, pièce après pièce, triant, jetant, explorant même des recoins de la demeure qu'elle ne connaissait pas. Cette exploration concrète s'accompagne d'une exploration intérieure, avec un basculement progressif dans l'imaginaire et la folie, admirablement transcrit, dans un vertige des mots d'une grande puissance poétique.

C'est là toute la force de cet ouvrage : son style, captivant dès les premières lignes par sa force évocatrice et ses images surprenantes. La plume de Valérie Nimal est sensible et juste, et retranscrit à merveille l'ambiguïté d'une relation fondée tout autant sur l'amour que sur la haine, une relation mortifère, destructrice, qui laisse à vif toutes les plaies d'une enfance douloureuse.

Seul regret peut-être : le roman est extrêmement court (170 pages à peine), et peut sembler un peu inabouti. La fin, très ouverte, conclut le livre dans une atmosphère onirique et déroutante, et l'on aurait aimé que l'auteur creuse un peu plus les enjeux de son texte, pour lui donner davantage de puissance encore. de même, la soeur, Marie, ou leur père, sont réduits à n'être que des présences fantomatiques, d'éternels absents dont on aurait aimé qu'ils jouent un rôle plus poussé dans l'intrigue.

Nous ne sommes pas de mauvaises filles est donc un premier roman convaincant, à l'écriture originale, vive et efficace. Une belle découverte, en somme.

Ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci aux éditions Anne Carrière ainsi qu'à Babelio.
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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A folie, folie et demie

Maud et Marie ont une mère « folle », habituée des tentatives de suicide, aux passages plus ou moins bref et répétés en hôpitaux psychiatriques, à l'instabilité sentimentale et émotionnelle exacerbée.

Valérie Nimal découpe son récit en trois parties : la mort de la mère, l'enfance et « après » la mort.

La première partie est la partie d'exposition, de présentation du cadre du récit. On comprend tout de suite les enjeux proposés par Valérie Nimal au lecteur : l'accompagner dans la compréhension et l'apprivoisement d'un passé torturé, aussi bien pour la mère que les filles, que d'un avenir en pointillé qui doit faire table rase du passé, justement.

Sujet hautement risqué où l'auteur pourrait se vautrer dans le pathos, Valérie Nimal traite son sujet de façon admirablement subtile, sans manichéisme. Les parties deux et trois se répondent merveilleusement et sont chacune structurées intelligemment.

Dans la seconde partie, Valérie Nimal égrène, chapitre après chapitre, une année de la jeunesse de Maud, chacune liée à un souvenir. Valérie Nimal décrit les symptômes, les errances, les fêlures de la mère autant que celles crées chez les filles. L'enfance est la période où on se construit. Mais comment se construire quand les exemples qu'on reçoit sont ceux de personnes qui se déconstruisent petit à petit ? Maud doit parvenir à s'édifier avec l'ambivalence de sa mère, à la fois aimante et impossible à vivre, à critiquer sans cesse ses enfants, à ne pas être capable de leur offrir la confiance en soi indispensable.

C'est donc l'enjeu de la troisième partie, organisée en chapitres représentant chacun une pièce de la maison familiale dans laquelle Maud se déplace pour trier, classer, rager, jeter… Chaque pièce représente une partie de la vie de sa mère, une partie de sa propre vie. Cette maison est comme le miroir du cerveau de Maud. Elle trie les affaires de sa mère comme on trie ses souvenirs, comme on fait le ménage dans sa tête pour mieux repartir de l'avant. Repartir de l'avant est d'ailleurs une expression particulièrement truculente dans la mesure où il convient de faire le deuil de l'avant pour envisager un après. C'est ce que doit faire Maud si elle veut survivre.

Il y a dans le récit de Valérie Nimal une urgence vitale qui se retrouve dans son style, direct, rapide, qui va droit au but sans prendre de détours, une sorte d'efficacité indispensable qui touche au coeur.

Il n'y a finalement ni mauvaises filles, ni mauvaise mère. Il n'y a que des écueils, des récifs, des chausses-trappes qui jalonnent des parcours chaotiques qui ne sont jamais lisses et qu'on fait de son mieux pour les assimiler, sans s'arrêter, pour aller de l'avant.

Lien : https://garoupe.wordpress.co..
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Maud trouve sa mère par terre, appelle une ambulance
et attends que le corps de sa mère, se réchauffe,
sa soeur Marie viens l'as rejoindre, et pendant ce
temps elle raconte cette vie de sa mère peu ordinaire
qu'il les faisais déménager tout les 4 matins, qui l'oubli
souvent.
Livre avec beaucoup d'émotion, livrée avec beaucoup
de justesse, ça me fait penser à ce qu'on peut faire vivre à nos enfants
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Un premier roman réussi !

L'auteure aborde plusieurs thèmes très touchants, la relation mère-fille ou encore la maladie.

Maud et sa petite soeur Marie vont vivre toute leur enfance dans une atmosphère chaotique et d'insécurité permanente.

Leur mère est très belle, intelligente mais très instable.

Elles devront dès leur plus jeune âge, réussir à déchiffrer les crises de leur mère, à gérer au mieux le comportement excessif de leurs parents.

Comment grandir auprès d'une mère toxique ?

Comment avancer lorsque le modèle maternel est dépressif ?

Comment se construire lorsque l'on est ballottés d'une maison à l'autre ?

Une enfance ponctuée de multiples déménagements, de disputes, de violences, d'addictions et de passages d'amants...

C'est cela que nous raconte Valérie Nimal dans son roman, un amour intense et fort envers une mère défaillante mais c'est aussi un amour entre deux soeurs, toujours solidaires.
J'ai aimé cette façon de dire les choses avec lucidité, sans que cela soit enjolivé et où, chacun à sa part de responsabilité malgré la maladie et l'amour que l'on porte à ses parents.
Ces jeunes filles comprennent et constatent rapidement la non-normalité qu'elles vivent au sein de leur famille.

Ce qui m'a beaucoup plu dans cet ouvrage, c'est la partie : Enfance.

J'ai lu avec attention le parcours de Maud, nous racontant sa jeunesse et j'ai été vraiment touchée par ce personnage.

Malgré une enfance tumultueuse, elles ont un tel amour et une admiration sans faille, pour cette femme à l'instinct maternel peu développé.

Une relation entre mère-fille très difficile et déchirante.
Une souffrance bien présente qui laissera indéniablement des traces à l'âge adulte.

En lisant ce livre, vous découvrirez aussi comment ces fillettes évolueront jusqu'à l'âge adulte en composant avec une famille dévastatrice.

Arriver à se détacher d'une mère destructrice est peut-être l'étape la
plus difficile qu'elles devront accepter ?!

Une écriture percutante, fluide et bouleversante.
J'ai beaucoup apprécié la manière dont cette histoire est racontée car il y a beaucoup de délicatesse et de réalisme dans ce roman captivant.

A découvrir de cette nouvelle rentrée littéraire !

Merci beaucoup à Valérie Nimal et à son éditeur Anne-Carrière pour cet envoi.
Il me tarde de vous lire à nouveau.

Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Tout le monde pleure à ce moment-là, sauf moi. J’aurais aimé aussi vider mon cœur, le laver sous un torrent de larmes et le tordre une bonne fois pour qu’il sèche.
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Pour écrire, il faut remuer les eaux troubles du passé, qu'une image puisse enfin sourdre des premières années de l'existence.
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Video de Valérie Nimal (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valérie Nimal
Bande annonce du livre de Valérie Nimal "Les minutes célibataires" publié chez Luce Wilquin
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