« le corps plié en deux, les yeux obstinément fixés sur la fine couche de poussière qui, à la surface du sol, frémissait au rythme de sa faible respiration, et se demandant seulement « quel jour qu'y peut être, quel jour qu'c'est ?», Seita expira… »
Japon, 1945. Des milliers d'enfants sont laissés pour morts dans les rues. Parmi eux, un frère et une soeur se retrouvent pris au piège dans l'enfer de la guerre. Leur courage, leur innocence et leur naïveté sont bouleversants mais que sont-ils face aux bombardements et à la faim ?
« c'était des scintillements de lucioles juchées chacune au bout d'une feuille, il suffisait de tendre la main pour faire monter les petites lumières le long des doigts, " regarde ! Essaie de la prendre ! " il en fit tomber une sur la paume de Setsuko, mais elle ferma le poing si fort qu'elle l'écrasa ».
Nosaka dépeint la beauté de l'innocence réduit à néant en un claquement de doigts, en un « Boum ». Il nous confronte aux conséquences les plus crasses de la guerre, avec poésie et brutalité. Son style est déstabilisant, chaotique comme ce qu'il décrit. Des sujets en fin de phrases, un flot de pensées ininterrompu, des images troublantes de réalisme qu'on aimerait ne pas croire.
Cette oeuvre semi-autobiographique publiée en 1967 est à l'image de son adaptation par le studio Ghibli : marquante. Qui ne garde pas un souvenir âcre de son visionnage du « Tombeau des lucioles » ?
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