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sur 552 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux nouvelles de la Littérature dite « populaire » de l'écrivain de légende, Akiyuki Nosaka. Un homme qui vécut plusieurs vie, fendeur de bois, laveur de chien,scénariste,sénateur.....et....... écrivain.
La première, La Tombe des lucioles,
Nous sommes en 1945, au Japon. Seita, 14 ans, petit orphelin de guerre est assis dans le dénuement le plus total, au coin d'un quai de gare, avec dans sa ceinture de corps une boîte à bonbon, contenant les os et les cendres de sa petite soeur morte au fond de la tranchée d'un abri antiaérien.......
Nosaka dans ce récit quasi autobiographique, remonte le temps pour raconter l'errance de Seita et de sa petite soeur Setsuko dans un Kobe dévasté par la guerre.
Leur père militaire disparu, leur mère décédée suite à ses brûlures, ils se réfugient un temps chez une tante, qui n'est pas des plus généreuses ni des plus tendres.......la suite sera pire.....Dans cette atmosphère d'apocalypse, la seule chaleur irradie de l'infinie tendresse que porte Seita pour sa soeur et la seul clarté, des scintillements des lucioles, juchées sur les bouts des feuilles.
C'est trés triste et sombre, pourtant ces deux enfants, livrés à eux-mêmes, livrant une lutte surhumaine pour survivre, illuminent ce récit avec leur solidarité, leur amour, leur espoir, leurs rêves, encore presque intacte grâce à leur âge. Dans cette pauvreté, une misère humaine d'une laideur infinie, ils brillent comme ces lucioles, avec leurs propres lumières.....poignant !

La seconde nouvelle, les algues d' Amérique,
Le ton change. Rien à voir avec le précédent, c'est léger et amusant à lire. Nous sommes dans l'après-guerre, et ironie du sort, les américains et leur aides ont débarqués sur l'île. Ils aident à nettoyer et remettre sur pied ce qu'ils ont détruit par leurs propres mains. Alors que toutes denrées alimentaires de première nécessité manquent, ils envoient des caisses de chewing-gums..... comme nourriture. Quand aux parachutes blanches qu'ils balancent, toute une autre histoire......Vingt ans après, Toshio se souvient de ses années d'après guerre, confrontant avec ironie américains et japonais, alors qu'ils s'apprêtent à accueillir avec sa femme, un couple d'américains âgés, rencontré par cette dernière lors des vacances à Hawaï....ils seront surpris, nous aussi !

Le style d'écriture familier est spécial. L'argot, le langage familier propre à une langue à mon avis est difficilement traduisible. Ne connaissant pas le japonais, bien qu'il me soit difficile d'en juger, il ne m'a pas pour autant dérangée. Un auteur particulier d'une grande sensibilité, à explorer pour ma part.

Merci cher Bison.
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Deux nouvelles semi-autobiographiques composent ce recueil. Dans La tombe des lucioles, deux enfants, un frère et une soeur prénommés Seita et Setsuko, sont livrés à eux-mêmes après le décès de leur mère sous les bombes américaines qui pilonnent le Japon en 1945. Ils tentent de survivre en vagabondant, accrochés l'un à l'autre, dans la ville bombardée. Les algues d'Amérique se déroulent vingt-deux ans plus tard : à l'initiative de sa femme qui avait fait leur connaissance lors de vacances à Hawaï, le presque quadragénaire Toshio accepte à contre-coeur de loger chez lui un couple d'Américains en visite au Japon. le fossé culturel et, pour Toshio, la honte conservée de la période d'occupation du Japon par les Etats-Unis après-guerre, ont tôt fait de lui rendre ce séjour très pénible.


Ces deux récits apparaissent désespérément hantés par le vécu traumatisant de l'auteur. Lui aussi a perdu sa mère adoptive sous les bombes en 1945, puis sa petite soeur, victime de la famine alors qu'il tentait, seul avec elle, de survivre dans les décombres. Ce sont également ses propres souvenirs qui alimentent le récit de Toshio, à jamais marqué par l'arrivée des Américains sur le sol japonais après la défaite nippone. Si la seconde nouvelle se teinte d'une forme d'ironie et prête parfois à sourire au vu des malentendus culturels qui séparent les Higgins de leurs hôtes, la première déroule une cascade dramatique si accablante qu'elle laisse le lecteur sous le choc, assommé et anéanti, presque au-delà de l'émotion. Seita et Setsuko, ces deux étincelles de vie livrées comme de légères et fragiles lucioles au vent de l'apocalypse qui souffle sur le Japon en 1945, incarnent le drame de leur pays tout entier avec une force sans pareille pour un récit qui tient en si peu de pages.


