Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en commençant la lecture de cet ouvrage (et d'ailleurs, c'est cela qui est si excitant), je l'avais simplement commencé parce que l'on me l'avait recommandé et je n'ai pas du tout été déçue.
Au départ, le lecteur pourrait s'attendre à une banale histoire d'amour entre un homme et une femme, Mikis et Magdalena. Bien que vivant à Salène dans le nord de la France près des marais salants, tous deux sont d'origine étrangère et tous d'eux n'ont jamais habitués à être l'homme ou la femme d'une seule personne. Puis Magdalena, couramment surnommé Magda, décide un beau jour d'entreprendre un voyage à Belda pour aller explorer les mines de sel et c'est là que, pour le narrateur, le manque commence à se faire sentir. Elle qui ne devait que quelques jours ne rentra pas avec le groupe avec lequel elle était part. Elle avait décidée de rester là-bas quelques temps. Les semaines passent puis les mois et le narrateur, claustrophobe jusqu'au bout des ongles, décide de prendre l'avion pour partir à la recherche de celle qu'il avait demandé en mariage avant qu'elle ne parte. N'ayant pas eu de nouvelles de cette dernières, il est dans la plus grande des incertitudes et surtout dans l'incompréhension la plus totale.
C'est pour ainsi dire ici que la véritable trame du roman commence car ce qu'il va découvrir à Belga est bien loin de tout ce qu'il aurait pu imaginer. Les personnes qu'il va rencontrer dont certaines lui seront plutôt antipathiques au départ mais qu'il va finalement réussir à rallier à sa cause, vont l'aider dans sa quête : celle de retrouver Magda.
Un parcours semé d'embûche car vont se rajouter des enjeux politico-économiques, la misère des ouvriers de la mine qui ne doit pas être révélée aux yeux du monde et bien d'autres choses encore.
Cet ouvrage mériterait plusieurs casquettes : roman d'amour, roman policier, étude sur la condition humaine, sur les enjeux politiques mondiaux...
Bref, une écriture fluide et limpide et un roman pleins de rebondissements qui entraîne le lecteur sur une tout autre voie que celle qu'il avait imaginé. A découvrir !
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"voici un livre qui commence comme un roman d'amour et finit comme un polar" dit la quatrième de couverture... Une fois n'est pas coutume, c'est exactement ça ! Il y a un climat étrange dans cette sorte de roman d'apprentissage, qui a un air de science-fiction réaliste. Quelque chose qui surprend et que j'ai lu avec plaisir.
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"Je découpe, je classe, j'écris. Je consigne tous les propos qui s'échangent au sujet de la mine. Il est si facile d'oublier, si facile de se contredire."
"La culpabilité est un moteur qui tourne dans le vent."
"[...] il fallait savoir perdre, savoir renoncer, c'était la seule façon de survivre."
"Toute surface est langage."
"Ne pas s'étaler sur le sujet non plus, l'insistance ne fait pas bon ménage avec la vérité."
Lecture par l'auteure accompagnée de Karinn Helbert (Orgue de cristal)
Festival Paris en toutes lettres
Elle a perdu son frère mais n'a pas réussi à se rendre à l'enterrement. Elle est effondrée et décide de s'exiler au bord d'un fleuve pour écrire un livre sur lui. Elle garde l'appartement d'un inconnu en échange de deux services : nourrir le chat et les plantes carnivores. Sauf que le chat n'apparaît jamais et que le récit de son histoire fraternelle et de cet amour fusionnel prend peu à peu une tonalité très dérangeante… Marie Nimier lit des extraits de son roman, accompagnée par Karinn Helbert qui fait entendre un instrument aussi singulier que l'est Petite soeur : un orgue de cristal.
À lire – Marie Nimier, Petite soeur, Gallimard, 2022.
Lumière par Patrice Lecadre, son par François Turpin
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