Ces scènes de famine au milieu des ruines, d'enfants vagabonds exposés au pire, puis, dans la seconde nouvelle, l'évocation de l'ambivalence, entre honte, soulagement et admiration, ressentie alors que la supériorité américaine se déverse dans le pays ravagé et hagard, peuvent faire penser à celles observées par Curzio Malaparte en Italie à la même époque dans son roman La peau. Si l'horreur et la sidération s'expriment chez l'auteur italien au travers d'une ironie grinçante, morbide et désespérée, elles déclenchent chez Nosaka un flux tumultueux de phrases et d'images, comme un raz-de-marée « de voix, de langues, de la plus vulgaire à la plus classique », rendu perceptible par la prouesse du traducteur Patrick de Vos.


De cette fin de la seconde guerre mondiale, Nosaka gardera de grands tourments existentiels, qui développeront chez lui une nette tendance à l'instabilité et un certain goût pour la provocation et le scandale. Ses écrits, couronnés par le prestigieux Prix Naoki et salués, entre autres, par Mishima, le classent parmi les auteurs majeurs du Japon. La tombe des lucioles a, en outre, été adaptée en film d'animation, devenu un immense classique. Autant d'arguments supplémentaires pour découvrir ces deux textes brefs, mais terriblement marquants.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Des livres comme ça, ça devrait être interdit. La tristesse à l'état brut. Seita se meurt, seul comme une personne abandonnée sur un quai de gare ou un tunnel de métro. Quel âge a-t-il ? Ma foi, juste l'âge d'être le grand frère de Setsuko. Ainsi commence le roman, par la mort de Seita.

La seconde guerre mondiale. J'entends le bourdonnement sourd des avions américains au-dessus de la campagne japonaise. Une sirène stridente vient hurler à la population l'ordre de se réfugier dans les abris prévus à cet effet. Une pluie de bombes s'abat. le village entier brûle. Une pluie de cendres s'envole. Seita porte sur son dos sa petite soeur Setsuko, s'éloigne du village, se réfugie dans la montagne. Une chaleur s'empare de la rue en flamme. Vite…

Ou est leur père ? Commandant de bord, parti combattre l'ennemi, il ne donnera aucun signe de vie. Leur mère ? Inconsciente, brûlée, morte. Orphelins, sans ressource, ils vont se réfugier chez une tante qui ne leur apportera que l'aide minimum et leur fera bien comprendre qu'ils sont plus une charge qu'un amour.

La tristesse continue. Malgré tout je perçois l'illumination dans les yeux de Setsuko lorsqu'elle découvre la lumière des lucioles. Et ce rire, marque d'insouciance d'une petite fille de 5 ans qui marque mon esprit.

Ces enfants, victimes collatérales de la guerre. Ils n'ont rien demandé, ne savent même pas les enjeux. Ils ont juste une boite de bonbons et quelques lucioles pour éclairer un bout de chemin silencieux, à peine perturbé par le coassement des grenouilles. J'essaie d'y voir de l'humanité, une certaine beauté de l'enfance, mais mon regard s'emplit de tristesse à chaque page parce que je vois la fin, je connais les conséquences, la faim qui tiraille la petite fille, les coliques, le dernier bonbon, la mort…

L'histoire pourrait s'arrêter là, mais Seita mérite mieux que la fausse sépulture dans laquelle sa mère a été placée. Alors, il donnera ses dernière sous pour construire une petite boite en bois dans laquelle sera déposée le corps de sa soeur, avant d'y être incinérée. Oui, ce roman est profondément triste. Beau, certes, par moment, mais sans aucune nuance d'espoir. C'est la guerre, point. Il gardera sur lui cette boite métallique qui a contenu des bonbons aux couleurs chatoyantes, des lucioles lumineuses, les cendres grises de sa soeur.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Ce très court roman est déjà tragique en soi, mais l'est d'autant plus quand on sait qu'il est largement autobiographique...
Le récit commence sur la mort d'un jeune garçon, mort due à la famine, sur le quai d'une gare.
Ce garçon avait une petite soeur, une mère aussi, et un père parti dans la marine. C'est la guerre, 1945, des bombardements éloignent momentanément Seita et sa petite soeur de leur mère. Quand ils la retrouvent, elle est mourante.
Bientôt, le foyer chaleureux et aimant, les plats cuisinés que Seita prenait alors le luxe de refuser, le bonheur, ne sont plus qu'un vieux souvenir auquel il vaut mieux ne pas penser car ce qui compte maintenant, c'est protéger la petite Setsuko d'une situation de plus en plus dure à vivre.

C'est un récit sans espoir, malgré la magie momentanée des lucioles venues bercer les eux enfants dans leur sommeil. C'est une histoire triste et courte, comme si elle n'avait pas plus d'importance que ces cadavres trop nombreux et anonymes que la guerre sème à plein vent.
C'est aussi, de ce que j'ai lu, le roman le plus autobiographique d'un auteur jusque là connu pour ses provocations et son cynisme au Japon.
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Recueil de deux nouvelles, "le tombe des lucioles" décrit avec force et tristesse la défaite japonaise lors de la seconde guerre mondiale.

C'est surtout la première nouvelle qui m'a touché. Seita et Setsuko sont frère et soeur. Orphelins, ils se réfugient chez leur tante, qui favorise rapidement ses propres enfants. Ils décident alors de vivre dans un trou, qu'ils appellent la cave. Mais la solitude, la faim et la saleté auront raison de leur combat...
C'est un récit poignant et triste des ravages qu'engendre une guerre d'adultes sur des enfants innocents...
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Il m'a fallu plusieurs jours avant de pouvoir écrire une critique sur ce livre lu après avoir vu le film d'animation correspondant quelques semaines auparavant.
A ne pas lire quand ça ne va pas très bien ou quand ça va moyen.
Un roman qui dès les premières pages ne laisse aucun espoir sur l'issue tragique de ce frère et de sa petite soeur au cours de la deuxième guerre mondiale après un terrible bombardement. Leur tante, qui les recueille chez elle suite au décès de leur mère, est un personnage qui m'a fait penser au couple Thenardier, la violence physique en moins, mais elle pratique très bien la violence verbale.
Une atmosphère qui m'a rappelé les romans de Dickens, Rémi sans famille,
Et bien sûr, Fantine et Cosette.
Le sujet est très dur, vivre la souffrance quotidienne de ces deux enfants, voir leur désespoir et leur déchéance petit à petit jusqu'à la fin inéluctable. Les atrocités de la guerre et ses victimes innocentes.
Un thème douloureux dans lequel la plume de l'auteur distille des moments de poésie , des sensations olfactives et visuelles subtiles.
Je ne suis pas ressortie totalement indemne de cette lecture ni du film.
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La tombe des lucioles se Nosaka est un ouvrage très émouvant, terrible et beau à la fois, et qui de plus témoigne des cicatrices que la deuxième guerre mondiale a durablement laissé dans l'opinion japonaise.

Le livre comporte deux textes : le premier, la tombe des lucioles, débute par la description à la fin de la guerre de la fin de vie de Seita, jeune orphelin abandonné qui meurt sur un quai de gare du fait de diarrhées intenses couplées à une privation de nourriture, pour ensuite décrire par une analepse les derniers mois de la vie de ce petit orphelin en compagnie de sa soeur. le deuxième texte met en scène un couple de japonais trentenaires des années 60 qui doivent accueillir un couple d'américains, les Higgins, ce qui amène le mari Toshio à se remémorer son vécu de la guerre et à réfléchir sur la relation que le japon a nous avec le vainqueur États-unien .

Le premier texte, la tombe des lucioles, m'a profondément touché. On assiste en effet à la mort de Seita et de sa petite soeur Setsuko. On a surtout un profond sentiment d'amertume et de malaise en voyant que la mort de ces enfants aurait pu être évitée : leur mort est due à la sous alimentation car ces enfants abandonnés à leur sort ne peuvent pas survivre d'eux même. C'est donc le récit bouleversant et tragique de la mort de deux petits enfants qui sont de plus dépeints par Nosaka de manière attachante.
Nosaka nous livre par ce court texte une dénonciation de la guerre, qui rend les enfants orphelins, détruit les familles et les villes et révèle tout ce que la nature humaine a de pire ( cupidité, égoisme... ). La mort de ces enfants nous montre toute l'horreur de la seconde guerre mondiale au Japon, où la société civile a payé un lourd tribut à la résistance acharnée du pays face aux américains...
Ce premier texte nous permet de découvrir le style de Nosaka à son sommet : dense, poétique, touchant, Nosaka parvient garce à son écriture à captiver le lecteur, qui s'enfonce dans le Japon de la fin de la guerre. La symbolique des lucioles présentes dans le récit est très forte : elles représentent, petites lumières mouvantes un symbole de la vie humaine qui est si fragile et éphémère, à l'instar de ces lucioles qui ne vivent qu'une nuit.

Les algues d'Amérique est un deuxième récit tout aussi intéressant, quoique sur un plan plus intellectuel. Il décrit la difficile reconstruction des individus qui en dépit du fait que le Japon émerge économiquement portent encore en eux le poids de la défaite du pays et conservent les cicatrices non apaisées du conflit.
Toshio ne peut s'empêcher de repenser à son expérience de la guerre, ayant subi des bombardements et des privations qui l'ont marqué.
En outre, ce texte interroge les liens entre le vainqueur et le vaincu : si le Japon et les États-Unis semblent désormais amis et que les États-Unis font rêver la génération qui n'a pas vécu le conflit , la population de l'archipel plus âgée ne peut pas pardonner les bombardements qui ont détruit tant de vies, et à l'exemple de Toshio ne peut pas cautionner la suffisance des soldats qui ont occupé le Japon et à leur arrivée ont distribué aux enfants affamés des chewing-gums ( Il est vrai qu'il y nourriture plus roborative ! ). de plus le livre montre des Higgings symboliques de ces américains traitant encore vingt ans après le conflit le Japon comme un pays occupé : suffisants, arrogants, ils ne respectent même pas envers leur hôtes les marques les plus élémentaires de courtoisie et font sentir plus d'une fois la supériorité de leur mode de vie occidental.

Nosaka livre deux textes très maitrisés, entre émotion et engagement, ils sont le témoignage d'un homme qui proteste contre les ravages de la guerre et montre les cicatrices durables de la seconde guerre mondiale dans l'opinion japonaise.

PS : la postface est très bien réalisée et constitue une opportune biographie de l'auteur et décrit les grands traits de l'oeuvre de l'écrivain.
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Deux nouvelles dont la première "La tombe des lucioles" est en partie autobiographique. Après les bombardements d'Osaka, les bombes de 350 B29 furent lâchées sur Kôbe, anéantissant la ville et ses quartiers. Que pouvaient faire Seita et sa petite soeour Setsuko, devenus orphelins, au milieu des décombres ? Après s'être réfugiés chez une tante, Seita se rendit compte très vite que sa soeur et lui, deux bouches à nourrir de plus, devenait insupportable à la famille. Setsuko sur son dos, il partit un matin se réfugier dans une grotte. Cette histoire poignante en devient irrésistiblement douloureuse, car comment peut-on imaginer que deux petits enfants puissent survivre après un tel drame, livrés à eux-mêmes ? L'amour qu'ils se porteront l'un envers l'autre leur sera leur unique lueur. Une lueur que la plume de l'auteur rend encore plus étincelante.

J'ai beaucoup moins aimé "Les algues d'Amérique", mais trouvé intéressant le point de vue donné par l'auteur, de ce qu'un japonais pense de l'américain. C'est différent de ce qu'on a l'habitude de lire sur l'après-guerre et étonnant. Mais ça sonne juste. Quand Toshio se dit qu'avec des carrures et des cous de buffles pareils, ce n'est pas étonnant qu'ils aient gagné la guerre ! A l'école, l'américain est encensé et l'apprentissage de l'anglais entraîne des réparties cocasses en raison de la grosse difficulté de prononciation. L'américain est même invité dans la famille de Toshio, où l'on s'évertue à lui procurer ce qui lui plaît : de l'alcool et des filles. Les personnages et les situations m'ont semblé caricaturaux, puis je me suis dit que cela devait être ainsi.
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Août 1945, dans une gare, Seita, 14 ans, comme beaucoup d'autres orphelins agonise en attendant d'être libéré de sa souffrance.... Mais par la magie de l''écriture, l'écrivain nous permet de remonter le temps pour nous raconter son histoire.
Depuis le mois de juin, Seita et sa petite soer , Setsuko, âgée de 4 ans apprenent à survivre entre les bombardements aériens, la malnutrition et le rationnement, mais aussi la vermine... Quant aux gens qui les entourent, ils sont bien trop occupés par leur propre survie pour compatir au sort des deux orphelins.

C'est un récit tragique dans lequel le jeune garçon perd peu à peu ses illusions et sa vision "innocente" de la vie.
Un récit fort avec 2 figures fantômes qui se révèlent incapables de protéger ces enfants : le père et la grande armée impériale du Japon qu'on avait tant glorifiée à l'école. Et lorsque la mère, dernier rempart pour protéger l'innocence des enfants, disparait, Seita et Setsuko n'ont plus le choix : ils doivent devenir adultes. Et dans un tel contexte, quand cette transformation s'opère le destin est impitoyable.

L'anime m'avait totalement bouleversée lorsque je l'avais vu, la nouvelle d'Akiyuki Nosaka est marquée par plus de pudeur et de passages "crus" mais la puissance de l'histoire reste la même.
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Bouleversant, c'est le premier mot qui me vient à la fin du premier récit de « la tombe des lucioles ».
L'écriture de l'auteur est étonnante, il m'a fallu relire certains passages. Les phrases sont excessivement longues, et entremêlent les pensées de l'adolescent narrateur de l'histoire, les dialogues, et la narration, qui alterne présent et retour dans le passé. de ce fourre-tout en ressort un texte poétique, cru, puissant, affreusement triste et terriblement réaliste.
Gênée par le style de l'auteur, j'ai failli abandonner cette lecture et j'aurais eu tord. Heureusement, les avis très positifs m'ont incité à poursuivre et j'en suis ravie. Cette lecture me restera en mémoire par son intensité et son réalisme.
*
La tombe des lucioles est composée de deux nouvelles. La première a donné son nom au livre. La deuxième « Les algues d'Amérique » est de moindre intérêt, à mon sens, moins poignante et émouvante. Elle se passe de nos jours et raconte la venue d'un couple d'américains chez un couple de japonais à Hawaï. Partagé entre son désir d'accueillir convenablement ce couple et les souvenirs douloureux et traumatisants de la guerre, le japonais entrelace passé et présent avec amertume.
La première nouvelle, quant à elle, est à lire absolument, mais il faut avoir le coeur bien accroché.
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Dans le cahot de bombes incendiaires, de ruines et de corps calcinés, deux enfants, découvrent qu'ils sont orphelins. Dès le départ, nous savons qu'ils vont mourir. J'ai trouvé dommage de connaître la fin de l'histoire, je pensais que cela mettrait moins d'intérêt au récit. Mais je me trompais : l'histoire est tellement éprouvante qu'en définitive, ça aide le lecteur à prendre du recul sur le récit et à ne pas trop s'attacher à ces deux enfants pour lesquels on a une empathie immédiate.
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Les premières pages retracent les derniers instants de la vie de Seita, âgé à peine de quatorze ans. Sa soeur, la petite Setsuko, âgée de quatre ans, est morte un mois auparavant.
Pourtant, Seita a veillé sur sa soeur, le lien qui les unit est très fort, et même douloureux pour le lecteur qui assiste impuissant au calvaire des deux enfants.
Rien ne leur sera épargné : le deuil, la peur, la faim, la vermine, la maladie, la solitude, le rejet de la famille qui leur reste, la cupidité des uns, l'indifférence, voire même l'hostilité des autres. Personne ne leur viendra en aide, chacun étant tourné vers sa propre subsistance, accaparer par la guerre ou des idéologies nationalistes.
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Au milieu de toute cette noirceur, les deux enfants trouveront du réconfort dans la lumière fragile et délicate des lucioles. Ils se créeront un monde imaginaire apaisant dans lequel ils évoqueront des souvenirs et mangeront à leur faim.
*
Nosaka Akiyuki, traumatisé par la guerre, s'est inspiré de son enfance et nous livre un récit en partie autobiographique d'une puissance poétique poignante. Ce réalisme et cette souffrance qui transparaît m'ont bouleversée et nous rappelle à quel point la guerre est cruelle, effroyablement injuste et tellement absurde.
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